poemas franceses

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Maurice Ravel – Kaddish (das “Duas Melodias Hebraicas”) 5’ Fernando Lopes-Graça – Três Melodias Tradicionais Portuguesas 5’ Léos Janacék – Pohadka (Conto de Fadas) 11’ Manuel de Falla – Sete Canções Populares Espanholas 13’ Sérgio Azevedo – “Kaddish”: Sonata para Violoncelo e Piano 17’ Total: 51’ La Complainte de Rutebeuf (anónimo, Idade Média) Que sont mes amis devenus Que j'avais de si près tenus Et tant aimés Ils ont été trop clairsemés Je crois le vent les a ôtés L'amour est morte Ce sont amis que vent me porte Et il ventait devant ma porte Les emporta Avec le temps qu'arbre défeuille Quand il ne reste en branche feuille Qui n'aille à terre Avec pauvreté qui m'atterre Qui de partout me fait la guerre Au temps d'hiver Ne convient pas que vous raconte Comment je me suis mis à honte En quelle manière Que sont mes amis devenus Que j'avais de si près tenus Et tant aimés Ils ont été trop clairsemés Je crois le vent les a ôtés L'amour est morte Le mal ne sait pas seul venir Tout ce qui m'était à venir

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Poemas Franceses

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Page 1: Poemas Franceses

Maurice Ravel – Kaddish (das “Duas Melodias Hebraicas”) 5’Fernando Lopes-Graça – Três Melodias Tradicionais Portuguesas 5’Léos Janacék – Pohadka (Conto de Fadas) 11’Manuel de Falla – Sete Canções Populares Espanholas 13’Sérgio Azevedo – “Kaddish”: Sonata para Violoncelo e Piano 17’

Total: 51’

La Complainte de Rutebeuf (anónimo, Idade Média)

Que sont mes amis devenusQue j'avais de si près tenusEt tant aimésIls ont été trop clairsemésJe crois le vent les a ôtésL'amour est morteCe sont amis que vent me porteEt il ventait devant ma porteLes emporta 

Avec le temps qu'arbre défeuilleQuand il ne reste en branche feuilleQui n'aille à terreAvec pauvreté qui m'atterreQui de partout me fait la guerreAu temps d'hiverNe convient pas que vous raconteComment je me suis mis à honteEn quelle manière 

Que sont mes amis devenusQue j'avais de si près tenusEt tant aimésIls ont été trop clairsemésJe crois le vent les a ôtésL'amour est morteLe mal ne sait pas seul venirTout ce qui m'était à venirM'est advenu 

Pauvre sens et pauvre mémoireM'a Dieu donné, le roi de gloireEt pauvre renteEt droit au cul quand bise venteLe vent me vient, le vent m'éventeL'amour est morteCe sont amis que vent emporte

Page 2: Poemas Franceses

Et il ventait devant ma porteLes emporta 

Daphnis et Chloé de Jean-Jacques RousseauDans un nouveau parentage, Te souviendras-tu de moi ? Ah ! je te laisse pour gage Mon serment, mon coeur, ma foi.

Me reviendras-tu fidelle ? Seras-tu toujours mon Berger ? Quelque destin qui m'appelle, Mon coeur ne saurait changer.

Ah ! sois-moi toujours fidelle !Je serai toujours ton berger. 

En passant dans un petit bois (anónimo)En passant dans un petit bois Où le coucou chantaitOù le coucou chantaitDans son joli chant il disait Coucou, coucou, coucou, coucou. Et moi qui croyais qu'il disait Cass'-lui le cou, cass'-lui le cou. Et moi de m'en cour' cour' cour' Et moi de m'en courir !

Le bain du roi (Alfred Jarry, 1873-1907)Rampant d'argent sur champ de sinople, dragon Fluide, au soleil de la Vistule se boursoufle. Or le roi de Pologne, ancien roi d'Aragon, Se hâte vers son bain, très nu, puissant maroufle.

Les pairs étaient douzaine : il est sans parangon. Son lard tremble à sa marche et la terre à son souffle ; Pour chacun de ses pas son orteil patagon Lui taille au creux du sable une neuve pantoufle.

Et couvert de son ventre ainsi que d'un écuIl va. La redondance illustre de son cul

Page 3: Poemas Franceses

Affirme insuffisant le caleçon vulgaire

Où sont portraicturés en or, au naturel, Par derrière, un Peau-Rouge au sentier de la guerre Sur un cheval, et par devant, la Tour Eiffel.

La régularité de la châsse (Alfred Jarry, 1873-1907)(...)PrisDans l'eau calme de granit gris,nous voguons sur la lagune dolente. Notre gondole et ses feux d'ordortlente.(...)

Clair,un vol d'esprits flotte dans l'air :corps aériens transparents, blancs linges,inquiétants regards dardésdessphinges.

Etle criblant d'un jeu de palet,fins disques, brillez au toit gris des limbesmornes et des souvenirs feus,bleusnimbes...

Lagondole spectre que halala mort sous les ponts de pierre en ogive,illuminant son bord brodédé-rive.

Claude le Petit  (1638-1664)Le poète crottéQuand vous verrez un homme avecque gravité En chapeau de clabaud promener sa savate Et le col étranglé d'une sale cravate, Marcher arrogamment dessus la chrétienté,

Barbu comme un sauvage et jusqu'aux reins crotté, D'un haut de chausse noir sans ceinture et sans patte, Et de quelques lambeaux d'une vieille buratte En tous temps constamment couvrir sa nudité,

Page 4: Poemas Franceses

Envisager chacun d'un oeil hagard et louche Et mâchant dans les dents quelque terme farouche, Se ronger jusqu'au sang la corne de ses doigts,

Quand, dis-je, avec ces traits vous trouverez un homme, Dites assurément : c'est un poète françois ! Si quelqu'un vous dément, je l'irai dire à Rome.

Alfred de Musset (1810-1857)

VeniseDans Venise la rouge,Pas un bateau qui bouge,Pas un pêcheur dans l'eau,Pas un falot.

Seul, assis à la grève,Le grand lion soulève,Sur l'horizon serein,Son pied d'airain.

Autour de lui, par groupes,Navires et chaloupes,Pareils à des héronsCouchés en ronds,

Dorment sur l'eau qui fume,Et croisent dans la brume,En légers tourbillons,Leurs pavillons.

La lune qui s'effaceCouvre son front qui passeD'un nuage étoiléDemi-voilé.

Ainsi, la dame abbesseDe Sainte-Croix rabaisseSa cape aux larges plisSur son surplis.

Et les palais antiques,Et les graves portiques,Et les blancs escaliersDes chevaliers,

Et les ponts, et les rues,

Page 5: Poemas Franceses

Et les mornes statues,Et le golfe mouvantQui tremble au vent,

Tout se tait, fors les gardesAux longues hallebardes,Qui veillent aux créneauxDes arsenaux.

Ah ! maintenant plus d'uneAttend, au clair de lune,Quelque jeune muguet,L'oreille au guet.

Pour le bal qu'on prépare,Plus d'une qui se pare,Met devant son miroirLe masque noir.

Sur sa couche embaumée,La Vanina pâméePresse encor son amant,En s'endormant ;

Et Narcissa, la folle,Au fond de sa gondole,S'oublie en un festinJusqu'au matin.

Et qui, dans l'Italie,N'a son grain de folie ?Qui ne garde aux amoursSes plus beaux jours ?

Laissons la vieille horloge,Au palais du vieux doge,Lui compter de ses nuitsLes longs ennuis.

Comptons plutôt, ma belle,Sur ta bouche rebelleTant de baisers donnés...Ou pardonnés.

Comptons plutôt tes charmes,Comptons les douces larmes,Qu'à nos yeux a coûtéLa volupté !

Page 6: Poemas Franceses

(anónimo)

Frédéric Tic tic Dans sa p'tite boutique Marchand d'allumettes Dans sa p'tite brouette S'en va-t-à la ville Comme un imbécile Les mains dans les poches Comme un Espagnol.

Verlaine

Dans la pinette et la minetteTu tords ton cul d'une façonQui n'est pas d'une femme honnête :Et, nom de Dieu, t'as bien raison!

Soirée musicale

Ecoutez ! voici le programme :Chaque danseur ou cavalierCommence par foutre sa dameEn cabinet particulier.

Là, chacun peut donner carrièreA son esprit judicieux.De con, de bouche et de derrière,Les dames sont à vous, messieurs.

Mais on y fait défense expresseD'éjaculer. Ce premier coupVous présente à votre maîtresse,La renseigne sur votre goût,

Et rien deplus. Que chacun rentre,

Page 7: Poemas Franceses

Les cavaliers la pine à l'air,Et les damesl'amour au ventre.Vous avez bien compris ? c'est clair ?

Puis, chacun se met en postureEt, dès qu'avec fougue et chaleurL'orchestre attaque l'ouverture,Les dames font boucher la leur.

Pierre LouysAubade

Continuez votre prière, Miss, j'écarte vos longs cheveuxSimplement parce que je veuxVous mettre un vit dans le derrière.

Mais que ceci ne trouble en rienVotre extase d'agenouillée.Ma pine est prudemment mouilléeElle pénétrera très bien.

Je passais par là. Vous étiez nue, La croupe ouverte et priant DieuVotre anus brillait au milieuDe cette brune ampleur charnue.

Or il manquait à vos appas,Si vous permettez que j'opineIl ne manquait rien qu'une pineJe l'y mets ! Ne vous troublez pas.

Lorsqu'une fille a l'esprit largeEt le trou du derrière étroitTout en priant elle a le droitD'ignorer que son cul décharge.

Pierre Louys

L'actrice qu'on vint à choisirPour le beau rôle d'AndromèdePassait pour prendre son plaisirPar où l'on prend plutôt remède.

C'est pourquoi l'on dit que, rêvantDe nous fournir double carrière,Elle est Andromède en avant

Page 8: Poemas Franceses

Et "Persée" aussi par-derrière.

Pierre Louÿs

Un soir d’été (Apollinaire)

Le RhinQui couleUn trainQui rouleDes nixes blanchesSont en prièreDans la bruyèreToutes les fillesÀ la fontaineJ’ai tant de peineJ’ai tant d’amourDit la plus belleQu’il soit fidèleEt moi je l’aimeDit sa marraineJ’ai la migraineÀ la fontaineJ’ai tant de haine