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Sommaire Edito Le suivi du Goéland d'Audouin dans le projet Life+ ENVOLL Vers une base de données commune 2015, année de recensement trisannuel du Goéland leucophée Résultats 2015 par espèce : Le Goéland leucophée Le Goéland d'Audouin La Mouette rieuse La Mouette mélanocéphale Le Goéland railleur La Sterne pierregarin La Sterne naine La Sterne hansel La Sterne caugek L’Avocette élégante Productivité en poussins Contacts Les Amis des Marais du Vigueirat - Chemin de l’Etourneau, Mas Thibert - 13104 Arles 04 90 98 77 44 - [email protected] Michel VAUZELLE Député, Président Région Provence-Alpes-Côte d’Azur N°2 - Septembre 2016 / Résultats 2015 Lettre d’information réseau de gestionnaires et de suivi laro-limicoles Le programme Life+ ENVOLL est aujourd’hui bien lancé avec la mise en œuvre effective de la majorité des actions concrètes. La principale action permettant d’évaluer ces actions est le suivi de la reproduction qui se déroule sur l’ensemble du littoral méditerranéen français et ce, de manière coordonnée. S’appuyant sur un réseau partenarial étoffé d’un bout à l’autre du littoral, il démontre l’importance de la mise en réseau des gestionnaires et des associations naturalistes qui assurent la collecte hebdomadaire des données nécessaires à l’évaluation finale des travaux. L’année 2015 se caractérise par une évolution positive de la plupart des effectifs reproducteurs, en particulier pour les sternes dont certaines espèces (Sterne caugek, hansel et pierregarin) montrent des progressions importantes. La Sterne caugek bénéficie particulièrement des aménagements réalisés puisque la quasi-totalité des effectifs est cantonnée sur des îlots aménagés. Cette tendance est également observée avec le Goéland railleur qui profite pleinement des actions de conservation réalisées. Par contre, en Corse, la population de Goéland d’Audouin est en baisse pour la deuxième année consécutive. Les effectifs de mouettes sont quant à eux relativement stables, ces dernières n’occupant que sporadiquement les sites aménagés. Pour ce qui est de la productivité, elle reste globalement en deçà de ce qui permettrait d’assurer un renouvellement idéal des populations. Les suivis coordonnés mis en œuvre depuis 2011 permettent aujourd’hui de mesurer avec précision les tendances globales d’évolution des populations de laro-limicoles et permettent de mesurer la pertinence des actions mises en œuvre (depuis la mise en défens des colonies jusqu’à l’aménagement d’îlots de nidification). La dynamique constatée dans le réseau de suivi et la participation grandissante des gestionnaires à ces suivis offrent de belles perspectives de continuité de ces actions après la fin du Life. Par ailleurs, le déploiement d’une base de données spécifique au projet, testée avec succès à l’échelle du littoral héraultais cette année, permet d’envisager avec sérénité la saisie et la conservation des données de suivi, ainsi que leur mise en commun au bénéfice de la conservation des laro-limicoles coloniaux. Olivier Scher, coordinateur des suivis Laro-limicoles en L-R Conservatoire d'espaces naturels du Languedoc-Roussillon Edito p.1 p.2 p.3 p.4 p.5 p.6 p.7 p.8 p.9 p.10 p.11 p.12 p.13 p.14 p.15 p.16

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Sommaire

EditoLe suivi du Goéland d'Audouin dans le projet Life+ ENVOLLVers une base de données commune2015, année de recensement trisannuel du Goéland leucophéeRésultats 2015 par espèce : Le Goéland leucophéeLe Goéland d'AudouinLa Mouette rieuseLa Mouette mélanocéphaleLe Goéland railleurLa Sterne pierregarinLa Sterne naineLa Sterne hanselLa Sterne caugekL’Avocette éléganteProductivité en poussinsContacts

Les Amis des Marais du Vigueirat - Chemin de l’Etourneau, Mas Thibert - 13104 Arles04 90 98 77 44 - [email protected]

Michel VAUZELLE

Député,

Président Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

N°2 - Septembre 2016 / Résultats 2015

Lettre d’information réseau de gestionnaireset de suivi laro-limicoles

Le programme Life+ ENVOLL est aujourd’hui bien lancé avec la mise en œuvre effective de la majorité des actions concrètes. La principale action permettant d’évaluer ces actions est le suivi de la reproduction qui se déroule sur l’ensemble du littoral méditerranéen français et ce, de manière coordonnée. S’appuyant sur un réseau partenarial étoffé d’un bout à l’autre du littoral, il démontre l’importance de la mise en réseau des gestionnaires et des associations naturalistes qui assurent la collecte hebdomadaire des données nécessaires à l’évaluation finale des travaux.

L’année 2015 se caractérise par une évolution positive de la plupart des effectifs reproducteurs, en particulier pour les sternes dont certaines espèces (Sterne caugek, hansel et pierregarin) montrent des progressions importantes. La Sterne caugek bénéficie particulièrement des aménagements réalisés puisque la quasi-totalité des effectifs est cantonnée sur des îlots aménagés. Cette tendance est également observée avec le Goéland railleur qui profite pleinement des actions de conservation réalisées. Par contre, en Corse, la population de Goéland d’Audouin est en baisse pour la deuxième année consécutive. Les effectifs de mouettes sont quant à eux relativement stables, ces dernières n’occupant que sporadiquement les sites aménagés. Pour ce qui est de la productivité, elle reste globalement en deçà de ce qui permettrait d’assurer un renouvellement idéal des populations.

Les suivis coordonnés mis en œuvre depuis 2011 permettent aujourd’hui de mesurer avec précision les tendances globales d’évolution des populations de laro-limicoles et permettent de mesurer la pertinence des actions mises en œuvre (depuis la mise en défens des colonies jusqu’à l’aménagement d’îlots de nidification). La dynamique constatée dans le réseau de suivi et la participation grandissante des gestionnaires à ces suivis offrent de belles perspectives de continuité de ces actions après la fin du Life. Par ailleurs, le déploiement d’une base de données spécifique au projet, testée avec succès à l’échelle du littoral héraultais cette année, permet d’envisager avec sérénité la saisie et la conservation des données de suivi, ainsi que leur mise en commun au bénéfice de la conservation des laro-limicoles coloniaux.

Olivier Scher, coordinateur des suivis Laro-limicoles en L-RConservatoire d'espaces naturels du Languedoc-Roussillon

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Espèce endémique de Méditerranée, le Goéland d'Audouin était encore récemment considéré comme globalement menacé en raison de sa distribution très localisée1. Il présente pour ces deux raisons un intérêt particulier parmi les laro-limicoles coloniaux.

En France, il ne niche qu'en Corse où ses effectifs sont réduits, le plus souvent inférieurs à 100 couples. Il niche sur le littoral rocheux et les îles marines, site traditionnel sur son aire de répartition. Le Goéland d'Audouin a cependant témoigné d'une plasticité dans le choix de ces sites de nidification depuis sa récente colonisation du delta de l'Ebre, devenue la principale localité de reproduction de l'espèce. Cette plasticité est aussi illustrée par l'occupation de sites très anthropisés comme certains remblais de zones industrielles ou encore la digue de la base navale d'Aspretto.

Le projet Life+ ENVOLL a prévu d'aménager des sites de nidification sur les habitats lagunaires de la plaine orientale de Corse. Quatre radeaux de 22 à 200 m² ont ainsi été installés début 2016 par le Conseil Départementale de Haute-Corse sur les étangs de Biguglia et Urbinu. Si les sternes et mouettes sont particulièrement visées, la récente sélection de l'habitat du Goéland d'Audouin nous autorise à espérer une possible installation de l'espèce sur ces structures flottantes. Si tel était le cas, les radeaux installés sur ces espaces protégés apporteraient une contribution importante à la conservation du Goéland d'Audouin en Corse. L'objectif principal du suivi des laro-limicoles coloniaux dans le cadre du projet Life+ ENVOLL est de constituer un indicateur de l'impact des aménagements mis en œuvre en comparant effectifs reproducteurs et productivité en poussins des les colonies installées sur les sites aménagés avec le reste de la population. Aussi, le projet prévoit de compléter le suivi du Goéland d'Audouin réalisé par les gestionnaires2 sur les sites traditionnels par une prospection de portion du littoral jugée possiblement favorable à l'espèce : ouest du Cap Corse, île Rousse, golfes d'Ajaccio et Propriano et les îlots des environs de Porto Vecchio. Cette prospection est assurée par le Conservatoire d'espaces naturels de Corse, sous prestation des Amis des Marais du Vigueirat, et l'Office de l'Environnement de la Corse. Ce dernier assure en outre la coordination régionale du suivi du Goéland d'Audouin.

1 : l'espèce a curieusement été déclassée (Least Concern, préoccupation mineure) dans la dernière mise à jour de la liste rouge européenne (Birdlife 2015). 2 : la colonie d'Aspretto est suivie depuis 1993 par la DREAL de Corse, avec en appui l'ONCFS depuis 2008 et le CEN Corse depuis 2012 dans le cadre du projet Life+ Défense Nature 2mil.

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Le suivi du Goéland d'Audouin dans le projet Life+ ENVOLL ©

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La principale problématique avec la collecte de données est ensuite de les retranscrire de manière homogène et d’assurer leur conservation dans le temps. Pour ce faire, la base de données semble être un outil idéal. C’est ce que le CEN L-R a proposé de réaliser dès le début du projet au travers du stage d’une étudiante de Master 2 en géomatique, Anahid Simon.

Vers une base de données commune

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Cette BDD reprend les feuilles de suivi proposées par les AMV en permettant une saisie en ligne des données de terrain. Certaines données sont renseignées automatiquement comme la semaine de passage ou les totaux de nids. Son ambition est de pouvoir être utilisée en ligne par tous les participants du suivi. Ceci présente l’avantage de n’avoir qu’un seul outil de saisie mis en commun à l’échelle de tout le littoral méditerranéen.

L’année 2015 a été consacrée au test « grande nature » de la base à l’échelle du département de l’Hérault afin de vérifier son fonctionnement et sa stabilité. Sa fonctionnalité a ainsi pu être éprouvée de manière à identifier les parties à modifier pour l’améliorer. Ainsi, si la saisie de données est très opérationnelle (le système de grille pour la description du contenu des nids est très efficace), il est rapidement apparu que l’absence de cartes permettant de localiser les sites pouvait être rédhibitoire. Par contre, la saisie en ligne à plusieurs utilisateurs en même temps est efficace et n’a pas entraîné de bug. Par ailleurs, nous avons constaté des problèmes de calculs automatiques qui ne semblent pas être bien paramétrés. Enfin, l’export au format excel permet de retrouver le fichier de saisie habituel et permet donc de travailler les données comme on le souhaite.L’hiver 2015 a donc été consacré à la correction des différents problèmes rencontrés et surtout à l’ajout d’une carte présentant l’ensemble des sites connus et d'un module cartographique permettant de créer un nouveau site en cours de suivi. L’année 2016 sera consacrée à l’ouverture de la BDD à l’ensemble des opérateurs du suivi en Languedoc-Roussillon afin d’éprouver sa fonctionnalité à grande échelle. Rendez-vous dans la prochaine lettre du réseau de suivi pour les résultats !

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2015, année du recensement trisannuel du Goéland leucophée

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Si le Goéland leucophée est bien une espèce coloniale de laro-limicoles, il ne rentre pas dans la catégorie des espèces patrimoniales en raison de son abondance, voire de sa surabondance. Exploitant les ressources alimentaires issues des activités humaines qui se sont développées à partir de la seconde moitié du XXe siècle (décharges à ciel ouvert, chalutage, agriculture), ses effectifs se sont multipliés de façon exponentielle. Cette croissance démographique s'est accompagnée d'une expansion géographique de l'est du littoral méditerranéen français vers l'ouest, rendue possible par une plasticité écologique qui lui a permis de coloniser de nouveaux habitats : du littoral rocheux, où les îles marines étaient son habitat originel, au littoral sableux et lagunaire, où la stabilisation des conditions hydrauliques dans les lagunes a facilité sa colonisation des îlots, jusqu'à coloniser plus récemment les milieux industriels et urbains. Sa prolifération s'est accompagnée par une cascade de nuisances parmi lesquelles la préemption des îlots lagunaires pour sa nidification aux dépens des laro-limicoles patrimoniaux. Espèce de grande taille, associée à un comportement prédateur des œufs et poussins et à une occupation des îlots dès le mois de décembre, il présente une compétitivité nettement supérieure aux autres espèces dans l'acquisition des îlots. De plus, fidèle à ses sites de nidification, il les accapare de façon définitive.

Le suivi des effectifs et de la distribution du Goéland leucophée sur le littoral méditerranéen français n'a pas pour objectif d'offrir un indicateur de l'état de santé de cette population mais plutôt de suivre son utilisation de l'espace afin de mieux mesurer son impact sur les espèces patrimoniales telles que les laro-limicoles coloniaux. Aussi, dans le cadre du projet Life+ ENVOLL, le suivi de l'espèce est restreinte aux espaces naturels du littoral lagunaire. Les tendances peuvent cependant être comparées (voir plus loin) avec certaines zones du littoral rocheux dont les populations sont recensées dans le cadre du recensement national décennal coordonné par le Groupement Scientifique Oiseaux Marins (GISOM) ou dans le cadre de plan de gestion comme c'est le cas tous les 5 ans sur les îles de Marseille (PN des Calanques).

Le suivi du Goéland leucophée présente une périodicité trisannuelle en raison du fort investissement nécessaire pour recenser des colonies très dispersée. De plus, sa forte fidélité au site fait en sorte que sa distribution varie très peu d'une année à l'autre. Autre différence avec les autres espèces de laro-limicoles, son recensement consiste à un seul passage centré sur le pic d'abondance de l'espèce, juste au moment des premières éclosions, dans la première quinzaine d'avril pour les grandes colonies plus précoces et la seconde quinzaine d'avril pour les autres.

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Résultats 2015 par espèce

Le Goéland leucophée

Nombre de couples N = 7 313 - 7989 couples

Nombre de colonies recensées

N = 167 colonies

Date de recensement moyenmi-avril

Evolution des effectifs en Camargue

Avec près de 8 000 couples répartis sur 167 colonies, les effectifs de Goéland leucophée sont particulièrement importants sur les espaces naturels lagunaires des Bouches-du-Rhône, notamment en Camargue, et de l'Aude. Ce sont aussi les deux départements présentant les plus grandes colonies. Inversement, les colonies du Gard et de l'Hérault sont de taille plus réduites mais couvrent l'ensemble des lagunes à l'exception de l'étang de l'Or et de Thau où l'espèce est peu abondante. La forte dispersion de la nidification est illustrée par une taille médiane des colonies réduite (médiane = 2 couples, max = 1 803 couples)Les colonies de Corse et des Pyrénées Orientales, notamment celle de la Corrège sur l'étang de Salses-leucate qui comprenait plus de 2000 couples au début des années 2010, n'ont pas été recensées (en blanc sur la carte) et le seront en 2016.A l'instar des tendances observées en Camargue, le déclin des effectifs reproducteurs du Goéland leucophée est confirmé sur les étangs du Languedoc et s'étend ainsi à l'ensemble de la façade méditerranéenne où une décroissance brutale était initiée dès le milieu des années 2000 sur les archipels de Marseille et de Hyères (en noir sur la carte).

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Le Goéland d'Audouin

Nombre de couples au pic d'abondanceN = 44 couples

Nombre de colonies présentes au pic

N colonies = 1 colonie

Semaine du pic 11-15 mai

Nombre maximal de couplesNmax = 44 couples

Nombre total de sites occupés

Nsites = 1 site

Succès de reproduction1,04 poussin / couple (N=44)

Le Goéland d'Audouin semble montrer un déclin de ses effectifs depuis 2012. Cependant, ses effectifs ont montré de fortes fluctuations et l'année 2012 présentait un pic parmi les plus importants de ces trente dernières années. Néanmoins, les 44 couples dénombrés en 2015 sont les effectifs les plus bas enregistrés sur la même période. Plus préoccupant, la digue d'Aspretto est le seul site occupé en Corse depuis trois ans. Dans ce contexte, les aménagements mis en place en 2016 sur la plaine orientale pourraient, si nécessaire, offrir des sites de nidification de substitution.

Source : B. Recorbet

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Résultats 2015 par espèce

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Nombre de couples au pic d'abondanceN = 3 107 couples

Nombre de colonies présentes au pic

N colonies = 92 colonies

Semaine du pic 18-22 mai

Nombre maximal de couplesNmax = 3 553 couples

Nombre total de sites occupés

Nsites = 106 sites

Avec 3 107 couples répartis en 92 colonies, les effectifs 2015 de la Mouette rieuse au pic d'abondance restent globalement stables malgré un nombre de colonies supérieur (65 colonies en 2014). Le pic d'abondance de l'espèce est centré sur la 3ème semaine de mai, soit une semaine plus tard que les années passées. 14 sites étaient abandonnés ou pas encore occupés au moment du pic, et par conséquent le nombre maximal de couples (correspondant à la somme des effectifs maximaux de toutes les colonies observées) est supérieur de 13% par rapport à l'effectif au pic, ce qui témoigne d'une bonne synchronisation de la nidification pour l'espèce.

Les colonies de petite taille (médiane = 20 couples, max = 284 couples) occupent en premier lieu les marais d'eau douce puis les habitats lagunaires. Ainsi, le Gard avec le complexe des étangs du Charnier-Scamandre concentre comme l'année passée, plus de la moitié de l'effectif méditerranéen français de la Mouette rieuse.

Résultats 2015 par espèce

La Mouette rieuse

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Nombre de couples au pic d'abondanceN = 4 277 couples

Nombre de colonies présentes au pic

N colonies = 22 colonies

Semaine du pic 08-12 juin

Nombre maximal de couplesNmax = 5 303 couples

Nombre total de sites occupés

Nsites = 30 sites

Avec 4 277 couples, la Mouette mélanocéphale reste l'espèce de laro-limicoles la plus abondante. Les effectifs 2015 sont similaires à ceux de 2014 malgré un nombre de colonies près de deux fois supérieurs. Le pic d'abondance de l'espèce est beaucoup plus tardif que les années passées (3ème semaine de mai) en raison en partie de l'abandon précoce d'une colonie de 500 couples qui se sont sans doute reportés ailleurs. Huit sites étaient abandonnés ou pas encore occupés au moment du pic et le nombre maximal de couples est par conséquent supérieur de 19% à l'effectif au pic, ce qui témoigne d'une synchronisation moyenne de la nidification pour l'espèce.

Le nombre important de colonies a pour conséquence une réduction de la taille des colonies (médiane = 63 couples et max = 1 062 couples contre respectivement 204 et 1 991 couples en 2014). Les plus grandes sont localisées à l'ouest de la Camargue et l'est de l'Hérault. La plus grande différence de distribution dans la forte réduction des effectifs observés sur les marais d'eau douce de la Grande Camargue.

Résultats 2015 par espèce

La Mouette mélanocéphale

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Nombre de couples au pic d'abondanceN = 1 016 couples

Nombre de colonies présentes au pic

N colonies = 8 colonies

Semaine du pic 18-22 mai

Nombre maximal de couplesNmax = 1 371 couples

Nombre total de sites occupés

Nsites = 10 sites

En augmentation depuis 2011, le Goéland railleur présente en 2015 un effectif record de 1 016 couples pour le littoral méditerranéen français. Le pic d'abondance est centré sur la 3ème semaine de mai ce qui est comparable aux années passées. Deux sites étaient abandonnés et pas encore occupés au moment du pic et le report de deux colonies après abandon explique que le nombre maximal de couples est anormalement supérieur de 26% à l'effectif au pic, ce qui témoigne d'une faible synchronisation de la nidification cette année.

Les reports expliquent sans doute la plus grande disparité dans la taille des colonies (médiane = 146 couples, max = 354 couples). L'année 2015 voit un retour de l'espèce sur ses terres d'origine en Camargue avec un plus grand nombre de colonies. La colonie sur les petits salins des Pesquiers (Var) a atteint son effectif record mais n'a pu arriver à terme suite à la prédation d'un renard au moment des premières éclosions ce qui a entraîné l'abandon du site.

Résultats 2015 par espèce

Le Goéland railleur

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Nombre de couples au pic d'abondanceN = 2 091 couples

Nombre de colonies présentes au pic

N colonies = 91 colonies

Semaine du pic 25-29 mai

Nombre maximal de couplesNmax = 2 687 couples

Nombre total de sites occupés Nsites = 126 sites

Avec 2 091 couples répartis en 91 colonies, les effectifs 2015 de la Sterne pierregarin montrent une tendance à l'augmentation depuis 2011. Le pic d'abondance est centré comme le plus souvent sur la seconde quinzaine de mai. 35 sites étaient abandonnés ou pas encore occupés au moment du pic et le nombre maximal de couples est par conséquent supérieur de 22% à l'effectif au pic, ce qui témoigne d'une relative synchronisation de la nidification pour cette espèce. Les colonies sont de petite taille (médiane = 9 couples, max = 248 couples) et fortement distribuées sur une majorité du littoral. A noter l'absence de la Sterne pierregarin dans les Pyrénées Orientales tandis que la colonie des Alpes Maritimes, à l'embouchure du Var, était de retour avec des effectifs conséquents. La Sterne pierregarin est la seule espèce de laro-limicoles coloniaux à nicher, en effectif très réduit cependant, sur la plaine orientale de la Corse.

Résultats 2015 par espèce

La Sterne pierregarin

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Nombre de couples au pic d'abondanceN = 704 couples

Nombre de colonies présentes au pic

N colonies = 53 colonies

Semaine du pic 08-12 juin

Nombre maximal de couplesNmax = 1696 couples

Nombre total de sites occupés

Nsites = 99 sites

Avec 704 couples répartis en 53 colonies, les effectifs 2015 de la Sterne naine sont stables depuis 2011. Le pic d'abondance est présent à des dates habituelles, centrées sur la première quinzaine de juin. L'année 2015 se caractérise par un nombre total de sites et un effectif maximal (supérieur de 42% à l'effectif au pic) anormalement élevé par rapport à ceux observés au pic. Ce résultat témoigne d'une forte désynchronisation de la nidification cette année due certainement à de fréquents abandons et reports sur d'autres sites.

Les colonies sont de petite taille (médiane = 8 couples, max = 118 couples) et réparties sur l'ensemble du littoral sableux. La Sterne naine est l'espèce la plus abondante du département audois et rivalise ainsi avec les effectifs rencontrés dans l'Hérault et les Bouches du Rhône. C'est aussi la seule espèce de ce groupe à nicher dans les Pyrénées orientales.

Résultats 2015 par espèce

La Sterne naine

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Nombre de couples au pic d'abondanceN = 873 couples

Nombre de colonies présentes au pic

N colonies = 13 colonies

Semaine du pic 08-12 juin

Nombre maximal de couplesNmax = 1 191 couples

Nombre total de sites occupés

Nsites = 20 sites

Avec 873 couples répartis en 13 colonies, les effectifs 2015 de la Sterne hansel constituent un record et montrent une augmentation progressive depuis 2011. Le pic d'abondance, habituellement centré sur la première semaine de juin, est légèrement plus tardif et observé, comme en 2014, la seconde semaine du même mois. Sept sites étaient abandonnés ou pas encore occupés au moment du pic et le nombre maximal de couples est par conséquent supérieur de 27% à l'effectif au pic, ce qui témoigne d'une faible synchronisation de la nidification pour l'espèce.

De nombreuses petites colonies ont été observées en 2015 (médiane = 10 couples, max = 482 couples) et correspondent à la dispersion des oiseaux à partir du site du Grand Bastit, qui accueillait encore cependant 92 % des effectifs reproducteurs (contre 99 % en 2014). Notamment, absente de Camargue l'année passée, deux colonies y ont été observées en 2015.

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La Sterne hansel

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Nombre de couples au pic d'abondanceN = 2 839 couples

Nombre de colonies présentes au pic

N colonies = 5 colonies

Semaine du pic 01-05 juin

Nombre maximal de couplesNmax = 2 998 couples

Nombre total de sites occupésNsites = 8 sites

Les effectifs de la Sterne caugek montrent une forte augmentation depuis 2011. Avec 2 839 couples répartis en cinq colonies, ils constituent un effectif record sur le littoral méditerranéen français. Le pic d'abondance, habituellement centré sur la seconde quinzaine de mai, est plus tardif et observé la première semaine de juin. Trois sites étaient abandonnés ou pas encore occupés au moment du pic et le nombre maximal de couples est supérieur de 5% à l'effectif au pic, ce qui témoigne d'une forte synchronisation de la nidification.

Les colonies sont de grande taille avec cependant de petits noyaux de reproduction (médiane = 76 couples, max = 1 756 couples). Les salins de Villeroy accueillaient à eux seuls 98% des effectifs reproducteurs sur trois îlots aménagés. A noter la nidification pour la seconde fois de la Sterne caugek dans les salins des Pesquiers (Var) où l'espèce, installée sur le même îlot que les goélands railleurs, a subi le même sort.

La Sterne caugek

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Nombre de couples au pic d'abondanceN = 1 163 couples

Nombre de colonies présentes au pic

N colonies = 80 colonies

Semaine du pic 11-15 mai

Nombre maximal de couplesNmax = 2 144 couples

Nombre total de sites occupés Nsites = 139 sites

Avec 1 163 couples répartis en 80 colonies, les effectifs 2015 de l'Avocette élégante sont relativement stables depuis 2011 même si une certaine tendance à l'augmentation est observée. Le pic d'abondance est centré sur la seconde semaine de mai ce qui est comparable aux années passées. 59 sites étaient abandonnés ou pas encore occupés au moment du pic et le nombre maximal de couples est par conséquent supérieur de 46% à l'effectif au pic, ce qui témoigne d'une forte désynchronisation de la nidification due à de fréquents abandons et réinstallations.

Les colonies sont de petite taille (médiane = 6 couples, max = 168 couples) et réparties sur la presque totalité du littoral sableux, excepté les Pyrénées Orientales et la plaine orientale de la Corse. L'Hérault rassemble les plus forts effectifs d'avocettes tandis que la Camargue a retrouvé des effectifs comparables. Avec 232 couples, les salins des Pesquiers restent la principale localité de nidification de l'espèce.

L’Avocette élégante

Résultats 2015 par espèce

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Productivité en poussins moyenne par espèce : les chiffres au dessus de chaque histogramme indique le nombre de couples sur lequel la productivité a été calculée. Les deux lignes rouges indiquent les limites de productivité qu'il faudrait atteindre pour que le nombre de poussins compense la mortalité naturelle des adultes afin d'observer une stabilité des effectifs reproducteurs.

La productivité en poussins observée en 2015 varie fortement selon les espèces. Le Goéland railleur, la Sterne caugek et la Mouette mélanocéphale présentent une productivité satisfaisante qui permettrait à long terme une stabilité des effectifs, voire leur augmentation pour les deux premières espèces. La Mouette rieuse et la Sterne hansel approchent cette limite mais restent néanmoins en dessous. La productivité moyenne de la Sterne naine, de la Sterne pierregarin et de l'Avocette élégante est très largement insuffisante.Comme en 2014, des conditions météorologiques difficiles, avec un printemps froid et pluvieux, expliquent une part de ces résultats. De même, les empleins de mer sur les plages ont fait échouer la nidification de la plupart des colonies de Sterne naine installées sur ces milieux avant l'envol des poussins. Mais la mauvaise qualité des sites de nidification utilisés par les oiseaux, insuffisamment isolés de la prédation terrestre, est le facteur majeur des échecs constatés. Sur les sites aménagés, plusieurs abandons ont aussi été observés en raison d'une diminution des niveaux d'eau qui restent un paramètre à surveiller étroitement par les gestionnaires. Cependant, un meilleur succès de reproduction sur les sites aménagés a été observé pour quatre espèces : la Sterne caugek, la Sterne hansel, la Sterne naine et l'Avocette élégante, ces deux dernières ayant notamment largement profité des îlots aménagés dans le cadre du projet sur les salins de Fos.

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Productivité en poussins

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Contacts :

Coordination régionale en PACA et Corse et coordination interrégionale : Nicolas Sadoul (AMV) Coordination régionale en LR : Olivier Scher (CEN L-R)

Des partenaires techniques et financiers

7 structures bénéficiaires associés

Structure coordinatrice

En charge des suivis :

- en Corse : Paul Poli et Cyril Cros (CD2B), Pierre-Jean Albertini (OEC), Gilles Faggio (CEN Corse)- dans les Alpes Maritimes : Cécile Lemarchand (LPO PACA)- dans le Var : Aurélien Audevard (LPO PACA), Alain Abba (Commune de Fréjus)- sur l'étang de Berre : Bénédicte Meffre et Elvin Miller (CEN PACA)- en Camargue : Christophe Pin (AMV), Thomas Blanchon et Yves Kayser (TdV), Geoffrey Monchaud (COGard)- dans l'Hérault : Olivier Scher, Rémi Jullian et Patrice Cramm (CEN L-R)- dans l'Aude : Doriane Gautier (LPO Aude), Dominique Clément (Aude Nature), Sandy Garandeau (Aude Nature)- dans les Pyrénées Orientales : Quentin Giraudon (GOR)

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