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Intégration de la République Démocratique du Congo à la SADC : Traité, domaines de coopération et perspectives d’avenir Par Joseph CIHUNDA HENGELELA ( * ) INTRODUCTION La Southern Africa Development Community (SADC) est une des organisations sous régionales la mieux intégrée en Afrique. Sa performance est appréciée tenant compte de la date de sa constitution qui est relativement récente par rapport aux autres Communautés économiques régionales (CER). Ce progrès est la résultante de l’histoire de la sous-région et plus particulièrement liée à l’essor économique de la première puissance africaine qu’est l’Afrique du Sud. On peut aujourd’hui garder l’optimisme sur l’avenir prometteur de cette communauté avec l’essor économique de l’Angola qui s’est hissé comme deuxième puissance économique du continent. La concentration de deux puissances dans la même sous-région et la participation de la RDC à cette partie de l’Afrique est de nature à accélérer le développement de la sous-région si seulement si les acteurs politiques concernés savent jouer leur rôle. L’appartenance de la RDC à cette communauté a soulevé dans le passé un certain nombre d’interrogations dont la persistance s’est révélée lors de la dernière assemblée de la SADC tenue en RDC. Visiblement, Kinshasa a été du 2 au 8 septembre 2009 la capitale de la sous- région australe de l’Afrique 1 . La préparation du 29 ème sommet de la SADC, la médiatisation qui en était suivie, le transfert de la présidence tournante de l’organisation au Président Joseph Kabila ont été des événements qui ont fait parler, comme jamais auparavant de la SADC dans toutes les couches de la population congolaise. Ce sommet a également fait transparaitre la méconnaissance de cette communauté par une tranche de la population douze ans après l’adhésion du pays à cette institution. Ces données empiriques et observables suscitent des questions fondamentales et nous projettent au cœur des objectifs que s’est assignée cette étude. La première question est relative au concept de l’intégration internationale tel qu’il est analysé dans la théorie. La deuxième question touche à la cruciale problématique de la position géographique continentale de la RDC et sa pluri-appartenance aux CER. La troisième question est celle de la motivation de son adhésion à la SADC, majoritairement dominée par les pays anglophones. Ces questions se greffent sur celles de la compatibilité de besoins d’intégration de la RDC aux objectifs et principes de l’organisation de l’Afrique australe. Quel est le rôle que joue la RDC dans cette communauté ? Est-elle, pour emprunter la formule de l’approche fédéraliste de l’intégration, un Etat-pilote ou un Etat-frein ? Est-ce une grande puissance, une puissance moyenne ou petite ? La liste des interrogations que suscite l’intégration de la RDC à la SADC n’est pas exhaustive. En Economie, le terme intégration renvoie à un « ensemble de procédés par lesquels deux ou plusieurs Etats créent un espace économique commun. Elle peut prendre plusieurs formes : zone de libre-échange, union douanière, marché commun, union économique, intégration économique totale ». La conception économique de l’intégration semble se rapprocher du sens * Doctorant en Droit Public/Université de Kinshasa, Consultant à Electoral Institute of Southern Africa (EISA/RDC), Membre du CODESRIA. 1 Ngapi R., « Avec la présidence de la SADC , la R.D. Congo renait sur la scène internationale », Renaitre (Août-Septembre 2009) n° 15-16, p. 8.

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Intégration de la République Démocratique du Congo à la SADC : Traité,domaines de coopération et perspectives d’avenir

Par

Joseph CIHUNDA HENGELELA (*)

INTRODUCTION

La Southern Africa Development Community (SADC) est une des organisations sousrégionales la mieux intégrée en Afrique. Sa performance est appréciée tenant compte de ladate de sa constitution qui est relativement récente par rapport aux autres Communautéséconomiques régionales (CER). Ce progrès est la résultante de l’histoire de la sous-région etplus particulièrement liée à l’essor économique de la première puissance africaine qu’estl’Afrique du Sud. On peut aujourd’hui garder l’optimisme sur l’avenir prometteur de cettecommunauté avec l’essor économique de l’Angola qui s’est hissé comme deuxième puissanceéconomique du continent. La concentration de deux puissances dans la même sous-région etla participation de la RDC à cette partie de l’Afrique est de nature à accélérer ledéveloppement de la sous-région si seulement si les acteurs politiques concernés savent jouerleur rôle.

L’appartenance de la RDC à cette communauté a soulevé dans le passé un certain nombred’interrogations dont la persistance s’est révélée lors de la dernière assemblée de la SADCtenue en RDC. Visiblement, Kinshasa a été du 2 au 8 septembre 2009 la capitale de la sous-région australe de l’Afrique1. La préparation du 29ème sommet de la SADC, la médiatisationqui en était suivie, le transfert de la présidence tournante de l’organisation au Président JosephKabila ont été des événements qui ont fait parler, comme jamais auparavant de la SADC danstoutes les couches de la population congolaise. Ce sommet a également fait transparaitre laméconnaissance de cette communauté par une tranche de la population douze ans aprèsl’adhésion du pays à cette institution. Ces données empiriques et observables suscitent desquestions fondamentales et nous projettent au cœur des objectifs que s’est assignée cetteétude.La première question est relative au concept de l’intégration internationale tel qu’il est analysédans la théorie. La deuxième question touche à la cruciale problématique de la positiongéographique continentale de la RDC et sa pluri-appartenance aux CER. La troisièmequestion est celle de la motivation de son adhésion à la SADC, majoritairement dominée parles pays anglophones. Ces questions se greffent sur celles de la compatibilité de besoinsd’intégration de la RDC aux objectifs et principes de l’organisation de l’Afrique australe.Quel est le rôle que joue la RDC dans cette communauté ? Est-elle, pour emprunter la formulede l’approche fédéraliste de l’intégration, un Etat-pilote ou un Etat-frein ? Est-ce une grandepuissance, une puissance moyenne ou petite ? La liste des interrogations que suscitel’intégration de la RDC à la SADC n’est pas exhaustive.En Economie, le terme intégration renvoie à un « ensemble de procédés par lesquels deux ouplusieurs Etats créent un espace économique commun. Elle peut prendre plusieurs formes :zone de libre-échange, union douanière, marché commun, union économique, intégrationéconomique totale ». La conception économique de l’intégration semble se rapprocher du sens

* Doctorant en Droit Public/Université de Kinshasa, Consultant à Electoral Institute of Southern Africa(EISA/RDC), Membre du CODESRIA.

1 Ngapi R., « Avec la présidence de la SADC , la R.D. Congo renait sur la scène internationale », Renaitre(Août-Septembre 2009) n° 15-16, p. 8.

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actuellement en vogue de ce terme, mais avec un élargissement à tous les domaines politique,social et culturel. Cette conception économique renseigne sur les bases de toute intégration sil’on voudrait épouser les thèses des néo-fonctionnalistes2. Plusieurs auteurs ont recouru à ceconcept pour expliquer le processus de transformation des Etats qui est allé des formessimples à celles dites composées dont le type modèle est le fédéralisme3. Ainsi, le termeintégration implique à la fois une organisation interne et externe à l’Etat.

En Afrique, le processus d’intégration concerne à la fois le continent entier et ses cinq sous-régions qui le composent4. En dépit de problèmes que pose ce système, il est ressenti commela solution à même de répondre aux nombreux défis du début du troisième millénaire enAfrique. L’un des défis auxquels l’Afrique doit faire face est celui de la mondialisation quiinvite le continent à se réarmer en fonction de ses exigences et pour qu’elle ne paraisse paspour lui comme une menace5. Selon Mwayila Tshiyembe, la mondialisation a cet avantagequ’elle permet une « mobilité des Etats sinon leur massification à base régionale, en vue decréer soit des zones de libre échange (ALENA, MERCOSUR, ASEAN), soit des unionséconomiques et politiques (UE). Selon lui, « Ce néo-régionalisme est une quêted’uniformisation et de fragmentation, de marchandisation et de régulation politique dumonde ». Ce processus de transformation de la planète « sous-tend un courant de pensée dontla proximité géographique, culturelle et historique est le principe, la coresponsabilité ou lasouveraineté partagée le mode d’action de lutte contre les inégalités »6.L’intégration sous-régionale en Afrique se fait essentiellement sur la base de proximitégéographique. Prise sous cet angle, la position géographique de la RDC au centre de l’Afriquepose le problème de son appartenance dans les organisations internationales africaines. Si lessous-régions d’Afrique du Nord et de l’Ouest sont éloignées du Congo-Kinshasa, les deuxrégions (australe, orientale) du continent restant (hormis l’Afrique centrale) ont des liens avecla RD Congo. D’où le débat au sujet de l’appartenance multiple de ce pays dans lescommunautés sous-régionales couvrant soit l’Afrique centrale, soit orientale, soit encoreaustrale.

I. DEBAT AUTOUR DE L’INTEGRATION DE LA RDC DANS LA SADC

Peut-on réellement parler du débat quant à l’intégration de la RDC à la SADC ? Si débat il ya, il appartient maintenant au passé et pourrait être évoqué à titre de curiosité scientifique.Pour entrer au cœur de ce fameux débat, il faut se poser la question de savoir à quelle régiongéographique appartient la RDC. Et par conséquent à quelle organisation internationale doit-elle participer ? A quelle organisation régionale appartiendrait la RDC si l’on s’en tient à saposition géographique ? Voici les quelques questions qui résument le débat suscité il y a unedécennie par l’intégration de la RDC à la Communauté de développement de l’Afrique

2 Barrea J., Théories des relations internationales, Ciao éditeur, Louvain-la-Neuve, 1978, p. 361.3 Pactet P. et Mélin-Soucramanien F., Droit constitutionnel, 25ème édition, Paris, Sirey, 2006, pp. 41-56 ; Masclet

J-C et Etien R. (dir.), Droit public général, Vanves, Editions Foucher, 2006, pp. 31-34.4 Ndeshyo Rurihose, Le système d’intégration africaine, Kinshasa, PUZ, 1984, pp. 59-62 note que ce système

est à la fois régional, c’est-à-dire concernant toute l’Afrique (OUA, UA) et sous-régional. Sur ce planjustement, il se manifeste par l’existence des organisations internationales à compétence sous-régionaleslocalisées en Afrique du Nord, en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale, en Afrique de l’Est et en Afriqueaustrale.

5 Voir Kumbu ki Ngimbi, Législation en matière économique, Kinshasa, (s.éd.), 2009, pp. 192-208 ; Ntumba –Luaba Lumu, « Quel modèle d’intégration pour l’Afrique ? », Zaïre-Afrique (1981) n°158, pp. 471-482 ;Nsaka Kabunda, Problématique des zones d’intégration économique en Afrique face à la globalisation desmarchés, Mémoire de Licence, Faculté de Droit, Université de Kinshasa, 2005.

6 Mwayila Tshiyembe, « L’Union africaine et la nouvelle gouvernance régionale », in Bangoura D., L’UnionAfricaine face aux enjeux de paix, de sécurité et de défense. Actes des conférences de l’OPSA les 18 juin, 13novembre et 19 décembre 2002, Paris, L’Harmattan, p. 56.

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australe. Pour tenter de répondre à ces questions, il sied de rechercher les facteursgéographiques et historiques ayant milité pour son intégration à la SADC.

I.1. Facteurs géographiques favorisant l’intégration de la RDC à la SADC

Tous les manuels de géographie de l’Afrique situent la République Démocratique du Congoen Afrique centrale. C’est avec raison qu’il ne pouvait pas être autrement lorsque l’on saitque le territoire congolais est au centre du continent. Cette centralité de la RDC en Afrique luia permis de participer à la plupart des organisations sous-régionales de trois sous-régions ducontinent et y a joué à un certain moment un rôle de leader. A ce concept d’Afrique centrale,s’ajoute celui de l’ « Afrique médiane » à connotation géopolitique. Roland Pourtier faitremonter l’origine de ce concept dans un numéro de la revue Hérodote de 1997. Ladélimitation de cet espace incluait tous les pays du bassin du Congo et de l’Afrique desGrands Lacs7.

Mwayila Tshiyembe8 regroupe dans cet espace (Afrique médiane) les pays que laclassification ordinaire place en Afrique centrale, orientale et australe et participant à descommunautés régionales respectives de leurs régions. Dans cette Afrique médiane, la RDC secaractérise toujours par sa centralité au point de faire penser que toutes ces divisions n’avaientpour centre de gravité que la RDC. Pourtier revient à charge pour indiquer que cet espace del’Afrique médiane a fini par devenir un point névralgique du continent9 où ont culminé lesviolences et atrocités de tous genres. Il s’agit de révéler également que c’est une région quiregorge des ressources naturelles et minérales nécessaires à la réalisation du développementdes populations concernées.La position de la RDC sur cette carte médiane de l’Afrique l’explose à être un Etat qui devaitfédérer les autres tout autour d’elle et donner l’impulsion d’un développement suivant uncercle concentrique allant du centre aux extrémités du continent. C’est ce que le pays d’EmeryPatrice Lumumba ne sait pas jusque là faire. Au lieu de fédérer, la RDC est entrain de déférer.D’où l’imagination de ce dicton qui pourrait expliquer la dispersion des ressources de la RDCdans sa politique en matière d’intégration : « Qui ne fédère pas, défère ».La RDC, après de tentatives manquées de leadership en Afrique10, s’est effondrée à partir dela crise qui couvait de l’intérieur. Ce vide laissé par elle n’est pas allée sans conséquences.Les conflits armés qui ont embrasé la région et les difficultés de redécollage sont analyséségalement en rapport de l’absence de leadership ou la lutte pour ce leadership. Ces analysesne font que constater ce que le géopoliticien américain Joseph S. Nye a écrit en ces termes :« Les leçons apprises au cours de ces périodes antérieures indiquent que si l’Etat le pluspuissant ne montre pas la voie aux autres, les perspectives d’instabilité augmentent »11.

7 Pourtier R., L’Afrique centrale et les régions transfrontalières : perspectives de reconstruction et d’intégration,(sv), OCDE, 2003, p. 13 soutient que « Les Allemands, avant d’être éliminés de la scène coloniale, avaientimporté leurs propres représentations territoriales en projetant le concept à connotation géopolitiqued’Europe médiane (Mitteleuropa) sur le continent africain. Les partisans de l’expansion coloniale rêvèrent audébut du XXème siècle d’une Mittelafrika allemande qui prendrait en écharpe le continent d’Est en Ouest, enfaisant la jonction entre le Cameroun…et le Tanganyika.

8 Mwayila Tshiyembe, Géopolitique de paix en Afrique médiane. Angola, Burundi, République Démocratique duCongo, République du Congo, Ouganda, Rwanda, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 46.

9 Pourtier R., op. cit., p. 10.10 Lire utilement Ngoie Tshibambe G., La République Démocratique du Congo dans les relations

interafricaines. La trajectoire d’une impossible quête de puissance, Lubumbashi, Laboratoire des sciencessociales appliquées, 2005, p. 130.

11 S. Nye J., Le leadership américain. Quand les règles du jeu changent, Nancy, Presses Universitaires deNancy, 1992, p. 212.

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Devant cet état de choses, la RDC devait se lancer dans la quête des opportunités pour sereconstituer en vue de refaire les armes de son leadership naturel.

L’offre de la SADC était venue au bon moment, c’est-à-dire pendant la rupture d’avec l’ordreancien qui avait contribué à avilir l’image du pays. L’adhésion à la SADC voudrait marquercette rupture. L’adhésion de la RDC à la SADC était-elle un fait opportuniste ? Est-ellevraiment l’ambition d’un homme animé d’un esprit d’aventurier ? Loin d’être le fruit duhasard, elle participe à la dynamique de l’histoire de la sous-région australe, histoire à laquellela RDC a pris part importante jusqu’au démantèlement du régime raciste de Prétoria. Pourtiersoutient avec raison que « L’adhésion (…) du Congo Kinshasa à la SADC se justifie parl’importance des échanges économiques avec l’Afrique du Sud, actuellement principalexutoire des produits miniers du Katanga, acheteur d’électricité en provenance d’Inga, etimportant fournisseur de produits agricoles et industriels »12. Son argument est restrictifparce que ne se fondant que sur l’aspect économique en dépit du fait qu’il soit dominant, maissans être suffisant.

Les raisons d’adhésion de la RDC à la SADC tout comme en ce qui concerne le COMESAsont à la fois d’ordre géographique (pour le COMESA), historique et économique. Pourtierrenchérit que « La configuration des regroupements ne peut se comprendre sans référence àl’histoire (…). Les recompositions reflètent les dynamiques politiques contemporaines. Lesélargissements en cours correspondent à la tendance mondiale privilégiant les grandsensembles économiques dans le contexte de la mondialisation »13. Plus particulièrement en cequi concerne la RDC, l’auteur écrit que tous « les regroupements soulignent la centralité de laRDC » et « sa triple appartenance à la CEEAC, à la SADC et au COMESA est conforme à sesliaisons et ouvertures respectives en direction du Nord-Ouest, du Sud et de l’Est »14. Il restemaintenant à analyser l’apport de la RDC dans l’intégration de la SADC et les bénéficesqu’elle en tire au profit de son propre développement.

I.2. Facteurs politiques et historiques ayant favorisé l’intégration de la RDC à la SADCIl importe de revenir sur les fondements de la politique de l’intégration régionale en RDCongo avant d’étudier la compatibilité de cette politique avec les objectifs de la SADC.Hormis les raisons d’ordre géographique ci-haut évoqués, l’intégration régionale occupe uneplace importante dans le discours politique des autorités congolaises ; avant que cette volonténe soit exprimée en terme juridique par des textes constitutionnels et légaux. L’on a eul’habitude de se référer aux discours du Premier ministre P.E. Lumumba, plusparticulièrement son adresse à la Conférence panafricaine de Léopoldville du 25 août 1960pour situer l’origine de la volonté politique de la RDC d’œuvrer en faveur de l’unité africaine.

Bien après lui et plus particulièrement en ce qui concerne l’Afrique australe, le PrésidentMobutu a joué un rôle important, bien que controversé, dans le développement du conflit tantà l’intérieur de la RSA que dans ses relations avec ses voisins de la Ligne de front. On signaleque le Maréchal Mobutu ne voulait pas être absent de grandes manœuvres diplomatiques quise jouaient en Afrique australe. Il a rencontré le Président Botha pour faire un plaidoyer enfaveur du changement de la condition des Noirs et notamment la libération de NelsonMandela d’une part et de l’autre, il soutenait plusieurs mouvements nationalistes de libération.Il faut également rappeler que la politique du Président Mobutu en rapport avec la situation enAfrique australe était une politique à double facette. Imbu de la philosophie de l’authenticité,Joseph Désiré Mobutu devait s’impliquer pour la cause des Noirs dans cette partie ducontinent. Après Botha, Mobutu a continué ses efforts de médiation avec son successeur,

12 Pourtier R., op. cit., p. 15.13 Ibidem.14 Ibidem.

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Frederic De Clerk. Dans cette interface des relations du Zaïre avec les pays de l’Afriqueaustrale, Mobutu entretenait des liens commerciaux avec l’Afrique du Sud en violation del’embargo imposé tant par l’ONU que par l’OUA contre la RSA d’avant 1991.L’influence de l’économie sud-africaine sur les économies des pays africains va se manifesterpar la croissance des liens commerciaux discrètement entretenus. Les avions de la SouthAfrican Airways (SAA) se posaient au Zaïre tout comme dans les régions d’Afrique australe,occidentale et orientale. Pour les entreprises sud-africaines, la RDC est la terre promise pourles affaires15. Cette coopération de la RDC avec la RSA parait être le signe précurseur del’intégration de la RDC à la SADC. Collecte Braeckman, dans son analyse du désastrecongolais, dévoile le rôle parfois sournois de la RSA en Afrique. Pour elle, l’Afrique du Sud,en tant que nouvelle puissance régionale, son intervention au Congo incarne l’étape ultime dugrand voyage vers le Nord de l’Afrique. Braeckman informe que dans les cartons desentreprises sud-africaines dormaient déjà à l’époque de Mobutu des plans de restauration etd’exploitation des capacités de production hydroélectrique du barrage d’Inga, des projets deremise en état du chemin de fer reliant le Katanga aux grands ports sud-africains16.Ces liens commerciaux avec l’Afrique du Sud ne pouvaient se développer qu’avec lechangement politique dans toute la sous-région. La fin de l’apartheid, la transformation de laSADCC en SADC et l’influence de la RSA dans cette organisation ont constitué des raisonsdevant faciliter l’adhésion d’autres membres dont la présence était jugée susceptible decontribuer à l’atteinte des objectifs de la communauté. L’intégration de la RDC à la SADC en1997 est venue officialiser des liens commerciaux et de relations de longue date entre la RSAet la RDC que l’apartheid retardait le développement17.

Sur le plan juridique, l’article 217 de la Constitution du 18 février 2006 constitue actuellementla base de toute politique d’intégration en RDC : « La République Démocratique du Congopeut conclure des traités ou des accords d’association ou de communauté comportant unabandon partiel de souveraineté en vue de promouvoir l’unité africaine ». Il s’agit là de laconsécration du devoir de solidarité du Congo à l’égard des autres nations sœurs de l’Afrique.L’existence d’un ministère du gouvernement ayant dans ses attributions l’intégrationrégionale est une manifestation de l’engagement du pays en cette matière. Commentconcrétiser cette solidarité au sein de la SADC ? C’est ce à quoi les développements de cetteréflexion vont être consacrés.

II. République Démocratique du Congo et Objectifs de la SADC

Un aperçu sur l’histoire de la SADC mérite d’être fait avant d’étudier les objectifs et lesdomaines de coopération dans cette communauté de développement. En effet, la SADC a étécréée le 17 août 1992 à Windhoek (Namibie). Elle a succédé à la Southern African Co-ordination Conference (SADCC) issue de négociations des conférences d’Arusha en 1979 etde Lusaka de 1980. La SADC regroupe les pays suivants : Angola, Botswana, Lesotho,Malawi, Mozambique, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe (membres de la SADCC le17 août 1981), Namibie (complète la liste des membres originaires de la SADC en 1992),

15 Hassan Ziady, « Afrique du Sud. Pretoria à l’assaut du continent », Ecofinance, n° 43, 2004, p. 53.16 Braeckman C., Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale, Paris, Fayard, 2003, p.

58.17 Lire dans ce sens Cihunda Hengelela J., Sécurité régionale et règlement des conflits armés en Afrique.

Contribution de la République Sud-Africaine post-apartheid, Mémoire de Licence, Faculté de Droit, Universitéde Kinshasa, 2005, p. 60 ; Zyad Liman et al, « La nouvelle donne africaine », Jeune Afrique n°1585, mai 1991,p. 79 ; Vunduawe te Pemako F., A l’ombre du Léopard. Vérités sur le régime de Mobutu Sese Seko, Bruxelles,Editions Zaïre Libre, 2000 ; Mobutu J.D., Dignité pour l’Afrique. Entretiens avec Jean-Louis Remilleux, Paris,Albin Michel, 1989.

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Afrique du Sud (adhésion en 1994), RD Congo (1997), Seychelles (1998), Îles Maurice etMadagascar. La SADC a son siège à Gaborone au Botswana. Quels sont les objectifs, lesprincipes et les domaines de coopération de la RDC ?Pour donner une réponse à cette interrogation, on doit impérativement analyser le traitéfondateur de cette organisation internationale et les différents protocoles servantd’instruments d’exécution de ce traité.

II.1. Principes et objectifs de la SADCLes buts et les principes de la SADC sont énoncés dans la charte constitutive de la SADCadoptée le 17 août 1992 sous l’appellation de traité et révisé en 2001. De la lecture de l’article4 du traité découle que les relations entre les membres de la SADC sont régies par lesprincipes suivants : l’égalité souveraine entre tous les membres ; la solidarité, la paix et lasécurité ; le respect des droits humains, de la démocratie et de l’Etat de droit ; la librecirculation des capitaux, des biens et des personnes ; et le règlement pacifique des conflits18.Les principes ci-haut énumérés visent à atteindre les objectifs19 suivants :

- Promouvoir la croissance économique et le développement durables et équitables envue de la réduction de la pauvreté, renforcer le niveau et la qualité de la vie despeuples de la Région, soutenir les défavorisés sociaux par le biais de l’intégration ;

- Promouvoir des valeurs et systèmes politiques communs, et autres valeurs partagéestransmises à travers des institutions démocratiques, légitimes et effectives ;

- Consolider, défendre et maintenir la démocratie, la paix, la sécurité et la stabilité ;- Promouvoir le développement auto-centré grâce au concours collectif et

l’interdépendance entre les Etats membres ;- Assurer la complémentarité entre les stratégies et programmes nationaux et régionaux ;- Promouvoir et maximaliser l’exploitation et l’utilisation des ressources de la Région ;- Assurer l’utilisation durable des ressources naturelles et la protection effective de

l’environnement ;- Renforcer et consolider les affinités historiques, sociales et culturelles et les liens entre

le peuple de la Région ;- Combattre le VIH/SIDA ou les autres maladies mortelles et les épidémies

contagieuses ;- S’assurer que l’éradication de la pauvreté prime dans toutes les activités et

programmes de la SADC ;- Assurer l’intégration de la dimension genre dans le processus de construction de la

Communauté.

Pour atteindre ces objectifs, la SADC doit :

- Harmoniser les politiques et les plans des Etats membres en matières socio-économiques ;

- Encourager les peuples de la Région et leurs institutions à prendre des initiatives pourdévelopper des liens économiques, sociaux et culturels à travers la Région et àparticiper pleinement dans l’exécution des programmes et projets de la SADC ;

- Créer des institutions d’appropriation et des mécanismes pour la mobilisation desressources nécessaires à l’exécution des programmes et opérations de la SADC et deses institutions ;

18 Art. 4 (a-e) du Traité de la SADC, Windhoek le 17 août 1992.19 Art. 5, du Traité de la SADC.

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- Développer les politiques dans le but de l’élimination progressive des obstacles aulibre mouvement des capitaux, de la main d’œuvre, des biens et services, et de peuplesde la Région en général, et entre les membres de la SADC en particulier ;

- Promouvoir le développement des ressources humaines ;- Promouvoir le développement, le transfert et la maitrise de la technologie ;- Améliorer le management et la performance économique à travers la coopération

régionale ;- Promouvoir la coordination et l’harmonisation des relations internationales entre les

pays membres ;- Assurer la compréhension mutuelle, la coopération et la mobilisation des flux publics

et privés de ressources dans la Région ;- Développer d’autres activités que les Etats membres pourront décider dans le cadre

des objectifs de ce traité.

Les objectifs de la SADC sont compatibles avec les attentes de la RDC qui entend amorcer sa(re-) construction en vue d’éradiquer la pauvreté de la population qui contraste avecl’immensité des ressources que regorge le pays. Il s’agit également pour la RDC de traduireen acte sa vocation africaine dans cette partie de l’Afrique. A partir de ces objectifs, l’on peutaisément déterminer les domaines de coopération entre tous les membres de la Communautéde développement de l’Afrique australe.

II.2. Domaines de coopération au sein de la SADC

De la lecture combinée des objectifs et des engagements pris par la SADC en vue d’atteindreces objectifs, il suit que les principaux domaines de coopération au sein de la SADC sont ceuxrelatifs aux affaires économiques, politiques, sécuritaires, environnementales, énergétiques etceux touchant aux ressources naturelles et minières, sociales, culturelles. Bref, il s’agit dedomaines dont les activités sont susceptibles de promouvoir le développement durable pourune région peuplée d’environ 250 millions d’habitants. Dans le cadre de cette étude, nousavons opté de regrouper les activités de la SADC en quatre catégories constituant lesdomaines de coopération pour les Etats membres. Cette classification, loin d’être parfaite,semble avoir un avantage dans la perception des activités de la Communauté dedéveloppement de l’Afrique australe.

II.2.1. Coopération en matière économique et technologique

Le secteur économique et technologique semble bénéficier d’une attention particulière euégard au nombre d’instruments juridiques adoptés dans ce domaine. On serait tenté deformuler à l’endroit de la SADC la critique selon laquelle plusieurs communautés régionalesafricaines avaient plus mis l’accent sur les activités économiques au détriment d’autressecteurs comme la paix et la sécurité20. Cette vision épouse l’approche de la doctrine néo-

20 Par exemple, la CEDEAO a évolué vers le volet de la sécurité sous-régionale en réduisant sa lacune originellepar un accord de non-agression entre ses membres en 1978 et un protocole d’assistance mutuelle en 1981.Cette politique connaitra un tournant décisif en 1993 avec l’amendement total du traité fondateur dans le but del’adapter aux réalités contemporaines. La création de Economic Community of West Africa States MonotoringGroup (ECOMOG) était une illustration de cette évolution. Voir Cihunda Hengelela J., op. cit., p. 51 ; NadiaTabiou, « L’intervention de l’ECOMOG au Liberia et en Sierra- Leone », in Madjid Benchikh (dir.), Lesorganisations internationales et les conflits armés, Paris, L’Harmattan, 2001, p. 267.

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fonctionnaliste selon laquelle le moteur de toute intégration est constitué par les élites socio-économiques21.

Il nous a plu de rassembler dans ce domaine de coopération les matières suivantes : l’énergieélectrique, l’eau, la pêche, la forêt, les mines, le commerce, le transport, la conservation de lanature, l’utilisation des ressources naturelles, les télécommunications et la météorologie. Tousces secteurs sont couverts par des protocoles. Le commerce a été identifié commel’intervention ayant le plus grand potentiel pour aborder le plus gros problème de l’Afriqueaustrale, c’est-à-dire la pauvreté. Pour ce faire, l’établissement de la Zone de Libre Echangeau sein de la SADC devenait une urgence.Dans cette optique, la nécessité d’érection des infrastructures se faisait passer pour unepriorité ; car les réseaux routiers et ferroviaires actuels ne soutiennent pas efficacement lecommerce intra-régional. La RDC est beaucoup concernée par ce déficit des infrastructures decommunication. Elle casse la dynamique des voies de communication qui part de l’Afriqueaustrale et s’estompe au Katanga sans possibilité d’atteindre l’Afrique centrale. Leprogramme présidentiel connu sous le nom des « Cinq chantiers » a été salué pour avoir misl’accent sur l’érection des infrastructures de communication. Mais son exécution laisse planerde doutes à l’approche de la fin de la première législature de la troisième République. Il fautreconnaître quand même certaines réalisations enregistrées sur la nationale n°1 reliantKinshasa à la Ville de Kikwit (à peu près 500 Km).La ZLE concerne essentiellement la question des tarifs puisqu’elle permet la détaxe de 85%des produits commercialisés. Mais les Etats Membres devront encore s’attaquer au problèmede barrières non-tarifaires telles que les conditions restrictives d’entrée à la frontièrecontraires à l’esprit de libre échange. La ZLE fut établie par le biais du Protocole Commercialde la SADC dont la mise en œuvre a commencé en 2000. A ce jour, 11 des 15 Etats Membresde la SADC ont mis le protocole en vigueur, ce qui signifie que plus de 170 millions depersonnes dans ces pays bénéficieront immédiatement de la nouvelle distribution économique.L’Angola et la RDC ont demandé un délai avant de se joindre à la ZLE. Pour une mise enœuvre réussie de la ZLE, les Etats Membres sont supposés harmoniser les politiquesnationales commerciales avec toutes les clauses du Protocole Commercial.Il convient de réfléchir sur le délai que prendra la RDC pour rejoindre la ZLE. Il est vraiqu’au stade actuel, la RDC ne produit pas et elle n’aurait presque rien à échanger sinon lesmatières premières que les multinationales extraient avec la terre pour être traitées àl’étranger. Selon les études déjà réalisées dans ce domaine, la RDC n’applique aucuneréduction tarifaire22. Le tarif des douanes de la RDC comprend cinq catégories et cinq tauxallant de 5 à 30% et se structure de la manière suivante :

Produits Tarification en %1. Matières premières 52. Produits de grande consommation 103. Produits semi-protégés 154. Produits protégés 205. Produits de luxe 30

Les raisons militant pour le maintien de la tarification sont justifiées par la contributionsignificative des recettes douanières au budget de l’Etat. Ces recettes sont en pleinecroissance et ne peuvent être réduites sans porter atteinte au programme quinquennal duGouvernement. Voici une illustration de cette croissance :

21 Barrea J., op. cit., p.361.22 Cabinet SAI, Contraintes aux échanges commerciaux intra CEEAC , (sv), ACP, 2006, p. 48.

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Années2004 2005 2006 2007

Montants enUSD

966 037 906 1 132 159 047 1 684 001 586 1 785 352 993

Dans ces recettes provenant de la douane, les importations venant de l’Afrique du Sud, un desmembres de la SADC représentent 18, 5%23 et ce pays est de ce fait le premier paysd’importations en RD Congo. Le tableau suivant en rend compte :

Principales sources d’importations Estimations de 2004 en %1. Afrique du Sud 18, 52. Belgique 15, 63. France 10, 94. USA 6, 25. Allemagne 5,96. Kenya 4, 9

Dans ces conditions, la pleine participation de la RDC dans la ZLE est assujettie à certainspréalables. Elle doit entre autre reconstituer ses unités de production (industries, …) détruitespar les pillages et par les guerres. Combien de temps cela va-t-il prendre ? Si cela dure, laRDC deviendrait-elle un Etat frein au sein de la SADC ? Voilà un défi pour le Présidentcongolais qui assume actuellement la présidence de la Communauté.La pêche demeure une des clés du secteur économique qui contribue significativement au PIBdes Etats membres de la SADC. Son incidence sur la sécurité alimentaire et la créationd’emplois est non négligeable pour les Etats membres. Cela se justifie par la présence dans laSADC d’un nombre important des Etats côtiers comme l’Afrique du Sud située au croisementde deux océans (Indien et Atlantique). La RDC possède une côte, un majestueux fleuve, desrivières et de nombreux lacs. Mais l’Etat n’a pas encore développé une politique nationale enmatière de pêche. Il semble que les poissons meurent de vieillesse dans les différentes eauxcongolaises pendant que les populations sont condamnées à la consommation des poissonsimportés dans des conditions qui laissent parfois à désirer, menaçant dangereusement lasécurité alimentaire. L’on espère que la coopération dans ce domaine avec les Etats de laSADC pouvait permettre la création d’une industrie de la pêcherie.

Il en est de même de l’agriculture. Dans ce secteur, la RDC bât le record d’atouts : 24 millionsd’hectares des terres arables (2ème potentiel au monde), un réseau hydrographique dense, unclimat varié et favorable à une agriculture diversifiée. En dépit de ses avantages, aucunepolitique agricole n’est mise en œuvre pour faire du pays le grenier de l’Afrique. Il paraitscandaleux qu’une partie de la population congolaise souffre de la malnutrition24. Pour laSADC, le secteur forestier fournit une large gamme des produits et de services nécessairespour les économies des Etats membres. A ce titre, la forêt est considérée comme un domaineimportant pour la Région et dont la gestion doit se faire suivant les principes du Plan IndicatifRégional des Stratégies pour le Développement( Regional Indicative Strategic DevelopmentPlan, RISDP) et les directives des priorités en matière de l’alimentation, de l’agriculture et lesressources naturelles (Food, Agriculture and Natural Resources, FANR).

La forêt et ses espèces variées de la faune constituent un potentiel en ressources naturelles dela région de la SADC. En ce qui concerne la RDC, elle possède une large étendue de la forêt

23 http://www.izf.net/entreprises/pays-exe/pays-5 (Consulté le 1er février 2010)24 Kankwenda Mbaya, « Le Paradoxe de la Crise agricole au Zaïre », in Kankwenda Mbaya (dir.), Le Zaïre. Vers

quelles destinées ?, Dakar, CODESRIA, 1992, p. 307.

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de l’Afrique considérée comme le deuxième poumon du monde à côté de celui del’Amazonie. Les forêts et savanes congolaises renferment des espèces variées et rares ;d’autres n’existent nulle part qu’en RDC (Okapi pour ne citer que cette espèce). Comme pourles autres secteurs, les ressources forestières ne contribuent pas à la réduction de la pauvreté.Le secteur est concerné par le pillage organisé notamment pendant les années de guerre. C’estdans ce domaine que l’on peut exiger le transfert rapide de technologie de l’Afrique du Sudpour que la RDC cesse d’exporter des produits forestiers à l’état brut. Le secteur énergétique(eau et courant) peut constituer un avantage qui permette à la RDC d’obtenir de sespartenaires ce qu’elle désire pour son développement. Tout dépend de la capacitéd’imagination et de négociation des autorités congolaises.

II.2.2. Coopération dans le domaine politique et judiciaire

La coopération en matière politique est consacrée par l’objectif 3 du traité de la SADC25

exigeant le développement des valeurs politiques et des institutions communes. On peutprendre également en compte le principe 3 qui impose l’obligation aux Etats membres de laSADC le respect des droits de l’homme, la démocratie et l’Etat de droit26. Plusieursprotocoles ont été signés dans ce secteur. Il s'agit notamment du protocole relatif à lapolitique27, sur les immunités, sur les affaires publiques (administration), sur la corruption28 etsur les principes de conduite en matière des élections dans les Etats membres.

Dr Claude Kirongozi Ichalanga constate que le développement de la coopération dans la zoneSADC en matière politique lorsqu’il écrit : « Le protocole sur la Politique, Défense etSécurité prévoit que la SADC doit promouvoir le développement des institutions et pratiquesdémocratiques dans les territoires des Etats membres et encourage le respect des droits del’homme universels tel que prévu par la Charte et les Conventions de l’Union Africaine et desNations Unies »29. Cette volonté se traduit à travers l’Organe du Plan Stratégique Indicatif(SIPO) dont l’objectif est de consolider la démocratie dans la Région30.La coopération politique au sein de la SADC s’est accrue en matière électorale avecl’adoption du protocole fixant les principes pour des élections démocratiques. Il s’agit des« Principes pour la Gestion, la Surveillance et l’Observation des Elections dans la Région dela SADC ». Ces principes peuvent se résumer en :

- La pleine participation des citoyens dans le processus politique ;- La liberté d’association ;- L’organisation des élections dans un intervalle régulier conformément aux

constitutions respectives des Etats membres ;- La tolérance politique ;- L’égale opportunité pour tous les partis politiques d’accéder aux médias ;- L’égale opportunité pour l’exercice du droit de vote et du droit d’être élu ;- L’indépendance et l’impartialité de l’institution chargée d’organiser les élections ;

25 Art. 5, 3 du traité de la SADC.26 Art. 4, 3 du traité, idem.27 Protocole relatif à la politique, défense et la sécurité au sein de la SADC, Blantyre (Malawi) du 14 août 2001.28 Protocole contre la corruption, Blantyre (Malawi) du 14 octobre 2001.29 Kirongozi Ichalanga C., « Le rôle de la SADC et de ses Etats membres dans le processus de démocratisation

de la République Démocratique du Congo », in Bakandeja wa Mpungu G., Mbata Betukumesu Mangu A. etKienge-Kienge Intudi R. (dir.), Participation et responsabilité des acteurs dans un contexte d’émergencedémocratique en République Démocratique du Congo. Actes des Journées scientifiques de la Faculté de Droitde l’Université de Kinshasa 18-19 juin 2007, Kinshasa, PUK, 2007, p. 240.

30 Ibidem.

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- L’acceptation et le respect, par les partis politiques, du résultat des urnes proclamé parl’Autorité électorale nationale compétente comme étant libre et juste en conformitéavec la loi nationale.

La RDC a bénéficié d’un concours important dans l’organisation de ses élections de 2006 dela SADC comme Communauté et de certains de ses membres agissant individuellement dansle cadre de la coopération bilatérale. La SADC s’est impliquée fortement dans l’organisationdes élections en dépêchant au Congo des équipes pour observer le processus électoral. C’estpour le compte de la SADC que l’Electoral Institute of Southern Africa, EISA a été invitépour travailler avec la Commission Electorale Indépendante, CEI. L’intensité des activités del’EISA ont apporté une contribution dans la formation des citoyens congolais en matièresélectorales. Rappelons qu’il existe une structure au sein de la SADC qui rassemble toutes lescommissions électorales de la région et dont la mission est de partager des expériences etharmoniser les politiques en ce domaine.Certains pays membres de la SADC, en l’occurrence l’Angola et l’Afrique du Sud, ont jouéun rôle particulier dans le processus de démocratisation en RDC. L’Angola, en tant quemembre du Comité International d’Accompagnement de la Transition, CIAT, a contribué àapaiser les tensions entre les belligérants pendant la transition avant de contribuerfinancièrement et matériellement au processus électoral. C’est plus l’Afrique du Sud qui aassumé un rôle qui répondait à son statut de puissance régionale. L’étude de l’action de laRSA en vue de la stabilisation de la vie politique en RDC commence depuis 1996 lorsque laprogression de l’armée de l’AFDL devenait irréversible.C’est ici le lieu de relativiser l’opinion du Dr Kirongozi qui situe seulement le processusd’intégration de la RDC dans la SADC au ballet diplomatique du Président Laurent DésiréKabila. En 1996, le Président Mandela a tenté sans succès de trouver solution entre Kabila etMobutu. En 1998, quand la guerre éclate de nouveau, Thabo Mbeki, alors Vice-Président deMandela, s’occupe du dossier congolais depuis l’Accord de Lusaka jusqu’au Dialogueintercongolais à Sun City. Membre du CIAT, la RSA a joué un rôle déterminant dans latransition de la RDC vers la troisième République31.

Sur le plan judiciaire, la SADC a institué une coopération portée notamment par le protocolesur l’extradition et celui créant le tribunal de la SADC. L’avantage du tribunal de la SADCoffre aux citoyens de la Région est le fait que ceux-ci peuvent le saisir pour assigner les Etatsmembres. L’article 15 du protocole stipule : « Le tribunal est compétent pour connaître detous les litiges entre Etats ainsi qu’entre les personnes physiques ou morales et les Etats.Aucune personne physique ou morale n’intente un procès contre un Etat à moins d’avoirépuisé tous les recours possibles et à moins de ne pouvoir le faire sous une juridictionnationale… ».

La RD Congo est partie à ce tribunal et donc, un Congolais peut porter son action devant cettejuridiction contre l’Etat après que la décision qui l’incrimine a acquis la force de la chosejugée ; c’est-à-dire après épuisement des voies de recours internes. Le Campbell Caseconstitue la première jurisprudence en la matière. Il s’agit dans cette affaire de la plainte desfermiers blancs expropriés par l’Etat du Zimbabwe et ont obtenu gain de cause devant cetribunal qui a pris une décision condamnant le gouvernement de Mugabe pour les violationsdes droits de ces fermiers. Un tel tribunal offre des opportunités pour les citoyens congolais

31 Cihunda Hengelela J., op. cit., pp. 81-83; Vunduawe te Pemako F., op. cit., p. 415 ; Hassan Ziady, art. cit., p.54; N’gbanda Nzambo Ko Atumba H., Ainsi sonne le glas ! Les derniers jours du Maréchal Mobutu, Paris,Editions GIDEPPE, 1998, pp. 224-229 ; Balanda Munkuin Leliel G., Les accords de paix en RépubliqueDémocratique du Congo, Kinshasa, Cheche, 2003, p. 149 ; Matusila PA., Minani Bihuzo R. et NlanduMayamba T., Regard sur le Dialogue Intercongolais de Sun City. Trois perspectives, Kinshasa, RODHECIC,2002, p. 55-56.

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souvent confrontés à des décisions iniques prises en dernier ressort surtout lorsqu’ellesconcernent l’Etat ou ses préposés.

II.2.3. Coopération dans le secteur de la paix et la sécurité

Outre le traité de la SADC32, le domaine de coopération en matière de paix et de sécurité estorganisé par le protocole sur la politique, la défense et la sécurité au sein de la SADC33

auxquels il conviendra d’ajouter le protocole sur le contrôle des armes à feu, aux munitions etaux autres matériels connexes34 et celui sur la lutte contre le trafic illicite des drogues. Au-delà des dispositions juridiques, il y a lieu d’analyser le système de sécurité collective de laSADC qui a donné lieu à beaucoup de controverses notamment lors de l’intervention en RDCdes armées angolaise, namibienne et zimbabwéenne.

Les objectifs poursuivis par la SADC et contenus dans le Protocole consistent notamment enla protection de l’Afrique australe contre l’instabilité à travers la coopération en matière dedéfense et de sécurité, de prévention, de gestion et de résolution des conflits. Il s’agitégalement de la défense d’une paix et d’une sécurité durables par des opérations derétablissement ou de maintien de la paix, du développement d’une capacité de sécuritécollective. L’établissement d’un pacte de défense mutuelle ainsi que la coordination de laparticipation des Etats membres aux opérations sous-régionales, régionales ou internationalesde maintien de paix.

La première aventure de la défense collective de la SADC va se jouer en RDC en 1998. Eneffet, c’est à l’issue de la réunion de l’Inter States of Defense and Security Committee, ISDC,une structure de l’OPDS, tenue à Harare le 18 août 1998 que la SADC, par l’ODPS, enverraintervenir militairement l’Angola, la Namibie et le Zimbabwe en RD Congo. Cetteintervention a suscité de controverses notamment au sein des Etats membres de la SADC quise sont divisés en deux camps : le camp de la solution militaire et celui des partisans del’approche diplomatique35.Les deux approches ont chacune porté du fruit. L’intervention militaire a permis de stopperl’avancée spectaculaire des armées de pays agresseurs et leurs alliés rebelles congolais,mettant ainsi le pouvoir de Laurent Désiré Kabila hors de danger. La diplomatie très activepar ailleurs a abouti à la signature de l’Accord de Lusaka, fondement de tous les accordsultérieurs et de la résolution créant la MONUC. Le refus de la RSA de s’impliquermilitairement en RD Congo a été critiqué dans l’opinion publique congolaise qui voyait encela un soutien voilé aux activités subversives rwando-ougandaises. Mais la position précairedu régime démocratique et pluraliste de Pretoria à l’époque pouvait justifier cette abstention.

32 Art. 4, 2 et 5 ; art. 5, 3 du Traité de la SADC, op. cit.33 Protocole de la SADC sur la Politique, défense,….op. cit.34 La Déclaration de la SADC relative aux armes à feu, aux munitions et aux autres matériels connexes du 03

avril 2001 s’insère dans une suite d’engagements pris par les Etats membres notamment la Convention contrela criminalité transnationale organisée ; le travail entrepris par le Comité préparatoire de la Conférence desNations Unies de 2001 sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects, laDéclaration commune SADC/UE sur le trafic illicite des armes légères et les armes de petit calibre denovembre 2000 ; la Déclaration de Bamako du 1er décembre 2000 sur une position commune relative à laprolifération, à la circulation et au trafic illicites des armes légères et des armes de petit calibre et le travailpréparatoire effectué relativement au projet de Déclaration par la Première réunion continentale des expertsafricains qui s’est tenue à Addis Abeba en mai 2000.

35 Sundi Mbambi P., « La politique sécuritaire et de défense de la SADC et la crise congolaise », Congo-Afriquen° 396, juin-juillet-août 2005, p. 361.

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Une autre critique à l’endroit de cette intervention consiste dans le fait qu’elle aurait péchécontre la procédure consacrée par l’article 5436 de la Charte des Nations Unies qui veutqu’aucune action coercitive ne soit entreprise en vertu des accords régionaux sans en informerle Conseil de sécurité. Une telle critique ne paraissait pas fondée du fait que l’action de laSADC répondait à une agression armée d’un Etat membre et donc les dispositions de l’article5137 trouvaient application sans restriction aucune.

La SADC tout comme pour la CEDEAO a fait preuve d’une capacité militaire susceptibled’être mise à profit pour le règlement des conflits armés tant dans la sous-région que sur toutle continent africain38. La SADC s’était montrée également disposée à envoyer de nouveau detroupes en RDC si la rébellion du Congrès National pour la Défense du Peuple, CNDP, deLaurent Nkunda devait continuer son offensive contre l’armée nationale congolaise au Nord-Kivu. La SADC a des atouts militaires importants du fait de la présence de l’Afrique du Sud39

et de l’Angola qui détiennent des expériences et des équipements militaires considérables surle continent.

Dans cette coopération militaire au sein de la SADC, la contribution de la RDC peut êtredifficilement évaluée. Elle se présente dans ce domaine comme la réceptrice des aides desautres membres sans contrepartie. Cela ne va pas sans conséquences. La présence militaire decertains Etats membres de la SADC a eu une incidence négative dans l’exploitation desressources naturelles et la propagation des maladies comme le VIH/Sida40. On peut dans cetteoptique regretter une fois de plus le comportement de l’Angola à l’égard de la RDC. On le saitbien que l’Angola a le plus contribué à la formation des éléments de l’armée et de la policecongolaise et connait la faiblesse de la politique de défense congolaise. La Républiqued’Angola qui partage avec la RDC une frontière longue de 2. 600 Km41 viole constamment leprincipe de l’intangibilité des frontières en occupant certains territoires congolais.

36 Art. 54 de la Charte des Nations Unies : Le Conseil de sécurité doit, en tout temps, être tenu pleinement aucourant de toute action entreprise ou envisagée, en vertu d’accords régionaux ou par des organismes régionaux,pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales.

37 Art. 51 de la Charte: Aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitimedéfense, individuelle ou collective, dans le cas où un Membre des Nations Unies est l’objet d’une agressionarmée, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécuritéinternationales. Les mesures prises par des Membres dans l’exercice de ce droit de légitime défense sontimmédiatement portées à la connaissance du Conseil de sécurité et n’affectent en rien le pouvoir et le devoirqu’a le Conseil, en vertu de la présente Charte, d’agir à tout moment de la manière qu’il juge nécessaire pourmaintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales.

38 Lire Mwesiga Baregu, « Economic and Military Security », in Mwesi Baregu and Landsberg Ch. (ed.), FromCape to Congo. Southern Africa’s Evolving Security Challenges, London, Lynne Rienner Publishers, 2003, pp.19-30; de Coning C., “Towards a Common Southern African Peacekeeping System”, in Solomon H. (ed.),Towards a Common Defense and Security Policy in the Southern African Development Community, Pretoria,Africa Institute of South Africa, 2004, pp. 140-182.

39 Sur la suprématie militaire continentale de l’Afrique du Sud, lire Edem Kodjo, L’Occident : Du déclin au défi,Paris, Stock, 1988, pp. 216-221.

40 Lire Clark J.F., « Museveni’s Adventure in Congo War. Uganda’s Vietnam?”, in Clark J.F. (ed.), The AfricanStakes of Congo War, Kampala, Fountain edition, 2003, pp. 145-165; Turner T., “Angola’s Role in the CongoWar”, in Clark J.F. (ed.), op. cit., pp. 75-92; Rupiya M.R., “A political and Military Review of Zimbabwe’sInvolvement in the Second Congo War”, in Clark J.F. (ed.), op. cit., pp. 93-105; Landsberg C., “TheImpossible Neutrality? South Africa’s Policy in the Congo War”, in Clark J.F. (ed.), op. cit., pp.169-183;Kabemba C., 2007, “South Africa in the RDC: renaissance or neo-imperialism?”, in Sakhela Buhlungu, DanielJ. et al. (ed.), State of the Nation. South Africa 2007, Cape Town, HSRC Press, 2007, pp. 533-551.

41 Ngoie Tshibambe G., op.cit., p. 55; Nguya-Ndila Malengana C., Frontières et voisinage en RépubliqueDémocratique du Congo, Kinshasa, CEDI, 2006, p. 253.

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II.2.4. Coopération en matière sociale et culturelle

Il parait clair de ressortir tant à partir de la force des réalités sociales qu’à travers des textesjuridiques censés les régir une nécessité d’une coopération dans le domaine socio-culturelpour la région australe africaine. Déjà à partir du préambule du traité de la SADC, les Chefsd’Etat de l’Afrique méridionale ont exprimé la volonté d’instituer une coopération dans ledomaine socio-culturel. Cette dimension de la coopération vise la pleine participation despeuples de la Région dans le processus de développement et de l’intégration. L’article 5 pointh du traité confirme cette volonté lorsqu’il stipule que les pays membres de la SADCs’engagent à renforcer et à consolider les affinités de longue date et des liens historiques,sociaux et culturels entre les peuples de la Région. C’est là le pied juridique de cettecoopération socio-culturelle entre les Etats de la SADC.Le domaine socio-culturel regroupe les secteurs du genre, du tourisme, de l’éducation et laformation, de la culture et du sport, de la jeunesse, de la santé et de la circulation despersonnes et de leur établissement. Tous ces secteurs sont couverts par des protocoles. Dansce domaine, la RDC a d’énormes ressources à offrir pour une coopération régionale efficace.De la musique au sport, de la peinture à la littérature le Congo-Kinshasa bénéficie d’unerenommée africaine. En matière d’éducation, on peut déplorer une timide coopération entreles universités de la Région. Mais il y a lieu de signaler qu’un nombre important des médecinsdiplômés des universités congolaises (Universités de Kinshasa et de Lubumbashi) immigrentchaque année pour travailler dans certains Etats de la SADC où les conditions de travail leurparaissent favorables.Hormis les médecins, d’autres jeunes universitaires sont attirés par l’Afrique australe pour s’yinstaller. D’où l’importance du protocole sur la circulation et l’établissement des personnesdans la communauté, qui aboutirait à la mise en place d’un visa commun comme il en est lecas en Afrique de l’Ouest. L’on est encore loin de cet idéal lorsqu’on peut revoir les imagesdes Africains brulés en Afrique du Sud l’année 200842. Les Congolais étaient égalementatteints par ces violences. Actuellement, à l’Afrique du Sud, a succédé l’Angola. Ce paysvoisin immédiat de la RDC s’adonne à l’expulsion des Congolais vivant sur son territoire. Cesopérations sont dénoncées parce qu’accompagnées des pratiques qui violent les conventionsinternationales en matières des droits humains.

L’attitude des autorités angolaises ne semble pas compréhensible. Les mesures d’expulsiondes Congolais d’Angola pourraient être justifiées par les « bonnes » raisons d’ordre public etrelèvent de la souveraineté de l’Etat angolais. Mais ces mesures ont apparu contre la naturedes liens historiques que même la Conférence de Berlin n’a pas su effacer. Tout au long de 2.600 Km de frontières entre la RDC et l’Angola vivent les peuples qui appartiennent à cesEtats ; pour qui la frontière ne signifie rien, il apparait contre nature d’instituer des mesuressusceptibles de semer des sentiments de rejets mutuels et de dénigrement nuisibles à touteffort d’intégration. Une Commission mixte Angola-RDC a permis d’atténuer ces tensionssociales dans les deux pays.

III. Réflexions sur la participation effective de la RDC dans la SADC

La question qui fonde toute réflexion sur la participation de la RDC à la SADC passe pourêtre celle de savoir si l’intégration du pays à cette communauté peut apporter ledéveloppement tant recherché ? Si oui, à quelles conditions ? Comme pour certains payseuropéens qui se sont développés en intégrant la CEE, il n’y a plus de doute aujourd’hui que

42 Sundi Mbambi P., « Comprendre la xénophobie en Afrique du Sud », Congo-Afrique (Octobre 2008) n° 428,p. 635.

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la solution aux problèmes de développements des Etats africains passe par des projetscommunautaires susceptibles de compenser les disparités en termes de ressources etd’avancées technologiques. La RDC a donc besoin de ses partenaires pour la consommationde ses ressources et pour l’importation de la technologie, en l’occurrence, celle de l’Afriquedu Sud principalement.Pour ce faire, la RDC doit remplir quelques conditions afin d’agir pleinement dans laCommunauté et d’y tirer les profits nécessaires. La première et la plus importante est que laRDC doit commencer par s’intégrer de l’intérieur avant de prétendre tirer profits de saprésence dans la SADC. Cette intégration nationale appelle que la RDC consolide les acquisdu processus démocratique, éradique les conflits armés encore présents sur une partie de sonterritoire et s’apprête à assumer un leadership en répondant aux exigences que cette positionlui impose.

III.1. Réflexion sur les actions à mener sur le plan interneLe plan de redressement de la RDC sur le volet intérieur impose l’intégration nationale et larelance des activités économiques ; la consolidation des acquis démocratiques et le respect del’Etat de droit ; la pacification totale du pays et le retour sur la scène internationale africainecomme leader régional. C’est justement ce que pense Thomas Bango Bango lorsqu’il écrit :« Ne perdons pas de vue que notre chère patrie dépend de son aptitude à savoir sepositionner sur l’échiquier africain non seulement pour tirer le maximum de profits quepropose la conjoncture mais aussi pour anticiper toute action belliqueuse qui pourrait saperles acquis du développement »43.

III.1.1. Intégration nationale et relance des activités économiques intérieures

Cette intégration intérieure ou nationale suppose pour la RDC l’érection des infrastructuresd’intérêt sous-régional en matière de communication. Si l’intégration signifie avant tout lacirculation des biens, des capitaux, des personnes, comment peut-on alors circuler dans unezone qui se veut intégrée s’il n’existe pas de voies de communication entre ses différentescomposantes ?C’est justement ce que fustige Albertini quand il écrit que « le manque de routes, de voiesferrées, de réseaux de télécommunication, d’adduction d’eau (…) en un mot d’infrastructuresest une des causes de la désarticulation et du sous-développement. Ces infrastructures,ajoute-t-il, sont les mêmes habituellement définies comme les équipements et services de baseen l’absence desquels les branches productives ne peuvent pas fonctionner »44. Pour remédierà cet état de choses, la RDC doit créer des infrastructures qui connectent le pays au réseaudéjà très dense de l’Afrique australe.

III.1.2. Préalable de la démocratie, de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance et de respectdes droits de l’homme

Il est aujourd’hui admis que la démocratie, l’instauration de l’Etat de droit et l’observation desexigences de la bonne gouvernance sont des ingrédients capables de stimuler ledéveloppement en Afrique. Ces trois valeurs combinées et mises en pratique ont été à la basede l’amélioration des conditions sociales des peuples dans des pays qui se sont engagés à lesrespecter. Pour le respect des droits de l’homme, il ne fait aucun doute que l’intégrationrégionale ait pour entre autre objectifs la promotion et la protection des droits humains. LaRDC, au-delà des discours théoriques, doit encore beaucoup d’efforts en matière de

43 Bango Bango Lingo Th., “Les elections en RD Congo au-delà des enjeux nationaux”, Congo-Afrique(Septembre 2006) n° 407, pp. 271-279.

44 Albertini JM., Les mécanismes du sous-développement, 3ème édition, Paris, Editions économies et humanisme,1967, p. 216.

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démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits humains. Depuis les élections de2006 et l’installation des institutions qui en sont issues, le processus démocratique congolaisrime avec le non-respect des textes juridiques, la corruption et les malversations financièresnotamment dans la gestion des ressources naturelles.

Toutes ces pratiques contraires aux exigences de la gouvernance démocratique rappellentl’ancien régime et fait dire à beaucoup d’observateurs que l’on vit en RDC du mobutisme sansMobutu45. Des « vieilles habitudes » dans la conduite des affaires publiques, on continue àdéplorer une personnalisation du pouvoir laissant le centre de décision dans les cerclesinformels et dont les manifestations sont les manipulations des textes constitutionnels, lapolitisation de la fonction publique, la répression des partis politiques ; une instabilitéinstitutionnelle et des violences chroniques ; une dépendance financière extérieure etinterférences dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire. Tous ces maux doivent disparaitrepour laisser libre cours à l’émergence d’une démocratie authentique et non de façade commel’on semble le vivre.

III.1.3. Pacification totale du territoire nationalComme pour tout effort de développement, l’intégration tant nationale que régionale ne peutpas se réaliser avec la persistance des zones des conflits et d’insécurité. La guerre estincompatible avec l’intégration pour la simple raison qu’elle est destructrice et engendre lapauvreté. Le Nord-Est et l’Est de la RDC connaissent encore des cas d’instabilité provoquéspar la présence des mouvements rebelles. Dans la Province Orientale où les rebelles de laLord Resistence Army tuent, violent, pillent et brûlent des villages entiers dans des zonesoccupées par eux, on ne peut pas parler de stabilité pourtant nécessaire pour cette partie duterritoire national. L’offensive conjointe (Ouganda-Sud-Soudan-RDC) de juin 2008 n’a pasréussi à neutraliser ces forces négatives. Il en est de même des opérations armées menéescontre les rebelles des FDLR à l’Est dans les deux provinces du Nord et Sud-Kivu.L’analyse de ces actions militaires en vue de la pacification totale du pays a révélél’incapacité et la désorganisation du système de défense congolaise. Les FARDC ne sont pas àmesure de défendre le pays et d’assurer la paix aux paisibles citoyens qui n’ont besoin que dela stabilité pour le développement de leurs activités. Devant la persistance des conflits armésdans cette région, l’on peut se demander pourquoi le gouvernement congolais ne requiert pasl’aide de la SADC. Cette aide s’avérerait nécessaire en dépit de la présence de la missiononusienne qui s’est accoutumée à l’observation de la souffrance de la population sans réactionattendue d’elle. Et surtout que la SADC était disposée pour envoyer des troupes en RDC.

III.1.4. Recherche d’un leadership étatique responsable et retour de la RDC sur la scèneinternationale

Il est admis que le retard pris en matière d’intégration en Afrique centrale s’est aggravé àcause de la dégringolade de la RDC dont la position dans cette région est jugée stratégique.Son redressement global lui permettra de jouer son rôle de leader servant de locomotive dudéveloppement de cette partie du continent. Le rôle de leadership de la RDC ne peut pas selimiter en Afrique centrale. La RDC ne saura pas contribuer efficacement aux activités de laSADC s’il ne lui est pas réservé sa place de leader. Il s’agira dans ce cas d’espèce d’unleadership partagé avec la RSA et l’Angola qui ont pris une avance sérieuse sur la RD Congo.

Cette position corrobore l’opinion de Dzaka-Kikouta lorsqu’il concluait son analyse en cestermes : « Enfin au plan géopolitique, nous persistons à soutenir que les performances del’intégration économique et politique des pays de la CEEAC nécessiterait l’émergence à

45 Lire dans ce sens Wamba dia Wamba E., « Mobutisme après Mobutu : réflexions sur la situation actuelle enRépublique Démocratique du Congo », Politique Africaine n° 72, Décembre 1998, pp. 145-158.

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terme de la RDC comme un pays capable de jouer le rôle de locomotive régionale. Cecisuppose un saut qualitatif vers la modernité, en vue de la consolidation de sa puissanceéconomique, militaire et politique, à l’instar du Nigeria pour les pays d’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) et de l’Afrique du Sud pour les pays de l’Afrique australe (SADC)46. La RDCpossède des atouts pour jouer ce rôle et devenir une puissance avec actions de locomotionpour les trois communautés régionales dans lesquelles elle est impliquée (SADC, CEEAC etCOMESA).

III.2. Initiatives à prendre en faveur de la politique sous-régionale : Mise en valeur desprojets intégrateurs

L’on a beau dire que le Congo a tout à donner au monde et à l’Afrique. Mais jusqu’alors laRDC ressemble à une réceptrice des dons venant de partout, de bon et de mauvais goût.L’ouverture tant vantée de la RDC au monde revêt un caractère traditionnel exprimant lavolonté de grandes puissances occidentales qui, déjà en 1885, avait fait de cette partie ducontinent un Etat indépendant pour s’assurer l’approvisionnement de ses ressources. Depuiscette époque, le pays est resté ouvert à tous les continents. Comme le signale le ProfesseurMbata, « Même, au plus fort moment de la guerre froide, le Congo entretenait des relationsavec les pays de tendances capitaliste et communiste tout en faisant partie des pays « Non-alignés »47. Mais qu’est-ce que cette coopération a apporté au pays, sinon le pillage et lebradage des ressources naturelles et minières du pays ?L’ouverture à l’Afrique parait un « devoir inaliénable » à cause de la position géostratégiquede la RDC au cœur de l’Afrique. En effet, la RDC a une vocation africaine dit-on. Cettevocation peut être conçue comme un appel spécifique lui adressé par la nature et l’histoire envue de jouer un rôle dans le devenir du continent. Suivant le Professeur André Mbata, laposition géographique de la RDC en Afrique « lui donne une posture stratégique que FrantzFanon a su traduire par cette expression : ‘l’Afrique a la forme d’un revolver dont lagâchette est placée au Congo’ »48. On peut dès lors être en droit de se demander ce que laRDC a apporté à l’Afrique.En d’autres termes, quelle a été et que peut être la contribution de la RDC à l’intégrationpolitique et économique du continent ? Poursuivons cette réflexion avec le Professeur AndréMbata pour faire remarquer qu’en optant pour l’intégration africaine, « le Congo se doit demener une politique et adopter une attitude solidaire à celle de l’ensemble des pays ducontinent. Il s’agit d’élaborer une politique de la promotion de l’unité africaine et d’œuvredans ce sens »49. On peut penser également qu’à défaut de la RDC d’aller vers l’Afrique àcause des contraintes diverses, il est du devoir de l’Afrique de tirer le Congo vers l’Afrique.Comment cela peut-il se passer ?Nous voudrions faire percevoir l’opportunité qui s’offre pour la mise en valeur depotentialités énergétiques congolaises en faveur du développement de l’Afrique australe.Longtemps l’Etat avait gardé le monopole dans la production et la distribution de l’électricitéet de l’eau. En fait, la présence de l’Etat comme seul actionnaire de la société nationale del’électricité n’a pas permis à celle-ci d’exploiter toutes les potentialités d’un des plus grandsbarrages du monde. Estimé capable d’alimenter même toute l’Afrique, le Moyen-Orient et le

46 Dzaka-Kikouta Th., « Incidences de la guerre de la RDC sur les réseaux des échanges parallèlestransfrontaliers en Afrique centrale : un défi de la mafia internationale à l’intégration régionale ?, in SabakinuKivilu (dir.), Les conséquences de la guerre de la RDC en Afrique centrale, Kinshasa, PUK, 2002, pp. 220-221.

47 Mbata B Mangu A., Education à la citoyenneté, Kinshasa, (s.éd.), 2009, p. 69.48 Mbata B Mangu A., Education….op. cit., p. 68.49 Ibidem.

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Sud de l’Europe occidentale, le barrage d’Inga ne fournit du courant qu’à quelques villes dupays (5% de la population congolaise seulement) et certains Etats de la SADC (Angola,Zimbabwe, Zambie, Namibie, Botswana et la RSA) et le Congo-Brazzaville. Les études sontdéjà faites, il ne reste qu’un financement susceptible de mettre en valeur toutes les vingt-cinqphases de cette centrale hydroélectrique.Les pouvoirs publics viennent de prendre des initiatives qui invitent les partenaires africains àla concrétisation du rêve de voir l’Afrique électrifiée à partir du grand Inga que RenéBeeckmans vantait en ces termes : « Le 24 novembre 1972 fera date dans l’histoireéconomique de la République du Zaïre : ce jour-là sera solennellement inauguré le premierbarrage du complexe hydro-électrique d’Inga, complexe appelé à devenir un jour le plusgrand du monde… »50. Trente-sept ans après, Inga ne joue pas le grand rôle qu’on lui prêtait.D’où la nécessité de changement des méthodes de gestion. C’est ainsi qu’à travers la loin°08/007 du 07 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation desentreprises publiques, la SNEL tout comme la REGIDESO sont devenues des sociétéscommerciales et par conséquent les privés sont invités à participer au capital.Il semble qu’une occasion est offerte aux ministres de l’énergie de l’Afrique australe et à laSADC d’encourager les personnes physiques et morales à entrer au capital de ces sociétés envue d’augmenter leurs capacités de production et de distribution de l’énergie sur le continentpartant de la sous-région australe. Il en est de même du secteur agricole. Il y a possibilité pourque les fermiers « sans terres » d’Afrique australe (Afrique du Sud et Zimbabwe) viennentinvestir en RD Congo qui dispose de nombreuses terres arables et de l’eau pour développerune agriculture intensive afin de combler le déficit alimentaire sur le continent. La RDC peutprofiter de sa présidence de la SADC pour concrétiser cette politique qui semble urgente.

CONCLUSION

La SADC a lancé de grands projets qui ont commencé par le lancement de la ZLE en tantque phase initiale dans la trajectoire d’intégration commerciale, progressant versl’établissement d’une Union des Douanes en 2010, d’un Marché Commun d’ici 2015 et d’uneUnion Monétaire d’ici 2016. Une banque centrale régionale et une devise commune sontprévues pour 2018. Quelle peut être la contribution de la RDC dans cette marche de la SADCvers l’intégration ? C’est ce à quoi cette étude s’est adonnée à démontrer. La RDC possèdedes atouts qui lui permettent de tirer les profits de son intégration dans la SADC. Mais toutdépend de la capacité de ses dirigeants politiques à faire bénéficier le pays des avantagesqu’offre la Communauté de développement de l’Afrique australe.Eu égard aux nombreux défis à relever par la RDC avant de participer pleinement dans laSADC en tant que puissance, l’on se gardera de tout excès d’optimisme et les chances deréalisation d’un « saut qualitatif » en vue d’être au rendez-vous de l’Agenda commun de laSADC. Les missions des autorités congolaises se sont compliquées avec la présidencetournante de la SADC pour cette période septembre 2009-septembre 2010. Bien que la RDCsoit considérée comme un pays déterminant dans la réalisation des objectifs de cetteorganisation sous-régionale, la volonté de Joseph Kabila qui s'est imposé le « défi del'obligation des résultats » durant son mandat, ne présage encore rien sur le rôle déterminantde la RDC dans l’atteinte des objectifs de la SADC.

Les observateurs très avisés se demandent que peut-on réellement attendre de cette présidencecongolaise quand on sait que Joseph Kabila n'a pas encore réussi à obtenir des résultatsprobants en RDC depuis son élection à la magistrature suprême en 2006. En effet, après trois

50 Beeckmans R., « Inga, grandiose réalisation d’une utopie », Zaïre-Afrique n°69, pp. 537-543.

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ans de conduite du pays, tous les Congolais, malgré les promesses électorales faites, n'ont pasencore vu un vrai changement susceptible de mener le pays à des perspectives meilleures.

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