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Centro Europeu Teilhard de ChardinCentro Europeu Teilhard de ChardinCentro Europeu Teilhard de ChardinCentro Europeu Teilhard de Chardin

EDIÇÃO DE PORTUGALEDIÇÃO DE PORTUGALEDIÇÃO DE PORTUGALEDIÇÃO DE PORTUGAL

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TEILHARD TEILHARD TEILHARD TEILHARD HOJEHOJEHOJEHOJE nananana EuropaEuropaEuropaEuropa Revista do CET Revista do CET Revista do CET Revista do CET ---- Centro Europeu Teilhard de Chardin Centro Europeu Teilhard de Chardin Centro Europeu Teilhard de Chardin Centro Europeu Teilhard de Chardin

versão portuguesa, ASSOCIAÇÃO DOS AMIGOS DE PIERRE TEILHARD DE CHARDIN EM PORTUGALversão portuguesa, ASSOCIAÇÃO DOS AMIGOS DE PIERRE TEILHARD DE CHARDIN EM PORTUGALversão portuguesa, ASSOCIAÇÃO DOS AMIGOS DE PIERRE TEILHARD DE CHARDIN EM PORTUGALversão portuguesa, ASSOCIAÇÃO DOS AMIGOS DE PIERRE TEILHARD DE CHARDIN EM PORTUGAL 1

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CONFERÊNCIA COMEMORATIVA do

3º ANIVERSÁRIO DA AAPTCP

Teilhard de Chardin E o

PROJECTO DE VIDA

PROF. DOUTORA ANNA ALBUQUERQUE FEITOSA

DOCENTE DA ESE JEAN PIAGET, ALMADA

CONVITE

22 de JUNHO de 2009 às 17.30H

Sala 8 do edifício paroquial da

Igreja de S. João de Deus

Rua Brás Pacheco, nº 4, Lisboa, à Praça de Londres, LISBOA

A seguir à sessão será celebrada no templo uma Eucaristia, às 19.00h, comemorativa do 3º aniversário da AAPTCP

e dos aniversários natalício (1 de Maio) e de falecimento (10 de Abril) do

PADRE PIERRE TEILHARD DE CHARDIN



SUMÁRIOSUMÁRIOSUMÁRIOSUMÁRIO ::::

Pág. 3:

Origem: Portugal Significado do tempo no sentido da evolução, segundo Teilhard de Chardin

Cassiano Reimão

Pág. 5

Origem: França UN AVENIR

DESIRABLE, UNE

VISION DU FUTUR (Pensées du Père

Pierre Teilhard de

Chardin)

Antoine Marot

Pág. 10:

Origem:Reino Unido Reflection, Revelation and Sense of Humanity

Alan Nugent

Pág. 17

Origem: Itália Le chemin vers la vérité n'est pas exclusivement masculin

Annamaria

Tassoni Bernardi

Notas do Editorial 1) Pascal Roux : maîtrise de théologie, ancien élève de l'Ecole Polytechnique, prêtre, ancien enseignant à l'Institut Catholique de Paris, actuellement vicaire à l'église Saint Louis d'Antin, Paris 9ème. 2) François Euvé : agrégé de physique, docteur en théologie, jésuite, doyen de la Faculté de Théologie du Centre Sèvres et titulaire de la Chaire Teilhard de Chardin. 3) Jacques Arnould : frère dominicain, docteur en histoire des sciences et en théologie, chargé de mission au CNES sur la dimension éthique, sociale et culturelle des activités spatiales.

Editorial

2009 : Ano Darwin

Neste ano de comemoração dos 200 anos do nascimento de Charles Darwin e dos 150 anos da publicação da sua “Origem das Espécies”, torna-se inevitável a reflexão sobre a importância que este imenso avanço científico teve no percurso do pensamento de Teilhard de Chardin. Nomes e organizações ligados ao estudo de Teilhard de Chardin têm-se debruçado neste ano sobre o tema, sendo intenção da AAPTCP igualmente organizar um colóquio em que o mesmo seja debatido, com a participação de personalidades com competência na matéria. A nossa congénere, Association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin,

Paris, dá-nos conta, pela boca de Charles Danzin, seu colaborador, dalgumas reflexões a propósito das comemorações deste ano Darwin e de diversas manifestações de grande importância que têm nele preenchido e continuarão a preencher as agendas culturais. Transcrevemos, na versão original, essa notícia, que nos chegou através duma das comunicações regulares difundidas pela Associação Francesa:

«Nous célébrons cette année un double anniversaire de l’Evolution. En effet, la Philosophie zoologique est publiée en 1809 par Lamarck, qui propose le premier une théorie transformiste en montrant que les organismes vivants évoluent. Darwin, né en 1809, publie « L’Origine des espèces au moyen de la

sélection naturelle » en 1859. Bien entendu, c’est surtout Darwin qui est à l’honneur car son apport théorique est bien plus élaboré que celui de Lamarck et sert encore de modèle scientifique de base à l’évolution, même si certains aspects ont été affinés au cours des années. Darwin accroîtra encore sa popularité en publiant « La filiation de l’homme » en 1871 qui déchaînera les passions des pro- et des anti-évolutionnistes. Ces passions sont toujours exacerbées en 2009 où l’on trouve tous les types de réaction à l’évolution depuis celles des matérialistes agnostiques jusqu’à celles des créationnistes, qu’ils soient fondamentalistes chrétiens (surtout les groupes « évangéliques »), juifs ou musulmans, en passant par les néo-créationnistes et les partisans du « dessein intelligent ». Bien sûr, Teilhard, évolutionniste convaincu, très intéressé par les théories de Darwin, mais très influencé aussi par certaines idées de Lamarck, a joué un rôle central dans le débat entre darwinisme et christianisme. Tout « Ami de Pierre Teilhard de Chardin » se doit donc de parfaire sa culture darwinienne à l’occasion des nombreuses possibilités qui lui sont offertes. Des journaux et des revues ont publié des dossiers sur Darwin et son impact sur la science, la philosophie ou les religions. Citons Télérama (150 Ans après la théorie de l’évolution, Darwin dérange

encore), Le Monde (L’évolution, quelle Histoire), Dossier pour la Science (L’évolution, rien ne

l’arrête), Dossier La Recherche (L’héritage Darwin) et bientôt Science et Vie (à paraître fin mai). On trouvera aussi dans ces dossiers une abondante bibliographie incluant les ouvrages récents publiés sur Darwin et sur l’Evolution. Plusieurs colloques ont été organisés cette année. Du 3 au 7 mars 2009, « Evolution biologique : faits et

théories. Une évaluation critique 150 ans après L’Origine des Espèces » était organisé à l’Académie Pontificale Grégorienne, au Vatican. Le père Pascal Roux(1), co-auteur de l’excellent « Pour lire la

Création dans l’Evolution » (Cerf, 2007) y participait pour nous. Les 35 orateurs, surtout les scientifiques et les philosophes, mais aussi les théologiens qui admettent bien dans leur ensemble l’Evolution, se sont exprimés avec une grande liberté. Tous ont rejeté assez clairement le créationnisme et le « dessein intelligent ». Dans ses conclusions, le père Marc Leclerc, s.j., directeur de la conférence, a souligné trois points jugés importants par le père Pascal Roux : a) La distinction des domaines a été bien respectée entre les différentes disciplines ; b) l’écoute mutuelle a été de bonne qualité (de nombreux scientifiques sont restés pour entendre les philosophes et les théologiens) ; c) des connexions entre les disciplines peuvent être entrevues mais restent à construire. On espère que les interventions seront diffusées sans tarder. Ensuite, a eu lieu du 28 au 30 avril 2009 à l’Université Catholique de Louvain, en Belgique, le colloque « Darwinismes et spécificité de l’humain », préparé, il faut le noter, à l’initiative de la faculté de Théologie ; les facultés d’Agronomie, de Médecine, de Philosophie, de Psychologie, de Sciences et d’Economie étaient aussi partie prenante. Les interventions, en particulier celles de Stuart Kauffman (spécialiste de l’auto-organisation), Gérard Edelman (neurobiologiste et Prix Nobel de Médecine), Bernard Feltz (philosophe) et Christian de Duve (biologiste et Prix Nobel de Médecine) qui proposait dans sa conférence inaugurale une réflexion sur l’avenir de l’humanité qui n’était pas sans accents teilhardiens, étaient jugées de très bonne qualité par le père François Euvé(2), s.j., qui y participait ; elles seront bientôt disponibles sur le site de l’Université. Le colloque « 150 Ans après Darwin, 70 ans après Teilhard : Lire l’évolution », sera organisé par l’Association des Amis de Pierre Teilhard de Chardin au Centre Sèvres, à Paris, les 13 et 14 novembre 2009 (retenons bien ces dates sur nos agendas !). Trois thèmes principaux seront abordés : L'évolution du vivant, l'évolution de l'Humanité et l'évolution religieuse et spirituelle. Signalons encore quelques livres très intéressants : « Dieu versus Darwin » (Albin Michel, 2007) et « Requiem pour Darwin » (Forum, Salvator, 2009) par Jacques Arnould(3), o.p. font le point, le premier sur l’histoire du créationnisme, et le second sur Darwin lui-même. Une mention spéciale à « Darwin et le christianisme, vrais et faux débats » (Buchet-Chastel, 2009) que l’auteur, François Euvé, s.j., a présenté dans la livraison de Mars 2009 (N°29) de Teilhard Aujourd’hui en répondant à une très éclairante interview. Il introduit les implications de l’Evolution sur la théologie contemporaine dans un chapitre très fort intitulé « D’un Dieu programmeur au Dieu de la promesse » ; il y développe la « vision de Dieu fondée davantage sur l’amour, la compassion, que sur la puissance et la coercition ».



Significado do tempo no sentido da evolução, segundo Teilhard de Chardin

Cassiano Reimão1

(Setembro 2007)

“A Vida, porque é ascensão de consciência, não podia continuar a avançar

indefinidamente na sua linha sem se transformar em profundidade” (Fenómeno

Humano, T. Martins, Porto, 1966, p.170); por isso, a posição do problema da

hominização, em Teilhard, implica necessariamente uma reflexão sobre o método

teilhardiano e sobre o sentido da evolução a que estes conduzem; ao elaborar uma

síntese na visão do mundo, parte de uma análise do fenómeno total, pois, sendo

“centro de perspectiva, o Homem é, ao mesmo tempo, centro de construção do

Universo. Tanto por conveniência, como por necessidade, é pois a ele que,

finalmente, toda a Ciência tem de ser referida” (FH, p. 7). O núcleo do pensamento

teilhardiano é constituído pelo homem, pelo facto humano, pelo homem entre o

mundo e Deus; daí o fascínio e a permanente actualidade deste pensamento. O

homem é, para Teilhard, aquele ponto misterioso no espaço e no tempo onde se

encontram o físico e o biológico, por um lado e, por outro, o espiritual e o divino; o

homem veio do mundo e vai para Deus. É este enigma que a antropologia

teilhardiana procura esclarecer. O ponto de vista donde partiu Teilhard, na sua

análise, foi o ponto de vista científico, construindo uma autêntica fenomenologia

científica, introspectiva, ontológica e normativa. “Para ser correctamente

compreendido, o livro que aqui apresento tem de ser lido, não como uma obra de

metafísica, muito menos ainda como uma espécie de ensaio teológico, mas única e

exclusivamente como uma dissertação científica”, adverte Teilhard no FH (p. 1).

O pensamento de Teilhard de Chardin parte, contudo, da hipótese da

evolução do universo e procura desvendar o seu sentido espiritual. A sua

fenomenologia é uma fenomenologia da evolução ao nível macroscópico; semelhante

fenomenologia é o próprio objecto da obra de Chardin. O conceito de evolução não

implica necessariamente uma determinada teoria transformista, nem, ainda menos,

uma profissão de ateísmo ou materialismo; mas quer dizer que o mundo em que

vivemos não é um mundo já feito, mas se está fazendo num processo ininterrupto de

Cosmogénese. Toda a obra científica de Teilhard pode caracterizar-se como sendo

1 Professor de Filosofia na Faculdade de Ciências Sociais e Humanas, Universidade Nova de Lisboa. Presidente da Direcção da Associação dos Amigos de Teilhard de Chardin em Portugal



um esforço tendente a encontrar, a partir da própria realidade e sem apelar para

qualquer pressuposto metafísico, o “sentido” da evolução. “A Ciência nas suas

ascensões – e até (...) a Humanidade, na sua marcha – marcam passo neste momento

porque os espíritos hesitam em reconhecer que há uma orientação precisa e um eixo

privilegiado de evolução (FH, p. 142).

A grande novidade e originalidade do pensamento teilhardiano consiste

unicamente em buscar a direcção da evolução no espiritual. “Verdadeiramente, para

mim, não existe mais que uma espécie de mundo do espírito. (...). O espírito que eu

creio adivinhar está revestido da ganga da matéria (Lettres de Voyage, Grasset, Paris,

1956, p. 118). Todavia, numa fenomenologia científica, é necessário ter-se espírito de

síntese para o reconhecimento do uno debaixo do múltiplo. O espírito de síntese é a

base de uma concepção científica da evolução. A complexidade progressiva tem um

aspecto “histórico”, é o testemunho actual de uma história. O espírito de síntese, em

biologia, é essencialmente o “sentido do tempo”, a ideia de que os seres não são, mas

se fazem, não com um relativismo total, mas se convertem naquilo que eram aptos

para ser. Este sentido do tempo que, por meio da biologia, já Bergson compreendera,

falta em muitos pensadores; ele constitui, todavia, o elemento fundamental para

compreender o real; quem o não possui tem uma visão mutilada. Um humanismo

que quisesse esquecer esta dimensão seria absolutamente ineficaz.

Tal dimensão do tempo é percebida pelo espírito de síntese primeiramente no

plano da história individual: o homem é, ao princípio, um ovo, uma célula única,

inferior a uma amiba, apesar da sua matéria vivente especialmente humana, que atesta

que é já homem.

Mas existe outra dimensão do tempo que conduz obrigatoriamente o biólogo

através dos graus mais elevados de síntese; tal é o conhecimento da evolução

biológica das espécies, que situa o homem num lugar cósmico.

Teilhard de Chardin compreendeu muito cedo esta implicação cósmica de

que se reveste o conceito de evolução, se legitimamente alargado à totalidade do

Fenómeno Espaço-Tempo: “aos poucos cresceu em mim a consciência de que uma

corrente profunda, ontológica, total, afectava o Universo à minha volta”.

Esta inteligência do Tempo, ou seja, da natureza evolutiva do real, foi

retomada constantemente por Teilhard no decurso da sua obra. Tudo o que a

evolução nos indica é a temporalidade de uma Criação que se está efectuando sob os

nossos olhos. A evolução representa uma dimensão – “a dimensão temporal” – do

real.



LE GOUT DE VIVRE, UN HORIZON ATTRAYANT,

UN AVENIR DESIRABLE, UNE VISION DU FUTUR (Pensées du Père Pierre Teilhard de Chardin)

Antoine Marot

L’Homme et le Monde, un Monde en Devenir Le pire danger que côtoie l’humanité dans son virage actuel, c’est d’oublier finalement l’essentiel, c’est-à-dire la concentration spirituelle, en face des immensités cosmiques que lui a découvertes la Science, et en face de la puissance collective que lui a révélée l’organisation sociale. Si les hommes, en ce moment, ne se donnent pas, c’est qu’ils ne sont pas pris par le fond de leur intelligence et de leur cœur. A mesure que le pouvoir inventif et la puissance d’arrangement réfléchie se développent et se propagent au sein d’une humanité en passe de devenir adulte, voici que le présent se découvre tout à

coup formidablement sérieux. Ce n’est pas d’athéisme que souffre actuellement la Terre, mais bien de théisme insatisfait. Sans y penser, chaque homme s’habitue à craindre, à ambitionner, à « respirer » dans une atmosphère d’universel, en porte-à-faux sur le succès global

de l’Humanité en avant. Le moment est venu où l’humanité va avoir à opter sur la foi ou la non-foi, pour un progrès collectif spirituel de la terre. L’homme n’est pas encore zoologiquement adulte. Psychologiquement, il n’a pas donné son dernier mot, mais, sous une forme ou sous une autre, de l’ultra

humain est en marche, qui, par un effet de socialisation, ne peut manquer d’apparaître demain: non seulement un Futur qui se dessine, mais un Avenir

qui se construit en avant de nous. Ce qui se propage sous nos yeux, jusqu’aux limites planétaires, c’est un Ordre. L’Evolution, parvenue au stade de la Pensée

Réfléchie, a octroyé à sa dernière créature, l’Homme, devenu conscient de cette Evolution, le pouvoir, soit de la juger et donc de la seconder en en devenant responsable (co-responsable), soit de la combattre. L’homme ayant un besoin fondamental de Sens, la cohérence de l’Evolution implique qu’il y découvre un horizon attrayant à l’aventure humaine, l’espoir de plus grands accomplissements justifiant ses efforts et sa persévérance : la foi en

l’avenir. Un Univers qui continuerait à agir laborieusement, dans l’attente de la Mort absolue, serait un Monde stupide, un monstre d’esprit, autant dire une chimère. Alors, puisque, en fait, le Monde se présente à nous comme une immense Action se développant depuis toujours avec une puissante sécurité, c’est sans doute qu’il est capable d’alimenter indéfiniment, en ce qui naît de lui, un Goût de vivre



toujours plus critique, exigeant et raffiné, c’est qu’il porte en lui les garanties d’un succès final. Le Goût de la vie est le nœud central et privilégié, en vérité, où, dans l’économie d’un Univers suprêmement organique, une liaison suprêmement intime se découvre entre mystique, recherche et biologie. Si la Terre humaine hésite encore aujourd’hui dans son mouvement, s’il y a pour elle un risque de s’arrêter demain, c’est simplement par défaut d’une Vision suffisante, d’une vision proportionnée à l’énormité et à la vérité de l’effort à donner. Ce n’est pas la découverte scientifique des humbles origines humaines, mais bien plutôt la découverte, également scientifique, d’un prodigieux avenir humain, qui trouble aujourd’hui les cœurs. Pour sortir d’une incertitude qui menace de paralyser notre action, je ne vois qu’un seul moyen : prendre de l’altitude et monter assez haut pour que, par-dessus le désordre superficiel des détails, se découvre la régularité significative de quelque grand phénomène: émerger pour voir clair. Si la Vision est là, le « Don » suivra presque infailliblement. Par ailleurs, dans la mesure où il s’aperçoit que, en vertu de ses découvertes, certaines commandes du Monde sont en train de passer entre ses mains, l’homme s’avise que, pour faire face à cette nouvelle situation, il lui est essentiel, en sa qualité de « quasi-démiurge », de se faire une conviction et une foi

touchant l’avenir et la valeur de l’œuvre dont il se trouve désormais chargé. L’absurdité de toute chose est, par définition, indémontrable. Il n’y a pas naufrage, mais la grande houle d’une mer inconnue où nous ne faisons qu’enter, au sortir du cap qui nous abritait: l’Homme non pas centre statique du monde, comme il s’est cru longtemps, mais axe et flèche de l’Evolution. L’Univers n’est

pas seulement cohérent, mais il possède un sens : il se prolonge dans le temps suivant un axe défini, une direction concertée, qui se rapproche du but, d’où il résulte une attente passionnée de ce qui se prépare. L’étude scientifique des faits milite sans ambiguïté en faveur d’une Evolution

cohérente, qui doit donc présenter au jugement de la Pensée Réfléchie, qu’elle a suscitée, un tel avenir désirable. Cet un horizon attrayant, résultant de la convergence des lignes d’unification qui se sont dessinées dans la passé, se présente comme un champ d’attraction situé dans l’avenir, un avenir meilleur promis comme but à la Conscience Réfléchie de l’Homme. En conséquence, le

point de convergence des lignes maîtresses du « cône » de l’Evolution ne peut

être autre qu’attrayant. Par rapport à nous, ce point de convergence se situe en

avant et en haut. Sur des monceaux de blé, de charbon, de fer, d’uranium, l’Homme de demain fera grève s’il perd jamais le goût de l’ultra-humain. Il ne s’agit pas d’un goût quelconque, mais d’un goût violent et profond, un goût constamment augmenté

à mesure des accroissements en lui du pouvoir de Vision et d’Action. Pour l’Homme qui ne voit rien au bout du Monde, au-dessus de soi, la vie quotidienne



est pleine de petitesses et d’ennui : que d’efforts inutiles et que de moments perdus ! Mais, pour ceux qui voient la synthèse de l’Esprit se prolonger sur

Terre au-delà de leur brève existence, toute action et tout événement se découvrent chargés d’intérêt et de promesses.

Ce qui est déterminant n’est pas tellement ce que l’on regarde, mais d’où on le regarde. Ce n’est plus seulement dans la pensée des philosophes ou la contemplation des mystiques, c’est dans la Conscience humaine générale que le sentiment de quelque Présence divine sous-jacente à l’Evolution demande à s’expliciter comme un support ultime et habituel de l’Action. Physiologiquement, le goût, dit « naturel » de l’être est, dans chaque vie, le premier frisson perçu du Monde animé par l’Incarnation. Energie, Esprit et Amour

La grande menace pour l’Humanité de demain n’est pas le manque d’énergie thermodynamique, mais le défaut éventuel d’énergie psychique. L’Esprit arrivera cependant toujours, comme il l’a fait jusqu’ici, à se jouer des déterminismes et des hasards, et représente la portion indestructible de l’Univers. Dès l’instant où la Pensée Réfléchie et la Personnalisation sont des phénomènes apparus dans le monde à l’échelon humain, il est nécessaire que l’Energie Universelle, sous peine de se révéler moins évoluée que les éléments qu’elle anime, soit elle-même une Energie pensante et possède tous les attributs

d’une personne.

L’amour a toujours été soigneusement écarté des constructions réalistes et positivistes du Monde, mais il faudra bien qu’on se décide un jour à reconnaître en l’Amour l’énergie fondamentale de la Vie, ou, si l’on préfère, le seul milieu naturel dans lequel puisse se prolonger le mouvement ascendant de l’Evolution. Sans amour, c’est véritablement devant nous le spectre du nivellement et de l’asservissement, la destinée du termite et de la fourmi. Avec l’amour et dans l’amour, c’est le jaillissement libre et fantaisiste sur toutes les voies inexplorées, une exaltation capable, cent fois mieux que tout orgueil solitaire, de susciter au fond de nous-mêmes, les plus puissantes et créatives originalités. L’amour est la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse des énergies cosmiques. Est-il vraiment possible à l’Humanité de continuer à vivre et

à grandir sans s’interroger franchement sur ce qu’elle laisse perdre de vérité et de force dans son incroyable puissance d’aimer ? L’amour est puissance centrique, semblable à une lumière dont le spectre s’enrichit constamment de raies

nouvelles, plus brillantes et plus chaudes, et varie constamment avec la perfection des centres dont il émane. La Vérité, c’est de voir que tout cède dans le Sens, et sous l’influence, de la Beauté et de la Bonté : telle est la face intérieure de l’Evolution.



Toujours en avant

A partir du moment où on s’aperçoit que l’Univers dérive, depuis toujours, en direction de toujours plus d’Arrangement et de Psyché, tout un ordre de valeurs s’introduit dans les choses, qui, sans rendre aveugle ni insensible au Désordre et au Mal, donne à tout une extraordinaire saveur, et chaleur, et limpidité.

Après avoir été amenés par la notion de Complexité à faire de la Terre un des

points les plus vifs de l’univers, nous nous trouvons conduits, par le même principe directeur, à reconnaître, dans l’homme, le plus avancé et donc le plus

précieux des éléments planétaires. Si la Terre porte la fortune d’un Monde, c’est l’homme, pareillement, qui porte, dans sa centro-complexité extrême, la fortune

de la Terre.

Un goût passionné de grandir, d’Etre, voilà ce qu’il nous faut. Arrière donc les pusillanimes et les sceptiques, les pessimistes et les tristes, les fatigués et les immobilistes. La vie est perpétuelle découverte, la vie est mouvement. L’Homme n’aurait aucun courage, aucune raison de s’évertuer à faire avancer, par unification, l’humanité sur elle-même, si ce bel effort ne devait aboutir un jour qu’à venir le faire buter, avec plus de force et d’élan, contre un mur infranchissable. Pour se continuer et se dépasser, il doit sentir qu’il se dirige vers

un but attrayant, c’est à dire, attirant : il a besoin de savoir qu’il a un sens, qu’il se dirige effectivement vers du « plus grand » ou du « mieux ». Mais à quoi servirait une telle espérance si elle devait un jour être contredite par les faits? Il est nécessaire que l’Evolution, dans sa cohérence, jamais prise en défaut jusqu’ici, comporte réellement en soi la promesse d’un « plus grand » et d’un « mieux »

pour l’Homme : il faut qu’un avenir se découvre, qui soit désirable. L’homme, qui suit fidèlement la pente naturellement montante de l’Univers, s’intéresse de moins en moins à son succès individuel. Après avoir désiré se

perfectionner pour lui-même, il s’éprend graduellement de réalités plus hautes, plus vastes, plus durables, plus proches de l’absolu que sa réalité personnelle : « Sens humain », « Sens de la Terre », « Sens d’un Oméga », sont les trois étapes progressives d’une même illumination. Le sens de la Terre, en se révélant à chacun qu’il existe une part de lui-même dans tous les autres, fait justement apparaître, entre la masse des vivants, un principe

d’affection universelle et nouvelle, le goût et le dévouement de l’élément pour l’élément, au cœur du même Monde « en progrès ». Vous n’avez qu’à faire confiance à la vie : la vie vous fera monter, si seulement vous avez soin de choisir, dans le labyrinthe des évènements, les influences ou les chemins qui sont susceptibles à chaque fois de vous mener un peu plus haut, sachant que l’on ne réussit que dans la ligne pour laquelle on se sent un goût natif

et dominant . L’homme, plus il est homme, ne saurait se donner qu’à ce qu’il aime et il n’aime finalement que l’indestructible. Devenu collaborateur



immédiat de la création, il doit puiser le respect et le goût de son effort, aimer ce

qu’il y a de plus invincible et de plus définitif dans les conquêtes de la Vie. L’essence même de notre vie est de tendre non pas à être mieux, mais à être plus.

Pour qui tend convenablement sa voile au souffle de la terre, un courant se

décèle qui force à prendre toujours la plus haute mer. Il faut savoir pour savoir, savoir pour pouvoir, pouvoir plus pour agir plus,

agir plus afin d’être plus : rechercher, c’est adorer.

Penser pour survivre, d’abord et vivre pour penser, ensuite : telle se découvre la loi fondamentale de l’anthropogenèse. Or, une fois déclenché, le jeu de la

pensée manifeste un extraordinaire pouvoir de se prolonger et de s’étendre à la manière d’un organisme que rien ne saurait arrêter, une fois né, de grandir, se propager et de tout envelopper dans son réseau. Rien, toute l’histoire est là pour le prouver, rien n’a jamais pu empêcher une idée de grossir, de se

communiquer, et finalement de s’universaliser. Le Futur se gravit ainsi qu’un escalier, par marches successives, qu’il faut bien construire avec un certain amour, et sur chacune desquelles il faut bien s’appuyer et cependant ne pas s’arrêter. Antoine de Saint Exupery disait aussi: « Il faut se soumettre pour survivre, il

faut combattre pour exister ». J’ai si peur, en allant trop vite, disait Teilhard, de faire du mal à la Vie.

***** Sources : Œuvres du Père Pierre Teilhard de Chardin

Le Phénomène humain

Le Milieu divin

L’Energie humaine

L’Activation de l’Energie

Accomplir l’Homme

L’Apparition de l’Homme

L’Avenir de l’Homme

Science et Christ

Comment je crois

Ecrits du temps de la Guerre

La Vision du Passé

Lettres de voyage

Correspondance



Reflection, Revelation and Sense of Humanity2 Alan Nugent *

The subject of this talk is essentially a matter of epistemology. Indeed any discussion to revelation

must be a question of epistemology. Haw you understand a revelation is dependent on your theory of knowledge: that is your epistemological stance. For epistemology, the study of knowledge is the investigation of what distinguishes justified belief from opinion.

This is a question of whether revelation and essentially that is divine revelation, comes from beyond, and comes in propositional form. As a Christmas Carol expresses it ‘This is the truth come from above’ – that is truth in clear propositional form. Yet I, like many, am uncomfortable with this.

Yet this is precisely the stance of many Christians, both at the fundamentalist evangelical wing – where truth is found in inerrant scripture, right through to some Catholic approaches, which present doctrine as truth given by God: though to be fair, the Catholic tradition has always laid stress on the possibility of the natural knowledge of God.

However, revelation need no be interpreted so rigidly because the word revelation itself means uncovering; disclosure; laying open. The basic question about revelation is how is God apprehended, perceived and known by human beings? Is it still predominantly from the God-ward side or is there a significant element of human seeking?

I believe that Teilhard approaches this very helpfully by managing to maintain a delicate balance between God’s disclosure of God’s purpose and nature and the human search for God.

Of what is of most importance for the theme of our conference is that he addressed the question of revelation within the context of his understanding of the world, the universe in evolution. The instrument he arguably used more than any other to do this was the concept of reflection.

Perhaps though, first it would be helpful to recap briefly on the man himself. Pierre Teilhard de Chardin was born in the Auvergne in central France in 1881 and died on Easter Day 1055; fifty years ago. For his entire adult life he was a Jesuit and was also a distinguished scientist of human origins. His most celebrated palaeontological work was done in China, where he spent many years; being associated with the discovery and identification of Pekin man. His years of ‘exile’, for that essentially was what it was; his years of exile in China were a result of his time in the early 1920’s when he was appointed to a lectureship in geology at the Institut Catholique in Paris. That lectureship gave him a platform to propound his ideas about evolution and the Christian faith, which soon led him into difficulties with the church, difficulties that never went away, but increased throughout his life.

Perhaps the saddest moment was when lecture notes that he had been preparing on evolution and original sin were stolen from his desk and sent to the Holy Office in Rome; from which many troubles came his way.

As you are aware, his religious and philosophical works were banned from publication during his lifetime only to become known after his death.

Though the corpus of his works is significant, we focus on his seminal work “The Human Phenomenon” which he wrote between 1939-1940 and which he believed expressed his new vision of the world. I used the title “The Human Phenomenon” rather than “The Phenomenon of Man” not only because it is a better translation of the French, but also because my quotations from it will be from Sarah Appleton-Weber’s 1999 translation.

Ursula King describes it as ‘he synthesis of his life’s work’ and she says of it that

“It demonstrates haw the rise of evolution is an immense movement through tine from the development of the atom, to the molecule and cell to different forms of life, and to human beings with their great diversity. This movement exemplifies how the development of ever greater structural complexity leads to turn to an ever greater ‘within’ of things, an increase in consciousness and reflection. – “The Cosmic law of Complexity-Consciousness.” (King 1996, p 175)

2 Conferência proferida pelo Canon Alan Nugent, durante o Colóquio organizado conjuntamente por The Alister Hardy Society e a British Teilhard Association, de que é presidente, realizado na University of Wales, Lampeler, em Setembro de 2005, sob o tema “Revelação e Evolução”



So Teilhard’s vision brought together cosmic, human and divine dimensions, all centred in Christ

and all involved in a process of becoming or genesis. The word ‘Cosmogenesis’ is used to cover this whole process.

As Teilhard says

“From this new perspective, the world appears to be a mass in the process of transformation. The totum and quantum of the universe tend to express and define themselves in a cosmogenesis.” (Human, 17)

But the word is also used for the first phase of evolution, for the birth of cosmos. In which case, in

Teilhard’s thought, the subsequent phases are anthropogenesis, referring to the emergence of humanity and its continuing development, and noogenesis, which is the evolution of mind, of thought, of spirit; the coming, as we shall see, of the reflective life.

It is here, with the emergence of the noosphere that the concept of ‘reflection’ vital to Teilhard’s thought, comes into play.

The noosphere, the sphere of mind and spirit, which Teilhard describes in his essay ‘The Planetization of Mankind’ found in ‘Future of Man’ (Future p 132) as ‘the thinking envelope of the earth’; which is the distinctive advance beyond the animal biosphere, and which encompasses culture, art and technology; this is dependent on reflection; indeed it could be described as the sphere of reflection.

Indeed Teilhard presents ‘reflection’ as the very essence of the advancing consciousness of the evolving universe itself. I have this sentence written out in my book of private meditation and often reflect on it. It is found in ‘The Human Phenomenon’ but I offer it in two translations, the first from Bernard Wall’s 1959 translation.

“The consciousness of each of us is evolution looking at itself and reflecting upon itself.” (Man p 22)

And then in Sarah Appleton-Weber’s more recent version (Human p 154) “Reflecting in the consciousness of each of us, evolution is becoming aware of itself.” It is salutary that when we reflect on life; when we meditate on life’s mysteries, then ours is not a

restricted private activity, but one that has cosmic significance. So the noosphere which in ‘Toward the Future’ Teilhard describes as “the pan-terrestrial organisms in which….a resurgence of evolution (itself now become reflective) is striving to carry the stuff of the universe towards the higher conditions of super-reflection.” (T.F. p 180)

he also describes in ‘The Heart of Matter’ (Heart p 32) as

“…the essence or rather the very Soul of the Earth.” And that Soul is characterized by ‘reflection’ leading, as we heard, to ‘super-reflection’. But that is

perhaps to move too far, too fast. The section in ‘The Human Phenomenon’ in which Teilhard discusses the significance of reflection

is entitled ‘Thought’ and the chapter ‘The Birth of Thought’. Drawing on his palaeontological studies of human development, with its zoological classifications, Teilhard stresses that with the appearance of the human; even though hominoids anatomically are closely related to the anthropoids; the human is something entirely different. With the emergence of human

“There is an infinitesimal morphological leap, and at the same time an incredible disturbance of the spheres of life – this (he says) is the whole human paradox” (Human p 109) Teilhard’s words here are reminiscent of the words used in a totally different context; yet one that

will yet prove to have enormous consequences for human evolution. ‘One small step for man, one huge leap for mankind.’



This small step which settled the ‘superiority’ of the human over the animal, Teilhard attributes do ‘reflection’. (Human p 110). He offers this definition:

“Reflection… is the power acquired by a consciousness of turning in on itself and taking possession of itself as an object endowed with its own particular consistency and value, no longer only to know something, but to know itself, no longer only to know, but to know that it knows.” (Human p 110)

This capacity means that ‘actually another world is born’, which he defines as “A world of abstraction, logic, systematic choice and invention; of mathematics, art, calculated perception of space and duration; of anxieties and dreams of love. All these activities of the inner

life are nothing but the effervescence of the newly formed centre expanding on itself.” (Human p 111) Intelligence, Teilhard goes on, due to the capacity to reflect is ‘the evolutionary endowment of the

human being alone.’ (Human p 111) He confirms this: “Because we are reflective, we are not only different from the animal, but something entirely other. There is not merely a change in degree, but a change in nature, as a result of a change in state.” (Human p 111)

He then takes this a stage further: “Because life is a rise of consciousness… the power of reflection in the specific and critical form of transformation for life in which this supercreation – or rebirth – consisted.” (Human p 111)

But Teilhard does not leave it there. It is not just a matter of a paradigm shift in the evolutionary process; leading though it does to advances in science and culture. For Teilhard, reflection being of the essence of humanity leads to spiritual development. The broad context, which we have already looked at, of suggesting that ‘reflection’ is of the essence of the Soul of the universe, is but one example of this.

Perhaps it is most interestingly expressed in Teilhard’s 1948 essay “My Fundamental Vision’, which is reproduced in volume 2 of Teilhard’s works ‘Toward the Future’ (T.F p 172)

“At the level of ‘reflection’ a threshold is crossed or a critical point is passed, and as a result of this something completely new appears – it is as though a change of state were produced in consciousness. And the consequence of this is that, however closely attached to other living beings, the thinking being may appear to be in its genesis, and in fact is so attached; yet in reality it belongs to a new and higher order, for which we must be careful to reserve a special place in the structure of the world.” Reflection, Teilhard also asserts, leads not just to ‘rational invention’, but also ‘pre-awareness of the

future’ and the ‘attribution of value of the individual’ (T.F p174) as well as ‘entailing freedom’ (T.F p 181). All of these are attributes of that new and higher order to which reference was just made. And I have

no doubt that Teilhard sees this as being of the essence of humanity as a spiritual being: it is all one with his basic affirmation that ‘life is a rise of consciousness’ which he further defines as ‘climbing toward a fuller measure of freedom, of sensibility, of inner vision’ (T.F p 115). And at the close of the paragraph in ‘Toward the Future’ from which these phrases are culled, Teilhard asks the rhetorical question

“And are we still wondering whither we should be bound?” (T.F p 115) The whole of Teilhards philosophy, the whole of his evolutionary theology constantly points forward

to the grater fulfilment of humanity, as a spiritual being. He looks to ‘the human maturation point’, which he identifies with the point of Christic-parousia (T.F p 158): but that is a jump too far too quickly.

Life for Teilhard as we have already noted is a rise of consciousness: but alongside that is his evolutionary contention that it is also a rise in complexity; and all this the working out of reflection, indeed self-consciousness.



Teilhard’s juxtaposition of complexity and consciousness is most directly expressed for me in his lecture of 1945 ‘Life and the Planets’ reproduced in ‘the future of Man’.

“The more complex a being…the more it is centred upon itself and therefore the more conscious it becomes. In other words, the higher degree of complexity in a living creature, the higher the consciousness, and conversely, the higher the consciousness the higher the complexity.”

So humanity is moving towards ‘maturation’. In ‘Man’s Place in Nature’ he speaks of this as ultra-hominization. As he says

“…A mankind subjected to compressive socialisation is synonymous with a mankind braced together in an effort to discover. And what does it seek to discover if not, ultimately, the means to super or at least ultra-hominise itself.” (M.P.N p 109) And in a footnote he comments that ‘ultra-hominise’ is used simply to express the idea of a human

prolonged beyond itself in a better organised, more ‘adult’ form than that with which we are familiar. (M.P.N p 109)

I say Amen to that for what attracts me to Teilhard is the belief that there must be more to human life than this, that humanity has still a long way to go in spiritual and moral maturing.

I am confident that his use of superlative prefixes; ‘super’ and ‘ultra’ in ultra-hominization and ‘ultra-reflection’ – a phrase which he uses to indicate the ultimate possibilities of reflection – that these prefixes emphasise that humanity is heading to greater things; to significant maturation.

He speaks of a ‘Super-mankind’ much more conscious, much more powerful and much more unanimous than our own (T.F p 120). He also speaks of a ‘Super-Christianty’;

“Within which every (person) will one day understand that, at all times and in all circumstances, it is possible for him, not only to serve…but to cherish in all things…a universe which in its evolution, is charged with love.” (T.F p 128/9)

Indeed we can relate this to the fulfilment of all things; to the Parousia when he says “the fulfilment of hominization by ultra-reflection is to be seen as a necessary precondition of its divinization.” (T.F p 191) Indeed we are here in the midst of the third element in my title – “the sense of humanity’. Teilhard

has an enormous sense of humanity and of its possibilities. Indeed he interprets the Parousia – the second coming of Christ and the Pleroma, Paul’s word for the fulfilment of all things in Christ in terms of the ‘consummation of the world ‘ as a ‘communion of persons’ – ‘such will be the consummation of the divine milieu’ (Milieu p 148). No one need be surprised that these words come from Le Milieu Divine as does what follows.

“We are sometimes inclined to think that the same things are monotonously repeated over and over again in the history of creation. That is because the season is too long by comparison with the brevity of our individual lives, and the transformation too vast and too inward by comparison with our superficial and restricted outlook, for us to see the progress of what is tirelessly taking place in and through all matter and all spirit… under the commonplace envelope of things and of all purified and salvaged efforts, a new earth is being slowly engendered. One day, the Gospel tells us, the tension gradually accumulating between humanity and God will touch the limits prescribed by the possibilities of the world. And then will come the end. Then the presence of Christ, which has been silently accruing in things, will suddenly be revealed – like a flash of light from pole to pole.” (Milieu p 147) As you are aware in Teilhardian terminology this final fulfilment is usually referred to as the Omega;

the Omega Point. That point of convergence for humanity and the whole cosmos; the spiritual and social maturation of the earth.

Let me stress again how Teilhard understands the Parousia, the second coming of Christ and how this is dependent of human spiritual maturing; the product of reflection. Teilhard does not think of Parousia as some unexpected interruption, which could come at anytime, and which would herald the end of the



world. Rather he represents it as an ‘accumulation of desires’. The human desire for God, nurtured by reflection – gathered together over the vastness of time – will one day come to maturity – and then the Pleroma – the fulfilment of all things in Christ will be a present reality. Teilhard describes this in ‘Science and Christ’ (page 85) as the ‘full and legitimate satisfaction’ of ‘every mystic’s dream’.

Here indeed is a tremendous ‘sense of humanity’ which runs counter the prevailing cynicism, disillusion and negativity about human potential. What an important message we have here. Personal spiritual development – the growth of shared, co-operative, moral and spiritual development is vital – the growing of souls is vital. It involves, through reflection, of coming into closer sympathy with the grace of God. It represents the desire for Divine fulfilment – the harmonious fulfilment of all things. Just because I will not see that fulfilment in my lifetime does not mean that I shall not be a sharer at the end. For my growth in the capacity for reflection; my desire to see the fulfilment in Christ of all things – and such from all of us will have contributed to the Divine fulfilment and we have the assurance that our part will be valued and known in the consummation of all things. This is a very high estimate, very high sense of humanity – very much of the essence of Teilhardian thought.

And this is possible, we need to remind ourselves, because of the capacity for reflection which happened at a point in evolutionary development; and which transformed humanity. It is in the context of this fulfilment of all things that we approach revelation.

A very important quotation for Teilhard’s definition of ‘revelation’ comes in that essay “The Sense of Man” found in ‘Toward the Future’. Again it stresses the importance of reflection as distinctive of human development.

“The more, again, man becomes alive to the idea of ‘the human function in the universe’ and so attains higher appreciation of the part played in the world by the forces of deliberate choice and consciousness, the more will he understand that the appearance on earth of reflective thoughts entails almost necessarily another ‘reflection’ to complete and balance it. After the reflection of the monad on itself, the reflection of the whole upon the monad – in other words, a revelation.” (TF p 36) Revelation is not just a matter of ever deepening reflection. Nowhere dos Teilhard day if you reflect

hard enough revelation will come to you. There also has to be another dimension – ‘the reflection of the whole upon the monad’ – as we just heard. The whole here I take to mean the totality of life; the summation and completion of life to which the word God can readily be attributed.

For Teilhard, the ultimate exploration of life’s movement is that the universe is converging upon God. It is as he says in the 1931 essay ‘The Spirit of the Earth’ found in ‘Human Energy’.

“God reflecting himself personally upon the organized sum of thinking monads to guarantee an outcome for their hesitant activities, which is certain and guided by exact laws.” (H.E p 46) Certainly to speak of revelation Teilhard brings God into play; but it is clear to me, putting together

various phrases from his writings, that he sees God not at all in traditional terms, but as a ‘transcendent form of personality’ (H.E p 45) a ‘universal thinking energy (H.E p 45); the ‘special centre of the earth’ (H.E p 45) ‘the supreme centre of personalization’ (TF p 36). This is a God whose being is disclosed through the collective experiences of the whole of humanity (H.E p 47). He is as Teilhard says elsewhere in his essay, “Reflections on Happiness” in ‘Toward the Future’

“A personal God who not only creates but animates and gives totality to a universe which he gathers to himself by means of all those forces which we group together under the name of evolution.” (TF p 127) I cannot pretend to offer any real study of Teilhard’s concept of God, but the many different pictures

of God he presents me with are fascinating and exciting: always consistent with a world that is evolving. What I am struggling with here is a modern extrapolation of humanity being made in the image of

God. Humanity I defined by its capacity of reflect. It seems clear to me that what Teilhard is also saying is that ‘reflection’ is of the essence of God. That when we reflect, we are reflecting the essential nature of developed life, of the nature of the universe: of the very being of God. And it is the attraction of God (HE p 47) that leads humanity forward to its ultimate completion. I note in passing that Process thinkers, speak of God ‘luring’ forward the evolutionary process. God whose being is reflection attracting the cosmos forward is for me also very telling.



And it is when human reflection is open to greater reflection that there is revelation. The picture of God may seem ‘the faceless God of philosophical speculation’, but it rather, in

Teilhard’s conceptuality, has the face of Christ. By revealing himself in person, God ‘reflects himself’ in the very heart of human reflection. The person of Christ is the supreme expression of ‘God reflecting himself’ in the world.

Now clearly I have not the space and this is not the place to go into Teilhard’s understanding of Christ. His meditative essay ‘The Christic’, which he wrote in March 1955 only a month before his death and which is reproduced in ‘The Heart of Matter’ is powerfully evocative of the significance of Christ.. that he entered at his incarnation into the ‘very process of Evolution’; that his resurrection expanded the whole cosmic order by giving it a Christic centre and that this was capable of ‘integrating the totality of the human race into the unity of a single body’ (HM p 89) Here we have, Christmas, Easter and Ascension.

In Christ the noosphere, that enveloping reflective thought which is essentially human, enters a new phase. The key word that Teilhard uses for this is Christogenesis; that final phase of evolution where Christ is seen as organic and physical centre of a universe in process of becoming in God. Christogenesis ensures and restores the supernatural destiny of the whole evolutionary process. As Teilhard says in ‘Science and Christ’

“Christ is not something added to the world as an extra. He is the alpha and the omega, the principle and the end, the foundation stone and the key stone, the Plenitude and the Plenifier. He is the one who consummates all things and gives them significance. It is towards him and through him the inner life and the light of the world, that the universal convergence of all created spirit is effected.” (Science p 34) And herein he says in ‘The Christic’ is what is special and significant about Christian faith. “What, when all is said and done, makes Christianity immeasurably superior to other faiths is the increasingly conscious identity with a Christogenesis, with the perceptible rise of a certain universal presence, at once immortalizing and unifying.” (Heart p 90) Now at this point we have to recognise that an enormous leap has been made by Teilhard and this

takes us back to where we began with epistemology; the attempt to distinguish justified believe from opinion. Whether this is revelation is propositional form; a given.

It is clear that cosmogenesis; anthropogenesis and even noogenesis are processes of evolutionary development which are studied by modern science. Whereas Christogenesis or the birth of God in Christ, as an event of cosmic significance, can only be seen through the eyes of faith. It is a matter of faith for Teilhard that cosmic and human evolution are moving onwards to an even fuller disclosure of the spirit, culminating in the Christ-Omega, because the divine spirit is involved in the evolutionary process at every stage.

Teilhard is aware throughout his writings of the potential dichotomy between his scientific thought and apparent spiritual intuition, but he seeks to hold them together; refusing to accept that there is real division.

The Christ-Omega, the fulfilment of all things, is what holds everything together. The world is thus, a coherent unity. A single pattern runs through the whole of the universe and that is towards the fulfilment and completion of humanity. But that opens up that greater dimension, the divine.

I quote from ‘My Fundamental Vision’

“Is it not reasonable to see in the gradual formation, at the very quick of man’s consciousness, of an ever more perfect and more fully developed image of God, just that influence and radiation we were expecting of Omega, reflecting, revealing itself affectively and intelligibly on the reflective surface of the noosphere.” (TF p 190) Reflection, leading through, revelation runs through those sentences, but what they point to is a

different image of God. If we stick to a traditional image of God exemplified by otherness, aseity, transcendence, then revelation can only come from beyond on to a blank unworthy human canvas. But if the spiritual development of humanity within an evolutionary process stretching thousand even millions of years into the future – if that is our basic given and if God is to be understood within this process, not beyond it, not separate from it, then revelation becomes the product of reflection or better co-reflection within the



evolutionary process. Humanity and divinity both being within the process that leads to the Omega are both marked by reflection. And so I continue the quotation of a moment ago.

“… the immediate result of this perception of the divine reflection on the world is an important (and, indeed, an essential) confirmation of the existence of Omega” (TF p 190)

And he goes on to say that this is effected by

“that controlled fertilization of human thought in which Revelation is psycho-experientially expressed for us.”

In other words, reflection being both a human and divine property, becomes revelation. And there,

perhaps unsatisfactorily, I must leave it. Perhaps leaving it a little up in the air. Teilhard was concerned with the need for theological thought to move out of traditional categories

into ones that took real cognisance of humanity within evolution. He warned in many places of the haemorrhaging of the Christian Churches that would result from failure to address this. These have been my concerns also, but fifty years after his death it is salutary to recognise that this haemorrhaging has continued unchecked and that traditional views have become entrenched.

But I still commend to anyone and everyone the essential vision of Teilhard which speaks of the

development of humanity, even of super-humanity within the process of evolution which is made possible by that unique human capacity of reflection which in time will open to super-reflection and which because it is attuned ever more to the divine reflection will always have the capacity for, even the character of Revelation.

Biography in order of quotation:

1. King 1999 – Ursula King, Spirit of Fire – the life and vision of Teilhard de Chardin,

Orbisbooks 1999 2. Human – Pierre Teilhard de Chardin, The Human Phenomenon, translated by Sarah

Appleton-Weber, Sussex Academic Press 1999 3. Future - Pierre Teilhard de Chardin, The Future of Man, Collins 1959 4. Man - Pierre Teilhard de Chardin, The Phenomenon of Man, translated by Bernard Wall,

Collins 1959 5. Heart - Pierre Teilhard de Chardin, The Heart of Matter, Collins 1978 6. T.F - Pierre Teilhard de Chardin, Toward the Future, Collins 1974 7. M.P.N - Pierre Teilhard de Chardin, Man’s Place in Nature, Collins 1966 8. Science - Pierre Teilhard de Chardin, Science and Christ, Collins 1968 9. H.E - Pierre Teilhard de Chardin, Human Energy, Collins 1969 10. Milieu - Pierre Teilhard de Chardin, The Divine Milieu, translated by Sion Cowell, Sussex

Academic Press 2004



Le chemin vers la vérité n'est pas exclusivement masculin « Saint Paul et Teilhard de Chardin » est le titre du colloque annuel organisé par l 'Association Italienne Teilhard de Chardin. On trouvera ici un choix de l'un des textes

par Annamaria Tassoni Bernardi, présidente de l'Association

Dans des contextes très différents, des époques bien loin l'une de l'autre, par des langages et des comportements divers, saint Paul et Teilhard de Chardin tiennent en haute considération le génie féminin Ceci est ouvertement déclaré chez Teilhard. Le travail herméneutique qui s'effectue activement, ces derniers temps, sur les textes de Paul le montre également. Son attitude positive envers les femmes, avait été un peu occultée au cours de l'histoire de l'Église : on était même arrivé, au moins dans une certaine catéchèse ordinaire, à un jugement de misogynie, alors que l’Apôtre, au cours de son évangélisation, s'était, fortement et avec confiance, prévalu de la collaboration des femmes. Teilhard était un savant et, en tant que tel, il réfléchissait sur le phénomène. Il parvient à conceptualiser sa propre position vis-à-vis de ce qu'il appelle, d'après une expression de Goethe, l' « Éternel féminin ». Il perçoit la fascination qui émane de la féminité et tandis que les maîtres de spiritualité, dans le passé et encore en son temps, mettaient en garde face aux dangers présentés par cet aspect fortement attirant, Teilhard s'engage à en cueillir la force positive en vue de la spiritualisation de l'humanité. Cela s'insère clairement dans sa vision cosmique d'une réalité qui n'est plus scindée en deux niveaux mais se réalise, au contraire, dans un parcours progressif qui du naturel va au surnaturel par une croissance de conscience qui est un développement de spiritualisation. Le chrétien doit viser à la plus grande union avec Dieu, mais à cause d'une traditionnelle conception du dualisme entre matière et esprit, on avait toujours considéré qu'une plus grande fidélité à Dieu exigeait un plus grand éloignement de la matière. Teilhard croit, au contraire, dans « la puissance spirituelle de la matière », dans la possibilité et même dans l'obligatoire nécessité de l'utilisation de la matière pour parvenir à l'esprit. « Il n'existe pas, écrit-il, de choses sacrées et de choses profanes, mais seulement un sens bon » qui est celui qui porte vers la spiritualisation et « un sens mauvais » qui est un sens de descente, de l'égoïsme qui dégrade ».



La valeur de la femme a toujours été mise en relation avec la fonction maternelle. Mais, écrit Teilhard, « pour fondamentale qu'elle soit, la maternité de la femme n'est presque rien par rapport à sa fécondité spirituelle. La femme fait éclore, sensibilise, révèle à lui-même celui qui l'aura aimée. C'est une vérité aussi ancienne que le monde ». En effet, les femmes ont toujours exercé une fécondité spirituelle, même si on ne l'a reconnu que pour une minorité d'entre elles. En revanche ce n'est que dans une époque récente que l'on en prend conscience au niveau de la société. Il fallait que, au sein de l'humanité qui évolue, « le problème de se nourrir et de se reproduire commençât à être dépassé par les problèmes du maintien et du développement des énergies spirituelles ». La femme, de par la fonction qui lui est propre – celle d'absorber en elle des potentialités en germe et de les mettre à la lumière - remplit le rôle de favoriser l'unité et de la développer en réalités nouvelles dans le devenir du monde. Ainsi, même là où, au niveau du bios, il n'existe pas de rapport relationnel, sa capacité d'influence spirituelle opère au niveau psychologique et du noûs. C'est tout particulièrement là qu'elle se révèle plus entraînante, plus « créante » c'est-à-dire productrice du nouveau. C'est le témoignage que, notre auteur, avec sa capacité d'introspection, nous donne dans « Le cœur de la matière ». Comment ne pas rappeler ici la phrase du message final du concile Vatican II, le « Message à l'humanité », dans laquelle le concile confie aux femmes la mission de « réconcilier les hommes avec la vie et sauver la paix dans le monde » ? Ailleurs, Teilhard écrit : «Ainsi qu'il ne peut se passer de la lumière, de l'oxygène ou des vitamines, aucun homme, même celui qui s'est voué à Dieu, ne peut se passer du féminin. » Se déploie alors sa vision sur le rôle et l'importance de la chasteté qui, pour le dire brièvement, élève la capacité créatrice du rapport entre l'homme et la femme vers un niveau plus haut, celui de la spiritualité de la matière. Sur ce plan aussi, nous en sommes convaincus, Teilhard a épousé la pensée la plus authentique de Paul : bien que pauvre en théorisation à propos de la valeur de la femme, sa mission apostolique a été aidée et soutenue par l'aide des femmes. L'adhésion totale à la personne du Christ, et les conséquences qui en découlent, sont explicitées par Paul d'une manière lapidaire et indiscutable dan son « splendide cri de liberté ». En Galates, 3,26-28 « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n'y a plus ni Juif, ni Grec, il n'y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n'y a plus l'homme et la femme ; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus



Christ. » Etre un en Christ signifie que tombe toute discrimination raciale, sociale, sexuelle. Parmi les essais consacrés par Teilhard au thème de la femme se détache « L'éternel féminin ». En s'inspirant au chap. XXIV de l'Ecclésiaste, qui traite de la Sagesse, et en y substituant le terme d' « éternel féminin », par une suite de sens analogiques, en paraphrasant aussi le chap. VIII des Proverbes, il aborde le thème de l'amour. Teilhard suit les phases successives du développement de cette force unificatrice, depuis les attractions primordiales entre les éléments physico-chimiques, l'énergie reproductive dans le monde vivant, jusqu'à la fonction spiritualisante que l'amour peut assumer au niveau humain pour aboutir à la force salvifique attribuée par le Christ. Il souligne le geste libératoire de Jésus : « Le Christ m'a sauvée. Le Christ m'a libérée … Il m'a ressuscitée comme Lazare et Il m'a placée entre Lui et les hommes comme une nuée de gloire ». En étudiant la place que la femme a occupée dans la vie et la pensée de Paul, nous découvrons, encore une fois, des affinités entre sa théologie et la recherche accomplie par Teilhard en vue d'une adhésion au christianisme plus consciente par rapport au niveau atteint par l'humanité, en d'autres termes en direction, et par amour, de la « Vérité tout entière » encore à venir. La Vérité tout entière ne peut se trouver au terme d'un parcours de réflexion et d'action uniquement tracé par l'élément masculin du monde. L'élément féminin doit jouer son rôle constructeur, animateur, constitué d'éléments inaliénables et irremplaçables, mais indispensables. Le message chrétien nous est parvenu à travers des écrits inspirés par la parole et la vie de Christ, mais rédigés par des hommes psychologiquement marqués par la culture, les usages, les attitudes de leur temps. Le problème fondamental reste l'interprétation et l'ajustement pour une plus grande reconnaissance de la dignité humaine dans tous ses aspects.

(in L'Osservatore Romano – 19 octobre 2008)

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