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L’incroyable hydro Morane- Saulnier Une cellule de 170 kg, 130 kg de jambes de train et flotteurs, 125 kg de moteur et réservoir, 70 kg de poids du pilote et 50 kg d’essence, tel se présente en 1913 le Morane-Saulnier hydro, pilo- té ici à Monaco par l’excellent Roland Garros.

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Page 1: hydroLe célèbre logo de la firme Morane-Saulnier. Le monoplan Morane-Saulnier type « A » aux essais (1911). C’est à Puteaux (Hauts-de-Seine) en bordure de la Seine qu’est

L’incroyablehydroMorane-Saulnier

Une cellule de 170 kg, 130 kg de jambes de train et flotteurs, 125 kg de moteur et réservoir, 70kg de poids du pilote et 50 kg d’essence, tel se présente en 1913 le Morane-Saulnier hydro, pilo-té ici à Monaco par l’excellent Roland Garros.

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n cinquante ans d’activité, la sociétéMorane-Saulnier, sur un total de 17.000appareils de tous types et 175 prototypes

nouveaux n’a construit que deux hydravions :le type D en mars 1912 - un biplan monoplaceà flotteurs sans palmarès et vite oublié - et letype G/H lui aussi à flotteurs en mars 1913. Cedernier, tiré du monoplan de compétition appa-ru en novembre 1912, malgré ses dimensionset son poids plume, va remporter un grandnombre de victoires en 1913 et en 1914 dansles compétitions d’hydro.

Léon et Robert Morane

Fils d’un riche industriel, Léon (1885-1918)et Robert (1886-1968) Morane grandissent àParis dans un famille passionnée de technique.Leur père, fervent de mécanique et de machineshydrauliques, les entraîne dans les expositionsuniverselles de 1889 et 1900 visiter les derniè-res nouveautés, en particulier les fameux mo-teurs à explosion. En 1898, le père offre à sesdeux fils un tricycle propulsé par un moteur de1,75 ch. Léon a alors 13 ans, et son frère Ro-bert, tracté en remorque, 12 ans.

Les frères Morane débutent dans la vie ac-tive par la construction mécanique. En 1907,ils participent à la réalisation d’un biplan, leCopin Copp à moteur à explosion Dutheil etChalmers de 18 ch, une machine trop lourdepour un si faible moteur qu’aucun pilote neréussira jamais à faire décoller. A cette époque,les travaux de l’ingénieur Clément Ader sur sesmachines volantes sont justes révélés et seulstrois hommes dans le monde ont réussi à volersur un « plus lourd que l’air » propulsé par unmoteur à explosion : Albert Santos-Dumont, àBagatelle, fin 1906, Charles Voisin et LouisBlériot, au printemps 1907.

Dans leur tentative de construction aéro-nautique, ils croisent Raymond Saulnier. Né àParis comme eux, le 27 septembre 1881, Saul-nier est sorti ingénieur de l’école Centrale en1905, à 24 ans. C’est un ami d’enfance desdeux frères Morane. Entré chez Blériot en 1908sans salaire, il conçoit le fuselage du Blériot XItype traversée de la Manche. Saulnier révèleaux frères Morane la technique de constructiondes aéroplanes. En juillet 1910, les frères Mo-rane s’associent avec Raymond Saulnier etGabriel Borel, un marchand d’automobiles,pour créer un atelier de constructiond’aéroplanes appelé Société de constructionBorel-Morane. La société Borel-Morane s’appuiesur les fonds de Borel et le savoir-faire de Saul-nier pour dessiner plusieurs prototypes quisont réalisés à Meudon chez Letord et Niepce.

Robert (à gauche) et Léon Morane (à droite) en 1910. Lapassion de la vitesse les anime l’un comme l’autre.

Léon Morane en 1910 décroche deux records du monde : devitesse avec 106 km/h et d’altitude avec 2500 m.

Personne encore ne connaît au début de l’année1910 le nom de Morane. Toute la France, à traversla presse aéronautique, alors très abondante, en-tend parler pour la première fois des exploits dupilote Léon Morane en juin. Alors qu’il vient de pas-ser son brevet de pilote à l’école Blériot de Pau il y aquelques semaines (le 19 avril 1910 très exacte-ment, avec le n° de brevet 54), Léon Morane sur unmonoplan Blériot XI à simple moteur Gnôme rotatifOméga de 50 ch remporte le premier prix pourl’altitude du meeting de Rouen.

Léon Morane sur le Blériot XI de ses nombreuses victoires 1910.

Le 10 juillet 1910 à Reims, sur le même mono-plan Blériot avec cette fois un moteur Gnôme rotatifDouble Oméga (quatorze cylindres) de 100 ch, LéonMorane décroche le très convoité record du mondede vitesse, avec 106,500 km/h. Au meeting deBournemouth en Angleterre quelques jours plustard, Léon Morane à bord du même Blériot avec lemême moteur remporte l’épreuve d’altitude, avec1 365 mètres, et celle de vitesse. Morane commenceà prendre goût aux victoires dans les meetings. Ilrécidive en août à Caen : premier prix de vitesse etd’altitude. Au meeting de Nantes, la semaine sui-vante, il fait encore mieux : premiers prix de vitesse,d’altitude, mais aussi de distance. En septembre, àBordeaux, c’est pour lui presque une formalité deremporter à la fois l’épreuve de vitesse et l’épreuvede hauteur.

Après le record du monde de vitesse, Léon Mo-rane se démène pour décrocher le record du monded’altitude, qu’il dispute au jeune (23 ans) et témé-raire péruvien Georges Chavez. Le 3 septembre1910, lors du meeting de la baie de Seine, LéonMorane établit le record à 2 582 mètres (l’annéeprécédente, fin août 1909 à Reims, le recordd’altitude n’était que de 155 mètres). Le 23 septem-bre 1910, sur un monoplan Blériot, Chavez traverseles Alpes où malheureusement il se brise les jambesà l’atterrissage et trouve la mort peu après. A Issy-

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les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), début sep-tembre, Chavez s’était préparé pour réaliser cetexploit ; il était monté à 2.587 mètres et avaitdonc battu le record de Léon Morane. Le 8décembre 1910, le record d’altitude est portépar Georges Legagneux, sur le même appareilBlériot à moteur Gnôme Oméga que Chavez, à3 100 mètres. L’année se termine et Léon Mo-rane cette fois est battu, mais il est bien déter-miné à prendre sa revanche en 1911.

Chute des frères Morane. Léon Morane attribue sa chute à larupture d’un câble de gauchissement de l’aile ; Blériot se défenden affirmant qu’un bidon d’essence mal arrimé dans le fuselagea bloqué les commandes.

Une prime de 100.000 francs est offerte parles frères André (1853-1932) et Edouard (1859-1940) Michelin récompensant le premier vold’un aéroplane partant du département de laSeine qui se posera avec un passager au som-met du Puy de Dôme (1. 450 mètres d’altitude).Le 8 octobre 1910, les frères Morane à bordd’un nouveau monoplan Blériot XI de 100 ch àplan de queue modifié (dit queue de pigeon)s’entraînent pour le Prix Michelin ; au-dessusde Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne) ilsconnaissent sur leur Blériot la rupture d’unecorde à piano et font une chute de 50 mètres.Transportés à l’hôpital de Neuilly-sur-Seine, oùpar chance, ils sont indemnes. Mais cet acci-dent calme leur ardeur en matière de pilotagesportif.

Naissance de la firmeMorane-Saulnier

Gabriel Borel quitte ses trois partenaires enfévrier 1911 pour fonder sa propre marque.Entre temps, pendant l’hiver 1910 est né lepremier aéroplane Morane-Saulnier, un mono-plan portant encore l’inscription Borel-Moraneappelé type A, prototype suivi de trois exem-plaires d’une petite série et qui vont faire desravages dans les courses de 1911 aux mainsd’un jeune pilote un peu fou : Jules Védrines(1881-1919). Le premier aéroplane Morane-Saulnier intéresse aussitôt plusieurs pilotesfrançais, mais également l’armée française pourla formation des pilotes, ainsi que des puissan-ces étrangères : la Russie et la Roumanie.

Le célèbre logo de la firme Morane-Saulnier.

Le monoplan Morane-Saulnier type « A » aux essais (1911).

C’est à Puteaux (Hauts-de-Seine) en bordure dela Seine qu’est créée le 10 octobre 1911 la sociétédes aéroplanes Morane-Saulnier au capital de unmillion de francs or. C’est l’une des toutes premièressociétés de construction aéronautiques au monde.Elle suit la société des aéroplanes Voisin, établierue de la ferme à Billancourt (Hauts-de-Seine) en1907, la société Antoinette, établie à Suresnes(Hauts-de-Seine) en 1908, la société Ariel (construc-tion de biplans Wright sous licence) fondée parLazare Weiller début 1909 ; elle précède la sociétédes aéroplanes Blériot, fondée à Levallois (Hauts-de-Seine) rue de la Révolte en décembre 1910 et lasociété Nieuport créée en mai 1911 au 9, rue deSeine à Courbevoie (Hauts-de-Seine).

Léon Morane (devant) et Raymond Saulnier (à l’arrière) en 1911sur un Morane-Saulnier type B biplace.

Un bureau d’études est créé à Puteaux parRaymond Saulnier ainsi qu’un atelier de construc-tion de prototypes. Les appareils sont essayés dansun premier temps à Issy-les-Moulineaux où unatelier de réparation est aménagé par commodité,puis à Villacoublay (Yvelines) où une piste spécialeest aménagée. L’atelier de Puteaux ne construit quedes prototypes. La construction des appareils com-mandés en série est confiée en exclusivité à la so-ciété de Fernand Lioré (assemblage) et à PaulSchmitt (petites pièces), tous deux établis à Leval-lois-Perret.

Le type ALe Morane-Borel-Saulnier type A créé fin 1910

par Raymond Saulnier est très inspiré du Blériot XI« traversée de la Manche », avec comme lui des di-mensions et un poids réduits. Sa très faible enver-gure, 9,12 mètres, est plus faible d’un bon mètreque celle du Blériot XI ; avec seulement 6,28 mètresde longueur, il est plus court de deux mètres envi-ron (c’est un monoplace), et par conséquent plus

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léger de 100 kg. A vide, le type A pèse 280 kgavec son moteur, contre 400 kg au Blériot.Comme il est propulsé par le même moteurrotatif Gnôme Oméga à 7 cylindres de 50 ch, leMorane – Borel - Saulnier est évidemmentnettement plus rapide que le Blériot. C’est leplus léger de tous les appareils jamais cons-truits, si l’on fait abstraction de la« Demoiselle » de Santos-Dumont sur laquelleles deux futurs pilotes Morane-Saulnier RolandGarros (1888-1918) et Marcel Brindejonc desMoulinais (1892-1916) apprennent alors àpiloter.

Le Morane-Saulnier type "A", de Védrines, premier d’unelongue série d’appareils : ailes aux extrémités arrondies, patinsentre les roues, entoilage partiel (ici aux 6/7 du fuselage), 200 kgà sec, 280 kg à vide avec 100 litres d’essence et 35 litres d’huile,430 kg avec pilote à bord et 115 km/h de vitesse maxi !

Raymond Saulnier a utilisé pour la struc-ture du fuselage la même technique de cons-truction que pour le Blériot XI : des longeronsde frêne réunis par des entretoises en sapinraidies par des cordes à piano. Un unique ré-servoir d’essence de 70 litres est placé derrièrele moteur et au-dessus des jambes du pilote. Lefuselage n’est entoilé sur les trois premièrestravées d’un total de sept. Les deux pylônessoutenant la voilure sont situés en avant dupilote. Le train d’atterrissage se compose dedeux jambes rigides d’acier en V soutenantl’arbre de roue, la suspension étant réalisée parun système souple, au bout duquel se trouventles roues à rayon. Deux courts patins complè-tent l’ensemble. A l’arrière, un curieux systèmeà doubles patins est utilisé comme béquille dequeue. Le capot moteur se compose de pan-neaux de bois (contreplaqué) vissés sur le fu-selage avec joints en feutre pour éviter lessuintements d'huile.

Védrines est devenu populaire à Larkhill en 1911.

L’aile, sans aucun dièdre, est constituée detrois longerons de frêne réunis par neuf traver-ses en sapin de chaque côté. Elle possède uncalage de 8° par rapport à la ligne de vol et n’apas d’ailerons puisque gauchie. Elle est entoilée

sur toute sa surface. Les parties arrière du gouver-nail sont construites en tubes d’acier et sont entoi-lées. Comme le Blériot, les extrémités des ailes sontarrondies. La dérive verticale est maintenue aufuselage par deux colliers à charnière. Le plan dequeue horizontal est constitué en deux parties ré-unies entre elles au niveau des câbles de com-mande, une partie fixe au centre, et deux aileronsmonoblocs solidaires aux extrémités.

Le résultat est là : avec seulement 50 chevaux,le petit bolide Morane-Saulnier file à plus de 110km/h.

Védrines sur le petit Morane-Saulnier type A au départ de lacourse Paris - Madrid (21 mai 1911).

C’est Jules Védrines, recruté en décembre 1910par les frères Morane, qui fait connaître la marqueMorane-Saulnier en 1911 dans toute l’Europe, pardes victoires retentissantes dans les épreuves aé-riennes de ville à ville. Mécanicien chez Gnôme àGennevilliers en 1909, élève en 1910 de l’école depilotage Blériot comme Léon Morane, Védrines ob-tient son brevet de pilote le 7 décembre 1910. Enfévrier 1911, Védrines effectue seul à bord de sonmonoplan Morane-Saulnier à moteur rotatif Gnômede 50 ch un raid d’entraînement de 250 kilomètres.Alors que trois autres « types A » sont en construc-tion (treize ont été commandés à ce moment), Védri-nes remporte en avril 1911 la course Paris - Pau. Letype suivant (type B) alors en construction, qui estmis au point par Maurice Tabuteau, s’appellerapour cette raison type PP.

Jules Védrines, en 1911.

En mai, Védrines gagne la course Paris - Madrid,organisée par le journal Le Petit Parisien. Le piloteMorane-Saulnier parcourt les 1 200 km des troisétapes : Paris - Angoulême, Angoulême - Saint-Sébastien et Saint-Sébastien - Madrid en 14 heures5 minutes de vol. Le roi d’Espagne vient féliciter lepilote français, mais Védrines a déjà quitté le terrainpour fêter sa victoire. La victoire du pilote français

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Le 26 mai 1911, Jules Védrines remporte la course Paris - Madrid sur Morane-Saulnier type A.

est abondamment photographiée et commentéepar la presse internationale.

Avec sa moustache en bataille, ses lunettesposées sur son front et sa casquette vissée sursa tête, visière par derrière, « rapeur » avantl’heure, Jules Védrines, le petit mécanicien ducomédien Robert Loraine à Reims en 1909,devient rapidement célèbre ; il fait connaîtredans toute l’Europe les monoplans de la nou-velle marque Morane-Saulnier. En juillet 1911,Védrines finit 4eme de la course du circuit euro-péen des capitales. Il quitte Morane-Saulnier enfin d’année pour devenir pilote de la firme crééepar Armand Deperdussin.

Il est remplacé chez Morane-Saulnier pardeux pilotes brevetés au début de l’année 1911,Léon Bedel et Marcel Brindejonc des Moulinais,un pilote expérimenté et un tout jeune pilote de19 ans, rejoints quelques mois plus tard parRoland Garros, lui aussi issu des écoles depilotage Blériot. En 1911, Brindejonc des Mou-linais, dès l’obtention de son brevet de pilote (n°448), participe sur son Morane-Saulnier à desexhibitions à Pau, Toulouse, Carcassonne,Perpignan et Foix. Garros en fin d’année 1910 afait partie du « cirque volant John Moisant »aux Etats-Unis. Comme Brindejonc des Mouli-nais, il va vite se révéler un pilote exceptionnel.

le pilote britannique Gustave Hamel est conquis par lemonoplan Morane-Saulnier type A en avril 1911. Hamel seperdra en mer en 1914 au retour du concours de Monaco.

Après sa victoire sur Paris - Madrid en1911, la société Morane-Saulnier enregistre

trente commandes civiles pour ses monoplans.Comme les ateliers de Puteaux sont trop petits pourassembler des aéroplanes, c’est dans les ateliers deFernand Lioré, établiq au 206, boulevard Pereiredans l’actuel XVIIe arrondissement de Paris et àLevallois route de Cormeille, qu’ils sont réalisés.Cette société assemble déjà des aéroplanes pourBlériot.

Fin 1910, l’état-major des armées ouvre desécoles de pilotage en France et achète des aéropla-nes, environ une trentaine. Le Morane-Saulnier« type A » à moteur Gnôme 50 ch fait partie desappareils qui intéressent les militaires français,mais aussi les prospecteurs militaires britanniques,russes en roumains pour la formation des pilotes.Tous souhaitent un appareil biplace, avec une au-tonomie plus importante et une charge utile supé-rieures. Ces caractéristiques seront réalisées dès ledébut de l’année 1912 avec les Morane-Saulnier destypes suivants.

Les types B et C

Le Morane-Saulnier type B (encore appelé Paris -Pau ou type PP) apparaît fin 1911, un an après letype A. Engagé dans les courses en 1912, ce mono-plan possède une envergure supérieure au type A deprès de deux mètres ; son poids passe de 280 kg à340 kg à vide et de 400 kg à 500 kg en vol avec unmoteur Gnôme de 80 ch avec lequel il vole à près de130 km/h.

Après une fin de saison 1911 passée en Améri-que du sud, Roland Garros cherche un appareilpour la saison 1912. Il est séduit par le Blériot àmoteur Gnôme 80 ch et surtout par le fin Nieuport.Approché par la firme de Puteaux, il effectue unessai du Morane-Saulnier type B à Villacoublay, oùla société Morane-Saulnier vient d’ouvrir une écolede l’air. A propos de l’appareil, Garros fait aux frèresMorane et à l’ingénieur Saulnier les commentairessuivants : « commencez par alléger votre construc-tion d’une centaine de kilos… ». Le type B, un bi-place, se montre effectivement plus lourd que le typeprécédent et un peu plus difficile en matière depilotage.

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Mais les commandes militaires pour lesécoles de pilotage dopent la construction aéro-nautique française. Au cours de l’année 1911,les différents constructeurs français produisent1 350 aéroplanes, tous modèles confondus, lamoitié étant exportée ; 135 sont achetés parl’armée française pour ses écoles de pilotage.Les monoplans Morane-Saulnier du type B et Csont essayés par les services techniques del’armée et trente type B sont achetés en 1912.Pour Morane-Saulnier, la concurrence est rude,car d’autres appareils apparaissant en 1912 :monoplan Blériot 80 ch, monoplan Borel, Nieu-port, Zens et surtout le très rapide Deperdussinque pilote Védrines.

En décembre 1911 trois monoplans sontprésentés sur le stand Morane-Saulnier auSalon aéronautique de Paris au Grand Palais,un type A de 1910, le nouveau biplace type B,et le type C monoplace.

Morane-Saulnier type C monoplace (1912).

Sur les types B et C de 1912, RaymondSaulnier reprend la solution du type A et amé-liore son monoplan, dont il tire différentesversions, motorisées cette fois par le nouveaumoteur rotatif Gnôme Lambda de 80 ch, tou-jours à sept cylindres. Trois versions sont dé-veloppées pour la saison sportive 1912 : unbiplace, le type B destiné à l’armée, le type Cmonoplace allégé, destiné aux compétitions, etun modèle biplan équipé de flotteurs pour lescompétitions d’hydro aéroplanes, le type D.

Pour la première fois, l’aile a des extrémitésen flèche, caractéristique qu’on retrouverapendant plusieurs années chez le constructeur.Le système de gauchissement des ailes esttoujours utilisé pour virer. Les autres caracté-ristiques sont identiques au type A, exceptéquelques détails : un réservoir d’essence sup-plémentaire de 60 litres peut être ajouté der-rière le siège du pilote pour augmenterl’autonomie de l’appareil ; une dérive aux for-mes plus carrées est dessinée qui se montreplus efficace ; le fuselage est entoilé sur toutesa longueur ; une béquille de queue plus sim-ple est adoptée ; les patins fixés entre les rouesont disparu.

Au printemps 1912, Brindejonc effectue unlong raid Paris – Perpignan. En juin, il terminesecond dans l’épreuve du circuit d’Anjou, der-rière le Blériot de Roland Garros. Ce dernier estimmédiatement recruté par Morane-Saulnier.

Avec le moteur Gnôme Lambda de 80 chdans sa version de base, plus puissant, compa-ré au 50 ch de l’Oméga de 1909, le monoplanMorane-Saulnier C de 1912 est plus agréable à

piloter que le Blériot XI, trop lent, et que le CaudronG3, aux commandes lourdes et peu efficaces.

Morane-Saulnier C monoplace de Marcel Brindejonc des Mouli-nais au circuit d’Anjou (1912).

En attendant la disponibilité de moteurs pluspuissants (100 chevaux et plus) promis par la so-ciété des moteurs Gnôme pour les compétitions, lesappareils Morane-Saulnier volent toute la saison1912 avec le sept cylindres rotatif Gnôme de 80 ch.Ceci n’empêche pas Brindejonc et Garros de réaliserdes prouesses.

Marcel Brindejonc des Moulinais en 1912 a tout juste 19 ans.

En juillet à Dinard (Ile-et-Vilaine), sur un type Cà moteur Gnôme de 80 ch, Garros monte à 4.250mètres, mesurés par son barographe de bord, maisil n’est crédité que de 3.910 mètres par « les autori-tés compétentes ». Le 8 août, Brindejonc, qui devientun spécialiste des épreuves à longue distance, dansla coupe Pommery (le plus long voyage en lignedroite, une coupe financée par les producteurs dechampagne), tombe en panne en Westphalie alorsqu’il tente Paris – Berlin.

En septembre à Houlgate (Calvados) sur un Blé-riot « spécial record d’altitude », Garros prend sarevanche sur ces Messieurs de l’Aéro-Club deFrance et porte officiellement le record du monded’altitude à 5.400 mètres. En décembre 1912, surun monoplan type C Garros vole de Tunis à Romevia la Sicile en trois étapes : Tunis - Trapani, 320kilomètres, puis Trapani - Santa-Eufemia, 400kilomètres, et enfin Santa-Eufemia - Rome, 438kilomètres, soit un total de 1 158 km parcourus entreize heures trente minutes de vol à la moyenne de90 km/h. Il se pose à Rome en faisant un « chevalde bois », mais il est acclamé par la foule et saluépar le maire de la ville. Il est le premier aviateur à selancer au-dessus de la Méditerranée depuis la Si-cile.

Ces performances valent à la firme Morane-Saulnier de nombreuses commandes civiles (plus de200) et une commande de l’armée pour 26 monopla-ces et 94 biplaces, commande donc au total de 120appareils qui sera suivie en 1913 par une com-mande de 300 appareils, honorée par des types H(monoplaces) et G (biplaces).

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Atterrissage mouvementé de Garros à Rome, le 23 décembre 1912.

Les pilotes Morane-Saulnier, et tout parti-culièrement les deux pilotes les plus brillantsde la firme après le départ de Védrines, Brin-dejonc et Garros, font parler d’eux abondam-ment dans la presse en 1913, en réalisant devéritables exploits aux commandes de leurmonoplan, malgré l’infériorité en puissancepure de leur moteur. Début mars, Brindejonceffectue un raid Paris – Londres – Bruxelles entrois jours sur un Morane-Saulnier à moteurGnôme Oméga de 50 ch. Le 24 mars, lors d’unetentative Villacoublay – Madrid sans escale,Brindejonc est arrêté à Burgos (Espagne) parune pluie torrentielle. Du 10 juin au 2 juillet1913, sur son Morane-Saulnier C à moteurGnôme 80 ch strictement de série, Brindejoncdes Moulinais remporte la course du circuit descapitales d’Europe, parcourant près de 5 000km en 23 jours. Il remporte du même coup laCoupe Pommery 1913. Dans ce long périple oùil dépasse souvent 150 km/h, Brindejonc ré-alise des étapes de plus de 500 kilomètres :Varsovie (Pologne) – Dvinsk (Lettonie), 550 kmle 15 juin, Stockholm (Suède) – Copenhague(Danemark), 600 km le 29 juin, et Copenhague– La Haye (Pays-Bas), 700 km le 1er juillet. Le11 août, Brindejonc est décoré de la légiond’honneur. Il est alors le plus jeune décoré dela rosette de France.

Garros traverse la méditerranée (septembre 1913). C’est lapremière fois que deux continents sont reliés par un vol.

Le 23 septembre 1913, sur un type C pro-pulsé par un nouveau moteur sept cylindresrotatif Gnôme de 60 ch à la consommationd’essence réduite (25 litres à l’heure) baptiséSigma, Garros traverse la Méditerranée, de

Fréjus (Var) à Bizerte (Tunisie) en ligne droite, 800km parcourus en huit heures !

Malgré l’infériorité de son matériel sur la concur-rence, la firme Morane-Saulnier remporte 45 épreu-ves au cours de la saison 1913. L’exploit le plusétonnant et le plus spectaculaire de l’année est sansdoute les acrobaties accomplies en juillet lors desmeetings militaires par les pilotes civils invités,Audemars, Brindejonc, Guillaux et Pégoud, alorsque l’Armée interdit à ses pilotes ces dangereusesfigures aériennes. Le 20 juillet 1913, sur le terrainde Juvisy-sur-Orge (Essonne), durant l’épreuve devitesse, les pilotes de Morane-Saulnier réalisent des« virages sur l’aile » serrés à deux mètres à peineau-dessus du sol. En septembre à Buc (Yvelines),Adolphe Pégoud sur un monoplan Blériot est lepremier pilote occidental à réaliser un looping.

Audemars, le 16 juillet 1913, virant à sept mètres du sol avec sonmonoplan Morane-Saulnier à moteur Gnôme 80 ch. On voit nettement legauchissement des ailes utilisé pour virer.

Le 20 septembre 1913, à Hendon près de Lon-dres en Grande-Bretagne, le pilote anglais GustaveHamel sur Morane-Saulnier C à moteur Gnôme 80ch remporte le Derby aérien long de 94 milles 1/2(150 kilomètres), devant sept pilotes britanniques etle français Verrier, à la moyenne générale très im-pressionnante de 122 km/h.

1. Gustave Hamel, Morane-Saulnier - 1 h 15 mn2. Frank Barnwell, biplan Avro – 1 h 18 mn3. Hawkes, Blériot – 1 h 25 mn4. Raynham, biplan Farman – 1 h 26 mn5. Slack, Morane-Saulnier – 1 h 29 mn6. Hucks, Blériot – 1 h 30 mn7. Brock – 1 h 32 mn8. Marty – 1 h 35 mn9. Verrier , biplan Farman – 1 h 45 mn

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Trois mois plus tard, dans le cield’Angleterre, Hamel sera le second pilote aumonde à effectuer un looping, toujours à bordd’un Morane-Saulnier monoplace.

Guillaux à la poursuite de Brindejonc des Moulinais surson monoplan Morane-Saulnier lors du concours de vitesse deJuvisy 1913 (26 juillet).

Le 29 septembre à Reims (Champagne), lorsde la Coupe Gordon-Bennett, Brindejonc rem-porte le concours de vitesse à près de 120km/h et la seconde place dans le concours dehauteur, sur un biplace à moteur de 80 ch.

Le pilote Belge Marc Pourpe, sur un Mo-rane-Saulnier type C de série, remporte le raidLe Caire (Egypte) – Khartoum (Soudan) et re-tour, soit 4 400 kilomètres, raid disputé entrele 14 janvier et le 3 février 1914.

Le type D

Pour s’engager dans les meetings d’hydroaéroplanes organisés en 1912, la firme de Pu-teaux réalise un biplan équipé de flotteurs,solution offrant la meilleure surface portante.Le type D présenté début 1912 est un appareilbiplace à moteur Gnôme 80 ch propulsif dotéd’une aile à deux plans d’une surface portantede 26 m2 munie d’ailerons (alors que l’aile desmonoplanes est gauchie) supportant un fuse-lage en forme de baignoire du plus pur styleFarman (sans aucune originalité souligne Gar-ros dans ses mémoires), équipé de deux flot-teurs longs et étroits à l’avant achetés chezAlphonse Tellier et d’un troisième flotteur, pluspetit, formant ballonnet, monté à l’arrière.

Rare photographie du Morane-Saulnier type D, vu ici àMonaco en 1913.

Il apparaît à Monaco, mais les essais effectuéspar Bedel montrent que la machine n’est pas com-pétitive. Alourdi par le poids des flotteurs, l’appareilest incapable de performances digne de ce nom : ilplafonne à 80 km/h ! La machine est retirée de lacompétition. Finalement, aucun appareil Morane-Saulnier à flotteurs ne sera réellement engagé encompétition avant Monaco 1913, où réapparaît letype D aux mains de Gilbert et de Brindejonc quiemmènent à plusieurs reprises Garros comme pas-sager.

Les types E et F

Les monoplans du type E et F sont les versions1913 à moteur Le Rhône 80 ch des types B et C de1912. Comme sur le type C, le bord de fuite de l’ailepossède une envergure supérieure au bordd’attaque. Les extrémités des ailes adoptent doncune forme de flèche. Raymond Saulnier et son des-sinateur Louis Peyret, un spécialiste del’aérodynamique (il a travaillé sur les dirigeables àChalais-Meudon, Yvelines) apporte de petites modi-fications pour alléger l’avion et augmenter ses per-formances. Le plan stabilisateur arrière est devenumonobloc. Les types E et F possèdent également unarbre de roues pour le train d’atterrissage en deuxparties, chacune étant amortie, ce qui augmente lalongévité des moteurs et des hélices, solution quisera abandonnée sur les types G à I suivants.

Morane-Saulnier type E montrant la forme du plan vertical de queue,le plan monobloc horizontal de queue et le profil de l’aile (1912).

L’ingénieur Louis Verdet, fondateur de la sociétédes moteurs Le Rhône offre à Morane-Saulnier pourla saison 1913 une version à 80 ch de son moteurrotatif à neuf cylindres, au prix de 16 000 francs, etprésente un moteur rotatif de 110 ch particulière-ment puissant pour l’époque, au prix attractif de21 000 francs. A titre de comparaison, le moteurGnôme rotatif à sept cylindres de 50 ch est vendu àla même époque 12 500 francs alors que le 80 chcoûte 15 000 francs et qu’un moteur de course de140 ch est vendu par Gnôme 30.000 francs. A titreindicatif, un monoplan Morane-Saulnier en 1913 estcommercialisé 15 000 francs sans moteur.

En 1913, avec l’apparition des moteurs de 100ch (Gnôme Double Oméga rotatif de 14 cylindres) de120 –130 ch (V12 Renault), puis de 160 ch (GnômeDouble Gamma et Le Rhône 18 E), les performancesdans les compétitions font un bond en avant spec-taculaire. Mais les moteurs puissants sont chers.Un moteur à quatorze cylindres Le Rhône de 160 chest vendu 30 000 francs en 1913, tandis qu’unmoteur V8 Clerget de 200 ch refroidi par eau estproposé au prix de 32 000 francs.

Les petits ateliers de la société Lioré et Olivierproduisent environ une centaine de monoplansMorane-Saulnier E et F au cours de l’année 1913.Les biplaces type E sont vendus à l’armée française

Page 9: hydroLe célèbre logo de la firme Morane-Saulnier. Le monoplan Morane-Saulnier type « A » aux essais (1911). C’est à Puteaux (Hauts-de-Seine) en bordure de la Seine qu’est

pour doter les écoles de l’air, tandis que lesmonoplaces type F sont vendus à des particu-liers, sans parler des exportations.

Moteur Le Rhône de 80 ch au banc d’essais. (Cliché collection

Fournier).

Quand la guerre éclate, en août 1914, leRoyal Flying Corp (RFC) britannique commandedes monoplans à Morane-Saulnier, en formu-lant des spécifications, portant aussi bien surle rayon d’action des appareils que sur leurmotorisation. Comme les moteurs Le Rhône 9Cde 80 ch et 9J de 110 ch sont fabriqués enGrande-Bretagne sous licence, le RFC exige quece type de moteurs soit monté sur les mono-plans commandé en France. Durant tout leconflit de 1914-1918, plus de 1 000 moteurs LeRhône 9C sont produits par la Grande-Bretagne chez Allen Son & Co à Bedford, Ber-wick & Co et Daimler à Coventry, et près de1 000 moteurs 9J chez Allen Son & Co.

Morane-Saulnier F pour l’exportation (1913).

Le rayon d’action du type E est mesuré àune heure et demie par les services techniquesbritanniques, tandis que celui du type F mono-place est mesuré à deux heures, alors que leRFC souhaite une autonomie de trois heures devol. Puisque les moteurs des types E à H satis-font aux demandes du RFC, mais les appareilsne satisfont pas aux critères de rayon d’action,la société Morane-Saulnier crée en 1914 pourla Grande-Bretagne et la Russie deux typesspécifiques : les types I et V.

Le type F est également à l’origine du type O néen avril 1914 à la demande de Roland Garros pourles compétitions en Europe. Grâce à une aile allégéede 14 m2, un train à voie large pour mieux suppor-ter les atterrissages successifs dans les meetings etdes réservoirs supplémentaires, cet appareil (cons-truit à cinq exemplaires) est capable de dépasser130 km/h avec seulement 80 ch !

Le 16 octobre 1913, le lieutenant Ronin del’aéronautique militaire réussit le premier vol postalentre Paris et Pauillac (Gironde) à bord d’un Mo-rane-Saulnier type E.

En juin et juillet 1914, l’américain W.L. Brock,aux commandes d’un Morane-Saulnier type F àmoteur Le Rhône de 80 ch remporte les coursesLondres - Manchester et Hendon – Le Bourget -Londres, cette dernière compétition étant particuliè-rement longue et difficile, avec un parcours de 820kilomètres.

Monaco, avril 1913

Le type G standard est un biplace type 1912 al-légé de 18 m2 de surface portante à moteur rotatifde 80 à 110 ch Gnôme ou Le Rhône capable de 125km/h, tandis que le type H est un monoplace de 15m2 de surface portante propulsé par les mêmesmoteurs et capable de 150 km/h. Le type G à flot-teurs (Tellier) apparaît en début d’année 1913 àMonaco où les épreuves de vitesse, la Coupe Jac-ques Schneider (première du nom) et la Coupe devitesse Gordon-Bennett des hydroaéroplanes sedisputent simultanément, les 15 et 16 avril. Commeles types E et F, le type G hydro est désormais pro-pulsé en 1913 par le moteur rotatif Le Rhône de 80ch ; un moteur à neuf cylindres Le Rhône de 110 chou 14 cylindres de 140 ch peut théoriquement êtremonté sur l’hydravion pour les compétitions, selonla nature des épreuves, alors que Garros préfèremonter sur ses hydros les moteurs Gnôme septcylindres rotatifs de 80 ch et quatorze cylindresrotatifs de 100 ch.

Le type F à flotteurs de Garros à Monaco tiré par un bateau(1913).

Monaco 1913 est une mauvaise surprise pourMorane-Saulnier : trois concurrents disposent dunouveau moteur Gnôme à 14 cylindres de 140 chdont un prototype développe 160 ch. Le moteur LeRhône de 160 ch ne peut être monté : avec ses 18m2 de surface portante, le Morane-saulnier G, quipèse 295 kg à vide et qui emporte 200 kg de poidsmort (pilote, essence), soit 495 kg au maximum nepeut supporter une charge au mètre carré plusimportante. Les rapides hydravions monocoques àflotteurs Déperdussin (cinq appareils) à moteur

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Gnôme de 140 ch et 160 ch dessinés par LouisBéchereau font leur première apparition dansce concours et surclassent le monoplan deGarros.

Renonçant aux records, Garros se concen-tre sur la Coupe Schneider : « Cette épreuveserait à la fois la rançon de mes vacances et unprétexte pour les prolonger. En hâte, on com-manda à Tellier deux flotteurs destinés à monappareil neuf. Jules (Védrines) les monta àSaint-Raphaël. Je fis mes débuts sur l’eau laveille de la course, en conduisant mon hydra-vion jusqu’à Monaco » note Garros dans sesmémoires.

Monoplan de Garros à Monaco en 1913.

A Monaco, les appareils Blériot et Morane-Saulnier sont inscrits par leurs pilotes, et nonpas par leur constructeur. Les observateursadmirent le magnifique et très puissant moteurSalmson de 200 ch sur le Bréguet de Moineauet sur le Farman de Gaubert.

Pilote Appareil Type MoteurE Renaux M Farman biplan Renault 120 chJ Fischer H Farman biplan Gnôme 160 chM Chevillard H Farman biplan Gnôme 100 chL Gaubert M Farman biplan Salmson 200 chG Espanet Nieuport monoplan Gnôme 100 chC Weymann Nieuport monoplan Gnôme 100 chL Gaudart d’Artois biplan Gnôme 100 chA Beaumont d’Artois biplan Gnôme 100 chP Daucourt Borel biplan Gnôme 100 chG Chemet Borel monoplan Gnôme 100 chP Divétain Borel biplan Gnôme 160 chH Giraud Blériot monoplan Gnôme 80 chR Garros Morane-Sauln monoplan Le Rhône 80 chH Brégi Bréguet biplan Salmson 115 chR Moineau Bréguet biplan Salmson 200 chO Montalent Bréguet monoplan Salmson 120 chP Bossi Bossi Gnôme 80 chBielovucic de Marçay monoplan Anzani 100 chM Prévost Deperdussin monoplan Gnôme 160 chL Janoir Deperdussin monoplan Gnôme 100 chJ Védrines Deperdussin monoplan Gnôme 160 chC Laurens Deperdussin monoplan Gnôme 100 chE Devienne Deperdussin monoplan Gnôme 100 chR Labouret Astra biplan Renault 100 chF Barra Astra biplan Salmson 110 chA Fokker Fokker biplan Gnôme 80 ch

Concurrents du concours d’hydro-aéroplanes de Monaco1913 et de la 1ere Coupe Schneider.

C’est Roland Garros, et non pas EugèneGilbert, comme prévu initialement, qui pilote leMorane-Saulnier G n° 13 à flotteurs Tellier.Malgré leurs qualités de vitesse, ces flotteurspourtant construits ultra légers en contrepla-qué augmentent le poids de l’appareil de 130kg. Malgré l’infériorité manifeste de son maté-

riel, et à la surprise générale, Garros termine secondde la Coupe Schneider, derrière Maurice Prévost(Déperdussin à moteur Gnôme de 160 ch). Brinde-jonc est absent : il effectue son service militaire.Garros note : « Cette course improvisée faillit êtrepour moi un succès complet. A la moitié du par-cours, j'étais second ; Weymann me prenait péni-blement quelques secondes par tour avec son 100ch Nieuport. Et voilà que, tout à coup, je le recon-nais amerri, en panne. Il reste hors de course. Mal-heureusement, j’eus aussi mon tour de guigne. Ilfallut rentrer au port, faire réparer une soupape. Jeterminai second, loin derrière Prévost. »

Autres exploitsMalgré leur handicap de puissance, les mono-

plans Morane-Saulnier à flotteurs, aux mainsd’excellents pilotes, s’avèrent des machines encorecapables de remporter des épreuves, ou simplementde faire parler d’eux en accomplissant des exploits.

Le 26 juin 1913, le pilote britannique ClaudeGrahame-White effectue sur un Morane-Saulnier Gà flotteurs le voyage Paris – Le Havre – Londres, soitenviron 500 kilomètres.

Durant l’été 1913, Brindejonc des Moulinais effectue le tour descapitales d’Europe, sur un Morane-Saulnier à moteur 80 ch.

Fort de l’expérience et du succès du meeting de1912, les organisateurs autrichiens du second mee-ting de Vienne ont prévu plusieurs épreuves : prixde hauteur, prix de vitesse, prix de précisiond’atterrissage, prix des départs, prix de vitesse as-censionnelle et prix spécial du ministère de laGuerre attribué à l’appareil transportant le plus decharge.

Pour le prix de vitesse disputé entre Vienne etl’aérodrome de Wiener-Neustadt (100 kilomètresaller retour) en Autriche, Garros fait préparer chezMorane-Saulnier trois appareils : son monoplace de15 m2 de surface portante à moteur 80 ch, un typeG à flotteurs classique et un monoplace 1913 modi-fié avec un moteur Gnôme de 100 ch et une petite

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voilure plate de moins de 12m2 dessinée parLouis Peyret, pour les courses de vitesse.

Garros à Monaco, dans son style si sobre et efficace.

Garros raconte comment il s’est sorti duprix de vitesse sur le monoplan spécial : « Lesquarante minutes que je mis à terminer cetteépreuve sont certes parmi les plus désagréablesque j’aie passées dans l’air. J’étais si tangentque la moindre défaillance de moteur m’eûtamené au sol. A Neustadt, je perdis en virant,avec quelles précautions pourtant, les quelquesmètres de hauteur que j’avais, et je faillis tou-cher terre malgré moi. En revanche, je semai enroute tous mes concurrents et arrivai bon pre-mier à Vienne. Je l’avais bien mérité. »

Jeune, Roland souffrait de tuberculeux. C’est grâce ausport qu’il a surmonté sa maladie. En 1913, il est sansdoute devenu le meilleur pilote d’Europe.

Sur le type H monoplace, Garros arrache leprix de précision d’atterrissage à Chevillard(Farman) et Perreyon (Blériot). Les prix dehauteur vont aux Lohner autrichiens. EdmondPerreyon sur son Blériot à moteur 160 ch rem-porte le prix de vitesse ascensionnelle, de mêmeque le prix du ministère de la Guerre. Dans leprix des départs, Michel Molla sur son R.E.P.lors d’un tour de piste percute en vol un biplanLohner. Transporté à l’hôpital, après examen, iln’a que des contusions.

Garros reviens de Vienne en France à bordde son hydro par l’Italie, visitant Milan, Venise,et la région des lacs où se prépare pour octobreune grande épreuve à laquelle il promet departiciper.

San Sebastian 1913Au meeting des hydroaéroplanes de San Sebas-

tian en Espagne, qui se déroule du 21 au 28 sep-tembre 1913, le britannique Lord John Carbery surMorane-Saulnier G à flotteurs remporte le concoursdes lancements (décollages) pour avoir effectué lesdécollages les plus courts et une prime de 3.000pesetas tandis que le français Edmond Audemars(dit le lutin) sur le même type de matériel remportele concours de navigabilité pour avoir été le plushabile autour des bouées, empochant la prime de4.000 pesetas.

Pilote Appareil Type MoteurE Renaux M Farman biplan Renault 130 chG Chemet Borel Monoplan Gnôme 100 chP Divétain Borel Monoplan Gnôme 100 chP Rugère Sanchez-Besa biplan Renault 130 chE Audemars Morane-Sauln monoplan Gnôme 80 chJ Carbery Morane-sauln monoplan Gnôme 80 chL Gaudart d’Artois biplan Gnôme 100 chA Beaumont d’Artois biplan Gnôme 100 ch

Concurrents du concours d’hydro-aéroplanes de San-Sebastian(Espagne) de septembre 1913.

C’est Eugène Renaux sur biplan Maurice Far-man à moteur V12 Renault de 130 ch qui remportele concours de durée de vol, devant John Carbery.Sur son lourd biplan Sanchez-Besa à structuremétallique, Paul Rugère a abandonné jambe deflotteur arrachée lors d’un contact avec l’eau un peuviril. Georges Chemet doit faire de la mécanique :son 14 cylindres a avalé de l’eau de mer. PierreDivétain, pour sa part, tombe en panne d’essenceau large et son Borel doit être ramené au port à lagaffe derrière une canonnière espagnole, un comblepour un hydravion.

Côme, octobre 1913

Le Grand Prix des lacs italiens pour hydro-aéroplanes se déroule du 5 au 8 octobre 1913 surun circuit de 370 km tracé autour de Milan. CommeBrindejonc est indisponible, Léon Morane reprenddu service. Son appareil, un type G à flotteurs àmoteur 80 ch identique à celui de Garros, porte len° 1 de la course. John Carbery sur un troisièmeMorane-Saulnier G à flotteurs, défend les couleursde la Grande-Bretagne. Les épreuves se déroulentde la façon suivante : le 5 octobre a lieu une coursede vitesse. Le 6, le premier tour du circuit des lacs ;le 7 a lieu un second tour, et le 8 un troisième tour.

les monoplans Morane-Saulnier de Garros (n° 1 caché) et n° 2 deLéon Morane à Côme en octobre 1913. (Cliché Musée de Côme).

Michel Molla sur biplan Henry Lévèque à coqueest forfait (lire plus haut ses exploits à Vienne), de

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même que André Rougier, moteur non prêt.Léon Morane remporte la course de vitesse,l’ingénieur allemand Hermann Hirth le premiertour du circuit des lacs, l’Italien Landini rem-porte le second tour et Garros le troisième etdernier tour. Sur l’ensemble des quatre épreu-ves, il est le plus rapide, et devance le BelgeJules Fischer (biplan Henry Farman) et GeorgesChemet sur monoplan Borel. Hirth et Landinin’achèvent pas l’épreuve : ils sont accidentés,heureusement sans gravité.

Pilote Appareil N° MoteurL Morane M-S G hydro 1 Le Rhône 80 chR Garros M-S G hydro 2 Le Rhône 80 chA Rougier Sanchez-Besa 3 Renault 120 chG Chemet Borel monoplan 4 Gnôme 100 chP Daucourt Borel monoplan 5 Gnôme 100 chH Hirth Monop. Albatros 6 Benz 120 chJ Carbery M-S G Hydro 7 Le Rhône 80 chJ Fischer Bipl. H Farman 8 Salmson 130 chA Landini Monoplan SIA 9 Gnôme 100 chA Maïcon Caudron G2 10 Gnône 80 chM Molla Coque Lévèque 11 Clerget 110 chF Cevasco Mono Gabardini 12 Fiat 120 chF Deroye Biplan Bossi 13 Gnôme 100 chM Caviggia Jacchia Wolsitt 14 Rhône 110 chP Divétain Biplan Borel 15 Anzani 100 ch

Concurrents du concours d’hydro-aéroplanes de Côme(Italie) en octobre 1913.

Le Grand Prix (classement général) est rem-porté par Roland Garros sur monoplan type G àflotteurs à moteur Le Rhône de 80 ch devantdouze concurrents dotés de moteurs d’unepuissance supérieure. C’est la preuve qu’unefaible puissance motrice ne pénalise pas unappareil monoplan quand sa finesse aérodyna-mique est bonne quand son pilote est brillant.Non content de remporter le prix de vitesse,avec 127,716 km/h, Garros s’offre le prixd’altitude avec 2 100 mètres et il prend la se-conde place au concours de vitesse ascension-nelle derrière le bouillant Italien Landini.

Page du journal Sport Illustrato (1913).

Types G et H de sérieEn dépit de ces bons résultats dans les compéti-

tions en 1913, le Morane-Saulnier type G/H à flot-teurs est boudé par la Marine française, qui préfèreles hydravions Nieuport et Voisin pour équiper desbases aéronavales. En juillet 1914, à la veille duconflit, la Marine nationale possède sept Nieuport,six canards Voisin, deux Caudron et deux Breguet,tous à flotteurs.

Morane-Saulnier biplace type G militaire (1915).

En revanche, le Morane-Saulnier G est com-mandé par la Russie, qui souhaite le construiredans les usines Aktsionyernoye Obshchestvo Duks àMoscou, et qui en obtient huit exemplaires référen-cés WR et par la Turquie, qui commande quarantetypes G à roues et flotteurs en janvier 1914 ; quandla guerre éclate, le 3 août 1914, ces appareils sonten cours de livraison. Le gouvernement françaiss’empresse de les réquisitionner et le ministère de laGuerre passe commande pour l’Armée de 120 appa-reils supplémentaires, 94 du type G (biplace) et 26du type H (monoplace).

Morane-Saulnier type I du Russe Smirnoff (1915). Ce grandpilote fuira la Russie en 1917 pour servir aux Pays-Bas.

La firme de Puteaux connaît une belle réussite àl’exportation. La Grande-Bretagne a acheté fin 1913quarante-deux Morane-Saulnier dont l’autonomie aété augmentée, le moteur étant un Le Rhône 9J de110 ch. Ces appareils, livrés aux régiments du RoyalFlying Corps, portent la référence Morane-Saulniertype I.

Après quelques tergiversations, cependant, leministère de la marine de la rue Royale commandeau début de l’année 1914 soixante hydravions Mo-rane-Saulnier type G. Ils sont mis en service dans laMarine nationale en septembre 1914. Il semble queces hydravions au pilotage un peu fin ne furent pasappréciés des pilotes qui leur préfèraient les Nieu-port.

En 1914 apparaît le type L à aile haute, produiten 1915 et 1915 à plus de 600 exemplaires pourl’Armée française, la Russie et la Grande-Bretagne,comme appareil d’observation et comme chasseur,équipé d’une mitrailleuse tirant à travers le champde l’hélice, un dispositif mis au point au Bourget(Seine-Saint-Denis) par Garros en décembre 1914.

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Monaco 1914En 1914, le concours de Monaco prend une

forme nouvelle : l’idée est celle d’un rallye aé-rien d’hydravions volant au-dessus des terreset au-dessus des mers, indifféremment, et surd’importantes distances. Sept itinéraires d’égalelongueur, 210 kilomètres sur mer et 1.083kilomètres sur terre sont établis, avec départsdu 1er au 15 avril de Londres (aéroport de Hen-don), Madrid (Quatro Ventos), Vienne (Aspern),Milan via Padoue et Rome, Gotha en Allemagne,Bruxelles (Berchem) et Paris (Buc), via Bor-deaux.

Le rallye est ouvert aux appareils dont lesroues peuvent être démontées pour placer desflotteurs, et aux amphibies. Le Morane-Saulnier1913 se prête bien au remplacement rapide desroues par les flotteurs, et inversement. Cinqappareils sont engagés, aux mains d’EugèneGilbert, Lord John Carbery, Brindejonc desMoulinais, le Belge Marc Pourpe - qui disposed’un moteur de 100 ch - et Garros.

En 1914, après avoir effectué son servicemilitaire et avant qu’il ne soit affecté pour laguerre à Stenay (Meuse) dans l’aviation, Brin-dejonc un instant libéré par l’Armée trouve lemoyen de remporter la course de Madrid àMonaco, le 8 avril, sur un type G à flotteurs.

Marcel Brindejonc des Moulinais en 1914.

Sur les vingt-cinq pilotes engagés dans cerallye, certains disputent simultanément laCoupe Schneider, que Georges Prade, le patrondes courses de Monaco a curieusement organi-sé le 20 avril au milieu du rallye. Douzeconcurrents prennent effectivement au moinsun départ du rallye. On compte un fort contin-gent de pilotes français, quatre Allemands,quatre Italiens, un Britannique (Lord Carbery)et deux Belges, Marc Pourpe et Jules Fischer.

L’écurie Morane-Saulnier dispose avec cinqpilotes de neuf appareils : deux types O de14m2 de surface portante pour Garros au dé-part de Paris et Bruxelles, deux hydros type Gde 80 ch pour Brindejonc et Garros au départde Madrid et Marseille, trois hydros type H de80 ch pour Carbery Pourpe et Gilbert au départde Paris, le 10m2 spécial course de 100 ch pourBrindejonc ou Garros en réserve à Saint-Raphaël et un type H monoplace à moteurGnôme 14 cylindres de 160 ch pour Garros audépart de Monaco.

Brindejonc part de Madrid le second jour ;Garros part le même jour de Bruxelles. Carberyet Gilbert partent de Paris. Le 15 avril, cinqpilotes seulement ont réussi à boucler le par-cours : Garros et Brindejonc sur Morane-Saulnier, Fischer sur biplan Farman, Verrier

sur biplan Farman et Mallard sur monoplan Nieu-port.

Garros vainqueur à Monaco en mars 1914, ici en train de chan-ger ses flotteurs par des roues.

Dans le rallye, Garros est le seul pilote qui réus-sit à terminer le parcours Monaco Marseille Bor-deaux Angers Buc, en 12 heures 14 minutes. Ilempoche les 25.000 francs de prime, plus 10.000francs de bonus pour la vitesse, et reçoit le prix duprésident de la République, le prix de la Marine etcelui de l’Aéro-Club de France. Brindejonc, lui,empoche 8.000 francs.

Dans la Coupe Schneider, un « joujou » biplanSopwith doté d’une vitesse stupéfiante et piloté parHoward Pixton ne laisse aucune chance aux appa-reils français : il vole à presque 170 km/h !

Pilote Appareil RésultatAdaro (I) Deperdussin Rhône 80 ch AbandonBertin (F) Nieuport Gnôme 100 ch AbandonBrindejonc (F) MS type H Gnôme 80 ch 2e

Carbery (GB) MS type H Gnôme 80 ch AbandonCaviggia (I) Monoplan Jacchia Wolsitt AbandonCevasco (I) Monoplan Gabardini AbandonChemet (F) Monoplan Borel Gnôme 80 ch AbandonDaucourt (F) Monoplan Borel Gnôme 100 ch AbandonDerome (F) Breguet Gnôme 160 ch AbandonDeroye (F) Biplan Bossi ForfaitDivétain (F) Borel-Denhaut Gnôme 100 ch AbandonFischer (B) H Farman Gnôme 80 ch 3e

Garros (F) MS type H Gnôme 80 ch 1er

Gaubert (F) H.Farman Renault 120 ch AbandonGaubert (F) Aviatik Salmson 95 ch AbandonGilbert (F) MS type H Rhône 80 ch AbandonGilbert (F) Déperdussin Rhône 140 ch AbandonGilbert (F) H. Farman Rhône 80 ch AbandonHirth (D) Albatross Benz 120 ch AbandonLandini (I) Monoplan SIA 4e

Legagneux (F) Nieuport Clerget 80 ch AbandonMaïcon (F) Biplan Caudron G3 Gnôme 80 AbandonMalard (F) Nieuport Rhône 110 ch 5e

Moineau (F) Bréguet Salmson 130 ch AbandonMolla (F) Donnet-Lévêque Gnôme 80 ch AbandonMolla (F) REP Rhône 80 ch AbandonPourpe (B) MS type H Rhône 100 ch AbandonPrévost (F) Déperdussin Gnôme 100 ch ForfaitRenaux (F) M Farman Renault 120 ch AbandonRougier (F) Sanchez-Besa Renault 100 ch AbandonSchemmel (D) Ruchonnet Gnôme 100 ch AbandonSchlegel (D) Taube Gotha Benz 105 ch AbandonStoeffler (D) Aviatik Benz 100 ch AbandonVerrier (F) H Farman Gnôme 80 ch 4e rallye

Concours du rallye aérien de Monaco 1914.

L’hydro fut la seule et dernière expérience de lafirme de Puteaux en matière d’hydravions.

Gérard HARTMANN

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Dans le seconde Coupe Schneider à Monaco en 1914, Garros, abandonne : malgré sa valeur de pilote, son matériel estdépassé et il ne peut rien contre le très rapide biplan Sopwith de Howard Pixton, biplan qu’il appelle « le joujou ».

Mobilisé dans l’aviation au Bourget en octobre 1914, Garros met au point le tir à la mitrailleuse à travers le champ del’hélice sur le Morane-Saulnier type L à voilure « parasol ». Fixée sur la capot, la mitrailleuse tirait à travers le cerclebalayé de l’hélice, des coins métalliques déviant les balles des pales en bois de l’hélice.