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1.30¤ | JEUDI 26 MAI 2016 71 e ANNÉE – N° 22 589 | FRANCE MÉTROPOLITAINE FORMULE 1 MONACO CÔTÉ COULISSES PAGES26 ET27 RUGBY L’AFFAIRE TRINH-DUC PAGES20ET21 Romain Perrocheau/L’Équipe ROLAND-GARROS BLUFFANT Le Français MATHIAS BOURGUE , 164 e e joueur mondial, a opposé une formidable résistance à Andy Murray, cédant finalement en cinq sets (6-2, 2-6, 4-6, 6-2, 6-3) face à l’Écossais, numéro 2 mondial. PAGES 2 ET 3 Alex Martin/L’Équipe N’ATTENDEZ PLUS LE MATIN POUR LIRE L’ÉQUIPE RENDEZ-VOUS PAGE 19 FOOTBALL PUEL : « PLUS SAGE D’ARRÊTER LÀ » Claude Puel, remplacé par Lucien Favre, explique pourquoi il n’est plus l’entraîneur de Nice. En laissant planer un certain mystère... PAGES 10 ET 11 Pierre Lahalle/L’Équipe ALL 2,20 € - ANT 1,80 € - AUT 3,10 € - BEL/LUX 1,80 € - CAN 4,50 $C - CH 2,70 FS - ESP/AND 2,10 € - G B 1,90 £ - GR 2,40 € - GUY 2,80 € - ITA 2,10 € - MAR 15 MAD - NL 2,20 € - PORT CONT 2,50 € - REU 1,80 € - TUN 2,70 DIN

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DIARIOS FUTBOL

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Page 1: 26-05-16-equipe

1.30¤ | JEUDI 26 MAI 2016 71e ANNÉE – N° 22 589 | FRANCE MÉTROPOLITAINE

FORMULE 1

MONACO CÔTÉCOULISSES

PAGES26 ET27

RUGBY

L’AFFAIRETRINH-DUC

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ROLAND-GARROS

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Le Français MATHIAS BOURGUEMATHIAS BOURGUE,164164e

Le Française joueur mondial, a opposé joueur mondial, a opposé

une formidable résistanceà Andy Murray, cédant finalementà Andy Murray, cédant finalement

en cinq sets (6-2, 2-6, 4-6, 6-2, 6-3)en cinq sets (6-2, 2-6, 4-6, 6-2, 6-3) face à l’Écossais, numéro 2 mondial.

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RENDEZ-VOUS PAGE 19

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PUEL : « PLUS SAGE D’ARRÊTER LÀ »Claude Puel, remplacé par Lucien Favre, explique pourquoi il n’est plus l’entraîneur de Nice. En laissant planer un certain mystère...

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ALL 2,20 € - ANT 1,80 € - AUT 3,10 € - BEL/LUX 1,80 € - CAN 4,50 $C - CH 2,70 FS - ESP/AND 2,10 € - G B 1,90 £ - GR 2,40 € - GUY 2,80 € - ITA 2,10 € - MAR 15 MAD - NL 2,20 € - PORT CONT 2,50 € - REU 1,80 € - TUN 2,70 DIN

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2 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

BOURGUE 2 6 6 2 3MURRAY 6 2 4 6 6

«MURRAY, C’EST LE TENNISQUI ME FAIT REVER»

Mathias Bourgue « a kiffé» ses cinq sets face à Andy Murray (un de ses modèles) qu’il a dominéà la régulière pendant plus de deux sets. Il veut se servir de cette défaite pour enchaîner cet été.

VINCENT COGNET

Il existe deux façons de lancerune carrière : le crescendo dis-cret ou la brusque et foudroyanteaccélération. Mathias Bourgue achoisi la seconde. Inconnu dugrand public il y a quelques jours,le jeune Français (22 ans,164e mondial) n’est pas passéloin, hier, de sortir Andy Murrayen quatre sets. Après un début ti-mide (6-2, 2-0), il s’est soudaindit que la balle de l’Écossaisn’avait rien de monstrueux etque... pourquoi pas ? Impres-sionnant de maîtrise, lucide aupoint d’alterner « cachous» dufond et amorties fines, Bourgue atout simplement dominé l’Écos-sais à la régulière pendant plusde deux sets. Dès le premier jeu

du quatrième, il s’est même offerttrois balles de break. Qui sait cequi serait advenu si Murrayn’avait pas sauvé la troisièmed’une sublime demi-voléeamortie ? Le numéro 2 mondialreprit ensuite ses esprits et ver-rouilla le match (6-2, 2-6, 4-6,6-2, 6-3). Mais Bourguen’oubliera pas cette rencontrequi peut servir de tremplin à sacarrière.« À quoi pensez-vous lorsquevous menez deux sets à un ?Je n’en revenais pas. J’étais fierparce que je voyais que je domi-nais. Mais lorsqu’il réussit sa de-mi-volée amortie, je me suis ditque ça allait encore être long. Jen’ai pas l’impression d’avoir joué“chaleur”. Mais sa manière dejouer n’oblige pas à se trouverdans cet état de confort. Cela dit,j’étais parfois impressionné parles points que je réussissais àfaire.

L’environnement ne vous a pasinhibé…Juste avant le match, mon coach(Olivier Malcor) m’a montré unevidéo de Muhammad Ali où il di-sait qu’il voulait boxer devantplein de monde, que c’était legenre d’émotions qu’il voulait vi-vre. Je suis entré sur le court avecle bon état d’esprit. Depuis toutpetit, je joue pour ça. Je sais d’oùje viens. Je suis très ému de ceRoland et je me rends compte demes progrès depuis six-septmois.Quels progrès ?Je suis désormais à 100 % investidans mon projet. J’accepte lesjours sans, j’accepte les sales dé-faites. J’essaye d’être le plus cons-tant et le plus résilient possible.Niveau émotions, c’était très fort ?Au début, j’avais peur d’être in-hibé. Mais c’est vite passé. Après,j’ai eu des frissons incroyables.J’avais entendu à la télé des noms

scandés par le public du centralet, cet après-midi (hier), c’était lemien. Je n’oublierai jamais et j’aienvie de revivre ça.Qu’est-ce que ça fait de jouer pourla première fois en cinq sets ?(Il rit.) C’est long (le match aduré 3 h 34’). Mais c’est quelquechose que j’ai vraiment apprécié.Je me disais : “Kiffe ! Plus detemps tu passes sur le terrain,mieux c’est. Tu es né pour ça !”Physiquement, ça allait. En fait, jen’y pensais pas. J’étais heureuxd’être sur le terrain.La trajectoire de votre grandcopain Lucas Pouille, depuis troismois, vous a-t-elle donné desidées?Ça a, bien sûr, un côté inspirantmais c’est une autre histoire. Lu-cas le mérite. Lui n’a jamais flan-ché. Il savait où il allait. Moi, pasforcément. Je me souviendraitoujours de ce qu’il m’a dit dansun Challenger au Mexique, juste

” Juste avant lematch, mon coachm’a montré une vidéode Muhammad Ali oùil disait qu’il voulaitboxer devant pleinde monde ”

Vous avez des regrets ?Un peu. Notamment sur la fin, oùje n’y ai peut-être pas assez cru.Mais j’ai dominé le numéro 2mondial pendant deux sets. Jevais me servir de ça pour avancer.Je suis arrivé aujourd’hui (hier)complètement dans l’inconnu.Mais, dès que j’ai débreaké au dé-but du deuxième set, je me suissenti connecté avec le public. Àun moment, je me suis dit : “C’estquand même pas mal ce que tu esen train de faire !” C’était posé, ré-fléchi. Je suis très content du con-tenu, de ce que j’ai proposé. Et j’aienvie qu’il y ait un après. Toutl’été, je vais me donner à 100 %pour revivre ça.

Hier, Mathias Bourgue s’est fait remarquer pour son premier grand match sur le circuit principal. Il a non seulement secoué Andy Murray, mais a surtout impressionné le numéro 2 mondial par la qualité de son jeu.

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37À 37 ans,Ivo Karlovic,vainqueur hierde Jordan Thompson12-10 au 5e set,est devenu le joueurle plus âgé à atteindreun 3e tour en GrandChelem depuis JimmyConnors à l’US Open1991.

ROLAND-GARROS Deuxième tour GRAND CHELEM TERRE BATTUE

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 3Deuxième tour

TERRE BATTUE GRAND CHELEM

après Indian Wells. Il venait deperdre en quarts, mais il m’a dit :“Je joue très bien. Faut juste queje sois patient.” Dans la foulée, ilenchaîne (les perfs à) Miami,Monte-Carlo, Bucarest, Rome...Respect.Vous vous considérez comme unvrai joueur de terre...Ah oui ! Je sais à peu près jouersur dur et sur gazon mais j’orientema programmation sur terre. J’aiplus de temps pour tournerautour de mon coup droit. Cecoup droit qui gicle, c’est naturelpour moi. Je l’ai depuis tout petit.En fait, j’ai toujours préféré cettefaçon de jouer, plutôt que demettre des “mites” dans tous lessens. Je ne suis pas tennis cham-pagne. J’aime construire lespoints. Murray, c’est le tennis quime fait rêver. Ça m’intéresse centfois plus que Raonic.

Il paraît que vous regardez desvidéos de tennis à longueur dejournée, c’est vrai ?(Il sourit.) J’ai commencé vershuit-neuf ans, dans ma chambre,sur l’ordi. Au début, c’était pourvoir les tenues de Federer ! Monpère ne voulait pas me les ache-ter. Petit à petit, je me suis mis àregarder les matches. Tout Fede-rer, puis tout Nadal, puis tout lemonde ! Je peux regarder du ten-nis pendant une après-midi en-tière. Le tennis, c’est ma passion.Après, inconsciemment, je croism’être inspiré de certains coups.Murray, je l’ai tellement vu jouerque, sur certaines séquences, jesavais exactement ce qu’il allaitfaire. Depuis l’âge de cinq ans, jesuis un fou furieux de tennis. Jen’ai jamais pris le temps de pen-ser à ce que j’allais faire si je n’yarrivais pas. »¢

L’autre espoirdela «promo» PouilleAvignonnais comme Benoît Paire, Mathias Bourgue est un championd’Europe. En 2010, il a remporté « l’Euro » des moins de seize ansen dominant en finale son ami Grégoire Barrère.Ces deux-là font partie des quatre espoirs de la promo 94, avecLucas Pouille et Laurent Lokoli. Ils ont suivi le même cursus, àl’INSEP puis au CNE. Pendant un temps, Bourgue et Pouille ontpartagé le même coach, Emmanuel Planque. Pouille perçant plusvite, l’aventure à trois s’est arrêtée et Bourgue est reparti écumer lecircuit Futures, la troisième division. Il y amassera neuf titres dont,fait unique, six de suite à l’été 2014. Jusqu’à hier, son nom n’étaitconnu que des initiés pour ces trente-deux victoires de suite enEurope de l’Est. Les plus incollables savent aussi qu’il a remporté untournoi Challenger à Blois, battu le 61e mondial (l’Argentin DiegoSchwartzman) à Bordeaux et qu’il est coaché depuis un an et demipar Olivier Malcor, entraîneur fédéral. Ensemble, ils ont ciblé troisdossiers majeurs : trouver du relâchement car le très avenantMathias Bourgue (22 ans, 164e) est un anxieux de nature, faire plusconfiance à ce coup droit qui giclait si bien hier et muscler sonservice. Avant ce Roland-Garros, il n’avait jamais gagné sur le grandcircuit et ne savait pas s’il pouvait inquiéter le numéro 2 mondial surle central. Maintenant, il sait. F. Be.

Ce Frenchy l’a épatéAndy Murray avouait que Mathias Bourgue lui avait longtemps fait perdre

le fil de son match.PASCAL COVILLE

L’ennui, avec un inconnu, c’estqu’on ne le connaît pas. C’étaitbien le problème d’Andy Murray,tout étonné hier d’être tant cha-huté sur le central par un joueurqu’il n’avait jamais croisé. Et pourcause. Mathias Bourgue jouaitcontre lui son deuxième matchsur le circuit pro majeur. « Je nel’avais jamais vu jouer, confiaithier l’Écossais. J’ai un peu vi-sionné la vidéo de son premiermatch et j’ai pu constater qu’il yavait été fort bon. »

De là à être mené deux sets àun, il fallait qu’il y ait mis aussi dusien. « Pendant un long moment,je me suis mis à perdre blanc mesjeux de retour. J’avais perdu le fildu match. Je n’arrivais plus àmarquer de points. Et en face à

chaque fois qu’il prenait uneballe en milieu de court, c’était uncoup gagnant. J’étais incapabled’anticiper la direction de ses at-taques. »

EN MODE GAUDIO ?En deux sets gagnants, c’était re-tour à la maison, mais le formatdu Grand Chelem est plus protec-teur pour les cadors. Murray l’ex-plique : « Quand il y a une grandedifférence de classement, le sys-tème des cinq sets, permet aumieux classé d’avoir plus detemps pour retrouver un niveaude jeu conforme à son classe-ment. Je suis numéro 2 et lui dansles 160 (164e). Ça allait finir par sevoir à un moment donné. » Aumeilleur moment, dans le cin-quième set.

Murray a des excuses à faire

valoir pour sa qualification labo-rieuse. Stepanek l’a obligé à jouerlundi et mardi : « Ça a fait un en-chaînement compliqué. » Ce quin’enlève pas grand-chose à laperformance de Bourgue dont ilavait l’élégance de dire le plusgrand bien : « Je trouve qu’il a trèsbien joué, avec un fort pourcen-tage de premières balles tout lematch. Quand il dictait l’échangeavec son coup droit, il était trèsbon pour bouger autour de laballe. Côté revers, il n’en a pasmanqué beaucoup et en a frappéquelques-uns de très bons. Il a unbon toucher et réussit beaucoupd’amorties. Physiquement aussi,il a montré ses qualités. C’est unjoueur rapide. »

Et voilà comment on entameun Grand Chelem, en laissantbeaucoup trop de gomme aux

en cinq sets. Mais ce n’est pas réd-hibitoire pour gagner à Roland-Garros. L’Argentin Gaudio l’a faiten 2004. Murray n’a plus qu’à re-garder les vidéos de l’époque.

deux premiers tours. « C’est unsouci en effet », reconnaît-il.Murray n’a jamais atteint un troi-sième tour de Grand Chelemaprès avoir disputé deux matches

Souvent mis à mal, y compris au filet, Andy Murray a dû se révolter audébut du quatrième set pour ne pas tomber sous les coups de Bourgue.

35/36Depuis l’été 2012,Andy Murray aremporté 35 des 36matches qui l’ontopposé à desFrançais.Seul Gilles Simon,en février 2015à Rotterdam, a su briserla malédiction.

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4 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPEROLAND-GARROS

Deuxième tour GRAND CHELEM TERRE BATTUE

Simon avait presque dit nonDominé et sans solution durant plus de deux sets, Gilles Simon a trouvé son salut

dans la bagarre et quelques belles audaces.

DAVID LORIOT

C’est l’un de ces moments quiparticipent de la légende de celieu. Un instant béni où, sans tropsavoir pourquoi, sans trop savoircomment, les cieux s’ouvrentsoudain et transforment une dé-faite annoncée, brutale et sévère,en une victoire presque irréelle(4-6, 1-6, 7-5, 7-6, 6-4 en 4 h 32’).Car, à deux sets contre lui, dixmalheureux points gagnants et ledésarroi pour compagnon de jeu,Gilles Simon y allait tout droit, ac-ceptant même la sentence.

Parce qu’à ce moment-là,«il joue deux fois mieux que moi,j’essaye juste, parce que je suis là,je me bats, c’est un minimum,mais je n’y crois pas », avoue leNiçois. En face, l’Argentin GuidoPella, vingt-six ans bien mor-dants, balance à tout va, donne leton, le rythme, les angles et lesamorties au match.

Simon, lui, subit, et dans soncoin, Jan De Witt, son coach, sedésole un peu. « Il était passif.Je crois qu’il a été surpris en début

SIMON 4 1 7 7 6PELLA 6 6 5 6 4

de match de mal jouer. » Sur unchangement de côté, alors quePella a déjà breaké dans le troi-sième set (1-4), Simon, la minefroissée, se tourne vers De Witt :«Je dois faire quoi, rester relax oucombattre?»

Le coach répond:«Combats!»« C’est la première fois en troisans qu’il me dit ça, assure Simon.D’habitude, il m’encourage àcontinuer de jouer mon jeu. Là, ilme dit : “Ça ne passera pascomme ça, tu fermes ta gueule, tucours et tu te bats !” Ça m’a per-mis de redevenir actif, positif.»

” Mais put...,sors-le ce passing !”

D’un coup, l’histoire change. Si-mon, qui n’a gagné qu’un seulmatch en cinq sets après avoirperdu les deux premiers danstoute sa carrière (contre LleytonHewitt ici même en 2013), grap-pille des centimètres dans le ter-rain, ose quelques frappes auda-cieuses entre deux séries delongues diagonales. À 6-5, endeux éclairs de génie, un passingde revers court croisé en bout depiste et un coup droit boomeranglong de ligne, il plie le set, revient à

la vie, alors que quinze minutesplus tôt l’agonie le guettait.

Pella, qui sert pour le match à6-5 dans le quatrième, viendramourir à deux points du pompon,avant que Simon avale le tie-break ! Dès lors, plus rien n’a vrai-ment de sens. Le court n° 1 s’em-brase. Il y a quatre heures de jeu àla pendule, le soleil est descendu,De Witt ne tient plus, Gilles gro-gne, peste, appelle deux fois lekiné pour qu’il chasse les maudi-tes crampes. À 2-2, Pella sort lecoup droit d’un chouia. Simon faitle break. Il chambarde tout, refaitl’histoire à sa manière. Jusqu’à cedernier jeu à 5-4. Sublime.Le Français doit recourir à septballes de match ! « J’en pouvaisplus, j’étais mort et lui, il tire unpassing de rêve long de ligne. Maisput… sors-le ce passing !», racon-te-t-il. Le public change le refrainpour séduire les dieux. Pella n’estpas encore dans le seau, il a, luiaussi, trois balles de 5-5.

« De toute ma carrière decoach, je ne pense pas avoir vécuune telle fin de match », avoueJan De Witt. Enfin, un service ga-gnant met le feu au stade. GillesSimon est recuit, bouilli, maistoujours vivant, aujourd’hui.¢ Trentième match en cinq sets et dix-neuvième victoire pour Gilles Simon, hier.

Nico

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Pouille n’a pas trouvé le cheminPas assez relâché, le Français qui monte

a disparu prématurémentcontre le lucky-loser slovaque Andrej Martin.

Si Federer avait eu bon dos, Mon-fils meilleure mine et si une saledéchirure n’était pas sortie de lacuisse de Dolgopolov, le Slova-que Andrej Martin n’aurait jamaisjoué Roland-Garros. Battu au

dernier tour des qualifications, ilavait pu être repêché commelucky-loser à la suite des forfaitstardifs des sus-cités.

À vingt-six ans, il trimbalepeut-être un look d’antihéros pastrès glamour, mais c’est lui qui ajoué au patron durant ses troissets contre Lucas Pouille : plusaudacieux, plus rapide, plus pré-

cis, pour balayer la tête de sérienuméro 29 (6-3, 7-5, 6-3 en2h15) et filer sur Milos Raonic dèsdemain en seizièmes.

Et plus chanceux, encore unefois, à l’issue d’un incident de jeurarissime. Revenu dans unebonne dynamique après avoirété mené 3-1 au deuxième,Pouille se procurait une balle de5-3 sur service adverse. Il ne res-tait plus qu’à écraser ce coupdroit enfantin pour finir le boulot.Moment choisi par l’arbitre dechaise pour annoncer sa balleprécédente faute, aller vérifier lamarque, se déjuger et refairejouer un point presque gagné àcoup sûr.

« Je n’ai pas réussi à gommercette injustice alors que j’auraissimplement dû passer au pointsuivant. C’est une erreur que jen’avais pas commise depuis long-temps», a reconnu Pouille.

« Je n’ai pas réussi à faire lechemin sur le plan mental ni àtrouver le niveau de relâchementque j’avais ces derniers temps.»

Ph. Ch.Lucas Pouille attendra au moins Wimbledon avant de découvrirle troisième tour en Grand Chelem.

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Garcia prise dans les filetsTitrée samedi à Strasbourg, la numéro 2 française

a déjà fini son Roland-Garros 2016,piégée par la maligne Radwanska.

L’équilibre, c’est une notiontoujours mouvante avec Ca-roline Garcia. Face à une cui-sinière comme AgnieszkaRadwanska, elle se devait detrouver le bon dosage avecun mot d’ordre : agressivité.Ça tombe bien, c’est sonfonds de commerce. Norma-lement… Hier, la normalitén’a pas régné et la Polonaise apu tisser sa toile.

« Je suis déçue de ne pasavoir pu exprimer mon jeu àfond. Déçue plus par la ma-nière que par le résultat, a-t-elle avoué après sa défaite6-2, 6-4. Je n’ai pas réussi àm’engager assez dans mesfrappes. Avec ses balles unpeu molles, mi-court, basses,il faut s’engager encore plusque d’habitude. Je n’ai pas étéassez agressive. »

Trop statique, elle a accu-mulé les fautes (66, dont 32

provoquées) et la frustration.Lors de leurs trois confronta-tions précédentes (une vic-toire), la 40e mondiale avaitfait jeu égal. Là, elle n’a jamaistrouvé son rythme, a palabréet cherché en vain une issue.Elle a vu un brin de lumièreau moment de son débreak à4-2 au deuxième set avec unbeau passing gagnant de

coup droit en se retournantsur un lob. Elle a harangué lafoule, qui y a cru jusqu’à sesdeux doubles fautes d’affiléedans le dernier jeu. « Le pu-blic m’a permis de revenirdans le match quand jen’étais pas bien embarquée, ila cru en moi jusqu’au bout,peut-être plus que moi. »

S. D.

Menée 6-2, 4-1, Caroline Garcia a ensuite manquétrois balles de 5-5.

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POUILLE 3 5 3MARTIN 6 7 6

GARCIA 2 4RADWANSKA 6 6

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 5ROLAND-GARROS

TERRE BATTUE GRAND CHELEM Deuxième tour

GASQUET 6 7 6FRATANGELO 1 6 3

Gasquet,bientôt la fureur

Discret depuis le début de la saison, le Françaisva devoir sortir du bois contre Kyrgios, demain.

FRANCK RAMELLA

On aura tout dit du Richard Gas-quet 2016 quand on aura signaléque le Français n’a jamais gagnétrois matches de suite dans untournoi cette année, à l’exceptiond’une petite saga à Montpellieroù il avait remporté le titre poursa reprise, après ses problèmesde dos récurrents. Sans battred’adversaires mieux classés que22e (Paire à Miami), le Biterroisest fatalement sorti du top 10 (levoilà 12e). Mais comme dirait leprésident, ça va mieux. Il arrive àRoland-Garros tout frais et sansattente, deux conditions préfé-rentielles chez lui. Après Bellucciau premier tour, il a sorti l’artille-

rie du vieux terrien hier pourdompter le cogneur américainFratangelo (103e) qui a quandmême obtenu une balle de un setpartout.

« Je suis à 100 % physique-ment. C’est déjà pas mal. Capital,même. Je ne vais pas me taperdes infiltrations toute ma vie(la dernière date de janvier).En Guadeloupe en mars pour laCoupe Davis, j’étais à zéro. Mais àRome et à Madrid, c’était pasmal. Ce n’est pas physiquementque j’ai perdu, c’est juste que, lesdeux fois, Nishikori était plus fort.Les gens ne se rendent pascompte des efforts qu’on fait pourrevenir de blessures. C’est beau-coup d’exercices, beaucoup deroutine. En tournoi, c’est deuxheures par jour d’abdos et de tra-vail de dos. Là, je pars pourle kiné… » Cahin-caha, plutôt

convaincant face à Bellucci, Gas-quet a ménagé sa monture.« Maintenant on efface tout.C’est les gros matches.» Son pro-chain tour, contre Nick Kyrgios,fait effectivement saliver.

«ON A BESOIN DE GENSCOMME NICKDANS LE TENNIS»

Le jeune cogneur contre le vieuxmatou, le bouillant Aussie contrele Sudiste rarement extatique,tous les thèmes du teasing sontvalables. Le Français pourraitjouer l’avantage à la maison en sefaisant programmer sur le Philip-pe-Chatrier. C’est vrai, il préfère le

jardin du Lenglen, plus engoncé.Mais le central extra-large devraitl’aider pour faire faire le tour duproprio à Kyrgios…

« J’aime bien Nick, disait hierGasquet. On a besoin de genscomme lui dans le tennis. Il a tou-jours été respectueux. Il frappefort des deux côtés, il faut uneforte cadence pour le contrer.On a toujours fait des matchessurprenants, tous les deux.Là, c’est Roland. C’est sur cinqsets, c’est mieux pour moi.C’est ouvert. »¢

Parfois contraintà la défense,

hier, Richard Gasquets’est évité

les prolongations.Il arrivera frais

face à Nick Kyrgios.

Jérô

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iJO : demandezla sélection. C’est leclassement ATP publiéau lendemain du tournoiqui servira pour la sélectionaux JO de Rio.Depuis la défaite de Benoît Paire,qui empêchera ce dernierde dépasser les quatre joueursqui le devancent, on connaîtdésormais le contingentdes quatre Bleus en simpleà Rio : Tsonga, Gasquet, Monfilset Simon. Chez les filles,Mladenovic et Garcia sontdéjà partantes et Cornet l’est« à 90 % » après sa victoireau premier tour ici.En double hommes, on s’orientevers les duos Mahut-Herbertet Gasquet-Tsonga, en attendantla validation du DTN,Arnaud Di Pasquale.En double dames, ce seraGarcia-Mladenovic.En double mixte, les pairesseront : Mladenovic-Herbert etMahut-Garcia.

EN DIRECT DES COURTS

n PUBLICCHARDYBIEN SUPPORTÉ« Al-lez ! Jé-ré-my! » À Roland,son tournoi favori, Chardy est un peucomme chez lui. Même exilé sur lecourt n° 6, une première dans sacarrière, le Palois (32e) a bénéficié del’indéfectible soutien de ce supporterzélé au phrasé bien reconnaissable :«Oui, oui, il était encore là,acquiesçait le Français après avoirconcassé (6-4, 6-2, 6-4) le lucky-loser tchèque Adam Pavlasek (21ans, 132e). C’est ce supporter, aussi,qui a prévenu d’un «FILEEEEET !»tonitruant qu’un service était let,alors que les deux joueurspoursuivaient l’échange. « Il me faitmarrer et, parfois, quand tu estendu, ça permet de te relâcher unpeu.» Du relâchement, il lui enfaudra demain contre StanWawrinka, qui l’a battu quatre foissur quatre. «Ce sera un gros

challenge, mais si je joue commelors de mes deux premiers matches,j’ai mes chances.» F. M.

n STAFFDRÔLE DE ROLANDPOUR PAIREQuatre jours avant le tournoi,Benoît Paire quittait officiellementLionel Zimbler. Lundi, il ne gagnaitqu’en cinq manches contre Albot(137e). Et hier, patatra faceà Gabashvili (79e). Drôle de Rolandpour l’Avignonnais, blessé à lacuisse gauche : «Les antidouleurque j’ai pris ont mis un peude temps à agir. Et Gabashvili a bienjoué. Il a été solide», a-t-il résumé.Et niveau coaching, ça va donnerquoi maintenant ? « Je vais d’aborddemander à mon agent,a-t-il lancé en souriant. On ne peutpas tout dire, ça fait partie du job.Je vais déjà disputer mon double etj’en dirai plus après. » P. S.

Kyrgios à sa mainUne heure et dix minutes pour trois sets sur terre battue, un tempsde passage juste impossible ? Pas pour Nick Kyrgios, qui a démontésans trembler le Néerlandais Igor Sijsling, issu des qualifications (6-3,6-2, 6-1). Avec, à chaque fois, des débuts de set très tranquillesavant d’accélérer sans jamais souffrir. «À chaque coup droit,j’essayais d’appuyer sur la détente, parce que je savais qu’il aimait lesrallyes et qu’il était en confiance après tous ses matches gagnés ici.C’était la bonne tactique.» Serein, donc, et pas vexé d’avoir été exilésur un court mineur, le numéro 6: « Je l’aime bien, j’y ai joué pas malde rencontres en juniors. Et le public était nickel.» Place maintenantà Richard Gasquet, contre qui il a déjà joué six fois (deux victoireset quatre défaites) et qu’il aime tout particulièrement :«Pour être honnête, plusieurs de mes matches préférés ont eulieu contre lui. Certains ont même été mémorables.» Ph. Ch.

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6 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPEROLAND-GARROS

Deuxième tour GRAND CHELEM TERRE BATTUE

EN 2eMATCHSUR LE COURT

N°6

ROBERTZVEREV

L 'ŒIL DEMATSWILANDER

” Si l’on veut devenir un vrai joueur du top 5,ce ne sont pas les bons jours qui comptent.Ce sont les mauvais”

Attitude, étatd’esprit : Zvereva tout comprisAlexander Zverev est déjàimpressionnant. Parce qu’il n’a peur derien. Il n’a pas vraiment defaiblesse. Service, coup droit, revers, toutça fonctionne bien. Je ne vois aucunparasite technique. Je ne vois pas nonplus chez lui un coup extraordinaire…sauf son mental, qui est hors norme.Gros combattant, excellent bodylanguage, qualité de concentration.Jouer sur un grand court contre un grandjoueur ne le paralyse pas. Sa seule

faiblesse évidente, c’est son manque dedensité musculaire. Mais c’est le genre delacune que l’on gomme avec le temps etle travail.

C’est un joueur standard des tempsmodernes. Il est dans la même filière queDjokovic et Murray. Moins dangereuxque « Djoko », moins subtil que Murray,jusqu’à présent. Mais le potentiel est là. Ilest encore jeune mais déjà mûr dans latête.

Il y a deux trucs qui me plaisentbeaucoup chez lui. Le premier, c’est sonattitude quand il commence à perdre unmatch. Il ne surjoue pas, il ne se met pasà frapper sur chaque balle les yeuxfermés. Il ne s’autodétruit pas, il force

l’adversaire à le battre. Si l’on veutdevenir un vrai joueur du top 5, ce nesont pas les bons jours qui comptent. Cesont les mauvais. Or, même dans sesmauvais jours, Zverev ne dévie pas de saligne de conduite.

Le second indice qui me frappe, c’estson excellent état d’esprit. On l’a vu lorsde son match contre Federer à Rome.Pendant le match, il s’est battu surchaque point. Mais, dès le match perdu,il a montré un respect incroyable envers

Federer. Pour moi, c’est la marque d’unchampion.

J’espère que sa croissance est finie.Parce que cela le forcerait à modifier sonjeu. S’il grandit encore, ça va l’obliger à seconcentrer davantage sur le service etsur un jeu en deux-trois coups. Il perdraitaussi beaucoup en déplacement. Je neparierai pas qu’il gagnera à coup sûr unGrand Chelem. Mais il a facilement cinqou dix demies de Chelem en lui. Ce quilui ouvre toutes les perspectives.

L’addition magiqueAprès un break de six ans, Stéphane Robert et son coach Ronan Lafaix viennent tout

juste de reprendre leur belle aventure commune. À deux c’est tellement mieux.

PHILIPPE CHASSEPOT

Le premier était inconscient, fou,ou rêveur, ce qui revient souventau même : il n’est pas monté plushaut que 15/2, mais s’est mis entête à la fin du siècle dernier dedevenir coach de haut niveau. Lesecond, encore un peu plus barréavec son débit mitraillette façonAlbert Dupontel, avait lui aussi desfleurs dans la tête : classé –2/6 àvingt ans, inscrit en licence Stapspour devenir enseignant, il décidealors qu’il sera un « ancien futurprof de sport » et part tenter sachance sur le circuit. Ces deux-làse rencontrent en 2001, pour fina-lement faire des étincelles : Sté-phane Robert va pousser jusqu’au61e rang mondial en mars 2010 etdécide alors, en toute amitié, departir sur le circuit en solo. Dedeux combats presque perdusd’avance, ils avaient fait un contede fées qui voici deux semainesa changé de fin.

Après une défaite plus qu’ho-norable contre Novak Djokovic àRome (deux fois 7-5), Robert,aujourd’hui âgé de trente-six ans,a rappelé, six ans plus tard, Ro-nan, quarante-huit ans, pour luidemander de reprendre à tempsplein l’aventure débutée en 2001avec des tournois Satellite (les Fu-tures d’aujourd’hui) en Amériquecentrale : «Parce que je peux megérer seul pour arriver à ce ni-veau, mais j’ai besoin de quel-qu’un pour aller plus haut. Je saisque je ne trouverais pas mieuxque Ronan, et on n’a pas fini letravail. » On les retrouve ce ma-tin-là sur les courts du TCP, au sudde Paris, tout près de Roland-Garros. On tend l’oreille pour cap-ter des bribes de conversation : ilest question de «liberté», «légè-reté », « sensations » ou encore

«relâchement». Les mêmes motsqu’il y a quinze ans, quand Sté-phane Robert cherchait à gom-mer ses lacunes : «Je jouais bien,mais je sentais que j’avais desproblèmes, surtout mentalement.Je ne connaissais rien au tennis, jene m’étais jamais vraiment en-traîné, j’ai donc laissé carte blan-che à Ronan. Dès les premièresséances, il y a eu modification demon état mental, j’étais beau-coup plus relâché. » Il prononceencore des mots qui font parfoispeur dans ce milieu, surtout auxtrouillards d’ailleurs : sophro-tennis, méditation, état d’éveil...Des concepts complètement in-tégrés dans la méthode Lafaix(voir encadré).

” En tennis,tu ne peux pas êtreseulement chercheurd’or, il faut en trouveraussi ”

RONAN LAFAIX,COACH DE ROBERT

Ça n’a pas été simple d’amenerStéphane Robert dans le top 100mondial, un joueur très curieux.« Parfois trop, et ça pouvait luijouer des tours. En tennis, tu nepeux pas être seulement cher-cheur d’or, il faut en trouveraussi», dit Lafaix. «C’est dange-reux, parce que si tu tournes enrond, le château de cartes finitpar s’écrouler sur le court »,ajoute Robert. Pas simple de faire

évoluer un joueur gavé d’agressi-vité, qui jusqu’en 2006 ne jouaitque sur terre battue, «parce queça allait tellement vite sur durque je me sentais agressé, privéde temps. Je voyais tout en accé-léré. Avant de me rendre compteque mes représentations du ten-nis étaient fausses» . Et pas facilenon plus pour Robert de gérerune fois arrivé à la 61e placemondiale, en février 2010 :«Parce que j’ai eu du mal à assu-mer le changement de statut, jeme suis mis trop de pression. Jeme disais que je ne pouvais plusperdre contre des gars moinsbien classés. J’avais peut-êtretrente ans, mais c’était la pre-mière fois que j’arrivais à ce

niveau et j’étais comme un petitenfant : pas la maturité pour voirclair dans tout ça.» Il en a trente-six aujourd’hui et dit qu’il est dé-sormais capable de gérer émo-tionnellement des matches surdes grands courts contre des grosjoueurs. Comme contre Murray(2014) et Monfils (2016) en Aus-tralie, ou Djokovic à Rome voilàdeux semaines.

Tout à l’heure, il s’attaquera àAlexander Zverev, tombeur hierde Pierre-Hugues Herbert, etauquel il rend dix-sept ans ! Etcette fois, comme lors du pre-mier tour, Ronan Lafaix sera aubord du court : «C’est lui qui m’apréparé pour aller jusqu’à ce ni-veau, il mérite d’être là.»¢

Ronan Lafaix observant l’échauffement de Stéphane Robert, c’était en fin de semaine dernière, sur les courts du Tennis Club de Paris,porte de Saint-Cloud.

2Stéphane Roberta déjà atteint deuxfois le troisième touren Grand Chelemmais les deux foisà l’Open d’Australie(dont un huitièmede finale en 2014).Jamais à Roland-Garros.

C’est quoi,la méthodeLafaix ?La peur, qui empêche defrapper relâché et d’exprimerson plein potentiel : voilà leprincipal ennemi du joueur,selon Ronan Lafaix. Qui, plutôtque d’enchaîner les gammes,prône des exercices raquettesen main où la respiration, lelâcher-prise et le droit à l’erreuramènent le joueur aumaximum de sa décontraction,tout en gardant concentrationet agressivité. Il dit aussi vouloirrendre ses élèves « autonomeset les aider à trouver seuls lessolutions ».Les propos de Stéphane Robertvont exactement dans ce sens :« J’ai mis du temps à lecomprendre, mais le tennis dehaut niveau, c’est de laméditation. Parce qu’on estagressé de partout :l’adversaire, les arbitres, parfoisle public ou nous-mêmes. Laméthode de Ronan s’adapte àtout le monde. Il la maîtrise surle bout des doigts et nous faitprendre conscience de tout parses questionnements. »

Ph. Ch.

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Papo

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 7

mateurs télé, l’amateur de tennispréférera toujours zapper surun Nadal-Bellucci, un Federer-Schwartzman, un VenusWilliams-Jankovic ou unNishikori-Rosol.

Certes, le tennis est un sporthistoriquement bourgeois et lestribunes de Wimbledon ne respi-rent sans doute toujours pas tel-lement la sueur. Mais enfin, autennis, personne ne jette de ba-nanes sur les joueurs noirs.

Les Espagnols et les Suisses nes’écharpent pas aux abords desstades. Américaines, Russes etChinoises cohabitent en bonneintelligence. Contrairement à lafable que certains essaient denous vendre, le sport est évidem-ment toujours politique.

Et, en ce qui concerne le sujetqui nous occupe, je trouve cettemorale à la fois saine et réjouis-sante : en tennis, le droit du soln’existe pas.¢

ROLAND-GARROS

TERRE BATTUE GRAND CHELEM Deuxième tour

ment pertinent. Un joueur n’estni serbe, ni suisse, ni suédois ouquoi ou qu’est-ce. Oscar Wildedisait : «Un livre est bien écrit oumal écrit, c’est tout.» Un joueurjoue bien ou mal, c’est tout.D’ailleurs, symptomatiquement,la Suisse est sans doute le pays lemoins national d’Europe. Djo-kovic est né dans un pays quin’existe plus. Le simple fait queles Anglais se soient réjouis de lavictoire de Murray à Wimbledondémontre, s’il en était besoin, àquel point le critère nationaln’est pas un critère tennistique.

Il suffit de transposer la situa-tion en rugby ou en foot pour enpercevoir la radicale impossibi-lité : victoire de l’Écosse, l’Angle-terre en liesse, vraiment ? Parcequ’il transcende les identités na-tionales, le tennis échappe au ca-dre étroit dans lequel Finkiel-kraut et ses amis voudraient ré-duire la psyché humaine. Le ten-nis est un internationalisme.

On prétend néanmoins quechaque nation possède son iden-tité de jeu. Gros lift chez les Espa-gnols et les Sud-Américains, c’estvrai. Mais Rios, Del Potro, et Lo-pez, l’un des derniers serveursvolleyeurs en activité. Mêmechose chez les Suédois, enfantsde Borg, joueurs de fond. Etpourtant Edberg, l’un des troisplus grands volleyeurs de tous lestemps.

Les Australiens montent au fi-let ? Hewitt remporte le premierWimbledon du fond du court.Chaque fois qu’on a cru pouvoirattribuer une identité de jeu àune nation, un joueur a surgipour la déconstruire.

Mais alors quid de la CoupeDavis ? La vérité est que seuls laFrance et McEnroe s’intéressentvraiment à cette compétition.McEnroe parce que son père luichantait tous les soirs l’hymneaméricain avant de s’endormir.La France parce que la composi-tion de son élite (surreprésenta-tion française entre la 8e et la 25e

place depuis environ trois dé-cennies) la rend particulièrementcompétitive pour ce typed’épreuve.

Mais si le reste du monde pre-nait réellement au sérieux laCoupe Davis, la Suisse battraittous les ans l’Espagne ou la Ser-bie en finale (et les frères Murrayn’y pourraient rien changer).

Bien sûr, on suit toujours avecsympathie les premiers tours desFrançais, parce que c’est l’occa-sion de voir des nouvelles tê-tes, comme Bourgue, ou desjoueurs et joueuses au parcoursatypique à la Robert ou Razzano(aussi bien d’ailleurs lorsqu’ilssont haïtiens, belges ou chyprio-tes, comme Baghdatis, dès l’ins-tant qu’ils sont francophones :la langue crée la proximité),mais contrairement à ce que fontsemblant de croire les program-

UN SPECTRE HANTE L’ATPTOUR : le cosmopolitisme. Sur lecircuit, des Russes, des Espa-gnols, des Argentins, des Suisses,des Serbes, des Ouzbeks, desAustraliens, des Japonais, enveux-tu en voilà. Idem chez lesfilles de la WTA : des Indiennes,des Chinoises, des Slovaques, desRoumaines.... Et toute la beautéde ce joyeux melting-pot résideen ceci : ça n’a aucune impor-tance.

Loin du chauvinisme hystéri-que du foot, le tennis est l’un dessports où l’origine comptele moins, le seul sport peut-êtreoù un joueur peut se faire huerdans son propre pays. McEnroe-Nastase, Flushing 79 : le publicapplaudit à la première doublefaute de l’Américain. Caujolle-Connors, Roland-Garros 80 :le Français stupéfait se rendcompte que tout le stade pousseConnors.

McEnroe-Leconte, Bercy 88 :dès l’échauffement, à chaquefrappe de balle, McEnroe se faitacclamer, Leconte se fait siffler.En tennis, jouer à domicile nedonne manifestement aucunavantage décisif.

Depuis combien de temps unFrançais n’a pas gagné Roland-Garros, un Australien Mel-bourne, un Américain l’USOpen, un Anglais Wimbledon ?C’est qu’au tennis le facteur na-tional n’a jamais été considérépar le public comme véritable-

Pendant toute la quinzaine,

il est membre à part entière

de la rubrique tennis de «L’Équipe».

Écrivain, 43 ansPrix Goncourt

du premier Roman en 2010pour HHhH

Prix Interallié en 2015

pour La Septième Fonctiondu langage

Professeur,agrégé de lettres modernes

Classé 15/4

Gaucher, il pratique assidûment le

service-volée.

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ENTRE LES LIGNESPAR LAURENT BINET

En tennis, le droit du sol n’existe pas

” Parcequ’il transcendeles identités nationales,le tennis échappeau cadre étroitdans lequel Finkielkrautet ses amisvoudraient réduirela psyché humaine.Le tennis estun internationalisme”

Les drapeaux flottent bel et bien au-dessus du Philippe-Chatrier mais le tennis, souvent,se libère du carcan de la nationalité.

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8 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

RÉSULTATSDOUBLE HOMMES

Premier tour : Bopanna-Mergea (IND-ROU) b. Robert-Sidorenko 6-2,6-2 ; Barrere-Halys b. Molchanov-Sela (UKR-ISR) 7-5, 7-5 ; Herbert-Mahut b. Groth-Tomic (AUS) 6-3, 6-3 ; Benneteau-Roger-Vasselinb. Ramos-Vesely (ESP-RTC) 6-0, 4-6, 7-6 (2) ; Erlich-Fleming (ISR-GBR) b. Paire-Mathieu 6-3, 6-0.DOUBLE FEMMES

Premier tour : Cornet-Linette (POL) b. De Bernardi-Benamar 6-7(3), 6-3, 6-4 ; Irigoyen-Kania (ARG-POL) b. Andrianjafitrimo-Feuers-tein 6-2, 6-4 ; Klepac-Srebotnik (SLV) b. Ferro-Razzano 6-1, 6-1 ;Johansson-Parmentier b. Rybarikova-Schmiedlova (SLQ) 6-1, 6-3 ;Jurak-Konjuh (CRO) b. Foretz-Hesse 6-4, 6-2.

COURTPHILIPPE-CHATRIER

BACSINSZKY (SUI) - Bouchard (CAN)NADAL (ESP) - Bagnis (ARG)TSONGA - Baghdatis (CHY)Mladenovic - Babos (HON)

COURT n° 1

IVANOVIC (SER) - Nara (JAP )BAUTISTAAGUT (ESP) - MathieuKasatkina (RUS) - RazzanoFERRER (ESP) - Monaco (ARG)

COURT n°2

SUAREZ NAVARRO (ESP) - Wang (CHN)THIEM (AUT) - Garcia-Lopez (ESP)

Granollers (ESP) - MahutCornet - Maria (ALL)

COURT n°3

CUEVAS (URU) - HalysParmentier - Falconi (USA)GOFFIN (BEL)- Berlocq (ARG)KEYS (USA) - Duque-Marino (COL)

COURTSUZANNE-LENGLEN

BERDYCH (RTC) - Jaziri (TUN)DJOKOVIC (SER) - Darcis (BEL)S. WILLIAMS (USA) - Pereira (BRE)V. WILLIAMS (USA) - Chirico (USA)

COURT n°4Sevastova (LET) - Knapp (ITA)Bertens (HOL) - Giorgi (ITA)Krajicek (HOL)-Strycova (RTC) - Arruabarrena(ESP)-Errani (ITA)Bertens (HOL)-Larsson (SUE) - Mattek-Sands(USA)-Safarova (RTC)Klepac (SLV)-Huey (PHI) - Kalashnikova (GEO)-Rojer (HOL)

COURT n° 52 doublesMannarino-Pouille - F.Martin-Marach (AUT)2 doubles

COURT n° 6Bedene (GBR) - Carreño Busta (ESP)Robert - A. Zverev (ALL)SVITOLINA (UKR) - Townsend (USA)Goerges (ALL) - Puig (PRI)

COURT n°14PETKOVIC (ALL)- Putintseva (KAZ)TOMIC (AUS) - Coric (CRO)

Un doubleF.LOPEZ (ESP) - Burgos (DOM)

COURT n°162 doublesBourgue-Hemery - Kudla-Peralta (USA-CHL)1 double

COURT n°17SOUSA (POR) - Gulbis (LET)CIBULKOVA (SLQ) - Konjuh (CRO)Vesely (RTC) - Almagro (ESP)Cibulkova-Flipkens (SLQ-BEL) - Georges-Lim1 double

COURT n°18Guez-Millot - De Schepper-Texeira2 doublesChardy - Verdasco (ESP) - L.Mayer-Sousa (ARG-POR)

ÀLATÉLÉVISION

EUROSPORT 1 et 2À partir de 11 heures.FRANCE 2, 3 ou 4À partir de 15 heures.

INTERNETETMOBILE

EUROSPORTPLAYEREn intégralité et en direct.

FRANCETV SPORTEn intégralité et en direct.

MÉTÉO 23oCÇA MONTE ENTEMPÉRATURE !Cette fois vous pourrez tomber

la veste. Pour la première fois depuis le début dutournoi la chaleur sera légèrement au-dessus desnormales saisonnières (20,7°C). Mais attention !,gardez un imperméable léger à portée de main,quelques averses orageuses ne sont pas à exclure.

À PARTIR DE 11 HEURES (SUR TOUS LES COURTS)

En capitales les têtes de série. – En gras, les Français. – En italique, les matches féminins.

ROLAND-GARROS

Deuxième tour GRAND CHELEM TERRE BATTUE

Tête desérie

ClassATP

Tête desérie

ClassATP1er tour HOMMES2e tour 3e tour 1/8 1/4 1/2 1/2 1/4 1/8 3e tour

En capitales, les têtes de série ;en gras, les Français ;

w.c. : wild-card ; q. : qualifié ; l.l. : lucky-loser.

1er tour2e tourDJOKOVICLu Yen-hsunIlhanDarcisG. MelzerBedeneCarreño BustaDELBONISTOMICBakerCoricFritzMathieuGiraldoTursunovBAUTISTA AGUTFERRERDonskoyIstominMonacoEstrella BurgosMarchenkoFabbianoF. LOPEZCUEVASKamkeChung HyeonHalysJaziriF. MayerPospisilBERDYCHNADALGrothBagnisDe SchepperMahutBerankisGranollersFOGNINIANDERSONRobertA. ZverevHerbertDe BakkerGarcia-LopezCervantesTHIEMGOFFINBarrereLorenziBerlocqRamVeselyAlmagroKOHLSCHREIBERSOUSADzumhurSeppiGulbisMullerBaghdatisStruffTSONGA

FINALEDIMANCHE

5 JUIN

1

q.q.q.

3120

1411

l.l.2125q.

w.c.

74

q.

3218w.c.

1312w.c.

q.

2426

q.6

(SER)(TAI)(TUR)(BEL)(AUT)(GBR)(ESP)(ARG)(AUS)(USA)(CRO)(USA)

(COL)(RUS)(ESP)(ESP)(RUS)(OUZ)(ARG)(RDO)(UKR)(ITA)(ESP)(URU)(ALL)(CDS)

(TUN)(ALL)(CAN)(RTC)(ESP)(AUS)(ARG)

(LIT)(ESP)(ITA)(AFS)

(ALL)

(HOL)(ESP)(ESP)(AUT)(BEL)

(ITA)(ARG)(USA)(RTC)(ESP)(ALL)(POR)(BOS)(ITA)(LET)(LUX)(CHY)(ALL)

195

19816112966433522

635476765

12225416117564928771

1172327

15511115472

2364685

10099

1434450563320904184

12051691513

24254

12670604926297338804239101

7

RAONICTipsarevicKukushkinMannarinoMartinMunoz de la NavaBenneteauPOUILLESOCKHaaseSelaBrownRamos-VinolasZeballosTrungellitiCILICSIMONDutra SilvaSchwartzmanPellaLajovicKudlaDimitrovTROICKICHARDYL. MayerCarballes BaenaPavlasekKlizanDanielRosolWAWRINKANISHIKORIBolelliAn. KuznetsovBeckerDodigYouzhnyVerdascoJOHNSONKYRGIOSCecchinatoUngurSijslingQuerreyFratangeloBellucciGASQUETISNERMillmanBasilashviliEdmundGabashviliYoungAlbotPAIREKARLOVICMontañesDjereThompsonBourgueSamper-MontanaStepanekMURRAY

An. Kuznetsov,6-2, 6-2, 6-4Dodig,6-4, 5-7, 7-5, 2-6, 6-3Verdasco,7-5, 6-4, 7-5

Verdasco,6-2, 6-1, 6-3

WAWRINKA,4-6, 6-1, 3-6, 6-3, 6-4

WAWRINKA,7-6 (7), 6-3,6-4

NISHIKORI,6-1, 7-5, 6-3NISHIKORI,

6-3, 6-3, 6-3

Lajovic,6-4, 6-3, 6-3

Pavlasek,6-2, 4-6, 6-3, 1-6, 6-1Daniel, 3-6,4-6, 7-5, 6-4, 3-0 ab.

Pella,6-2, 3-6, 6-2, 6-3

Trungelliti,7-6 (4), 3-6, 6-4, 6-2

Ramos-Vinolas,6-3, 4-6, 7-5, 6-0Ramos-Vinolas,

6-3, 6-4, 7-5

TROICKI,2-6, 6-3, 5-7, 7-5, 6-3

TROICKI,6-7 (4), 6-3,6-0, ab.

RAONIC,6-3, 6-2, 7-6 (5)RAONIC,

6-1, 7-6 (0),6-1

DJOKOVIC,6-4, 6-1, 6-1

Carreño Busta,7-6 (3), 6-7 (4), 6-4, 6-4

Coric,6-3, 6-1, 6-3Mathieu, 6-4,6-7 (2), 6-4, 1-6, 6-3

Darcis,6-3, 6-4, 6-0Bedene,4-6, 6-3, 6-4, 6-4

TOMIC,6-3, 6-4, 6-4

NADAL,6-1, 6-1, 6-1

BERDYCH,6-3, 6-2, 6-1

Bagnis,6-0, 6-2, 7-6 (2)Mahut,7-6 (4), 6-2, 6-1

Robert,6-4, 6-2, 1-6, 7-5

THIEM,3-6, 6-2, 7-5, 6-1GOFFIN,6-3, 6-3, 6-4Berlocq,6-3, 6-0, 6-2Vesely,6-4, 6-4, 6-7 (5), 6-0

Garcia-Lopez,6-4, 6-4, 5-7, 7-6 (3)

Interrompu à5-7, 6-2, 7-6 (6)

Granollers,7-5, 6-4, 6-3

Baghdatis,7-5, 6-4, 6-1TSONGA,6-3, 6-4, 6-4

Almagro,5-7, 6-2, 6-2, 6-4

Gulbis,6-3, 7-5, 6-4

SOUSA,2-6, 7-6 (8), 6-4, 7-5

Jaziri,6-4, 3-6, 6-1, 6-2

Halys,6-1, 6-4, 6-4

F. LOPEZ,6-4, 6-4, 3-6, 6-2CUEVAS,3-6, 6-2, 6-3, 7-6 (4)

Estrella Burgos,7-5, 6-4, 6-3

Monaco,3-6, 6-4, 6-3, 7-5

BAUTISTA AGUT,6-3, 6-3, 6-1FERRER,6-1, 6-2, 6-0

Martin,6-2, 6-3, 4-6, 6-4Martin,

6-3, 7-5, 6-3

Mannarino,6-4, 2-6, 6-2, 6-4

CHARDY,6-4, 3-6, 6-4, 6-2CHARDY,

6-4, 6-2, 6-4

SIMON,7-6 (5), 6-4, 6-2SIMON,

4-6, 1-6, 7-5,7-6 (4), 6-4

SOCK, 6-3, 7-5, 3-6,6-7 (3), 6-2SOCK,

6-3, 7-6 (5),6-2

Brown, 6-7 (5), 6-4,7-6 (5), 4-6, 6-4

ISNER, 6-7 (4),7-6 (12), 7-6 (7), 7-5ISNER,

6-4, 6-4, 6-4

POUILLE,6-3, 4-6, 6-4, 7-6 (4)

MURRAY,3-6, 3-6, 6-0, 6-3, 7-5

MURRAY,6-2, 2-6, 4-6,6-2, 6-3

Sijsling,6-1, 6-2, 7-6 (5)Fratangelo,6-3, 6-1, 6-7 (3), 6-3

PAIRE,6-2, 4-6, 6-4, 1-6, 6-4

GASQUET,6-1, 6-3, 6-4

GASQUET,6-1, 7-6 (3),6-3

Gabashvili,7-6 (1), 6-2, 6-3Gabashvili,

6-3, 6-2, 3-6,6-2

Edmund,7-6 (4), 6-7 (7), 7-5, 6-1

Thompson,6-3, 6-4, 7-5Bourgue,7-5, 7-6 (5), 7-6 (6)

KARLOVIC,6-2, 7-6 (7), 7-6 (5)KARLOVIC,

6-7 (2), 6-3,7-6 (3), 6-7 (4),12-10

KYRGIOS,7-6 (6), 7-6 (6), 6-4KYRGIOS,

6-3, 6-2, 6-1

8

l.l.

w.c.2923

q.

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2230

q.l.l.

35

3317

q.l.l.

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q.

q.1927

q.w.c.w.c.q.q.2

(CAN)(SER)(KAZ)

(SLQ)(ESP)

(USA)(HOL)(ISR)(ALL)(ESP)(ARG)(ARG)(CRO)

(BRE)(ARG)(ARG)(SER)(USA)(BUL)(SER)

(ARG)(ESP)(RTC)(SLQ)(JAP)(RTC)(SUI)(JAP)(ITA)(RUS)(ALL)(CRO)(RUS)(ESP)(USA)(AUS)(ITA)(ROU)(HOL)(USA)(USA)(BRE)

(USA)(AUS)(GEO)(GBR)(RUS)(USA)(MOL)

(CRO)(ESP)(SER)(AUS)

(ESP)(RTC)(GBR)

96808358

133105548312586621165589

166101885634881533624326811413245935946

11540967778543419

12420312337

10357121761

104827976

137212898

21594

164216128

2

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 9

C’est completLa Suissesse et la Cana-dienne ont trouvéleur équilibre etpeuvent exprimerleur tennis trèscomplet. TimeaBacsinszky ex-celle dans leschangementsde rythme, lesvariations en toutgenre et s’appuie sur son ex-cellent revers. Eugenie Bou-chard possède également unjeu très agressif et solide desdeux côtés. Avec une condi-tion physique plus adaptée autennis, elle peut de nouveauimposer sa cadence infernale.

À Indian Wells en mars, la9e mondiale s’était imposéeen trois sets mais elle n’en tientpas compte. « Ne jamais se ré-férer aux expériences dupassé, parce qu'elles n'ontaucun impact sur le présent »,a-t-elle prévenu. S. D.

Il faut voirMladenovic-Babos«Kiki» et «Timi» seconnaissent depuis l’enfance.Elles ne jouent plus le doubleensemble mais ellesdemeurent très complices.« C’est incroyable, nousn’avons pas besoin de nousparler parce qu’on sait ceque chacune pense, raconteKristina Mladenovic. C’estma meilleure amie, elle estcomme ma sœur et connaît

tout de ma vie. »La Française sait donc bien que sa

copine réalise une excellente saison et aatteint le meilleur classement de sacarrière, 39e mondiale, le 4 avril dernier.De son côté, la Hongroise sait bien quesa pote possède un vrai sens du jeu avecses amorties et ses grands coups droitsde décalage. Elle sait aussi qu’elle adoreles grands courts. Le match s’annoncedonc très tactique et psychologiqueentre les deux jeunes femmes de vingt-trois ans.

En manque de confiance après undébut de saison chaotique, « Kiki » s’estrefait une petite cerise à Strasbourg etse présente en favorite devant sonpublic. Mais « Timi », entraînée parThomas Drouet, ne devrait pas lui fairede cadeau. En toute amitié. S. D.

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oi

C’est carréLe dernier carré de Roland-Garros, Timea Bacsinszky etEugenie Bouchard connais-sent. La Suissesse l’a décou-vert l’an dernier avec une de-mi-finale épique contreSerena Williams. La Cana-dienne l’avait expérimentéen 2014, sa grande année,

face à Maria Sharapova.Elles ont l’habitude desgrands rendez-vous,maîtrisent le jeu sur terreet surtout savent rebon-dir. Depuis deux ans, la

9e mondiale vit unedeuxième carrière et sym-

bolise à merveille la résilience.Son adversaire revient aprèsune année 2015 catastrophi-que.

C’est renversantPhysiquement plus solide,Eugenie Bouchard (22 ans) aretrouvé de sa vigueur et éva-cué une partie de son stress en

reprenant son coach d’antan,Nick Saviano suppléé par Cy-ril Saulnier à Paris. « Je ressen-tais beaucoup de pression. Sivous gagnez un match, c'estnormal, mais si vous perdez,c'est un désastre. J’étais trèsnerveuse et j’avais du mal àm'alimenter correctement, a-t-elle avoué. Les personnespensaient que c'était unequestion d'esthétique, et queje perdais du poids délibéré-ment. Ce n'était pas le cas.C'était une question destress. »

Elle aussi très précoce avecdeux titres aux Petits As,Timea Bacsinszky (26 ans) adû également renverser desmontagnes pour échapper àson père tyrannique et vivresa passion en toute liberté etconscience.

Les B.B. à l’affiche

FACE-À-FACEBacsinszky 1-0 Bouchard

(0-0 sur terre battue)

LEMATCH À SUIVREPREMIER MATCH SUR LE COURT PHILIPPE-CHATRIER

22 ansCanada47e (5e en 2014)

nSon meilleurRoland : demi-finalesen 2014.

26 ansSuisse9e (meilleur classement)

nSon meilleurRoland : demi-finalesen 2015.

Pier

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halle

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ROLAND-GARROS

TERRE BATTUE GRAND CHELEM Deuxième tour

L’Équ

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TIMEABACSINSZKY

EUGENIEBOUCHARD

Tête desérie

ClassWTA

Tête desérie

ClassWTA1er tour FEMMES2e tour 3e tour 1/8 1/4 1/2 1/2 1/4 1/8 3e tour

En capitales, les têtes de série ;en gras, les Françaises ;

w.c. : wild-card ; q. : qualifiée ; l.l. : lucky-loser.

1er tour2e tourS. WILLIAMSRybarikovaPereiraKr. PliskovaCrawfordBabosSchiavoneMLADENOVICSVITOLINACirsteaTownsendHesseNaraAllertovaDodinIVANOVICSUAREZ-NAVARROSiniakovaWang QiangAndrianjafitrimoRodionovaKonjuhZheng SaisaiCIBULKOVAPETKOVICRobsonPutintsevaWozniakSevastovaVickeryKnappAZARENKAKERBERBertensLimGiorgiSoyluRazzanoFriedsamKASATKINAKONTAGoergesPuigGovortsovaGavrilovaDuque-MarinoVekicKEYSV. WILLIAMSKontaveitChiricoL. DavisCornetFlipkensMariaJANKOVICNICULESCUParmentierFalconiBarthelSiegemundBouchardSoler-EspinosaBACSINSZKY

FINALESAMEDI4 JUIN

1

2618q.w.c.w.c.

w.c.1412q.

w.c.w.c.

2228

q.

53

w.c.

q.w.c.

2920

159

q.

2331

q.8

(USA)(SLQ)(BRE)(RTC)(USA)(HON)(ITA)

(UKR)(ROU)(USA)

(JAP)(RTC)

(SER)(ESP)(RTC)(CHN)

(AUS)(CRO)(CHN)(SLQ)(ALL)(GBR)(KAZ)(CAN)(LET)(USA)(ITA)(BLR)(ALL)(HOL)

(ITA)(TUR)

(ALL)(RUS)(GBR)(ALL)(PRI)(BLR)(AUS)(COL)(CRO)(USA)(USA)(EST)(USA)(USA)

(BEL)(ALL)(SER)(ROU)

(USA)(ALL)(ALL)(CAN)(ESP)(SUI)

17781

1101064595302097

1721579170

1481614

10474

31123776852531

32960

51487

165118

53

58156441711844832215753

10546759617118278113506111126358863663747

1269

VINCIBondarenkoBeckZanevskaVandewegheBroadyMattek-SandsBEGUKA. PLISKOVARogersVesninaBrengleArruabarrenaHsieh Su-weiKovinicKVITOVAKUZNETSOVAShvedovaGibbsWatsonBuyukakçaySasnovichSorribes TormoPAVLYUCHENKOVAMAKAROVALepchenkoWickmayerDulgheruGeorgesMcHaleSchmiedlovaMUGURUZAHALEPHibinoDiyasWitthoeftLucic-BaroniHantuchovaOsakaOSTAPENKOSTOSURDoiZhang ShuaiVoskoboevaRiskeGolubicDiatchenkoSAFAROVAERRANIPironkovaLarssonLinetteCepede RoygLisickiGasparyanSTEPHENSSTRYCOVAHradeckaHercogDominguez LinoTsurenkoGarciaJovanovskiA. RADWANSKA

7

q.

2517

1013

q.

q.2427

w.c.

46

q.

3221

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1116

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1930q.

2

(ITA)(UKR)(ALL)(UKR)(USA)(GBR)(USA)(ROU)(RTC)(USA)(RUS)(USA)(ESP)(TAI)(MTN)(RTC)(RUS)(KAZ)(USA)(GBR)(TUR)(BLR)(ESP)(RUS)(RUS)(USA)(BEL)(ROU)

(USA)(SLQ)(ESP)(ROU)(JAP)(KAZ)(ALL)(CRO)(SLQ)(JAP)(LET)(AUS)(JAP)(CHN)(KAZ)(USA)(SUI)(RUS)(RTC)(ITA)(BUL)(SUE)(POL)(PAR)(ALL)(RUS)(USA)(RTC)(RTC)(SLV)(ESP)(UKR)

(SER)(POL)

765391414379862819

108496892805912158972568398

190272964541272036738467190

1005217010136244269

49293

1302251318

102628416151552233

146941124140

1202

Hsieh Su-wei,7-6 (6), 6-3

Beck,6-1, 6-2

Beck,4-6, 6-3, 7-5

Bondarenko,6-1, 6-3

IVANOVIC,6-0, 5-7, 6-2

Townsend,6-2, 6-1

SVITOLINA,6-1, 6-3

Allertova,7-5, 3-6, 0-2 ab.

CIBULKOVA,6-3, 6-1PETKOVIC,6-2, 6-2Putintseva,6-1, 6-1Sevastova,6-2, 6-2Knapp,6-3, 6-7 (6), 4-0 ab.

Goerges,6-2, 6-3Puig,7-5, 6-3

SUAREZ-NAVARRO,6-2, 4-6, 6-2Wang Qiang,6-0, 6-0Konjuh,6-2, 6-3

Giorgi,6-3, 6-2Razzano,4-6, 6-1, 6-0

Bertens,6-2, 3-6, 6-3

V. WILLIAMS,7-6 (5), 7-6 (4)

KEYS,6-3, 6-2

KASATKINA,6-1, 4-6, 6-3

Duque-Marino,5-7, 6-4, 6-4

BACSINSZKY,6-3, 6-1

Maria,6-3, 3-6, 6-3

Bouchard,6-2, 6-2

Falconi,6-4, 1-6, 6-2

Chirico,6-2, 2-6, 8-6Cornet,6-1, 6-0

Parmentier,6-2, 7-6 (2)

Babos,6-4, 6-0

Pereira,7-5, 3-6, 9-7

S. WILLIAMS,6-2, 6-0

MLADENOVIC,6-2, 6-4

Rogers,3-6, 6-4, 6-3Rogers,

6-4, 6-2

Vandeweghe,6-4, 3-6, 6-3BEGU,5-7, 6-1, 6-3

BEGU,6-7 (4), 7-6 (4),10-8

Vesnina,6-2, 6-3

KVITOVA,6-2, 4-6, 7-5

KVITOVA,6-4, 6-1

KUZNETSOVA,4-6, 6-1, 6-4KUZNETSOVA,

6-1, 6-3

PAVLYUCHENKOVA,6-2, 6-0

PAVLYUCHENKOVA,6-3, 4-6, 6-1

Buyukakçay,5-7, 7-6 (2), 6-2

Watson,5-7, 6-2, 6-2

Golubic,6-2, 1-6, 6-2

Pironkova,6-3, 6-2Pironkova,

7-5, 7-6 Larsson,6-3, 4-6, 7-5Cepede Royg,6-2, 6-2

Osaka,6-4, 7-5

Osaka,6-3, 6-3

Lucic-Baroni,6-1, 6-2

Wickmayer,6-1, 6-3

Wickmayer,2-6, 6-2, 6-2

MUGURUZA,3-6, 6-3, 6-3

MUGURUZA,6-2, 6-0

HALEP,6-2, 6-0HALEP,

7-6 (5), 6-2 Diyas,2-6, 6-4, 6-2

Georges,6-7 (7), 6-0, 6-3

SAFAROVA,6-0, 6-2

SAFAROVA,6-2, 6-2

STRYKOVA,6-4, 7-5STRYKOVA,

6-4, 6-4

A. RADWANSKA,6-0, 6-2

A. RADWANSKA,6-2, 6-4

STEPHENS,6-4, 6-3

STEPHENS,7-6 (0), 6-1

Hercog,6-4, 7-6 (4)Garcia,6-3, 7-5

STOSUR,6-2, 4-6, 6-3STOSUR,

6-3, 6-4

MAKAROVA,5-7, 6-4, 6-3

Zhang Shuai,7-5, 6-2

Page 10: 26-05-16-equipe

10 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

Claude Puel

«C’EST MA DÉCISION»L’ex-entraîneur du Gym assure qu’il est à l’origine de son départ du club, alors que les négociations

sur une prolongation de contrat étaient sur le point d’aboutir.DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENTRÉGISTESTELIN

NICE – Il est arrivé à quatorzeheures trente pétantes, hier, dansun petit café de La Turbie, à quel-ques centaines de mètres du cen-tre d’entraînement de l’AS Mo-naco, « son » club, comme il leconfiera plus tard. Autour d’unPerrier-rondelle, Puel a parlépendant près de deux heures,mais trop souvent entre les lignes,de son départ du Gym, où il étaitarrivé en 2012.« Quel est votre état d’espritau lendemain de votre séparationavec Nice ?Une page se tourne, je passe àautre chose. Ce n’est pas évident,je suis toujours marqué par lesclubs où je vais. C’était prenant, jeme suis investi, il n’y avait que çaqui comptait. Je quitte plein degens que j’apprécie.Les choses se sont passéesde façon curieuse, mardi :vous étiez proche d’uneprolongation de deux ans, non?Il y a eu beaucoup d’anticipationdans lesmédias :c’était fait, c’était

ceci, c’était cela. On a avancédans nos discussions et, dans ladernière ligne droite, on a pris desdécisions sages.Au club, les dirigeants affirmentqu’ils n’ont pas subi votre départ...Moi non plus je ne l’ai pas subi.J’ai été déclencheur de tout ça. Cesont des effets de communica-tion, je ne suis pas là-dedans, jesuis dans la vérité. Ils auraient es-sayé de me garder par n’importequel moyen s’ils n’avaient pas eude solution de rechange. Le clubne pouvait pas se permettre delaisser partir son entraîneur sansavoir la solution de rechange.C’est bien, ils ont été prévoyants.Avez-vous senti chez euxune volonté de vous garder?On a discuté jusqu’au bout.Y a-t-il une part de souffrancedans ce départ?Non, car c’est ma volonté.Pensez-vous que le club a jouésur deux tableaux jusqu’audernier moment?Peut-être. Ils ont maintenu unepiste et c’est normal, mais c’estma décision. Ils vous diront peut-être que c’est la leur, c’est pour ça

qu’on a fait un communiquécommun. Comme ça, tout lemonde est content.Pourquoi avez-vous dit stop,alors?J’avais la tentation de boucler laboucle en jouant la Coupe d’Eu-rope (*). Cette envie m’a long-temps porté dans les négocia-tions, c’est pour ça que j’avaisenvisagé une prolongation. J’ai sibien vécu avec ce groupe : les ga-mins ont été top et le staff magni-fique. Mais les conditionsn’étaient pas réunies.

” Il était plus saged’arrêter là et departir sur une bonnenote, chacun mettrala sienne”

Votre relation avec le présidentRivère était compliquée : étiez-vous allé au bout ensemble?Les choses avaient avancé sur lesaspects contractuels, tout me sa-tisfaisait. Après, quand on dé-marre une saison, ça doit l’êtresans arrière-pensée.Les dirigeants vous avaient

proposé en septembre,puis en janvier, de prolonger votrecontrat. Pourquoi avoir repousséles discussions?J’ai maintenu cette ligne jusqu’enfin de saison. Je suis comme ça, jene change pas. Il s’était passébeaucoup de choses depuis ledébut de mon mandat (en 2012)et je voulais voir comment cettesaison allait se passer. Et puisj’avais envie de retrouver l’Eu-rope, et non de repartir dans uncycle de construction, toujoursingrat. Je voulais de la lisibilité etj’ai attendu.À force de les faire attendre,les dirigeants ont contactéd’autres entraîneurs...Ils ont suivi leur logique et se sontprémunis au cas où.Vous avez quand même ététout proche d’une prolongation.Oui.Qu’est-ce qui l’a faite capoter?Une fois que tout était calé, j’ai dûrépondre à une question person-nelle : “J’y vais ou pas?”Vous a-t-on posé des conditions“inacceptables” à vos yeux?Je ne veux pas expliquer le pour-

quoi des choses. Je veux resterdans le positif. Je suis fier du bou-lot réalisé, sans moyens. Fierd’avoir permis au club d’avoir detelles bases et un tel actif joueurs.Et fier de lui avoir redonné sonADN sportif. L’image véhiculéepar notre jeu a été magnifique. Lapolitesse, l’humilité et l’investis-sement des gamins... Je ne veuxrien entacher.Dans la dernière ligne droite, lesdirigeants vous auraient demandéde vous engager à ne pas fairejouer votre fils, Paulin, en équipepremière, la saison prochaine.Je ne confirme ni n’infirme rien.Cela pourrait expliquervotre refus de prolonger...Cela m’appartient. Il était plussage d’arrêter là et de partir surune bonne note, chacun mettra lasienne.Les dossiers de vos fils, Grégoire,puis Paulin, auront pesé lourddans votre aventure niçoise...Quand deux routes se séparent,c’est qu’il était temps de le faire.Chacun a ses raisons, je ne veuxpas exposer les miennes.Ces dossiers n’auront jamais

Claude Puel (ici, lorsde la défaite à Saint-

Étienne 0-5, le 10 mai2015), estime que les

conditions n’étaient« pas réunies » pour

prolonger à Nice.

Alex

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FOOTBALL Ligue 1 NICE

EN BREF54 ansJoueur professionnelde 1979 à 1996Entraîneur depuis 1999

Clubs entraînés :ASMonaco (1999-2001), Lille (2002-2008), Lyon (2008-2011), Nice (2012-2016)Palmarès :Championnat de France(2000), Trophée deschampions (2000)

¢2010 : il atteint lesdemi-finales de la Liguedes champions avecLyon, mais se faitéliminer par le BayernMunich (0-1 ;0-3).

Page 11: 26-05-16-equipe

Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 11

cessé de vous diviser avecle président...Je ne veux pas revenir sur ce quia pu se passer.Pourquoi? Parce que ce sontvos enfants?Je ne parle pas d’eux. Je ne veuxpas épiloguer mais seulement re-tenir ce que j’ai contribué à réali-ser. Quand je passe dans un club,j’aime avoir bien fait le travail etavoir laissé une trace. Cela a été lecas partout.Vous n’êtes pas bavardsur les raisons de votre départ...Alors ça restera une énigme. Je neveux pas de polémique stérile, ilne faut pas regretter mais avan-cer. Dans tous les clubs où j’ai tra-vaillé, j’ai tout pris sur moi. J’aitoujours assumé et gardé le cap.Je m’expose beaucoup et je nepense pas qu’on puisse trouverune interview de moi où je jetteen pâture un élément salarié duclub.C’est un message à destination deM. Rivère, qui avait égratigné votrefils, Grégoire, l’hiver dernier?C’est tout ce que j’ai à dire. Il fautsavoir où on en est et ce qu’on aau fond de soi.

” Je regarde si lesprojets me tentent. Jepeux repartir commeprendre une annéesabbatique. Je nevais pas annoncermon nouveau clubtrois heures aprèsl’annonce de mondépart de Nice”

Auriez-vous pu travailler encoreavec le président Rivère?Quand on débute une nouvellesaison, il faut avoir un gros pour-centage de positif dans une colla-boration pour passer les écueils.Il était donc temps de passer àautre chose.Avez-vous des contactsavec d’autres clubs?Oui, je regarde si les projets metentent (notamment Bordeaux,voir page 18). Je peux repartircomme prendre une année sab-batique. Je ne vais pas annoncermon nouveau club trois heures

après l’annonce de mon départde Nice (une allusion à la com-munication du Gym, qui a indi-qué, mardi, l’arrivée de LucienFavre dans ce laps de temps). Jevais attendre un peu (rires). Rebâ-tir un projet de zéro, comme àNice, je pense avoir donné. Je suisjeune (54 ans), j’ai besoin de quel-que chose qui me titille.Laisser les clés de cette équipeà un autre, n’est-ce pas frustrant?Cela m’aurait fait plus mal si monsuccesseur (Lucien Favre) n’en-trait pas dans la philosophie miseen place. C’est un bon choix. Je luisouhaite le meilleur, comme àtous ces gamins qui vont décou-vrir l’Europe.Vous le connaissezpersonnellement ?Oui. Un ami commun, en Suisse,nous a présentés, on est restés encontact… mais pas dernièrement(sourires). On se téléphone régu-lièrement. J’apprécie la façondont ses équipes jouent, je pensequ’il m’apprécie aussi. C’est im-portant que l’ADN et le profil derecrutement perdurent. Je seraiheureux pour les Niçois.Cela ne vous fait pasmalde lui souhaiter bonne chance?Ma reconnaissance, c’est aussi ceque je laisse. Dans tous les clubs,mes successeurs n’ont pas eu àpâtir de gros dysfonctionne-ments.Lucien Favre après Puel :Nice a un talent pour faire venirdes entraîneurs renommés?Le projet est différent d’il y a qua-tre ans. Il y a dix à onze joueurs detrès haut niveau, et il aura la pos-sibilité de remplacer certains dé-parts ; à chaque match, nosjoueurs étaient suivis par unevingtaine de clubs étrangers.L’OGC Nice est attractif, sur debons rails et plus sexy qu’à monarrivée.Qu’allez-vous fairedans les prochains jours?Courir.(Il sourit.) J’ai réservé unesemaine pour partir en vacancesmais ce n’est pas trop le moment,là, avec les sollicitations. ¢

(*) Nice a fini 4e de L1 et jouerala phase de groupes de la C3.

Claude Puel observeson fils, Paulin, alorsâgé de seize ans etdemi, faire sa premièreapparition en Ligue 1contre Monaco (1-0),le 20 avril 2014.

Félix

Goles

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Favre a leur faveurPremier choix des dirigeants, le technicien suisse,

intronisé hier, s’est réjoui à l’idée d’entraîner l’OGCN.DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENT

NICE - Il a eu droit au salon Baiedes Anges de l’Hôtel Plaza, à centmètres de la mer. Chaises en ve-lours rouge, dorures, plantes ver-tes, tableaux aux murs. Veste so-bre et chemise blanche, LucienFavre (58 ans) avait déplacé unetrentaine de journalistes pour seprésenter. Fier d’introduire sa re-crue, Jean-Pierre Rivère, son pré-sident, a commencé par remer-cier Claude Puel d’avoir«parfaitement respecté la feuillede route pendant quatre ans ».Puis il a précisé : « Il n’y a pas eude volte-face dans le choix del’entraîneur. Lucien est rapide-ment devenu notre priorité. Lesnégociations ont duré plusieursmois, on a pris beaucoup de pré-caution. On est très heureux del’avoir fait signer. Et quand onvoit l’unanimité qu’il fait.»

On ne sait pas ce qui a le plusséduit l’assistance hier, chez Fa-vre : son accent chantant, sa li-berté de parole, sa légèreté faceaux questions, sa promesse dejouer la Ligue Europa à fond (*), àl’allemande, son amour du jeu ousa façon de le faire partager? Maisil a séduit, c’est sûr. Alors, pour-quoi Nice, pour une première enL 1? « Parfois, c’est une questionde timing, le foot... sourit-il. En dé-cembre j’étais encore sous contratavec Mönchengladbach (2011-2015), quand Lyon me voulait.Avant, c’était Marseille et Lillemais il était difficile de quitter l’Al-lemagne. Le projet niçois m’aconvaincu, il était conforme àl’idée que j’en avais.»

Les premières discussions onteu lieu en janvier et l’ancien en-traîneur du Hertha Berlin (2007-2009), passé par Toulouse,comme joueur (en 1983-1984), a

eu le temps de voir jouer l’OGCN.«C’est une équipe qui a des longstemps de conservation du ballonavant de se projeter vers l’avant.Elle est capable d’accélérer, Seri etKoziello évoluent près des seizemètres, les attaquants ont desmouvements coordonnés, les la-téraux apportent beaucoup. Etpuis ce milieu avec Ben Arfa et lesdeux attaquants, c’est bien huilé.»

” C’est un pointpositif pour Hatem(Ben Arfa) queLucien soit là’’

JEAN-PIERRE RIVÈRE

Un confrère suisse lui rapportel’étonnement, au pays, de le voirici. Favre aurait paniqué en ral-liant Nice. «Les gens disent quej’aurais pu signer dans un clubplus huppé, c’est ça ? Nice estquatrième sur vingt, pas sur dix-huit, comme en Allemagne, etqualifié pour une Coupe d’Eu-rope. Il faut raisonner positive-ment. Il y a des perspectivesd’avenir ici, avec un outil per-

formant.» Il a avoué avoir «ren-contré un joueur du club », quin’est pas Hatem Ben Arfa et adécliné ses idées sur le jeu ets’est étendu sur ses préférences.«Le Nantes de Suaudeau, le Bré-sil de 1970, le Liverpool attractifde 1974-1975, l’AC Milan de Sac-chi, détaille-t-il. Le FC Barce-lone de Cruyff, où j’avais fait unstage, celui de Guardiola... » Ilarrive sans adjoint car il n’en apas. « Quand je suis arrivé àMönchengladbach, j’ai fait aveccelui qui était là et on a passécinq ans ensemble», dit-il. Luiaussi aimerait conserver BenArfa : «Quand on le voit briserles lignes avec ses dribbles... »Ce sera l’impossible dossier deRivère. «Hatem ne s’est encoreengagé nulle part, dixit le prési-dent. Tant qu’il n’a pas signé, ona une chance, une sur cent,mais on l’a. C’est un point positifpour Hatem que Lucien soit là.»

R. Te.

(*) Nice est qualifié pour la phasede groupes de la C3.

Lucien Favre, à droite, et son président Jean-Pierre Rivère, lors de sapremière conférence de presse en tant qu’entraîneur de l’OGCN, hier.

uu

2le nombre de foisoù Nice a terminédans le Top 4de Ligue 1lors des 4 saisons deClaude Puel (2012-2013et 2015-2016). C’estautant de fois que lors deses 32 précédentessaisons dans l’élite.Opta

577Le nombre dematches dirigéspar Claude Puelen Ligue 1.C’était, la saison dernière,l’entraîneur en poste quien comptait le plus.

Ligue 1NICE

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40%Claude Puel affichele meilleurpourcentage devictoires (40 %)d’un entraîneur de Niceen Ligue 1 depuis NenadBjekovic en 1987-1989(41 %).

Son choix, vraiment ?Dans l’entretien, Claude Puel, soucieux dene pas donner l’image d’un polémiste ba-garreur, ne livre pas totalement le fond desa pensée. Il défend le bilan de ses quatreannées niçoises pour montrer l’image d’unsportif tourné vers l’avenir. Il revient sur sesrapports glaciaux avec Jean-Pierre Rivèreet l’on distingue à quel point les deux hom-mes s’étaient éloignés. « On ne peut pastrouver une interview de moi où je jette enpâture un élément salarié du club», dit-il àpropos de son ancien président, qu’il jugeresponsable de s’être servi de son fils, Gré-goire, comme d’un fusible. « Quand on dé-marre une saison, ça doit être sans arrière-pensée», ajoute l’ancien entraîneur niçois.

Au cours des dernières négociations, il aété question du sort de son autre fils, Pau-lin, la saison prochaine, et l’ancien coachdu Gym n’aurait pas accepté l’ingérence de

ses dirigeants, lui indiquant la meilleuremarche à suivre concernant son utilisation.Rivère, Grégoire et Paulin semblent avoirété les éléments ayant conduit Puel à refu-ser de signer, mardi, une prolongation dedeux ans, alors que le contrat était prêt etimprimé.

Cela suffit-il à considérer que c’est luiqui a dit non à Nice, alors que les dirigeantsniçois avaient Lucien Favre dans l’autremain et n’attendaient que ça ? Puel a-t-ilsous-estimé leur capacité à mener deuxdossiers aussi lourds en même temps ?S’est-il vu trop vite en position de force ?Ou n’aurait-il, de toute façon, jamais ac-cepté que son second fils puisse être l’objetd’un deal quelconque ? Tout cela entre-tient « l’énigme de son départ », évoquéeplus haut par ses soins, qui, in fine, sembleavoir bien arrangé ses dirigeants. R. Te.

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Page 12: 26-05-16-equipe

12 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

« On a paréau plus pressé »

Pragmatique avec Varane, incisif avec Rami,son remplaçant, Didier Deschamps a justifié hier

sa décision de se passer du défenseur duReal.EMERY TAISNE

Sa légendaire bonne étoilel’aurait-elle abandonné ? Passémaître dans l’art de tout maîtriser,Didier Deschamps fait face, de-puis la rentrée internationale deseptembre, à des impondérables(voir par ailleurs) dont il « se seraitbien passé » et qu’il n’a pas tou-jours su bien anticiper. Le dernieren date ? Le forfait de Raphaël Va-rane remplacé à la hâte par AdilRami.

Le sélectionneur de l’équipe deFrance n’avait pas imaginé que lejoueur qu’il a le plus utilisé depuisle Mondial 2014 puisse se blesser.Il a repris la main dès mardi soir enrenonçant de lui-même à attendreun hypothétique rétablissementdu défenseur du Real Madrid, mais

le mal était fait. « J’aurais pu », a-t-il reconnu hier, lorsqu’il lui a étédemandé pourquoi il n’avait pasintégré un défenseur central droi-tier dans sa liste des réservistes.« DD » ne l’a pas fait et il a dû s’enjustifier. Devant les médias, hieraprès-midi, au cours de son pre-mier point presse organisé à Clai-refontaine. Auprès de Samuel Um-titi, aussi, victime de son profil,trop similaire à celui d’EliaquimMangala et Jérémy Mathieu, deuxautres gauchers.

« Je comprends qu’il puisse êtredéçu, mais ce n’est pas un manquede confiance en lui, a expliqué lesélectionneur. On est dans une si-tuation extrême et spécifique » Enl’absence de Varane, l’ancien en-traîneur de l’OM ne voulait pas seretrouver avec trois gauchers sur

quatre, ce qui aurait limité ses pos-sibilités en termes d’associations(voir par ailleurs). Il aurait aussi puattendre que l’ancien Lensois soitremis de sa lésion à la cuisse gau-che, mais l’issue de ce feuilletonparaissait trop floue et trop loin-taine pour s’en encombrer. « C’estun coup dur, mais je dois aussipenser au collectif et à noséchéances. On commence la com-pétition le 10 juin, on rejoue le 15,puis le 19. »

” Là, il (Rami) estaffûté ”

Trois rendez-vous auxquels Va-rane aurait vraisemblablement dûrenoncer. Appelé à la rescousselundi, sans se douter qu’il intégre-rait la liste des 23 aussi vite, AdilRami en a profité. Ce n’était pour-

tant pas gagné au regard de sa der-nière sortie médiatique.

Comme nous vous le révélionshier, l’abcès a été crevé dès son ar-rivée à Clairefontaine, mardiaprès-midi. Le défenseur du Sé-ville FC a assuré que ses proposavaient été amplifiés, mais cela n’apas empêché Deschamps de luiadresser quelques taquets. Plusque le ressenti de l’ancien Lil-lois – « et il s’est trompé puisqu’ilest là » –, le patron des Bleus n’apas apprécié de l’entendre affir-mer qu’il avait rejoint l’Andalousieplutôt que Lyon, durant l’été2015, sur ses conseils. « C’est unmensonge et il le sait. » Après troisans d’absence, Rami est revenu enéquipe de de France parce qu’il estredevenu compétitif. Ce n’étaitplus le cas auparavant, a estimé lesélectionneur, en faisant réfé-rence à la tournée des Bleus enAmérique du Sud au moins de juin2013 puis à la saison suivante. « Cen’était pas sa meilleure périodefootballistique et physique. (Ironi-que.) Il se portait bien… Là, il estaffûté, il a retrouvé un très bon ni-veau et il a une expérience inter-nationale.»

Des éléments qui ont fait pen-

cher la balance à l’heure du choix,mais qui n’offrent aucune garantiesportive. Muet sur la nouvelle hié-rarchie en défense centrale, Des-champs reconnaît se retrouver« dans une situation compliquée »alors que les Bleus n’auront quedeux matches amicaux pour sepréparer : déjà ciblée comme laprincipale faiblesse de l’équipe deFrance, la défense qui se présen-tera face à la Roumanie, le 10 juin,possédera un vécu au mieux li-mité, au pire inexistant. « On aparé au plus pressé, mais on seracompétitifs, promet-il néanmoins.Les joueurs qui vont représenter laFrance ne vont pas faire profil bas,je compte sur eux et je leur faisconfiance.» À deux reprises, Des-champs a répété qu’il n’était « pasinquiet ». À en juger par les bonsmots qu’il a parfois eus hier, cen’était visiblement pas qu’uneposture.

Plutôt détendu et souriant, Des-champs a même fait mine de vou-loir esquiver la question sur sa dé-cision de se passer des services deVarane lorsque des problèmes deson ont perturbé le début de saconférence. Il savait qu’il pourraitdifficilement y échapper.¢

Didier Deschamps a justifié le retour d’Adil Rami par le niveau actuel dudéfenseur et son expérience internationale.

FOOTBALL

Équipe de France

Déjà six tuiles sur la tête des BleusFEKIR

PASRÉTABLIÀ TEMPS

C’est la première victime de lacascade de blessures qui s’estabattue sur les Français.Titularisé pour le premier matchinternational de la saison auPortugal (1-0, le 4 septembre),le Lyonnais (22 ans) a étévictime d’une rupture desligaments croisés du genou droit.Même s’il espérait participer àl’Euro, le délai s’est révélé tropcourt pour revenir à temps dansune forme optimale.

Les révélations de l’affaire ditede la sextape, dont il est victime,ont assombri une saisonvraiment pourrie, où entreméforme et blessures il a eu leplus grand mal à se faire uneplace à Lyon. Malgré le passé del’ancien Marseillais (31 ans) etses performances en bleu, DidierDeschamps a finalement décidéde l’écarter de sa liste des 23.Pour des raisons purementsportives.

Jusqu’au bout, l’avant-centre duReal Madrid (28 ans) a crupouvoir disputer cet Euro àdomicile. Mais l’affaire de lasextape, où il a été mis enexamen, et ses suites ont fini pardécourager la Fédération et DidierDeschamps. Le président de laFFF, Noël Le Graët, a tranché enannonçant sa mise à l’écart le13 avril. Une annonce devancéede quelques heures par le joueursur son compte Twitter.

Alors qu’il était en concurrenceavec Laurent Koscielny pourformer la charnière centrale aucôté de Raphaël Varane, legaucher s’est éliminé tout seul.Contrôlé positif à un produitdopant, le 14 avril, lors d’unmatch de Ligue Europa face àManchester United, le défenseurde Liverpool (26 ans) a étésuspendu trente jours à titreconservatoire par l’UEFA et laFIFA.

De retour en France, à Bordeaux,pour gagner du temps de jeu envue de l’Euro, le latéral droit (30ans) a manqué sa course contrela montre. Il s’est blessé à lacuisse face au Paris-SG (1-1, le11 mai), la veille de la publicationde la liste de Didier Deschamps.Le sélectionneur avait pourtantdécidé de convoquer ledéfenseur, titulaire dans lecouloir droit lors de la Coupe dumonde 2014 au Brésil.

C’est le dernier cas épineux queDD a dû gérer et pas le plusfacile (voir ci-dessus). Ledéfenseur central du Real Madrid(23 ans) souffre d’une lésionmusculaire de stade 2 à lacuisse gauche depuis unentraînement avec son club,samedi dernier. Même s’ilespérait être rétabli en cours decompétition, le sélectionneur desBleus a appliqué le principe deprécaution. Ba. C.

VALBUENAUNE SAISONPOURRIE

BENZEMALASEXTAPEL’AÉCARTÉ

SAKHOS’ESTÉLIMINÉTOUTSEUL

DEBUCHYBLESSÉ LA VEILLEDELALISTE

VARANETROPJUSTEPOURYÊTRE

LA LISTEDES BLEUS CONVOQUÉS

POUR L’EURO¢ LES 23GARDIENS (3) :H. LLORIS (Tottenham, ANG)S. MANDANDA (Marseille)B. COSTIL (Rennes).DÉFENSEURS (8) :A. RAMI (Séville FC, ESP),L. KOSCIELNY (Arsenal, ANG),E. MANGALA (Man. City, ANG),J. MATHIEU (FC Barcelone, ESP),P. ÉVRA (Juventus Turin, ITA),B. SAGNA (Manchester City, ANG),C. JALLET (Lyon),L. DIGNE (AS Rome, ITA).MILIEUX (6) :P. POGBA (Juventus Turin, ITA),B. MATUIDI (Paris-SG),L. DIARRA (Marseille),N. KANTÉ (Leicester, ANG),Y. CABAYE (Crystal Palace, ANG),M. SISSOKO (Newcastle, ANG).ATTAQUANTS (6) :A. GRIEZMANN (Atl. de Madrid, ESP),A. MARTIAL (Man. United, ANG),K. COMAN (Bayern Munich, ALL),O. GIROUD (Arsenal, ANG),A-P. GIGNAC (Tigres UANL, MEX),D. PAYET (West Ham, ANG).

¢ LES 8 RÉSERVISTESA. AREOLA (Villarreal, ESP),H. BEN ARFA (Nice),K. GAMEIRO (Séville FC, ESP),A. LACAZETTE (Lyon),A. RABIOT (Paris-SG),M. SCHNEIDERLIN (Man. U., ANG),D. SIDIBÉ (Lille),S. UMTITI (Lyon).

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Deschamps demande à Genesio «de se la boucler»Le sélectionneur des Bleus ne s’est pas fait que desamis depuis le début de la semaine dernière. En laissantentendre que faire le choix, pour certains joueurs, derester en L1 au lieu de franchir un palier à l’étrangerpouvait freiner leur progression vers l’équipe nationale,Didier Deschamps avait suscité quelques critiques,notamment celle de Bruno Genesio, l’entraîneur lyonnais,qui n’avait pas hésité à s’exprimer au micro d’OL TV,vendredi dernier. Il s’était dit «choqué» par le mode desélection de Deschamps : «Si on écoute lesélectionneur, il faut partir à l’étranger, donc voilà. Je suistrès surpris d’avoir entendu ça». Hier, donc, Deschampsa poursuivi, avec virulence, cette partie de ping-pongmédiatique, glissant un tacle très appuyé au technicien

rhodanien dans la presse quotidienne régionale : « Il(Genesio) est bien gentil mais, avant de répondre àn’importe quoi, il ferait bien de savoir ce que je dis. Je neme permets pas de juger ses choix à Lyon, ce serait bienqu’il en fasse autant et reste à sa place. Il aurait mieuxfait de se la boucler.» DD a aussi profité de l’occasionpour préciser ses critères de sélection : «L’analyse de laperformance d’un joueur. Peu importe le club, il vautmieux qu’il soit bon, mais c’est aussi par rapport àl’adversaire. Je vois des matches de L 1 et j’en vois àl’étranger, aussi, qui ne sont pas bons. Je ne me dis pas :il me faut trois joueurs de Ligue 1, par exemple. Si jeconsidère qu’un joueur de L 1 a le niveau international, jele prends, s’il est à l’étranger également.»

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 13

Deux gauchers, c’est trop gauchePlutôt que d’être remplacé par le gaucher Umtiti, Varane l’a été par le droitier Rami. Mais le principe selon

lequel deux gauchers ne peuvent pas former la charnière est-il vraiment fondé ?BAPTISTE CHAUMIER

Didier Deschamps est allé droitau but, hier, dans l’amphithéâtretout neuf de Clairefontaine. Pourjustifier sa décision de convoquerAdil Rami, absent de la liste ini-tiale, plutôt que promouvoir Sa-muel Umtiti, retenu parmi les huitréservistes, afin de remplacer Ra-phaël Varane, le sélectionneur aavancé la spécificité des pieds.« Au haut niveau, avoir deux dé-fenseurs centraux gauchers, cen’est pas viable », a-t-il asséné(Mangala et Mathieu sont aussigauchers).

Même si Rami sort d’une sai-son aboutie avec le Séville FC,Deschamps n’a retenu aucunautre critère : ni l’expérience in-ternationale, ni le vécu dans legroupe. Maigre consolation pourle gaucher Umtiti, appelé pour lapremière fois chez les Bleus. S’ilest très rare de retrouver traced’un duo de gauchers dans l’axe -Sakho et Armand y ont été asso-ciés au PSG en 2010-2011 –, l’at-telage est-il vraiment impossi-ble ?

Francis Gillot est nuancé maisrejoint le sélectionneur : « Il nevoulait pas prendre de risque et jepense qu’il a raison.» Et de déve-lopper : « En fait, c’est difficile de

trouver des arguments précis carc’est trèsrared’êtreconfrontéàcetype de problème. Je n’ai jamaisjoué avec deux gauchers, ça neme plaît pas trop. » ChristianGourcuff n’a pas le souvenird’avoir tenté ce type d’associationnon plus, mais apporte un regarddifférent. « On ne s’interroge ja-mais quand il y a deux droitiersalors que, par symétrie, c’est lemême problème, avance-t-il.Statistiquement, il y a beaucoupplus de droitiers, mais le pro-blème technique reste le même. »

” C’est un peuprimaire commeraisonnement”

CHRISTIAN GOURCUFF

Pour le nouvel entraîneur deNantes, René Girard, « l’idéal estune association droitier-gaucherau niveau de l’équilibre, du posi-tionnement et de la relance. Parrapport au droitier, c’est plus rareque le gaucher ait le deuxièmepied. » Un point aussi avancé parGillot. « Les gauchers sont plusexclusifs, qu’ils soient défenseursou attaquants d’ailleurs, dit-il.Celui qui joue à droite a plus demal à couvrir le côté droit. Dansdes zones où ça va très vite, ils onttendance à revenir sur l’autre

pied, ce qui peut être risqué. »L’entraîneur de Rennes n’est pasde cet avis : « Il y a des droitiersexclusifs aussi, avance Gourcuff.Et puis, dans l’axe, au niveau desangles de relance, il y a très peud’incidence, à part peut-êtredans le jeu long. D’autres para-mètres sont plus importants,comme la complémentarité ou

les automatismes. Et ça n’a rien àvoir avec le pied. Pour les laté-raux, c’est différent. » Dans lescouloirs, pourtant, il n’est pas rarede trouver des droitiers à gauche,comme le réserviste Djibril Sidibéà Lille. « Ce n’est plus le footd’avant, remarque Gourcuff. Onn’est plus au stade du stoppeur etdu libéro, tout le monde joue en

zone maintenant. Les centrauxsont plus complets, ils réagissentensemble, pensent ensemble. Jene vois pas où est le problèmed’avoir deux gauchers. Maiscomme, dans le foot, on est trèsconformiste, on se dit : ‘’Commepersonne ne le fait, on ne le faitpas non plus !’’ C’est un peu pri-maire comme raisonnement. »¢

Adil Rami, le dernier appelé, aux côtés d’Eliaquim Mangala (à dr.) et Lassana Diarra (au centre).

Les réservistes partent dimancheIls étaient trente, hier, à Clairefontaine. Ilsne seront plus que vingt-deux – en atten-dant Antoine Griezmann – dimanchematin, au moment de rallier Nantes pourle premier de leurs deux matches de pré-paration. Proximité de l’Euro oblige, lesBleus passeront en mode compétition dèsla veille de leur match amical face au Ca-meroun. Contrairement à 2014 lorsqu’ilavait profité de France-Norvège (4-0),premier match de préparation au Mon-dial, pour offrir du temps de jeu à RémyCabella – qui avait finalement intégré laliste principale après le forfait de FranckRibéry –, Didier Deschamps ne s’embar-rassera pas de faire plaisir à ses réservis-tes en les gardant. Les huit joueurs appe-lés «au cas où» vont quitter le groupe à lafin de la semaine. «C’était un passage né-cessaire, mais il reste peu de temps, ettravailler avec trente joueurs, ce n’est pasfacile», s’est justifié le sélectionneur. Mal-gré la perspective d’adieux déchirants et

redoutés par certains, rien ne semble,pour l’instant, en mesure de troubler laquiétude des Bleus. Pas même le forfait deRaphaël Varane.

Dans une ambiance légère et devantune tribune garnie d’écoliers venus dePleudaniel (Côtes-d’Armor) et Villeneu-ve-le-Roi (Val-de-Marne) dans le cadre

d’une opération organisée par la FFF, lerevenant Adil Rami et ses équipiers sesont entraînés à vingt-six après s’être prê-tés à une séance d’autographes devantleur lieu de résidence. Manquaient à l’ap-pel : Martial (gêne musculaire), Coman(angine), Gignac, légèrement touché à lacuisse droite contre les moins de 19 ans deBayonne, samedi, mais aussi Mathieu(voir ci-contre). Pendant qu’AlphonseAreola et Benoît Costil enchaînaient lesexercices sous la surveillance de FranckRaviot, l’entraîneur des gardiens, Évra etses équipiers se sont livrés à une opposi-tion à 12 contre 12 avec Steve Mandandaet Hugo Lloris dans les buts. Il suffisait deconstater l’intensité mise par les Bleuspour se convaincre que la préparation àl’Euro est montée d’un cran. E. T., Ba. C.

Hatem Ben Arfa,comme les autresréservistes, n’irapas à Nantes pouraffronter leCameroun, lundi.

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Les Roumainsen difficulté

La Roumanie ne s’est pas mon-trée impériale pour son premiermatch amical. Le futur adver-saire des Bleus, dans son inamo-vible 4-2-3-1, a été rejoint sur lefil par une République démo-cratique du Congo pourtant lar-gement amoindrie par une cas-cade de forfaits. Bompunga aainsi répondu (1-1, 87e) à unemagnifique frappe de Stanciu, lemeilleur Roumain, qui a profitéd’une erreur d’un défenseur(1-0, 27e).

Les Bleus devront assurémentse méfier de ce joueur placéjuste derrière l’attaquant depointe. Sa facilité, son sens de lapasse en ont fait un danger per-manent : il a été à la fois organi-sateur et finisseur. Sa qualité surles coups de pied arrêtés seraaussi à prendre en compte. Si lesRoumains ont cherché à se pro-jeter vite vers l’avant, à utiliserleur rapides ailiers commePopa, à droite, ou Chipciu à gau-che, ils ont aussi affiché des fai-blesses à la récupération et sur

les côtés. Autre point à noter : lacharnière centrale (Chiriches-Gaman) est apparue en difficultésur les ballons dans le dos. So-lide, elle n’a pas dégagé la mêmeassurance devant la vivacitécongolaise.

Les Roumains ont encore unmatch amical contre l’Ukraine,dimanche, avant de dévoilerleur liste définitive. H. P.

HIERRD CONGO 0 1ROUMANIE 1 1

Arbitre : M. Valeri (ITA).RD CONGOBut : Bokila (87e). Équipe : Kudimbana – Issama(Bokila, 78e), Zakuani, Tisserand, Lomalisa –Bompunga, Maghoma, Mpoku – Mabwati (Botaka,75e), Bakambu, Mubele.Entraîneur : F. Ibengé.

ROUMANIEBut : Stanciu (27e). Équipe : Pantilimon –Sapunaru, Chiriches (cap.), Gaman, Rat (Tosca,89e) – Pintilii, Ropotan (Prepelita, 46e) – Popa(Torje, 59e), Stanciu (Keserü, 78e), Chipciu (Maxim,59e) – Alibec (Hora, 68e).Entraîneur : A. Iordanescu.

R.D. CONGO - ROUMANIE : 1-1 AMICAL

FOOTBALL

Équipe de France

L’AGENDA DES BLEUS¢ JUSQU’À DIMANCHESTAGE À CLAIREFONTAINEPUIS DÉPART POUR NANTES¢ LUNDIFRANCE - CAMEROUN(AMICAL, 21 HEURES,À NANTES)¢ MARDIDATE BUTOIR FIXÉE PAR L’UEFAPOUR ANNONCER LA LISTEDÉFINITIVE DES 23.¢ DE MARDI AU SAMEDI 4 JUINSTAGE À INNSBRUCK (AUT)¢ SAMEDI 4 JUINFRANCE - ÉCOSSE(AMICAL, 21 HEURES, À METZ)¢ VENDREDI 10 JUIN

FRANCE - ROUMANIE(PHASE DE GROUPESDE L’EURO 2016, 21 HEURES,À SAINT-DENIS)¢ MERCREDI 15 JUIN

FRANCE - ALBANIE(PHASE DE GROUPESDE L’EURO 2016, 21 HEURES,À MARSEILLE)¢ DIMANCHE 19 JUINSUISSE - FRANCE(PHASE DE GROUPESDE L’EURO 2016, 21 HEURES,À LILLE).

Mathieu forfait contrele CamerounJérémy Mathieu manquera le premiermatch de préparation des Bleus, lundiface au Cameroun à Nantes. Commenous le révélions hier, le défenseur du FCBarcelone a ressenti une gêne à un molletlors de la finale de la Coupe du Roi contre

le Séville FC (2-0, a.p.). «Ce n’est pasgrave en soi, a estimé le sélectionneurDidier Deschamps. Je vais attendrequelques jours pour avoir plus deprécisions.» Alors qu’il a jusqu’à mardiprochain pour remettre sa liste définitivedes 23 à l’UEFA, il a, pour l’instant, exclul’hypothèse d’un forfait de l’ancienToulousain. E. T.

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14 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

POURQUOISONT-ILS

SI FORTS ?Les clubs espagnols écrasent les compétitions

européennes depuis une dizaine d’années.Alors que le Real et l’Atlético s’affrontent samedi

en finale de la C1, plusieurs acteurs et connaisseursde la Liga expliquent cette domination.

DENOTREENVOYÉSPÉCIALANTOINEMAUMONDELONGEVIALLE

MADRID – Pour eux, pas dedoute : la Liga est bien le meilleurChampionnat du monde. « Parcequ’il y a les meilleurs joueurs etque c’est ultra compétitif », souli-gne l’ancien international argen-tin Gustavo Lopez. « C’est là où çajoue le mieux, retient Alain Casa-nova, qui partage désormais sonquotidien entre la France et Ma-drid. Trois clubs se détachent,mais cinq ou six autres seraientdes équipes de premier plan dansn’importe quel Championnat »,assure l’ex-entraîneur de Tou-louse.

Parce que le Real et le Barça tirentles autresLa répartition inégalitaire desdroits télé (voir ci-dessous) les alargement désavantagés pendantvingt ans et permis aux deux grosde devenir les clubs les plus richesdu monde et de s’imposer sur lascène européenne.Mais les clubs

espagnols de deuxième catégorieont su profiter de la superpuis-sance du Real et du Barça. « Il y aune concurrence féroce entre lesdeux, trois premiers et cette ému-lation tire tout le monde vers lehaut », estime l’ex-internationalargentin Gustavo Lopez, devenul’un des consultants phares à latélévision espagnole.

« Quand je regarde la Ligue 1,le comportement des équipesface au Paris-SG est très différentde ce que je vois en Liga pour unmatch du Real ou du Barça», ex-plique l’ancien joueur de Barce-lone Lobo Carrasco, autre figuremédiatique espagnole. «Quandvous accrochez l’un de ces clubs,vous vous dites que vous pouvezbattre n’importe qui en Europe»,ajoute-t-il. Pour l’ancien ailier, ladensité de la Liga rendrait impos-sible un parcours comme celui deLeicester cette saison : «Le RayoVallecano ne pourra jamais rem-porter le Championnat parcequ’il y a les gros, mais aussi le Sé-ville FC, Villarreal, Bilbao… Ce

n’est pas comme en Angleterre oùLeicester peut gagner en profi-tant de la méforme de trois ouquatre équipes.»

Parce que la Liga est le royaumedu beau jeuLa domination de la Liga sur lesautres Championnats est aussicelle d’une certaine idée du jeu.« En Espagne, on dit qu’il faut“bien traiter le ballon”, rappelleAlain Casanova. Il y a depuislongtemps une vraie culture dujeu promue par les Rinus Michels,Johan Cruyff et Pep Guardiola.Allez voir un match de DeuxièmeDivision ou de Segunda B (la D3)et vous comprendrez. Avant d’ap-prendre aux jeunes tout ce quiconcerne les qualités athlétiques,on insiste d’abord sur la techni-que, la vision, la prise de déci-sion.»

Loin d’être tarie comme en Ita-lie ou en Angleterre, la formationdes joueurs locaux s’est traduite,ces dernières années, par une flo-pée de titres internationaux gla-nés par les sélections de jeunes.« Ils travaillent très bien, maispour avoir connu le centre de for-mation de la Real Sociedad, jen’ai rien vu d’extraordinaire dansleurs exercices, nuance toutefoisPhilippe Montanier, entraîneur

du club de Saint-Sébastien de2011 à 2013. Peut-être que la dif-férence est dans la sélection ef-fectuée en amont qui se fait enfonction d’un certain jeu. Un An-toine Griezmann, pour qui lesportes étaient fermées en France,a pu aller en Espagne. En ouvrantles portes à ces joueurs-là, on ob-

tient peut-être un meilleur foot-ball.»

Arrivé l’été dernier à Villarreal,l’ancien Sochalien Cédric Ba-kambu a, comme beaucoup, été«marqué par la qualité techniquede la Liga». «Même quand vousaffrontez des équipes qui jouentle maintien, elles possèdent des

Les joueurs du SévilleFC posent avec le

trophée de la LigueEuropa, après leur

victoire en finale face àLiverpool mercredi

dernier (3-1).

Eux aussi vont gagner plusLa puissance financière d’une Pre-mier League abreuvée de ses nou-veaux droits télé peut-elle mettre àbas la domination espagnole sur lefootball européen ? L’économiste JoséMaria Gay de Liébana n’y croit pas,mais à la condition que « l’Espagnecontinue à progresser en termes derevenus ». « Ce qui est sûr, c’est que lefootball anglais va se renforcer lesprochaines années dans le panoramaeuropéen, admet ce fan revendiquéde l’Espanyol Barcelone. Mais les

clubs espagnols vont eux aussi s’enri-chir. » Ce qu’ils ont déjà commencé àfaire.

Alors que les clubs de Liga engran-geaient 785M€ de droits télé en 2013-2014, « cette saison, ils étaient de1 200M€ et ils seront de 1 500M€ – etsûrement plus encore – la saison pro-chaine », détaille Gay de Liébana. À ti-tre d’exemple, les droits à l’internatio-nal de la Liga sont passés cette saisonde 236M€ à 636M€.

Ces revenus continueront, en outre,

à être mieux redistribués que par lepassé. Le modèle de négociation indi-viduelle des droits télé a pris fin enavril 2015 par un décret gouverne-mental. Le temps où les diffuseurs of-fraient trois fois plus au Real et auBarça qu’à l’Atlético ou Valenceest donc révolu. La moitié de lasomme totale des droits télé est dé-sormais redistribuée à parts égalesentre chaque club, un quart l’est enfonction desclassements obtenus lorsdes cinq dernières saisons, et un quart

selon la popularité. « Il y a déjà eu unemeilleure répartition cette saison. Lenouveau système sera définitivementmis en place la saison prochaine, ex-plique Gay de Liébana. Alors que cer-tains clubs ne percevaient que 10 ou12 M€ en droits télé, le minimum quetouchera un club de Liga la saisonprochaine sera autour de 40 M€. »Soit l’équivalent, en seuls droits télé,du budget de l’OGC Nice pour l’exer-cice 2015-2016 (*). « Imaginez la forceque cela peut donner à un club

comme Eibar (dont le budget était de32M€ cette saison), poursuit l’écono-miste. Les deux grands vont aussiaugmenter leurs revenus, même sicela sera dans une moindre mesureque les modestes, qui seront plusforts. » A. M. L.

(*) Et, selon un rapport de l’UCPF publié ennovembre 2014, les clubs français doivents’acquitter de cotisations sociales jusqu’àsoixante-six fois plus fortes que leurshomologues espagnols.

” Un Antoine Griezmann, pour qui les portesétaient fermées en France, a pu aller enEspagne. En ouvrant les portes à ces joueurs-là, on obtient peut-être un meilleur football“

PHILIPPE MONTANIER

FOOTBALL

Ligue des champions REAL MADRID - ATLÉTICO DE MADRID (SAMEDI) FINALE

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 15

très bons milieux de terrain et desdéfenseurs qui savent relancerproprement », note l’attaquant.Mais «la Liga, ce n’est pas seule-ment la technique, tient à souli-gner le milieu sévillan GrzegorzKrychowiak, qui refuse de réduirele Championnat espagnol à ceseul critère. Ici, ça court aussiénormément, même quand on ale ballon. » Diego Simeonen’aurait pas dit le contraire.

Parce que les clubs travaillentsur la duréeMalgré un accent commun missur la passe, le jeu proposé partoutes les équipes n’est pas uni-forme. Leur force est peut-êtred’avoir chacune un style propre etbien identifié. Plus marquée quechez ses voisins, l’emprise des di-recteurs sportifs dans la politiquedes clubs est ici décisive. «Mêmesi ça joue bien avec Banega ouKonoplyanka, le SévilleFC est l’undes clubs les plus forts du mondesur le plan physique, soutient

Lobo Carrasco. Ils ont une straté-gie bien marquée et recrutentleurs joueurs en conséquence.Au Celta Vigo, c’est le jeu par lesailes. À Barcelone, c’est la pos-session de balle... Quand tu jouesavec une philosophie propre, tuchanges un joueur, mais le stylereste. Prenez l’Inter et l’AC Milan,qui n’ont plus de résultats depuiscinq ans : avec tous les joueursqu’ils ont achetés et leurs chan-gements d’entraîneur, leur stylea sans arrêt été modifié.»

«Dans notre cas, on a un sen-timent d’appartenance et uneidentité qui ne changent pasmalgré les années, note le di-recteur sportif de l’Athletic Bil-bao José Maria Amorrortu. Ongarde la même ligne de con-duite, y compris quand on faitde moins bonnes saisons. Il y adonc toujours un fond, une si-gnature, une confiance collec-tive qui font que les joueurs sesentent bien et cela se voit dansleurs performances.»¢

« Que veut un joueur de foot ?Gagner des titres »

Fernando Morientes, l’ancien attaquant du Real, ne pensepas que la Premier League puisse dépasser la Liga. Pour lui,

il faut jouer en Espagne pour gagner des trophées.

DENOTREENVOYÉSPÉCIAL-MADRID

« Comment la Liga est-elledevenue le meilleur Championnatdu monde ?Une grande part du succès de laLiga est le fruit du travail de la Fé-dération et des clubs en termesde formation. Des joueurs, maisaussi des entraîneurs, qui sonttous très pointus. Les autres paysprennent beaucoup de choses dece qu’il se fait ici. Il y a vingt ans,les entraîneurs espagnolsn’avaient pas l’occasion de partirà l’étranger : aujourd’hui, ils sontdemandés partout dans lemonde. Il y a Pochettino à Tot-tenham (*), Karanka à Middles-brough, Rafa Benitez à New-castle… C’est devenu quelquechose de normal. Les victoires dela sélection espagnole y sontpour beaucoup.On parle aussi de l’importance desdirecteurs sportifs, notammentdans les bons recrutements…C’est une autre raison du succès.Les directeurs sportifs recrutenttrès bien. Les clubs ont des orga-nigrammes très “football“. Ondonne une grande importanceaux anciens joueurs. Or, les an-ciens joueurs ont une expérienceunique : ils ont baigné dans lefootball toute leur vie, ils ont unflair particulier. Il y a parfois desgrands clubs qui sont dirigés pardes gens qui ont beaucoup d’ar-gent et qui font les choses sans

de la Premier League ?Même avec cette différence entermes d’argent, il y a toujoursbeaucoup de très bons joueursqui veulent venir en Espagne. Ceque veut un joueur de foot, c’estaller dans un club qui lui donne lapossibilité de gagner des titres. Situ regardes la finale de la Liguedes champions, c’est Real Ma-drid-Atlético de Madrid. En finalede la Ligue Europa, Séville a battuLiverpool. En demi-finales, il yavait Villarreal. En quarts Bil-bao… » A.M.L.

(*) L’Argentin a effectué une partie desa carrière de joueur en Espagneavant d’y débuter celle d’entraîneursur le banc de l’Espanyol Barcelone(2009-2012).

consulter, juste en réfléchissanten termes d’argent. Le football, cen’est pas ça. Le Séville FC est leparfait exemple, avec d’anciensjoueurs qui prennent les déci-sions (avec son directeur sportifMonchi) : ce sont eux qui mènentaux succès du club.Le jeu enseigné en Espagne estégalement différent.Depuis tout petit, on y inculque lejeu qu’on peut voir pratiqué par lasélection. On est imprégnés de cejeu-là. Marquer n’est pas la seulefinalité : il faut aussi bien jouer. Lasélection espagnole en a été unbon exemple. Sur les dernièresannées, c’est elle qui a développéle meilleur football.La Liga peut-elle rester au topmalgré le boom des droits télé

Fernando Morientes (à gauche) porte le trophée de la Ligue deschampions 2000 en compagnie de Raul, son ancien coéquipier au Real.

En Ligue des championset en Ligue Europa,depuis 2011-2012.

UNE DOMINATIONNETTE

1 ESPAGNE

2 ALLEMAGNE

3 ANGLETERRE

4 ITALIE

5 FRANCE

57,2 %214 v.DE VICTOIRES374 m.

48,8%143 v.293 m.

45,2%137 v.303 m.

43,7 %114 v.261 m.

34,5%69 v.200 m.

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La semaine de Griezmann

Après Simeone, àRamos de l’encenser

Samedi dernier, c’est sonentraîneur Diego Simeonequi avait dit d’AntoineGriezmann qu’il faisait par-tie « des trois meilleursjoueurs du monde ». Dansune émission de radio diffu-sée mardi soir sur la CadenaSer, c’est cette fois SergioRamos qui a loué le buteurfrançais. « Si je devais choi-sir un joueur de l’Atléticopour qu’il soit absent de lafinale ? Je préfère gagnercontre les meilleurs, mais si vous me demandez de choisirun nom, je dirais Griezmann », a répondu le défenseur cen-tral du Real Madrid.

Les joueurs de l’Atlético avaient rendez-vous hier en finde matinée dans un spa où ils s’étaient déjà rendus au len-demain de leur victoire dans le derby madrilène, en Cham-pionnat, le 27 février (1-0). Ils s’envoleront cet après-midipour arriver à Milan à 19 heures et s’installer dans un hôtelcinq étoiles situé à deux kilomètres de San Siro. A. M. L.

Cela faisait quandmême beaucoup demonde. Mardi, ce sontplus de trois centsjournalistes quiavaient assisté à la to-talité de l’entraîne-ment du Real dans lecadre de « l’open me-dia day», préalable à la finale dela Ligue des champions.

Alors, hier, Zinédine Zidane ademandé du calme, de la tran-quillité et du secret. Même lescaméras de Realmadrid TV, lachaîne officielle du club diffuséesur la TNT depuis peu, habituel-lement présentes les jours dehuis clos, ont été priées de dé-barrasser le plancher très vite.Juste le temps de faire quelquesimages pour montrer aux sup-porters merengue, et à l’Atlético,que Cristiano Ronaldo s’exerçaitnormalement malgré la béquille

à la cuisse gauche prisela veille.

Zizou a donc pu seretrouver seul avec sesjoueurs. Sans pertur-bations extérieures niregards et oreilles in-discrètes. Parce que lecoach français voulait

une nouvelle fois parler défenseet concentration et travailler surla rapide circulation de la balledans des espaces réduits. LesColchoneros, de par leur pres-sing intense, ne laissent pas res-pirer le porteur du ballon ad-verse, et Zidane veut, samedisoir, des transitions rapides etprécises. Et puis, surtout, il exigeun effort collectif dans le repli.«Si nous défendons à sept, nousn’y arriverons pas, mais, si nousdéfendons à onze, nous rem-porterons cette finale.» Tel est lemessage du coach français. F. He

La semaine de Zidane

Il a fermé la porte

Ligue des championsFINALE REAL MADRID - ATLÉTICO DE MADRID (SAMEDI)

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13Depuis 2005-2006,les clubs espagnolsont remporté 13 des22 Coupes d’Europemises en jeu (5 Liguesdes champions, 7 LiguesEuropa). C’est beaucoupplus que les clubs anglais(2 C 1, 1 C 3), italiens (2C 1) ou allemands (1 C 1)réunis.

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16 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

dienne des Bleues Sarah Bou-haddi met cette rencontre enperspective : « Si on gagne, çapeut nous aider pour les JO. Çavoudra dire que la France n’estpas là par hasard. Elle peutmême être meilleure que l’Alle-magne. » On ne demande qu’àvoir.¢

vidualités (Dickenmann, Popp,Goessling...) et sa puissance of-fensive, l’OL misera sur sa maî-trise du jeu et sa solidité défen-s ive . O n z e m o i s a p rè sl’élimination de l’équipe deFrance en quarts de finale de laCoupe du monde 2015 par l’Alle-magne (1-1, 4-5 aux t.a.b.), la gar-

cette faiblesse.» L’OL, qui a mar-qué deux fois plus de buts queWolfsburg (35 contre 18) bienaidé par son 8-0 cumulé contrele PSG, en demi-finales, le doitnotamment à sa pépite norvé-gienne Ada Hegerberg (20 ans),53 buts cette saison dont 12 en C 1.Face au club allemand, ses indi-

deux en 2006) et n’en a pas man-qué une depuis 2007. Mais laFrance, ou plutôt Lyon, n’a pas àrougir. Ce soir, l’OL va vivre sacinquième finale en sept ans, lasixième des clubs français sur lapériode, après Francfort-PSG en2015 (2-1). Face aux Allemandes,les Rhodaniennes l’ont emportédeux fois et se sont inclinées àdeux reprises dont la dernière en2013 contre… Wolfsburg (0-1)qu’elles retrouvent donc en Italie.« Cette finale, où on perd sur unpenalty litigieux, c’est la grossedéception, reconnaît Eugénie LeSommer. Il y aura un petit espritde revanche. » « Moi, je mène 2-1face aux Allemandes, poursuitCamille Abily, qui n’était pas là en2010 contre Potsdam (0-0, 6-7aux t.a.b.). C’est très important dele dire pour l’aspect psychologi-que ! »

” Si on gagne,ça peut nous aiderpour les JO”

SARAH BOUHADDI

Un succès et l’OL, qui se rappro-cherait de Francfort, club le plustitré (4 fois), confirmerait son re-tour au sommet, le triplé en po-che. « Si on rate ce trophée, il yaura comme un goût d’échecdans la saison, juge AmandineHenry. Le doublé, c’est le strictminimum quand on joue à l’OL. »Ralf Kellermann ne la contreditpas. Pisté un temps par le PSGpour succéder à Farid Benstiti,l’entraîneur des Louves, tombeu-ses du tenant du titre Francfort endemi-finales (4-0, 0-1), s’estmontré élogieux à l’égard de sonadversaire : « Lyon joue un su-perbe football. Il se dit quel'équipe de France est la plusforte techniquement au monde,mais qu'elle manque d'efficacitédevant le but, mais Lyon n'a pas

18:00FRANCE 2,

EUROSPORT 2

WOLFSBURGLYON

DENOTREENVOYÉESPÉCIALECLAIREGAILLARD

LYON – Ça va encore finir avecdes larmes et pas seulementparce qu’il y a des Allemandes enface. Reste à savoir si elles serontde bonheur ou de chagrin. PourAmandine Henry, Louisa Necibet Lotta Schelin, les sentimentspourraient se mélanger dans untourbillon d’émotions provoquépar leurs adieux à un club qui lesa vues grandir, mais aussi parl’attente. Voilà trois ans que lesLyonnaises lorgnent sur ce ren-dez-vous et son issue nourritleurs rêves depuis qu’elles ontconnu l’ivresse de deux sacres en2011, à Londres, face à Potsdam(2-0) puis en 2012, à Munich,contre Francfort (2-0).

Cette fois, ce sera à Milan. En-fin, façon de parler. Depuis2009-2010, saison où la Coupeféminine de l’UEFA a été rebapti-sée Ligue des champions, la fi-nale, programmée deux joursavant celle des hommes, a tou-jours lieu dans la même ville oupresque. Pas là. C’est à 150 kilo-mètres de la capitale de la mode,à Reggio d’Émilie, que les fillesont dû s’exiler. L’adversaire resteallemand, signe que le foot fémi-nin outre-Rhin se porte toujoursbien. Alors que les pays nordi-ques (Suède, Norvège), pionniersdans le développement de la dis-cipline, connaissent un coupd’arrêt, que l’Espagne et l’Angle-terre se structurent autour deleurs clubs pros (Barça, Atlético,Liverpool, Chelsea…) et que l’Ita-lie accuse encore du retard, lesstatistiques illustrent la supréma-tie de l’Allemagne : elle a comptéun représentant lors de treize desquinze finales de l’épreuve (voire

Décidément, elles ne se quittent plusPour la sixième fois en sept ans, la finale de la C 1 sera franco-allemande.

Lyon, comme Wolfsburg, vise une troisième couronne.

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Amandine Henry et Louisa Necib (à droite), lors de la première finale de Ligue des champions entre l’OL et Wolfsburg (0-1), le 23 mai 2013.

Bella, ciao !Les milieux Amandine Henry, Louisa Necib et l’attaquante

Lotta Schelin vont disputer leur dernier match avec l’OL.DENOTREENVOYÉESPÉCIALE

LYON – Il fallait y voir un signequand, dans les travées du Parcdes Princes après la demi-finaleretour de la C1 face à Paris (1-0),Louisa Necib s’est arrêtée enzone mixte, un exercice qu’ellen’apprécie pas. Derrière elle,Amandine Henry et Lotta Schelinrépondaient à toutes les deman-des et traînaient des piedscomme des enfants qui ne vou-draient pas rentrer. C’était leurmanière de faire durer le plaisir.Quatre matches plus tard, lesvoici à l’aube de leur dernièrerencontre sous le maillot lyon-nais et le cœur devrait être serréau moment de fouler la pelousedu stade de Reggio d’Émilie pourleur cinquième finale de la Liguedes champions (*).

Officialisé mi-mars, le départd’Henry (26 ans) pour Portlandcet été s’explique par la volontéde la meilleure joueuse euro-péenne de la Coupe du monde2015 de partir à l’étranger afin dedécouvrir le Championnat de la

nation qui écrase le foot fémininmondial. Ceux de Schelin et Ne-cib, en fin de contrat, répondentà des envies différentes.

Arrivée en 2008, la Suédoise(32 ans), auteur de 225 buts en223 matches, a le mal du pays. Endiscussion avec Göteborg, clubqui l’a lancée en 2001, elle pour-rait y retourner même si rienn’est signé. « J’étais triste en ap-prenant son départ, car c’estmon idole depuis que je suis pe-tite, confie sa coéquipière AdaHegerberg. Ça m’a fait un peumal, mais je la comprends. »

Pour Necib aussi, il est ques-tion d’équilibre personnel. Mêmesi Marseille, promu dans l’élite,pense à elle ou si Patrice Lair, lenouvel entraîneur du PSG, vatout tenter pour l’attirer, la me-neuse de jeu des Bleues (139 sé-lections, 34 buts) a d’autres pro-jets à vingt-neuf ans. En coupleavec l’international algérienLiassine Cadamuro-Bentaïba,Necib, qui doit se marier pro-chainement, aurait décidé deprivilégier sa vie privée. « Je suis

pratiquement tous les jours avecLouisa et Amandine, donc ça vame faire bizarre de me retrouverdans le vestiaire sans elles, glissela gardienne Sarah Bouhaddi,dont les yeux s’embrument àcette idée. On essaie de ne pastrop y penser. »

Henry élude le sujet : « Je metsmes états d’âme de côté, car cequi prime ce n’est pas la finaled’Amandine Henry mais celle del’Olympique Lyonnais. Les émo-tions viendront après et j’espèreque ce sera de la joie. Mais, for-cément, c’est dur de quitter l’OL,l’un des meilleurs clubs aumonde. » Si bien rodé qu’avantl’officialisation de ces départs, ilavait déjà quasiment bouclé sonrecrutement avec les arrivées del’Allemande Dzsenifer Marozsanet des Parisiennes JessicaHouara, Caroline Seger ouKheira Hamraoui, sûrement ra-vies de passer du côté du club quigagne. C. Ga.

(*) Blessée à une cheville, Schelin n’apas joué celle de 2010.

” Je rêve dedisputer une finaledepuis que je suistrès, très jeune. Jeme rappelle cellede Munich en 2012(face à Francfort,2-0) mais aussicelle perdue contreWolfsburg en 2013.Je voulais fairepartie de cetteéquipe de Lyon.J’y suis maintenant.Il faut profiteret montrer notreforce.”

ADA HEGERBERGattaquante de Lyon

FOOTBALL

Ligue des champions femmes WOLFSBURG - LYON FINALE

AUJOURD'HUI France 2, Eurosport 2.18:00

WOLFSBURG 4-2-3-1LYON 4-2-3-1

Arbitre : M. Kulcsar (HON). • À Reggio d'Emilie, Mapei Stadium.

WOLFSBURG (ALL)Remplaçantes : (à choisir parmi) Frohms (g.) (29),Maritz (16), Faisst (22), Wensing (2), Peter (8),Bernauer (18), Simic (31), Wullaert (10), Pajor (17),Graham Hansen (26).

LYONRemplaçantes : (à choisir parmi) Gérard (g.) (30),Perrault (g.) (1), Petit (17), Perisset (19), Necib (10),Schelin (8), Tarrieu (24), D. Cascarino (20).Principales absentes : Kaci, Lavogez (blessées).

ENTR. : R. KelleRmann ENTR. : G. PRêcheuR

14Hegerberg

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LES 10 DERNIERSVAINQUEURS¢2015 Francfort (ALL)¢2014 Wolfsburg(ALL)¢2013 Wolfsburg(ALL)¢2012 Lyon¢2011 Lyon¢2010 Potsdam (ALL)¢2009 Duisburg (ALL)¢2008 Francfort (ALL)¢2007 Arsenal (ANG)¢2006 Francfort (ALL)

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18 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

Hyper méticuleux dans sacommunication, Preud’homme,à qui l’on prête aussi l’intentionde prendre une année sabbati-que, n’a rien laissé filtrer sur sonavenir. Puel non plus (voir son in-terview enpages 10 et 11). « Ça vaprendre un peu de temps avantqu’on arrête notre choix, prévientTriaud, qui n’oublie pas non plusPaul Le Guen. L’entraînement nereprend que dans un mois (le29 juin). » D’ici là, son téléphoneaura cessé de sonner pour les en-traîneurs.¢

qu’en juin 2020) envisage de se relan-cer à travers un prêt. Dijon, promu enLigue 1, des clubs de Ligue 2 (Troyes,Sochaux, Reims) et Zulte Waregem (D1belge) étudient d’ailleurs la possibilitéd’accueillir l’ancien Lensois. B.Gh.LILLE COURTISE SANKHARÉFrédéric Antonetti, l’entraîneur duLOSC, aurait jeté son dévolu sur le mi-lieu de terrain de Guingamp, YounousseSankharé. À vingt-six ans et à un an dela fin de son contrat, l’international sé-négalais, formé au Paris-SG, bénéficied’un bon de sortie de la part de ses diri-geants. Mais Saint-Étienne est égale-ment sur les rangs. B. Li.

SAINT-ÉTIENNE : PLUSIEURS PROFILSDE DÉFENSEURS ÉTUDIÉSL’AS Saint-Étienne pourrait connaîtrecet été plusieurs mouvements dans sonsecteur défensif. Dix ans après son arri-vée dans le Forez, le défenseur centralMoustapha Bayal (30 ans, sous contratjusqu’en juin 2017) aspire à une nouvelleaventure tandis que le départ de Floren-tin Pogba (25 ans, juin 2018) est égale-ment envisageable. Désireuse de ren-forcer l’axe de sa défense, l’ASSE étudied’ailleurs plusieurs profils dont ceux duCaennais Damien Da Silva (28 ans, juin2018) et de l’Angevin Romain Thomas(27 ans, juin 2018). Les dirigeants foré-ziens se sont également penchés sur leRémois Aïssa Mandi (24 ans, juin 2017)qui est toutefois déjà en discussionsavec Middlesbrough (promu en PremierLeague), et sur l’international françaisEspoirs Jean-Philippe Gbamin (20 ans,juin 2019) pour lequel Lens serait exi-geant. L’ASSE a aussi appelé l’entouragede Marcel Tisserand (23 ans). Prêté cettesaison à Toulouse, l’international con-golais (RDC), qui peut également jouerlatéral droit, devrait de nouveau faire

l’objet d’un prêt la saison prochaine dela part de Monaco, son club formateur.En parallèle, les Verts aimeraient pro-longer le latéral gauche Benoît Assou-Ekotto (32 ans). B.Gh.etB.Li.CAEN ESPÈRE REGATTIN

Caen aimerait attirer le milieu offensifAdrien Regattin (24 ans) qui arrive en finde contrat avec Toulouse. La semainedernière, l’international marocain avaitconfié à RMC qu’il « ne savait pas encorece qu’(il) allait faire, rester en France oupartir à l’étranger » mais qu’il « aimeraitbien partir en Espagne ». B.Gh.

et 12 M€. Le club allemand possède unelongueur d’avance car il offre plus degaranties au Lorientais en termes detemps de jeu. Parmi les défenseurs deL 1, le Barça garde un œil attentif sur leLyonnais Samuel Umtiti (22 ans, souscontrat jusqu’en 2019), qui disposed’une belle cote chez les Blaugrana. Lechampion d’Espagne est venu supervi-ser l’actuel réserviste des Bleus à plu-sieurs reprises. V.G.,B.Gh.MONTPELLIER TENTE FULGINIEn quête d‘un arrière droit, Montpelliera établi une short-list où figurent le Sté-phanois Kévin Malcuit (24 ans) maisaussi le Valenciennois Angelo Fulgini (19ans). Le club héraultais aurait formulédeux offres – 500 000 € puis700 000 € – pour s’attacher les servi-ces de l’international des moins de20 ans du VAFC. Deux offres refuséespar le club nordiste qui en attend plusd’un million d’euros. H. De.,Ba. C.GUILLAUME (LILLE) VERS UN PRÊT ?Après une première saison ratée à Lille(douze apparitions toutes compétitionsconfondues), l’attaquant belge BaptisteGuillaume (20 ans, sous contrat jus-

FC BARCELONEGUERREIRO APPROCHÉ

Comme révélé dans le quotidien cata-lan Sport, Raphaël Guerreiro est bien encontact avec le FC Barcelone. Un ren-dez-vous a déjà eu lieu entre les repré-sentants du latéral gauche de Lorient etla direction du club espagnol, qui cher-che une doublure à Jordi Alba. Pour l’in-ternational portugais (22 ans, sous con-trat jusqu’en 2017), les Merlus sont endiscussions de leur côté avec Dortmundsur la base d’un transfert estimé entre 10

Convaincre l’un comme l’autre seheurte toutefois à un problèmede taille : le peu d’épaisseur duprojet sportif des Girondins. Laprochaine saison sera sansCoupe d’Europe et il faudra en-core faire mûrir un effectif jeune,renforcé par le recrutement detrois joueurs expérimentés.Avecle FC Bruges, Preud’homme, lui,est directement qualifié pour laphase de groupes de la Ligue deschampions. De son côté, Puel estsur les tablettes de Galatasaray(exclu des Coupes d’Europe pourune saison) et duFC Porto, quali-fié pour les barrages de la C 1.

TRIAUD N’OUBLIEPASPAULLEGUEN

Pour l’un comme pour l’autre,venir à Bordeaux pourrait dèslors s’apparenter à un recul dansleur carrière. Preud’homme estmême, en ce moment, au som-met de sa popularité en Belgiqueet le seul à posséder la légitimitépour reprendre le poste de sélec-tionneur de son pays aprèsl’Euro, au cas où le mandat deMarc Wilmots s’arrêterait. Parailleurs, le président du FC Bru-ges, Bart Verhaeghe, n’entendpas laisser partir son entraîneur àBordeaux. Car, à la différence dePuel, Preud’homme n’est pas li-bre. Il doit encore trois ans decontrat à son club. Alors que lecontour exact des clauses figu-rant dans son contrat reste flou,Bruges aurait d’abord exigé uneindemnité de transfert de 1 M€aux Girondins. Cette sommeaurait été ensuite rabaissée à500 000 €.

BERNARD LIONS (avec L. L.)

À voir la fréquence avec laquelleson téléphone portable sonnedepuis l’annonce du non-main-tien d’Ulrich Ramé au poste d’en-traîneur, le président Triaud peutle vérifier : « Il y a beaucoupd’entraîneurs sur le marché, desfolkloriques et des bons. » Dansla seconde catégorie se rangel’ancien Rennais Philippe Monta-nier. Henri Zambelli, son agent, aenvoyé un texto à Bordeaux, il y aune dizaine de jours. Mais Jean-Louis Triaud n’a pas encore prisle temps de lui répondre. Autre-ment dit : il a d’autres priorités.Deux, semble-t-il. La première,reste Claude Puel. Ce dernieraurait décliné une première foisl’offre de Nicolas de Tavernost, leprésident de M 6, actionnairemajoritaire des Girondins. MaisPuel (54 ans) se retrouve officiel-lement libre de tout contrat de-puis mardi et l’annonce de sondépart de Nice (voir pages 10 et11). Dans l’esprit de certains déci-deurs girondins, il est, depuis ledébut, le choix numéro un.

D’autres lui préfèrent MichelPreud’homme (57 ans). Ce n’estpas la première fois que le nomdu technicien belge, récemmentsacré champion avec le FC Bru-ges, est murmuré du côté duHaillan. À chaque changementd’entraîneur depuis le départ duBrésilien Ricardo, en 2007, il re-vient à la surface. L’ancien gar-dien des Diables Rouges (58 sé-lections de 1979 à 1994) possèdeune maison en Gironde, d’où sacompagne se trouve originaire.

La joie de Michel Preud’homme,champion de Belgique

avec le FC Bruges, ici lorsde la dernière journée des play-offs

face à Ostende (2-2), le 22 mai.

” C’est unelégende pour moi.Je suis persuadéqu’il m’aideraà franchir encoreun cap. C’est ungentleman, point.Cela fait vingt ansqu’il dirige Arsenal,connu dans lemonde entier.Il mérite le plusgrand des respects”

GRANIT XHAKAà propos d’Arsène

Wenger, son nouvelentraîneur à Arsenal,qui a officialisé hier

l’arrivée de l’internationalsuisse.

Bordeaux hésite entre Puel et Preud’hommeLes Girondins pensent à l’ancien entraîneur de Nice et à celui du FC Bruges pour succéder

à Ulrich Ramé . Mais les obstacles sont encore nombreux pour les convaincre.

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Ronaldo : «Que le PSG m’oublie»DENOTRECORRESPONDANTFRÉDÉRICHERMEL

MADRID – La piste semblait cha-que jour un peu moins plausiblemais, cette fois, Cristiano Ro-naldo a clairement mis fin àtoute spéculation sur un possibletransfert à Paris cet été. «Que lePSG m’oublie, même chose pourCity. Je me sens bien au Real etmon intention est de terminermacarrièreàMadrid»,a-t-ildé-claré hier dans une interview ac-cordée à la chaîne espagnole LaSexta. « C’est vrai qu’en août2012 j’étais triste au club et qu’il yavait certaines choses qui ne meplaisaient pas », a reconnu le

Portugais (31 ans), qui avait alorsété tout proche d’accepter uneoffre de Nasser al-Khelaïfi, leprésidentparisien.

De même, en septembre der-nier, sa relation avec RafaelBenitez, alors l’entraîneur desMerengue, était si mauvaise queCR7avaitpris ladécisiondequit-ter le Real en juin. Dans ce mêmeentretien télévisé, Ronaldo ad’ailleursconfirmé,dansunéclatde rire, que le coach espagnolavait pris pour habitude de luiexpliquer comment il devaitfrapper les coups francs et com-ment il fallait qu’il dribble. L’arri-vée sur le banc de Zinédine Zi-dane au mois de janvier a

changé la donne et l’attaquant sevoit uniquement à Madrid dansles prochaines années. «Il n’y apas meilleur club que le Real»,a-t-il assené. Un Ronaldo quipourrait, juste après l’Euro, pro-longer le contrat qui le lieaujourd’hui à l’équipe de la capi-tale espagnole jusqu’en 2018. LePortugais est aussi revenu surl’accolade qu’il avait donnée àLaurent Blanc, le 3 novembredernier, à l’issue du match de Li-gue des champions Real Madrid- Paris-SG (1-0) : «Si quelqu’unest sympa avec moi et parle biendemoi…Pourquoinepourrais-jepas lui témoigner publiquementdemonamitié?».

FOOTBALL

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 19

ÉtudeLe PSG vaudrait 843 M€

FOOTBALL

En brèves

En quelques mois, Rafael Benitez est passé de la Ligue des champions à la Deuxième Division anglaise.

Mardi, lors du deuxième entraînement de la Suisse, en stage à Lu-gano, le défenseur central Fabian Schär (24 ans, Hoffenheim) s’estblessé à la cheville droite. « On a pratiqué une IRM (hier), précise le DrCuno Wetzel. Heureusement, il ne souffre pas d’une rupture des liga-

ments, mais il s’est fait unegrosse entorse. Pour estimerses chances de participer àl’Euro (10 juin-10 juillet), c’esttrop tôt. »Concernant Breel Embolo,touché au tendon rotulien droitet engagé dans une coursecontre la montre, le médecinde la Nati s’est montré rassu-rant : « Il a besoin de quelquesjours, mais on est positif. On vavoir comment ça se passe ceweek-end. » V.V.

L’équipe de France des moins de20 ans affronte aujourd’hui(19 h 30) la République tchèquepour son dernier match de laphase de groupes au tournoi deToulon.Leaders de la poule A, les Bleuets,qui ont remporté leurs trois pre-mières rencontres, ne doivent pass’incliner contre les jeunes Tchè-ques pour accéder à la finale de lacompétition, qui aura lieu samediaprès-midi au parc des Sportsd’Avignon. Dans l’autre poule,l’Angleterre a pris la tête grâce àsa victoire face au Paraguay (4-0).

Tournoide Toulon

La France jouesa place en finale

castle. L’amour que j’ai ressenti de la part des fans afortement influencé ma décision. Il s’agit d’un grosclub et je voulais prendre part au bel avenir que jevois pour lui », a expliqué Benitez sur le site duclub.En restant au club, Benitez aura les pleins pouvoirssportifs et s’occupera également du recrutement,avec en ligne de mire l’objectif de faire remonterNewcastle en Premier League le plus rapidementpossible. Le communiqué précise également qu’ildévoilera prochainement le nom des personnesqui composeront son staff.

Malgré la relégation en Championship, RafaelBenitez reste le manager de Newcastle. Le club an-glais a officialisé hier en fin d’après-midi la signa-ture d’un contrat de trois ans avec le technicien es-pagnol, arrivé au mois de mars en remplacementde Steve McClaren pour tenter d’éviter la descenteaux Magpies. L’ancien entraîneur du Real Madrid etde Liverpool (56 ans) disposait d’une clause de dé-part en cas de relégation, mais il a toujours expli-qué se sentir bien à Newcastle, impressionné parl’engouement et la passion qui règnent autour del’équipe. « Je suis très heureux de rester à New-

Angleterre

Benitez reste à Newcastlecer, le sélectionneur Philippe Ber-geroo a appelé sa coéquipière enclub Mylaine Tarrieu (photo, 21ans) pour la première fois. C.Ga.

...

Au lendemain du forfait de laMontpelliéraine Sandie Tolettiremplacée par la milieu de JuvisyCharlotte Bilbault, c’est au tour deClaire Lavogez de passer son tourpour France-Grèce, qualificatifpour l’Euro 2017 et programmé levendredi 3 juin à Rennes.Comme évoqué dans nos colon-nes mardi, la Lyonnaise a rechuté,samedi dernier contre Montpel-lier, d’une blessure à son genou.Elle ne prendra pas part à la finalede la C1 contre Wolfsburg ce soir(voir page 16). Afin de la rempla-

Équipe de France femmesPremière convocation pour Tarrieu

SuisseEntorse de la cheville pour Schär

Le sélectionneur de la BelgiqueMarc Wilmots a confirmé hier queles défenseurs Nicolas Lom-baerts, Dedryck Boyata (ischios-jambiers) Thomas Meunier (ge-nou) et le mi l ieu RadjaNainggolan (photo, mollet) nejoueront pas samedi le matchamical contre la Suisse.

BelgiqueQuatre forfaits contre la Suisse

TRÈSCOURToo

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lectionneur (2007-2013),nommé à la tête de l’équipe chi-noise en septembre. Le second,contre le Canada, se tiendra lesamedi 23juillet à Auxerre.Les Françaises s’envolerontpour le Brésil deux jours plustard. Elles y affronteront la Co-lombie (3 août), les États-Unis(6août) et la Nouvelle-Zélande(l0août).

C.Ga.

En phase de réflexion depuis letirage au sort du premier tour,mi-avril, le programme de pré-paration de l’équipe de Francefe m m e s e n v u e d e s JO(3-19 août) a été finalisé. LesBleues disputeront deux mat-ches amicaux. Le premier, le sa-medi 16 juillet au stade Charlétyà Paris, les opposera à la Chine.L’occasion pour elles de retrou-ver Bruno Bini, leur ancien sé-

Bientôt des retrouvailles avec Bini

Selon une évaluation financièredes clubs européens menée parla société KPMG, seuls quatreclubs français figurent parmi lestrente-deux clubs européens quipossèdent la plus grosse valeurfinancière. Dixième du classe-ment, le PSG (843M€) se trouvebien loin du Real Madrid et deManchester United, qui figurenten tête (2,9 milliards € chacun).

Monaco, Marseille et Lyon seclassent aux 26e, 27e et 29e pla-ces. Toute-puissante, l’Angleterreplace, elle, cinq clubs dans le top10 (MU, 1er, Arsenal, 5e, Man City,6e, Chelsea, 7e, et Liverpool,8e).Ce classement a été établi enfonction des critères suivants :rentabilité, popularité, potentielsportif, droits de diffusion et pro-priété du stade.

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ARGENTINEL’imbroglio DybalaAlors que Paulo Dybala(22 ans) avait annoncéque la Juventus ne luipermettrait pas departiciper aux JO (5-21 août) avec l’Argentine,le sélectionneur del’Albiceleste GerardoMartino, l’a pourtantretenu dans une listeélargie de 35 joueurs.Mauro Icardi et Giovani LoCelso, qui intéresse lePSG, sont aussi présents.

TURQUIEUn derby d’Istanbulen finale de la CoupeLe Besiktas champion,les deux autres clubsd’Istanbul, Galatasaray etFenerbahçe, ontl’occasion de remporterun titre ce soir en finalede la Coupe de Turquie.

ESPAGNEP. Neville s’en vaPhil Neville a annoncéson départ de Valence oùil occupaitle poste d’entraîneuradjoint depuis juilletdernier. Cette décisionfait suite au maintiende Pako Ayestaranà la tête de l’équipe.

BORDEAUXLe Matmut Atlantiquecoûtera 359M€Comme décrit dans notreédition du 12 mai, lenouveau stade deBordeaux coûtera plusque les 183M€annoncés. Selon leCanard Enchaîné, lemontant devrait s’éleverà 359M€. Contesté parle Conseil d’État, lepartenariat public-privépassé avec Vinci et Fayatpour construire etexploiter le stade, devraêtre régularisé sousquatre mois. La Ville deBordeaux a pris acte decette décision et s’estengagée à régulariser laprocédure dans le délaiimparti.

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RENDEZ-VOUSSURLEQUIPE.FROUTÉLÉCHARGEZ L’APPLI L’ÉQUIPE-LEQUOTIDIEN

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20 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

TOP 14 | 24e JOURNÉE

ÉQUIPES PtsMATCHES

J. G. N. P. diff.

1 CLERMONT 83 24 17 1 6 +2662 TOULON 77 24 15 0 9 +2923 MONTPELLIER 77 24 17 0 7 +1544 RACING 92 73 24 16 1 7 +615 TOULOUSE 70 24 14 2 8 +2376 CASTRES 63 24 13 0 11 +1287 BORDEAUX-B. 62 24 13 2 9 +638 BRIVE 57 24 12 1 11 -149 LA ROCHELLE 54 24 11 0 13 -38

10 GRENOBLE 47 24 10 0 14 -11811 PAU 41 24 9 1 14 -23612 ST. FRANÇAIS 37 24 8 0 16 -6913 OYONNAX 22 24 5 0 19 -40914 AGEN 21 24 4 0 20 -317

¢ RÉALISATEURS1. Germain (Brive, + 15), 296 points.2. Francis (Agen, + 2), Holmes(La Rochelle, + 5), 242 points.4. Wisniewski (Grenoble), 233 points.5. Plisson (Stade Français), 195 points.6. Pélissié (Toulon, + 10), 176 points.7. Bézy (Toulouse, + 7), 164 points.8. Parra (Clermont, + 23), 155 points.9. Urdapilleta (Castres, + 22), 144 points.10. Catrakilis (Montpellier, + 14), 140 points.

PROCHAINE JOURNÉE 25e

DEMAIN20:45 : LA ROCHELLE - RACING 92

(Canal + Sport)SAMEDI15:30 : BORDEAUX-BÈGLES - BRIVE

(Canal +)18:30 : STADE FRANÇAIS - AGEN¢ PAU - GRENOBLE20:45 : OYONNAX - CASTRES

(Canal + Sport)DIMANCHE16:30 : TOULOUSE - CLERMONT (Canal +)20:45 : MONTPELLIER - TOULON (Canal +)

¢ MARQUEURS1. Nagusa (Montpellier), 12 essais.2. Smith (Castres, + 1), 10 essais.3. Tulou (Castres), O'Connor (Montpellier),9 essais.5. Sadie (Agen), Raka (Clermont),Du Plessis (Montpellier, + 1), Tuisova,Armitage (Toulon), Fickou (Toulouse),8 essais.

PHASE FINALE¢ 11 ET 12 JUIN

BARRAGES.¢ 17 ET 18 JUIN

DEMI-FINALES, À RENNES.¢ 24 JUIN

FINALE, À BARCELONE (ESPAGNE).

26e ET DERNIÈRE JOURNÉE¢ DIMANCHE 5 JUIN

20:45 CLERMONT - LA ROCHELLE¢ BRIVE - PAU¢ CASTRES - STADE FRANÇAIS¢ GRENOBLE - TOULOUSE¢ RACING 92 - MONTPELLIER¢ AGEN - OYONNAX¢ TOULON - BORDEAUX-BÈGLES

PRO D 2DEMI-FINALES D’ACCESSION¢ SAMEDI

18:00 : AURILLAC - MONT-DE-MARSAN(Eurosport 2 et Canal + Sport)

¢ DIMANCHE14:00 : BAYONNE - COLOMIERS

(Eurosport 2 et France 4).

DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENTPHILIPPEPAILHORIES

Pourquoi ce tweetde Ouedraogo ?8h43, hier. Le capitaine de Mont-pellier sort de sa réserve habi-tuelle. Son tweet est sans conces-sion : « Peu importe le score dedimanche, ce match restera unedéfaite historique pour le club…»Fulgence Ouedraogo prend ungros risque, en toute conscience.Avec cette marque de solidaritéenvers son ami François Trinh-Duc, écarté du groupe appelé àdéfier Toulon dimanche, il sou-haite frapper fort. Alerter lemonde du rugby sur ses dérives,sa froideur. Si Montpellier ne dis-pute pas un barrage à domicile,Trinh-Duc n’aura donc pas l’op-portunité de s’afficher une der-nière fois devant son public, luiqui a passé treize ans au club.Cette idée-là lui est plus insup-

portable que toutes les autres.« On ne peut pas expliquer uneamitié d’enfants, nous confiait unjour Catherine Devautour, qui lesa vus débuter à la fameuse écoledu Pic-Saint-Loup. Ils sont arri-vés presque en même temps, àcinq, six ans, et ont toujours jouéensemble. C’est eux qui couraientle plus vite, qui étaient les plus fi-lous, les plus présents. » Alors,mardi, quand Fulgence Oue-draogo a vu que son pote n’enfi-lait pas la chasuble réservée auxtitulaires à l’entraînement, il a vurouge. Il a d’ailleurs quitté laséance avant l’heure. Puis décidéde clamer son courroux sur lesréseaux sociaux.

Quelles conséquencespour le joueur et le club ?Rien n’a vraiment filtré hier, alorsque les joueurs étaient au repos,mais la prise de position de Ful-gence Ouedraogo a évidemment

mis le feu dans la maison mont-pelliéraine. La question, mainte-nant, est de savoir commentéteindre l’incendie.De cerner lesconséquences de l’acte fort du ca-pitaine. Peut-il être sanctionné?On imagine mal Jake White sepasser de lui, surtout aujourd’hui,alors que les matches au sommetse présentent et qu’il a retrouvétoutes ses sensations jusqu’à figu-rer parmi les meilleurs troisième-ligne du Championnat. Et qu’il in-carne aussi le Montpellier« traditionnel », celui d’avant lamue sud-africaine. Ce qui est sûr,en revanche, c’est que la relationentre les deux hommes, puisqueOuedraogo s’est engagé pour troissaisons supplémentaires, risquede souffrir de l’épisode. La cohé-sion du groupe risque-t-elle des’effriter? On en doute, surtout siMontpellier poursuit sa marcheen avant. Après la mise à l’écart deNicolas Mas, Thibaut Privat et,

déjà, François Trinh-Duc pour lafinale de Challenge européen, etla relégation sur le banc de touchede Benoît Paillaugue, on n’a pasressenti de cassure dans l’effectif,la victoire aidant à faire passer lapilule. La plupart des cadres sontdes joueurs d’expérience. Ils sa-vent faire la part des choses et seconcentrer sur le sportif.

Pourquoi une telle émotion ?«L’affaire Trinh-Duc» a suscitéde nombreuses réactions sur laToile.De tous les messages, celuide Guillaume Galletier, le frèredu troisième-ligne Kélian, estsans doute le plus mar-quant : « J’ai honte pour le clubque j’aime.» L’émotion se devinedans chacun des propos, ceux te-nus sous le coup de la colère,comme certains autres, em-preints de mesure. Pourquoi,d’ailleurs, une telle émotion ?Parce que François Trinh-Duc

François Trinh-Duc et FulgenceOuedraogo jouent ensemble

depuis près de vingt-cinq ans.Alors, le capitaine du MHR

a mal vécu la mise à l’écartde son ouvreur.

RUGBY Top 14 MONTPELLIER

MONTPELLIER SE METLe sort réservé à François Trinh-Duc, privé d’adieux devant son public,

fait tanguer le MHR, auteur pourtant d’une saison remarquable sur le plan sportif.Jusqu’à quel point?

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«Une grosse penséepour mon ami#TrinhDuc quin’aura pas la sortiequ’il mérite!»

LOUIS PICAMOLES,le troisième-lignetoulousain, ancien

coéquipier de FrançoisTrinh-Duc à Montpellier

(2004-2009),sur Twitter.

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 21

est l’enfant chéri du MHR, celuiqui a gravi tous les échelons jus-qu’à compter 53 sélections enéquipe de France. Parce qu’il in-carne cette flamboyance qui alongtemps été la marque duMHR. Son jeu, impertinent,audacieux, est à l’opposé de ce-lui, pragmatique, prôné par JakeWhite. Et puis il est un écorché vifet ne laisse personne indifférent.Les gens supportent mal qu’onl’égratigne, et on l’égratigne plussouvent qu’à son tour. Ça avaitété le cas à l’époque de Marc Liè-vremont (2008-2011), quand sonhistoire avec l’équipe de Frances’était achevée dans le tourment,encore sous l’ère Philippe Saint-André (2012-2015) qui l’a co-pieusement boudé au cours deson mandat.Il faut pourtant noterque l’attitude de Trinh-Duc, quine s’est pas exprimé publique-ment, reste digne, en dépit descirconstances. Sans doute appré-cie-t-il tous les messages desympathie. Sans doute est-ilaussi un peu inquiet pour sonami «Fufu» dont le geste risquede changer beaucoup de choses.Jusqu’au destin de Montpelliercette saison? ¢

DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENTPHILIPPEPAILHORIES

MONTPELLIER – Mardi, immédia-tement après la conférence depresse tenue à l’Altrad Stadium,Jake White nous a accordé trenteminutes de son temps afin d’évo-quer sa méthode, expliquer seschoix, la manière dont il conçoitsa mission. Évidemment, aussi,pour évoquer le cas FrançoisTrinh-Duc, non retenu dans legroupe pour affronter Toulon. Àcet instant, son capitaine, Ful-gence Ouedraogo, n’avait pas en-core étalé son humeur sur les ré-seaux sociaux…«On vous a d’abord critiquépour votre jeu étriqué,puis maintenant pour vos choix.N’en avez-vous pas assez d’êtreà ce point dénigré ?C’est une partie du job, surtoutquand le job est ainsi exposé. Jecomprends ça, je comprends lescritiques. Mais je voudrais que lesgens comprennent, eux, que tout

ce que je fais, toutes lesdécisions que je

prends sont dansl’intérêt uniquede l’équipe,p o u r q u el’équipe gagne.

Jake White

« Il n’y a pas de placepour le romantisme »

L’entraîneur sud-africain de Montpellier justifie, calmement mais fermement, sa gestiondu groupe et son choix de laisser de côté François Trinh-Duc contre Toulon, dimanche.

Lorsquejesuisarrivé, leclubétaitneuvième, avec même un risquede relégation. Maintenant, noussommes troisièmes, le club aremporté une Coupe d’Europe (leChallenge européen, face auxHarlequins[26-19], le13maider-nier) et le stade sera plein contreToulon dimanche. Ça, c’est laréalité.N’éprouvez-vous aucun remordsà écarter des joueurs aussiemblématiques que Nicolas Mas,Thibaut Privat ou, bien sûr,François Trinh-Duc?Je vais vous dire: chacune de mesdécisions est très simple à pren-dre. Ça pourrait être difficile,voire stressant si je pensais àautre chose qu’à l’intérêt du club.Mais tout est très clair dans ma

tête, tout est simplement dictépar la nécessité de gagner. J’en-traîne depuis plus de trente ans etj’ai appris quelques petites cho-ses au fil des expériences. Çaaurait été facile d’aligner Thibaut,Nicolas, que François joue en 10.Mais si tu ne gagnes pas, les gensvont dire : “Come on Jake. C’estpas sérieux !”Et c’est sérieux de se passerd’un créateur comme Trinh-Duc ?Philippe Saint-André est un en-traîneur français, non ? Il n’a paspris Trinh-Duc pendant quatreans. François avait vingt-cinq,vingt-six, vingt-sept, vingt-huit ans, soit les meilleures an-

nées pour un ouvreur. Mais ilne l’a pas sélectionné. Pour-

quoi ? Il a pris une décision.Ma logique est très claire :François a été blessé, il est re-venu, il quitte le club, il n’apas beaucoup joué cette sai-son. Ce n’est pas sa faute. Ila fait les efforts pour reve-nir en équipe de France, ils’est blessé face à l’Angle-terre (entorse d’une che-ville, le 19mars), il n’a jouéqu’une vingtaine de minu-tes à La Rochelle. C’est im-

possible de le faire jouer.Impossible.Même pour ce qui risque

d’être son dernier matchà domicile ?Ce serait arrogant de penser quece match est le dernier. Il peut y

avoir un barrage. Mohed (Altrad)lui offrira sans doute un grandbanquet, organisera quelquechose de spécial pour lui. Le met-tre sur la feuille ? Si tu le fais pourlui, tu le fais pour les autres, sinontu perds ta crédibilité de coach.Ne pourrait-il pas vous apporterquelque chose dans l’équipe ?Il a une grande réputation, maisje ne peux le juger que sur ce queje vois. Or, il n’a joué que onzematches sans jamais être en me-sure d’enchaîner...Comprenez-vous la réactiondu public, qui aurait aimé direau revoir à l’enfant chéri du club?C’est triste pour tous les mecs quin’auront pas l’occasion de jouerune dernière fois à domicile. Je lerépète, c’est impossible de faire

plaisir à tout le monde, de conten-ter tout le monde. Nicolas Mas ouThibaut Privat vont prendre leurretraite, Ben Lucas va quitter leclub, Ben Mowen, Robert Eber-sohn, Anthony Tuitavake aussi. Jesens beaucoup de sensibilitéautour de ce sujet, je la com-prends, mais je pense qu’il est im-portant de comprendre quel’équipe passe avant tout, et quel’on ne peut pas faire ne serait-cequ’une exception, même dans uncontexte aussi particulier.En plus, ce matchest face à Toulon…On a proposé un très bon contratde trois saisons supplémentairesà François. Il a décidé de partir.Pour des raisons sportives,d’orientation de carrière. Pour lui.OK. Ce n’est pas grave. Je ne suispas en colère. Mais si on perdJesse Mogg dimanche et que l’onn’a pas d’arrière pour le rempla-cer, les gens vont dire que c’est àcause du cadeau fait à Trinh-Duc(s’il était remplaçant) face à Tou-lon… Ce n’est pas une question desentiments, c’est juste normal, lo-gique. Je voudrais rendre tout lemonde heureux, mais dans lesport, c’est très difficile. Peut-êtrequ’il y aura trois blessures, quel’on jouera à Barcelone et quenous aurons besoin que Françoisou Ben Mowen jouent. De lamême manière, s’il y a un bar-rage, peut-être que François ne lejouera pas non plus parce qu’une

place dans l’équipe ne peut pasêtre un cadeau. Si j’avais 88 pointscomme Clermont et que je devaisjouer ici contre Oyonnax ou Agen,qui sont sans doute un peu démo-bilisés, tout le monde jouerait eton applaudirait, on chanterait, onboirait du champagne. Mais je nesuis pas dans cette position. Je n’aipas ce luxe-là, je suis désolé.Y a-t-il un problème personnel?Ça n’a rien de personnel, c’est justeune question de logique. Je nepeux pas prendre le risque de per-dre le match parce que je n’ai pasde remplaçant à mon centre, monarrière ou mon demi de mêlée,parce que j’ai décidé de faire uncadeau à un joueur. Le sport nefonctionne pas comme ça. Si l’onperd et si l’on doit disputer un bar-rageà l’extérieur,çacoûterabeau-coup, beaucoup d’argent au club.Mon métier, c’est de gagner. Vouscroyez que ça m’amuse d’être ici,devant vous, à ne parler que d’unseul joueur ? Il y a plein de joueursquivoudraient jouerceweek-end.Il y en avait plein qui voulaientjouer la finale (de Challenge). Ro-bins Tchale-Watchou a joué leshuit matches de Coupe d’Europe,mais n’a pas disputé le match pourle titre. Je traite tout le monde de lamême manière. Il en va de la cré-dibilité de mon métier de coach.En France, c’est peut-êtreune question de romantisme,on aime quand les histoiresse finissent bien…Je suis un romantique. J’aime mafemme, mes enfants. Mais il n’y apas de place pour le romantismedans le rugby. Ni en Afrique duSud ni nulle part ailleurs. Il n’y ena pas dans le sport professionnel.Moi aussi j’aimerais que l’on ga-gne à Barcelone avec un essai deFrançois dans les arrêts de jeu.Mais ça ne fonctionne pascomme ça.Beaucoup de joueurs“historiques” ont été fêtésle week-end passé...Julien Bonnaire avait-il joué la fi-nale du Top 14 avec Clermont lasaison passée ?Ne craignez-vous paspour l’image du MHR ?Ce qui se passe aujourd’huià Montpellier me conforte dansl’idée que nous sommes dansla bonne direction. Des joueursdemandent à nous rejoindre,ils sentent que ça marche, ilsvoient que ce que nous faisonsest sérieux.»

” Moi aussi, j’aimerais que l’on gagneà Barcelone avec un essai de Françoisdans les arrêts de jeu. Mais ça ne fonctionnepas comme ça ”

61%Depuis son arrivée àle tête de Montpellier,le 29 décembre 2014,Jake White a remporté28 matches sur46 disputés. Soit un tauxde victoire de 61 %.

Jake White,l’entraîneur du MHR,assume sans cillerson mode demanagement.

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22 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

McKee, un volcan dans la têteLa vie a sacrément abîmé le meneur du Mans, qui a grandi dans un quartier violent

de Philadelphie. Il en a gardé une combativité féroce.

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LE MANS – C’est comme si cha-que balle qui quitte sa main, l’éle-vait loin de son enfance déchirée,loin des trottoirs dangereux duSouth Philadelphia. Comme sichaque tir qui monte le rappro-chait de sa quête exaltée du suc-cès, comme si les clés de la vic-toire étaient celles d’une nouvellevie. «C’est la seule chose qui meporte, qui me permet d’avancer,de ne pas me laisser envahir parles idées noires qui reviennentparfois , avoue-t-il. Je veux le suc-cès pour construire autre chose.C’est ça, je veux réussir ma vie,ma carrière maintenant . » Oui,Tywain McKee (1,88 m, 30 ans)court après le temps perdu d’unejeunesse torpillée. Alors que samère Elicia (quarante-huit ansaujourd’hui) attendait sa venue,

son père a été assassiné par balle.«J’ai grandi sans père. Et la vie dema mère a été un combat. Ellenous a élevés seule, mon frère etmoi. Dans un quartier où la vio-lence était partout. Il y avait desmorts tous les jours. Le basketétait mon seul refuge.»

Mais le basket ne protégera passon jeune frère, abattu lui aussi, àvingt-deux ans. « Des histoiresde gang. Il fréquentait les mau-vaises personnes », dit-il, uneombre dans le regard, au souvenird’une descente aux enfers qui tiresa mère vers le fond, happée parla drogue. D’elle, il garde aujour-d’hui un amour vrai :« Je l’adore,et elle est clean depuis plus devingt-six ans maintenant, ne tou-che pas une goutte d’alcool. Et elleva à l’église», admire-t-il.

« TROP DE BOÎTES,DE SORTIES »

Mais Elicia McKee a aussi laissé àson fils une farouche combativité,elle qui était la seule fille du SouthPhilly à affronter les garçonssur les play-grounds, ce qui luiavait valu le surnom de « BabyMagic »… Ce qui est magique,c’est aujourd’hui de trouverMcKee à la mène du Mans. Car,même si la NBA, son rêve ultime,l’a oublié, ce meneur, qui peut semuer en scoreur frénétique et quine recule devant aucun shoot etsait user de percussion, a fait duchemin. Il a connu de grosses cy-lindrées, les contrats qui vontavec (600000dollars à Kazan), etétait avec le Triumph Moscou(2012-2013) la meilleure évalua-tion de l’Eurocup (23,6). Pourtant,sa trajectoire reste à l’image de savie, chaotique. Son mal-être, sesdérapages, et un penchant pour labouteille finissent par lui coller à

la peau. «J’étais un vrai sauvage,c’est vrai, j’ai fait n’importe quoi.Trop de boîtes, de sorties, de nuitsdehors, je buvais trop», admet-il.Il sera pourtant champion d’Israëlavec Hapoël Jerusalem (2015),qui, en mars dernier, faisait en-core le forcing auprès du MSBpour le récupérer. «Un dirigeantm’a dit : “On n’est pas le CSKA ouKhimki, mais on peut payer. Don-nez nous un prix”», raconte Vin-cent Loriot, le directeur sportif duMSB. Le club sarthois a décliné.« On a pris le risque. Et il nous lerend bien. Même si ça n’a pas tou-jours été facile, notamment pourses coéquipiers, avec qui il étaitparfois excessif, trop cash dans lacritique», éclaire encore VincentLoriot,qui a passé des heures pourdésamorcer ses coups de blues.

McKee a un signal d’alarme pourça. Il lui dit : «Vincent, j’ai un vol-can dans la tête...»

Volcanique, il l’est aussi pourles défenses adverses. Capabled’atomiser un match à lui seul,comme il l’a fait en finale deCoupe, face à l’ASVEL. Capableaussi de finir au bord des larmes,comme après la deuxième défaiteà Strasbourg, lui, dont la défensealsacienne a fait une cible priori-taire. Car il donne, des deux côtésdu terrain, il joue beaucoup, tropsans doute, faute de rotation. Il sebat, même avec la douleur d’ungenou bloqué, mardi soir. «Il a dela gnaque, un énorme tempéra-ment et il ne lâche rien. C’est unguerrier », apprécie son coach,Erman Kunter. «Ce soir , je serailà», dit McKee. On le croit…¢

La défense de Strasbourg avec, de gauche à droite, Fofana, Collins etWeems, porte ici une attention particulière au maestro manceau Ty McKee.

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20:30MA CHAÎNE 20:30

SPORT

LE MANSSTRASBOURG

OMNISPORTS

Résultats-Programme

qHANDBALL Mercredi 18 mai Créteil - Paris-SG, 34-32. Hier Cesson-Rennes - Chartres, 25-29 ; Dunkerque - Ivry, 23-23 ;Nîmes - Saint-Raphaël, 28-36 ; Chambéry - Tremblay-en-France, 31-32 ; Toulouse - Nantes, 33-29. Aujourd'hui20:45 Aix-en-Provence - Montpellier.

NÎMES-SAINT-RAPHAËL:28-36Mi-temps : 14-16. Arbitres : M. Pichon et Reveret. .NÎMES. – Gardiens : Desbonnet (7 arrêts); Idrissi (4 ar-rêts). Buteurs : Alexandre (1), Brun (7), Dupuy (1), Ferreiro(0), Gallego (2), Hallgrimsson (4), Haon (1), O. Marroux (0),Podsiadlo (0), Rebichon (4), Saurina (8), Tésorière (0).Entraîneur : F. Maurice.SAINT-RAPHAËL. – Gardiens : Popescu (7 arrêts);S. Djukanovic (5 arrêts). Buteurs : Abily (6), Atlason (2),Caucheteux (4), Dipanda (5), Garain (0), Hmam (0), Jurka(3), Krantz (5), Lynggaard (5), Simicu (0), Stehlik (2),Vigneron (4). Entraîneur : J. Da Silva.

DUNKERQUE-IVRY:23-23Mi-temps : 14-12. Arbitres : MM. Anicet et Ferrandier.DUNKERQUE. – Gardiens : Annotel (6 arrêts) ; Demaille(5 arrêts). Buteurs : Afgour (2), Butto (3), Causse (2),Emonet (4), Grocaut, K. Nagy (6), Lamon (2), Nieto, Soudry(2), T. Pelayo, Vejin (2), Z. Pejovic. Entraîneur : P. Cazal.

IVRY. – Gardiens : Chapon (9 arrêts) ; Gervelas (5 arrêts).Buteurs : Castro, Cauwenberghs, Keita, Kolle (7),M. Bataille, Mabire (13), Martinez, Popovic, Ruiz Margaria,S. Simonet (3). Entraîneur : R. Stefanovic.

CHAMBÉRY -TREMBLAY-EN-FRANCE :31 -32Mi-temps : 14-19. Arbitres: M. Rolland et Klein. .CHAMBÉRY. – Gardiens : Genty (13 arrêts); Ristanovic(1 arrêt). Buteurs: Ben. Gille, Bicanic, Da Silvao (5), Detrez(4), E. Basic (2), Matulic (4), N'Guessan (3), Panic (7),Paturel (2), Paty (1), Richardson (1), Traoré (2). Entraîneur:I. Obrvan.TREMBLAY-EN-FRANCE. – Gardiens : Soumaré(0 arrêt); Voncina (15 arrêts). Buteurs : Azizi, Bingo (9),Bojinovic (7), Courtois, Junisbekov (3), Maguy, Mem (3),Miklavcic, Sako, Salou (6), Ternel (4), Tomas. Entraîneur:D. Christmann.

TOULOUSE -NANTES :33 -29Mi-temps : 15-17. Arbitres : M. Dentz et Reibel. .TOULOUSE. – Gardiens : LAURENT DE VALORS (1 arrêt);Pardin (13 arrêts). Buteurs : Bonilauri, Chelle (2), Georgie-vski (3), Gilbert (3), M. Zvizej (6), Morency, N. Ilic (5),Pavade, Perez, Porte (3), Ruiz Sanchez, Sevaljevic (11).Entraîneur : P. Gardent.

NANTES. – Gardiens : Dumoulin (3 arrêts); Schulz(9 arrêts). Buteurs : A. Entrerrios (3), Balaguer Romeu (6),Claire (5), Delecroix (1), Feliho, Gharbi (1), Ivic (1),Komogorov, Lagarde, Nyateu (3), Rivera (4), Tournat (5).Entraîneur : T. Anti.Classement: 1. Paris-SG, 46 pts ; 2. Saint-Raphaël, 35 ;3. Nantes, 32 ; 4. Montpellier, 29 ; 5. Chambéry, 29 ;6. Créteil, 28 ; 7. Dunkerque, 25 ; 8. Toulouse, 24 ;9. Cesson-Rennes, 24 ; 10. Nîmes, 22 ; 11. Ivry, 17 ;12. Aix-en-Provence, 15 ; 13. Chartres, 12 ; 14. Tremblay-en-France, 9.Hier soir, à l’heure où nous bouclions ce journal, la Liguen’avait pas communiqué la fiche technique du matchCesson-Rennes - Chartres.

qBASKETPRO B HOMMESPLAY-OFFS D’ACCESSION¢ QUARTS DE FINALE

Aujourd’hui 20:00 Matches 2. Lille (9) - Fos (2). Fosmène la série 1-0. Le Portel (6) - Bourg-en-Bresse (5).

Bourg mène la série 1-0. Poitiers (8) - Évreux (3). Évreuxmène la série 1-0. Nantes (7) - Boulazac (4). Boulazacmène la série 1-0.Matches 3 éventuels samedi.Entre parenthèses, le classement en saison régulière. Sériesau meilleur des 3 matches. Hyères-Toulon, 1er, est déjàpromu en Pro A.

qCYCLISMETOUR DE BELGIQUEUCI EUROPE TOUR¢ HIER

Prologue, Beveren : 1. Van Aert (BEL, Vastgoedservice),les 6 km clm en 6'52'' (moy. : 52,427 km/h) ; 2. Martin(ALL, Etixx-Quick Step), à 0'2'' ; 3. Hollenstein (SUI, IAM),à 0'4'' ; 4. Terpstra (HOL, Etixx-Quick Step), m.t. ; 5. Lam-paert (BEL, Etixx-Quick Step), à 0'5'' ; ... 10. Sy. Chavanel(DIRECT ÉNERGIE), à 0'11'' ; 37. Boudat (DIRECT ÉNERGIE),à 0'20'' ; 53. Voeckler (DIRECT ÉNERGIE), à 0'23''.¢ AUJOURD’HUI

1re étape : Buggenhout - Knokke-Helst (177,3km).

iEXPRESSOiOuattara fauché en vol

Le verdict a sonné tel une claquepour les ambitions de Monaco.L’ailier français Yakuba Ouattara,révélation de la saison, nerefoulera peut-être plus lesparquets cette saison. Sortisur blessure lors du match 2de la demi-finale entre l’ASM etl’ASVEL (remporté par Monaco67-61, série à égalité 1-1), il a étévictime d’une déchirure au molletqui nécessitera au moins troissemaines d’arrêt. Même en casde qualification en finale, il estpeu probable que l’on revoitOuattara à son niveau. Meilleurdéfenseur de l’équipe deZvezdan Mitrovic, souvent aussifacteur X en attaque, sa blessurepourrait aussi remettre en causesa sélection en équipe de Francepour préparer le tournoi dequalification olympique(5-10 juillet à Manille).

iHervé à Cholet,c’est signé. Philippe Hervé,l’ancien entraîneur de Limoges,champion de France en titre,sans club depuis, s’est engagéavec Cholet Basket pour deuxans. Un nouveau challengeexcitant pour Hervé, qui atoujours été dans son élémentau sein des équipes enreconstruction (finaleeuropéenne avec Chalon en2001, finaliste de Pro A 2009 etvainqueur de la Coupe de Franceavec Orléans en 2010). Au seind’un club qui se cherche unenouvelle identité, et où il a déjàévolué en tant que joueur,en 1988-1989, il sera commeun poisson dans l’eau.

MATCHES 3¢ AUJOURD’HUI

20:30LE MANS (3) - STRASBOURG (2)(Ma Chaîne Sport)Strasbourg mène la série 2-0.¢ DEMAIN

21:00ASVEL (5) - MONACO (1)(Ma Chaîne Sport)Série à égalité 1-1 .

Séries au meilleur des cinq mat-ches avec matches 1, 2 et éven-tuellement 5 chez le mieux classéen saison régulière (Monaco etStrasbourg).Entre parenthèses, le classementen saison régulière.

FEUILLE DE MATCHAntarès

LE MANS0 McKee (1,88 m, USA) ; 4 Lofton(1,88 m, USA) ; 5 Konaté (1,96 m) ;7 Pitard (1,88 m) ; 12 Cornelie (2,13 m) ;13 Yarou (2,04 m, BEN) ; 14 Issa(1,98 m) ; 15 Gelabale (2,02 m) ;17 Amagou (1,85 m) ; 24 Travis (2,01 m ;USA). Entraîneur : E. Kunter.

STRASBOURG1 M. Collins (1,98 m, USA) ; 3 Beaubois(1,85 m) ; 6 Lacombe (1,95 m) ; 7 T. Taylor(1,85 m, USA) ; 9 Leloup (2,02 m) ;13 L. Campbell (1,90 m, USA) ;17 Ntilikina (1,93 m) ; 21 Fofana (2,13 m) ;34 K. Weems (1,98 m, USA) ; 49 Duport(2,15 m) ; 54 Howard (2,03 m, USA).Entraîneur : V. Collet.

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DIVISION 1 | 25e JOURNÉE

ÉQUIPES PtsMATCHES BUTS

J. G. N. P. p. c. diff.

1 PARIS-SG 46 25 23 0 2 852 707 +1452 SAINT-RAPHAËL 35 25 16 3 6 722 686 +363 NANTES 32 25 15 2 8 736 653 +834 MONTPELLIER 29 24 14 2 8 699 666 +335 CHAMBÉRY 29 25 13 3 9 696 672 +246 CRÉTEIL 28 25 11 6 8 755 755 07 DUNKERQUE 25 25 11 3 11 652 658 -68 TOULOUSE 24 25 10 4 11 736 716 +209 CESSON-RENNES 24 25 10 4 11 654 690 -36

10 NÎMES 22 25 9 4 12 739 746 -711 IVRY 17 25 7 3 15 665 734 -6912 AIX-EN-PROVENCE 15 24 5 5 14 676 718 -4213 CHARTRES 12 25 5 2 18 656 750 -9414 TREMBLAY-EN-FRANCE 9 25 4 1 20 698 785 -87

BASKET

Pro A LE MANS - STRASBOURG /SÉRIE : 0-2 DEMI-FINALES

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 23

Oklahoma City,le nouveau monstre

Avec son jeu physique et ses deux stars(Durant, Westbrook) au sommet, le Thunder semble

irrésistible face à Golden State.OKLAHOMACITY 118GOLDENSTATE 94

DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENTMAXIMEMALET

NEW YORK (USA) – Sagement ins-tallés côte à côte, comme aprèschaque match, Russell Westbrooket Kevin Durant ont récité leur le-çon. La mine neutre, le ton mono-corde, les deux stars d’OklahomaCity ont enchaîné les réponsesconvenues. À les voir et à les en-tendre, impossible d’imaginerqu’ils viennent de corriger pour ladeuxième fois de suite les GoldenState Warriors (118-94) et ne sontplus qu’à une victoire de leurdeuxième finale de NBA (aprèscelle de 2012).

Rien ne semble pouvoir dé-tourner le Thunder de cet objectif.Même pas la polémique autour dela non-suspension de DraymondGreen pour son coup de pied dansles parties intimes de StevenAdams. « On n’était pas concen-trés sur ce qu’il s’était passé lors dumatch précédent et toute la polé-mique, on a essayé d’avoir le bonétat d’esprit, a estimé Kevin Du-rant. Donc, ça ne nous a pas affec-tés même si on savait que lepublic, ici, allait réagir à tout ça.»

Les fans d’Oklahoma City, lesplus bruyants et dingues de laligue, n’ont pas déçu. Ils ont huéGreen à chacune de ses prises deballe. Mais ils ont passé plus detemps à fêter leurs héros qui sem-blent maîtriser cette série de play-offs et leur jeu. Impensable pen-dant la saison régulière où leThunder a gagné dix-huit mat-ches de moins que Golden State(55 contre 73), mais aussi il y a troissemaines après la correction ini-tiale à San Antonio . «Ce qu’on afait depuis ce match en dit longsur les caractères qu’on a dans levestiaire, Kevin Durant et RussellWestbrook en tête, a analysé BillyDonovan, l’entraîneur du Thun-der. Ils ne passent pas leur tempsà se plaindre. Ils travaillent et re-viennent plus fort. Cet exemple aun fort impact sur tout le monde.»

Tous les déclics datent de cettesérie contre les Spurs (remportée4 victoires à 2). Lors du match 3,Russell Westbrook avait quasi-ment coûté à lui seul la victoireavecsespertesdeballeetsesmau-vaises inspirations. «On peut voirla différence depuis, estime soncoéquipier André Roberson. Il es-saie d’impliquer tout le mondedans le jeu. » Le tout sans avoirchangé son style hyper physique,

que ce soit dans l’intensité maxi-male qu’il procure ou le rythmediabolique qu’il imprime au jeu (36pts, 11rbds, 11p.d. lorsdumatch4!).

” On tented’être pressantsphysiquement”

KEVIN DURANT

Toute l’équipe est désormais à sondiapason, mettant une pressionphysique de tous les instants auxGolden State Warriors. Une courteséquence diffusée mardi soirmontrait Stephen Curry, sans bal-lon, se heurter à trois joueurs duThunder sans pouvoir se défairedu moindre marquage. « Il fautrendre hommage à notre staff quiétudie le jeu adverse et nous aoffert un super plan de jeu », aplusieurs fois répété StevenAdams. «Les Warriors aiment sepasser le ballon avec une certaineliberté, alors on tente d’être pres-sants physiquement, de mettrenos mains, nos bras en oppositionpour détourner des ballons », adétaillé Durant, plus métronomeque jamais (entre 26 et 33 points àchaque match dans cette série).Cela a provoqué vingt et une per-tes de balle des Warriors jeudi.Avec la large domination d’OKC

au rebond (56-40), le déficit depossession devient rédhibitoirepour les champions en titre. EtAdams de souligner l’implicationcollective de tous les instantsnécessaire pour arriver à ce résul-tat : « Tout le monde est sur lamême longueur d’onde. »

Ça non plus, ce n’était pas uneévidence en cours de saisonquand Billy Donovan, entraîneurarrivé l’été dernier, peinait à trou-ver les bonnes rotations et la for-

mule pour terminer les matches(13 défaites après avoir mené àl’entame du dernier quart-temps).«Avec le changement, il a forcé-ment fallu s’ajuster, a reconnuWestbrook. On a énormémenttravaillé pour être sûrs que toutfonctionnait et des deux côtés, il ya eu beaucoup d’écoute. C’est unerelation qui marche.» Et qui pour-rait mettre un terme dès la nuitprochaine à la saison historiquedes Golden State Warriors.¢

Le très athlétique arrière d’Oklahoma City Russell Westbrook effectue une passe devant ShaunLivingston lors du match 4.

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27,7La moyennede points de l’ailierd’OKC Kevin Durant,meilleur marqueurdes play-offs.Son coéquipier RussellWestbrook est cinquième(26), mais deuxièmeparmi les joueurs encoreen lice en finale deConférence. StephenCurry (24,5 pts) estseptième seulement.

CONFÉRENCE ESTFINALE¢ LA NUIT DERNIÈRE

Match 5CLEVELAND (1) - TORONTO (2).Cleveland et Toronto étaientà égalité 2 victoires partout.¢ DEMAIN

Match 6 à Toronto

CONFÉRENCE OUESTFINALE¢ MARDI

Match 4OKLAHOMA CITY (3) - GOLDENSTATE (1) 118-94.Oklahoma City mène la série3-1.¢ LA NUIT PROCHAINE

Match 5 à Golden State.Séries au meilleur des 7 mat-ches. Entre parenthèses, leclassement en saison régulière.

On ne reconnaît plus Golden StateSous le choc, les Warriors ont assuré qu’ils répondraient présent la nuit prochaine.

Mais Stephen Curry et son équipe semblent avoir perdu toute leur sérénité.DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENT

NEW YORK – Il suffisait de voir lesregards des champions en titreaprès leur deuxième correctionde suite à la Chesapeake EnergyArena, mardi, pour comprendrele désarroi dans lequel sont plon-gés les Golden State Warriorsavant le match 5, la nuit pro-chaine chez eux à Oakland.

Des Warriors sans solutionLe fait que le même scénario sesoit reproduit à l’identique deuxmatches de suite en Oklahoma(– 28, 133-105, dimanche ; – 24,118-94, mardi) est très inquiétantpour les Warriors. «C’est l’équipela “longue” de la ligue, a estiméSteve Kerr pour résumer le mé-lange de grandes tailles, longsbras et grosse activité du Thun-der, et on continue d’essayer defaire des passes par-dessus leurs

bras. Ce n’est pas une très bonneidée.» Cet avantage physique auniveau de la taille a un autre im-pact pour Golden State : «Des tirsqui sont ouverts face à d’autreséquipes ne le sont pas face àeux. » Et comme DraymondGreen et Stephen Curry ne sontque l’ombre d’eux-mêmes de-puis deux matches, Golden Staten’a pour l’instant aucune issue.

Curry n’est pas lui-mêmeSon visage s’est fermé l’espaced’une seconde puis il a expédiésa réponse en quatre mots. «Non,je vais bien », a soufflé StephenCurry lorsqu’il a été interrogé surson état physique. Le meneur,double MVP de la ligue, sortaitd’un match à 19 points mais àseulement 20 % de réussite àtrois points et six pertes de balle,un cauchemar bien inhabituelpour lui. « Il n’est pas blessé, a

aussi souligné Kerr. Il a justeconnu une mauvaise soirée, çaarrive aux meilleurs.» Pourtant,hier, une source proche dujoueur a laissé fuiter via Yahoo

que Curry était sans doute à 70%,voire moins, de ses capacités. Laconséquence de ses blessures(cheville puis genou) qui l’ontprivé de quatre matches dans ces

play-offs et de sa chute au match2 où il s’est amoché le coudedroit.

Étouffés par leur record ?Toute la saison, les Golden StateWarriors se sont nourris de leurcourse au record en saison régu-lière (qu’ils ont obtenu avec73 victoires). Mais aujourd’hui, laquestion se pose de savoir si celan’ajoute pas une pression sup-plémentaire. «Ce sont deux cho-ses séparées, a poursuivi Kerr. Ona connu une saison régulièremagnifique et on a réalisé quel-que chose d’inédit dont on estfiers mais, en play-offs, tout lemonde commence à zéro-zéro. Iln’y a pas de pression supplémen-taire ni pour ça, ni pour le fait deréussir le doublé. On est dominésen ce moment et on doit trouverdes réponses.» M. Ma.Stephen Curry tête basse. Le MVP de la saison a réussi seulement

six paniers en vingt tirs mardi lors du match 4.

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BASKET

FINALE DECONFÉRENCEOUEST OKLAHOMA CITY - GOLDEN STATE : 118–94/SÉRIE 3-1 NBA

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24 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

Kruijswijk face au combat de sa vieAu seuil des Alpes, le Néerlandais semble inabordable

et refuse de céder à la panique face au défi qui se dresse devant lui.DENOTREENVOYÉSPÉCIALPHILIPPEBRUNEL

CASSANO D’ADDA (ITA) – À laveille d’engager, dès demain,dans les Alpes piémontaises,par-delà le col d’Agnel, situé à2700 mètres d’altitude, le com-bat de sa vie, rien ne semble af-fecter le porteur du maillot rose,Steven Kruijswijk. Ni l’insignefaiblesse de ses équipiers de laLotto NL-Jumbo, qu’il défendbec et ongles face aux critiques,ni les réserves de la presse ita-lienne, désorientée par ce grim-peur de vingt-neuf ans, à l’éclo-sion tardive et fort d’uneconfiance inébranlable. C’estd’ailleurs ce qui fascine chezKruijswijk –prononcez «cruis-vyk » –, son assurance là oùd’autres éprouvaient de la fébri-lité. «Mais pourquoi devrais-jeavoir peur des Alpes? J’aime lesgrands cols, je suis en forme etne me sens aucun point faible.Par superstition, je me refuseseulement à penser que j’ai déjàgagné le Giro », souligne leNéerlandais à la peau diaphane,aux cheveux roux, sublimé,dit-il, par une passion viscéralepour le Giro qu’il avait découvertà travers Erik Breukink, sonidole, vainqueur en 1988 d’uneétape dantesque dans les neigesdu Gavia. Le Giro, Kruijswijk l’acouru six fois et fini septièmel’an dernier, où il était passé entête sur le Motirolo, devantLanda et Contador, avec les-

quels il avait rivalisé jusqu’à Mi-lan. Fort de cette expérience, iln’a laissé à personne, avant-hier, le soin de filtrer les atta-ques, celles de Firsanov, de Za-karin et de Valverde sur le Faidella Paganella, à 15 kilomètresd’Andalo, comme pour réaffir-mer son autorité et découragertoute tentative de sédition.« Étrange, sur la Paganella, il asauté sur tout ce qui bouge,alors qu’il aurait pu, s’il l’avaitdésiré, éparpiller tout lemonde», s’étonne Stefano Giu-liani, de la Vini Fantini, resserréeautour de Damiano Cunego,leader de la montagne. « Il nes’épargne pas beaucoup, quisait, si ce n’est pas lui son plusterrible ennemi?», se demandeOrlando Maini, de Lampre, in-trigué par la métamorphose deKruisjwijk, qui se conduit en pa-tron là où d’ordinaire il jouait lesfaire-valoir. Et qui s’incline de16 centièmes derrière Foliforov,sur l’alpe de Siusi, lui qui n’avaitjamais gagné auparavant unseul chrono (sur les 48 qu’il acourus dans sa carrière).

VAN GOGH ,CRUYFF ET GIRO

Il faut toutefois relativiser.Landa et Dumoulin ne sont pluslà, Nibali est en souffrance, l’op-position décimée a la tête ré-duite au seul Chaves. « Ce n’estpas Kruijswijk qui est fort, cesont les autres qui ne sont pas àla hauteur», nuance Bruno Re-

verberi, chez Bardiani, lequelveut croire que le Tour d’Italien’a pas encore livré ses vérités.En attendant, Kruijswijk se ra-conte chaque soir, en salle depresse. Et dans les journaux.Tout y passe. Sa jeunesse à Nue-nen, où Van Gogh a peint sespremières toiles, sa passionpour Johan Cruyff et lePSV Eindhoven, ses débuts tar-difs en juniors sous le maillot dela Westland Wil Vooruit, sonamour de la montagne, de l’Ita-lie, sa carrière contrariée parune opération de l’artère fémo-rale qui lui a « fait perdre deux

ans », sans oublier le scandalede la Rabobank, son ancienneformation (celle de Rasmussen,de Boogerd), dissoute pour do-page organisé. Interrogé sur lesujet, Kruijswijk s’est déclaré« contre le dopage ». Quant audocteur Geert Leinders, l’ancienmédecin de la Rabobank et de laSky, radié par une cour arbitralepour ses coupables activités (ilpratiquait l’hémotransfusion,administrait l’EPO, etc.), il n’a ja-mais travaillé avec lui. Oui, toutsemble posé pour qu’il deviennedimanche le premier Néerlan-dais à gagner le Giro.¢

Steven Kruijswijk, à la signature hier matin, porte le maillot rose du Tour d’Italie depuis cinq jours.

Sous le signe de la maliceBarré par Pierre Casiraghi, «Malizia», le catamaran de la principauté de Monaco,

participe au circuit européen de catamarans à foils qui débute aujourd’hui en Italie.CAROLE CAPITAINE

D’un circuit à l’autre ! Tandis que Monaco ac-cueille à partir d’aujourd’hui son Grand Prixde F 1, le yacht-club de la Principauté s’em-barque dans un nouveau défi : le GC32 RacingTour, avec son catamaran à foils (12m), Mali-zia, sur le lac de Garde (ITA). «Je vais manquermon premier Grand Prix de Monaco depuisvingt-huit ans, avance Pierre Casiraghi, filscadet de la princesse Caroline, qui officiecomme barreur sur Malizia. Ce ne pouvaitêtre que pour un tel événement !» Passionnéde sport auto et de voile, le neveu du princeAlbert II prépare depuis plusieurs mois avecenthousiasme cet engagement. Son premier,sur la durée d’un Championnat et à un tel ni-veau de compétition: «Nous allons être hum-bles, apprendre, nous sommes le plus jeuneéquipage, je suis le barreur avec le moinsd’expérience, aussi, nous allons surtout pen-

ser à naviguer le plus proprement, ne pas cas-ser le bateau.» Fort de différentes expériencesnautiques comme le record Le Cap-Rio en2014, avec Giovanni Soldini sur le monoco-que Maserati, ou encore une participation àSydney-Hobart en 2015 (4e), Pierre Casiraghiopte aujourd’hui pour ce catamaran à foils quivole : «Une discipline assez technique, inno-vante. La première fois que le bateau s’est misà voler, quelles sensations! J’étais assis, je medisais wouah... quelle vitesse. Nous étions à24 nœuds (44 km/h), et dès que l’on abattait(s’écarter du lit de vent), on atteignait les32nœuds (59km/h) en quelques secondes.»

CAMMAS ET GUICHARDSUR LE CIRCUIT

À bord de Malizia, le barreur monégasquepeuts’appuyersurquelquespointurescommeSébastien Col (tacticien recherché), Pierre-Alexis Ponsot, le coach, mais aussi Adam Pig-

gott, habitué des Extreme Sailing Series, Ri-chard Mason et Boris Herrmann. Pour satroisième saison, le circuit GC 32 se distinguepar son concept inédit. « Courir sur des par-cours banane avec départ et finish au reaching(vent de travers) à bord de catamarans mono-types à foils et avec plus de dix bateaux au dé-part, cela n‘a jamais été fait», observe LaurentLenne, le père des GC 32. Président de la classe,Flavio Marazzi enchérit : «Le circuit constitueun excellent mélange entre propriétaires bar-reurs et professionnels issus de la Coupe del’America, médaillés olympiques ou championsdu monde.» Un exemple, aujourd’hui, du ni-veau de la compétition: la présence en Italie deFranck Cammas (*) et de son écurie NorautoRacing ou encore de Yann Guichard et SpindriftRacing. De sacrés moteurs.

(*) Le skippeur français utilise ce circuit pour sonentraînement pour la Coupe de l’America 2017.

La grand-voilede « Malizia » se pared’un moine franciscain,référence à FrancescoGrimaldi, dit « le Rusé »(ou « la Malizia »),considéré comme lefondateur de la Principauté.

Kluge en guise d’adieuUne heure après avoir franchi la ligne en vainqueur, le regardtourné vers l’arrière, sous la menace du peloton, Roger Klugen’en revenait toujours pas d’avoir gagné «son» étape, là,à Cassano d’Adda, une petite cité bergamasque qui célébraitle 50e anniversaire de la victoire de Gianni Motta (son pluscélèbre citoyen) au Tour d’Italie en 1966. Le pistard allemand,médaillé olympique à Pekin de la course aux points, s’étaitreporté seul sur l’homme de tête, Pippo Pozzato, et l’avaitdébordé à 200mètres de la ligne. «C’est le plus beau jourde ma vie!», avait clamé Kluge, dont le succès faisait échoa la prochaine dissolution de sa formation, IAM. «Ma victoirene changera rien à sa décision (celle de Michel Thétaz,le propriétaire), mais c’est un cadeau que je lui offre pourle remercier des quatre années qu’il nous a fait passer.» P. B.

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GC 32 RACING TOUR

5 ÉPREUVES EN 201626-29 mai: lac de Garde, Riva del Garda7-10 juillet : lac de Garde, Malcesine3-6 août : Palma de Majorque22-25 septembre : Sotogrande Cup13-16 octobre : Marseille One Design

CLASSEMENTS¢ 17e ÉTAPE

Molveno - Cassano d’Adda1. Kluge (ALL, IAM), les 196 kmen 4 h 31'29'' (moy. : 43,318 km/h) ;2. Nizzolo (ITA, Trek) ; 3. Arndt(ALL, Giant-Alpecin) ; 4. Modolo(ITA, Lampre-Merida) ; 5. Trentin(ITA, Etixx-Quick Step) ; ...17. Delage (FDJ) ; 24. Valverde(ESP, Movistar) ; 32. Nibali (ITA,Astana) ; 34. Chaves (COL, Orica-GreenEdge) t.m.t.

¢ CLASSEMENT GÉNÉRAL1. Kruijswijk (HOL, LottoNL-Jumbo) en 68 h 11'39'' ; 2. Chaves(COL, Orica-GreenEdge) à 3';3. Valverde (ESP, Movistar),à 3'23'' ; 4. Nibali (ITA, Astana),à 4'43'' ; 5. Zakarin (RUS,Katusha), à 4'50'' ; 6. Majka (POL,Tinkoff), à 5'34'' ; 7. Jungels (LUX,Etixx-Quick Step) à 7'57'' ;8. Amador (CRI, Movistar), à8'53'' ; 9. Pozzovivo (ITA, AG2RLa Mondiale), à 10'05'' ; 10. Siutsou(BLR, Dimension Data),à 11'3'' ; ... 14. Dupont (AG2R),à 22'13''.¢ AUJOURD’HUI

18e étape : Muggio-Pignerol(244 km)¢ DIMANCHE

21e et dernière étape

CYCLISME

Tour d’Italie 17e ÉTAPE

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 25

l GRAND PRIX DE MONACO Formule 1 AUTOMOBILE

Mercedes a absorbé le chocQuinze jours après le crash entre ses deux pilotes et le zéro pointé de Barcelone,

l’écurie allemande revient en piste comme si de rien n’était. Ou presque.DENOTREENVOYÉSPÉCIALFRÉDÉRICFERRET

MONACO – Il y a deux ans, l’accro-chage de Spa avait laissé des tra-ces profondes. Celui de Barce-lone, voilà dix jours, ne devraitpas avoir des conséquences aussifâcheuses. Dès le dimanche soir,après l’accident, Nico Rosbergavait relativisé l’épisode. « Celan’a rien à voir avec la Belgique,

estimait l’Allemand avant de quit-ter le circuit espagnol. Il ne fautsurtout pas comparer. »

À Monaco, les troupes Merce-des se présentent donc en ordrede marche, comme si de rienn ‘était. Tout est rentré dans l’or-dre. Pour deux raisons. La pre-mière est que si le patron TotoWolff a décidé de partager lestorts, les deux pilotes ont, eux, dé-cidé de les accepter. Dès le soir de

leur accrochage, Rosberg commeHamilton avaient d’ailleurs plaidéchacun – un peu – coupable.

La seconde raison est plus insi-dieuse. À Spa, en 2014, Mercedesapprenait à gérer l’ego de ses pilo-tes. Cette saison, elle les manage àla perfection. Et durant la se-maine qui a suivi le couac de Bar-celone, un signal fort de la direc-tion a été envoyé aux pilotes,histoire de les calmer. Alors que le

jeune Français Esteban Ocon étaitprogrammé pour rouler dans laW07 lors de la seconde journéedes essais privés qui ont suivi leGrand Prix d’Espagne, c’est le ré-serviste allemand, Pascal Wehr-lein (21 ans), qui, à la dernière mi-nute, a été appelé. À la surprisegénérale. Officiellement pour va-lider des modifications aéro sur lavoiture. Mais officieusement,Rosberg comme Hamilton ontparfaitement décrypté le mes-sage délivré par les boss : « Cessezvos enfantillages ou le gamin, enrodage chez Manor, prendra vo-tre place. »

” Il n’y a aucunproblème ’’

LEWISHAMILTON

Hamilton, qui avait disparu desréseaux sociaux depuis la course,y est vite revenu. Et a repris sontrain-train quotidien de person-nage people. Cannes, paillettes,dîner de l’AmfAR et photos encompagnie de sémillantes de-moiselles dont l’ex de CristianoRonaldo Irina Shayk. Rosberg, lui,est retourné à sa vie de père de fa-mille. « Je n’y pense plus, con-fiait-il hier soir, très détendu. Cetaccrochage appartient au passé.Je ne veux penser qu’à l’avenir etau Grand Prix à venir que je veuxgagner. »

Triple vainqueur en titre, leMonégasque d’adoption pourrait

devenir le deuxième pilote, aprèsAyrton Senna (de 1989 à 1993), àremporter quatre fois de suite lacourse en Principauté.

Mais Hamilton, qui l’an dernieravait laissé échapper la victoiresur une erreur stratégique (*), severrait bien gagner sa premièrecourse de l’année, ici, à Monaco,sur une piste qu’il chérit tant.« Nous ne sommes pas des en-fants, se défend d’ailleurs l’An-glais. Tout a été dit au soir de Bar-celone. Il n’y a aucun problème.Et je reviens au volant plus motivéque jamais. »

Le président de Mercedes, TotoWolff, ne dit d’ailleurs pas autrechose : « Tout le monde fait desfautes, glissait-il avec malice etautorité hier soir. L’équipe en acommis. Cette fois, ce sont lesdeux pilotes qui en ont fait une.Ne vivons pas dans le passé. »Afin d’appuyer son discours, Mer-cedes a décidé de ne rien changerà son programme. Cette semaine,c’est au tour d’Hamilton d’avoir lechoix du départ lors des qualifica-tions, si crucial à Monaco. « Je nesais pas encore si, samedi, je par-tirai le dernier, conclut-il. Mais il ya tout de même de grandeschances… » Comme si de rienn’était…

(*) Alors qu’il menait la course,Hamilton avait été rappelé au stand,sous régime de voiture de sécurité.L’Anglais finira troisième.

Il y a deux semaines, à Barcelone, les deux pilotes Mercedes –Rosberg, à gauche, Hamilton, à droite – ont terminé le Grand Prixd’Espagne dans le bac à gravier après s’être accrochés dès le 1er tour.

Zak

Mau

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Lat/

DPPI

Renault met le turboRicciardo, chez Red Bull, et Magnussen, côté Renault, bénéficient

ce week-end de l’arrivée anticipée de l’évolution du moteur français.DENOTREENVOYÉSPÉCIALJÉRÔMEBOURRET

MONACO – Testée à Barcelone etayant donné suffisamment degaranties sur les plans de la per-formance et de la fiabilité, l’évo-lution du moteur Renault prévuepour le Grand Prix du Canadadans deux semaines est intro-duite dès ce week-end. « Cettedernière mouture inclut des mo-difications importantes au sys-tème de combustion, expliqueRémi Taffin, le directeur techni-que moteur. Cela rend le moteurplus puissant et plus efficace,pour un gain au tour estimé à en-viron une demi-seconde (sur les

circuits où la performance mo-teur est la plus prépondérante). »

Toutefois, en raison des délaisde fabrication, seuls deux blocssont disponibles, un mis à la dis-position de l’écurie Renault,

l’autre de Red Bull. Chaque campa donné la primeur à son pilote lemieux classé au Championnat,Kevin Magnussen et Daniel Ric-ciardo. « Cette évolution apporteun gain de puissance mais égale-ment un plus grand confort deconduite, ce qui est le plus im-portant sur un circuit commeMonaco », expliquait hier le Da-nois de Renault.

Vainqueur du dernier GrandPrix, à Barcelone, Max Verstap-pen devra, lui, patienter avant debénéficier des dernières trou-vailles de Viry-Châtillon : «Je suisimpatient de l’utiliser auCanada », commentait hier le pi-lote Red Bull.

Kevin Magnussen (Renault).

GP DEMONACO6/21Circuit de Monaco (3,337 km).78 tours (260,1286 km).¢ AUJOURD’HUI

De 10 heures à 11 h 30,essais libres 1.De 14 heures à 15 h 30,essais libres 2.¢ DEMAIN

Journée off pour la F 1.¢ SAMEDI

De 11 à 12 heures, essaislibres 3.À partir de 14 heures,qualifications.¢ DIMANCHE

Départ du Grand Prixà 14 heures.PODIUM 20151. Rosberg (ALL, Mercedes),2. Vettel (ALL, Ferrari),3. Hamilton (GBR, Mercedes).CHAMPIONNAT 2016(après 5 GP)1. Rosberg (ALL, Mercedes),100 ; 2. Räikkönen (FIN,Ferrari), 61 ; 3. Hamilton(GBR, Mercedes), 57 ;4. Vettel (ALL, Ferrari), 48 ;5. Ricciardo (AUS, Red Bull-Tag Heuer), 48 ; 6.Verstappen (HOL, Red Bull-Tag Heuer), 38 ; ...10. Grosjean (Haas-Ferrari),22 ; etc.

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26 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPEAUTOMOBILE

Monaco, la Principauté de l’automobile 3/5RENDEZ-VOUS ATTENDU DE LA SAISON DE F 1, LE GRAND PRIX DE MONACO FASCINE. POUR UN PILOTE, LE TRIPTYQUE MAGIQUE CONSISTE À S’IMPOSER À MONACO, À INDIANAPOLIS

ET AUX 24 HEURES DU MANS. CHAQUE JOUR DE LA SEMAINE, NOUS VOUS PRÉSENTONS LES DIFFÉRENTS LIENS QUI UNISSENT LA PRINCIPAUTÉ ET LE SPORT AUTOMOBILE.

UN CHANTIERDE GRAND PRIX

Pas facile d’organiser une course de Formule 1 en ville. Mais, à Monaco,on en a l’habitude. «L’Équipe» a suivi, pas à pas, les préparatifs

de cette 74e édition du Grand Prix le plus sélect de la saison.

DENOTREENVOYÉSPÉCIALFRÉDÉRICFERRET

MONACO – Son Grand Prix, le Princi-pauté l’a dans la peau. Ou plutôt sur l’as-phalte. Toute l’année, sur sa chaussée, ilest tatoué. De petits cercles bleus qui ca-chent un trou. D’un geste, on peut facile-ment y installer les potences des glissièresde sécurité. À Monaco, tout est sur lesrails. Pour la 74e fois, cette année, l’Auto-mobile Club de Monaco (ACM) répète lamême mise en scène : construire l’écrinqui fait rêver les passionnés de courseauto.

Les premiers préparatifs ont démarrédès la mi-mars avec l’installation de la tri-bune commentateurs, au sortir des essesde la Piscine. Un travail de longue haleine,avec des loges nichées à 12 mètres du sol,achevé au lendemain du deuxièmeGrand Prix de la saison, à Bahreïn, débutavril.

C’est à cette période là également queles 21 km de rails ont commencé à êtreposés, que la mise en place des garages adébuté et que la direction de course a étéinstallée dans un nouveau et impression-nant bâtiment en préfabriqué.

RIEN N’EST TROP BEAU POURCETTE COURSE

Tout ce matériel a été stocké et numérotédans des entrepôts, à l’abri des regards etde l’humidité, corrosive pour les glissiè-res. La pose des rails s’est conclue autourdu Casino, dernière partie à être ceintu-rée, à la veille du Grand Prix historique,organisé tous les deux ans, quinze joursavant la vraie course.

Dans leur travail de préparation, les or-ganisateurs doivent composer avec lestravaux de construction au sein d’unePrincipauté champignon dont l’allure, aurythme des nouveaux buildings, changechaque saison.

Cette année, il y a 43 chantiers en villedont celui du musée du Prince, installé auvirage du Bureau de Tabac. Depuis deux

ans, le bâtiment, destiné à accueillir tou-tes les voitures des Grimaldi, se construitpeu à peu. Et, depuis deux ans, à la veilledes courses, on rebouche le trou des fon-dations, histoire d’installer les tribunes.Avant de reprendre la construction, aulendemain du Grand Prix.

Rien n’est trop beau pour cette course.Chaque année, un tiers de la piste est ré-surfacé au point que, sur le plan de l’as-phalte, les ingénieurs de la F1 ne considé-rent plus Monaco comme un circuiturbain mais une piste perma-nente où la dégradation estmoindre et l’adhérence excel-lente.

Installés à l’année le long destrottoirs, le vibreurs sont égale-ment soigneusement re-peints, à la veillede chaqueépreuve. Re-vêtu de sa pa-rure F1, le siteest alors prêtà accueillir lesmonoplaces etles écuries qui, de-puis le week-end der-nier, ont dû se frayer unchemin dans les rues étroites dela Principauté pour trouver placedans le paddock. Combien des 200 ca-mions, sans compter les 90 des coursesannexes, se sont retrouvés bloqués, aucours des années, au détour d’un viragetrop étroit pour le semi… Hier soir, il a falluencore installer autour du circuit les septgrues de 80 tonnes destinées à évacuer ra-pidement les monoplaces accidentées;souder les bouches d’égoût, après les avoirsoigneusement retournées dans le sens dela course afin d’éviter tout accident.

À Monaco, tout est prévu. Au millimètreet à la seconde près. Sauf le vainqueur. Là,il faudra attendre dimanche pour le con-naître. Même si, depuis trois ans, c’est unlocal, Nico Rosberg, quasiment né ici, quile gagne…¢

CIRCULATIONUn vraicasse-têteOrganiser une course sur un territoire si petit (àpeine 2km2), au sein du pays le plus densémentpeuplé du monde (18500 habitants au km2), estune gageure. D’organisation mais aussi de sécurité.Trois compagnies françaises de CRS viennentd’ailleurs prêter main-forte aux hommes de la

police monégasque afin de veiller à la quiétude deshabitants et surtout faciliter la circulation sur leterritoire de la Principauté, engorgé durant lasemaine du Grand Prix. Car ici, contrairement àSingapour, autre circuit urbain, la piste est ouvertechaque soir aux voitures et aux piétons. Une dorsaleEst-Ouest, traversante, est d’ailleurs constammentouverte à la circulation, même durant la course, afinde la fluidifier sur le territoire et de limiter – unpeu – les désagréments des locaux.

YACHTSOn faitplace netteSamedi dernier, le port Hercule de Monaco, celuiautour duquel tournent les F 1, s’est vidé. Retourautorisé à partir de mardi. Ici, les anneauxs’achètent à l’année, à trois exceptions près : leyacht show, le Grand Prix historique et la F 1.Durant ces trois semaines, les habitués laissentdonc leur place aux stars et aux affaires. Lesbateaux deviennent des terrasses ambulantes,des boîtes flottantes. Le prix pour accoster y estd’ailleurs impressionnant. Le record :105 000 euros la semaine pour Auna , le yacht de110mètres, installé à la Piscine. À 70 %, onretrouve les mêmes, année après année. Lesrefus sont donc légion. Sauf pour les pilotescomme Räikkönen ou Button dont les bateauxseront encore cette année à bon port.

PADDOCKAu millimètre prèsD’ordinaire, sur les circuits, il n’est déjà pas aisé d’installer, côte à côte, lesmotorhomes. Le réaliser sur un bout de quai, à Monaco, tient de laprouesse. Tout y est plus petit, plus étroit. Et à la moindre faute, l’eau duport guette. Pour monter toutes ces imposantes structures, la FOM etl’ACM établissent un ordre de passage à partir du vendredi précédant leGrand Prix. Chaque écurie obtient un horaire auquel elle fait venir sescamions (près de 300 pour l’ensemble des teams qui doivent aussi livrerles garages et les monoplaces) et ses hommes afin de construire sonhospitalité. Et tout se joue au millimètre, contrôlé par des mécanos armésde niveaux et de lunettes de géomètre, histoire de vérifier que chaquecamion respecte parfaitement son emplacement .

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 27Monaco, la Principauté de l’automobile

AUJOURD’HUILES PRÉPARATIFSDE LA RÉCEPTION

VOIRIENettoyageà secAvec la construction dunouveau paddock, unproblème supplémentaire estapparu pour la Principauté.Sous les garages, desrestaurants se sont installésle long de la piscine. Et lessoirs du Grand Prix, leursterrasses se transforment endiscothèques à ciel ouvert.Jusqu’à l’aube. Au matin, lesbalayeuses monégasquesdoivent nettoyer la piste desrestes festifs, confettis etautres déchets. Sans eau, etdonc juste à la brosseuse, aurisque de nuire à sonadhérence. Mais il faut aussifaire intervenir la fourrière(huit voitures) pour tracter,avant 7 heures, hors ducircuit les nombreuxvéhicules des fêtards (unequarantaine chaque matin)qui les ont oubliés sur lapiste, que ce soit du côté dela Rascasse. Ou même dansla ligne droite des stands…

TERRASSESAu septième cielPas facile de bâtir des tribunes sur un circuit construit en ville.La solution : installer les spectateurs sur les terrasses ou balconsdes immeubles. Il n’y a d’ailleurs pas meilleur point de vuepour voir les F1 en action. La preuve : 33 000 places vendues pour100 000 spectateurs attendus quotidiennement. Les Monégasques nes’y trompent pas et désertent leur ville au moment du GP,histoire de louer leur appartement. Les entreprises se précipitentsur la manne, et les transforment de fond en comble, au sens propre,pour accueillir sponsors et invités. Avec un prix qui varie entre 1 500 et3 000 euros par invité. Le clou : la terrasse qui domine Sainte-Dévote, au17e étage d’un immeuble rue Grimaldi. Avec une semaine de travail pourl’aménager grâce à une grue de 100 tonnes…

COMMISSAIRESLa bataille des railsC’est le plus petit circuit de la saison (3,337 km). Mais c’est aussi celuioù les commissaires sont le plus nombreux. Et le mieux entraînés. Pourpostuler à ce poste, il faut avoir entre dix-huit et trente ans, vivre dans larégion monégasque et devenir membre de l’ACM. Les membres de laFFSA et des autres fédérations nationales sont également les bienvenusà condition de parler français. Depuis hier, ils sont 650 à pied d’œuvre lelong des rails. Et plus de 600 étaient déjà là l’an dernier. C’est direl’expérience de cette troupe de choc. Chaque année, les commissairesreçoivent une formation d’un week-end. Depuis 2008, il se déroule, enpleine ville, sous le chapiteau Fontvieille. Les vétérans y viennent pour seremettre en forme et les débutants sont là pour apprendre le b.a.-ba dumétier. Avec un nombre d’ateliers à valider comme le franchissement durail, étape essentielle et cruciale de l’intervention, les rudiments dugrutage, du retournement ou du déplacement rapide d’une monoplaceaccidentée ou encore, avec l’aide des pompiers monégasques, la gestiond’une voiture en flammes.

LES POMPIERSSurle qui-viveSur le circuit, ils font la joie des photographes, qui peuvent jouer avec lereflet des casques des pompiers monégasques pour leurs clichés. Mais,pour eux, le Grand Prix n’est pas un jeu. Mobilisés, sans jours de repos,pour assurer la sécurité incendie, ils sont renforcés par deux brigades desAlpes-Maritimes afin de pouvoir aussi lutter contre les éventuels feuxdomestiques en Principauté. Sur les 142 que comptent les deuxcasernes monégasques, une centaine d’entre eux est affectée au circuit.Il y a cinq ans, un feu sur une terrasse à Mirabeau avait failli retarderla première journée. L’incendie avait été éteint quelques minutesseulement avant 10 heures, pour le début des essais.

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28 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPEATHLÉTISME

Dopage

Aït-Saïd, le grand sautQuatre ans après une blessure au saut qui l’a privé des JO 2012, Samir Aït-Saïd remonte sur cet agrès,

cette semaine en Suisse, avec l’idée d’y briller aux Jeux cet été.ANOUK CORGE

« J’ai une semaine de prépara-tion dans les pattes.» Samir Aït-Saïd plante le décor d’entrée : ildonnera tout ce qu’il a, commed’habitude, mais invite à ne pasattendre de miracle de sa part surce rendez-vous européen, àBerne. « J’avais deux objec-tifs cette saison : aider la France àse qualifier pour les Jeux et vali-der mon année de kiné », expli-que le spécialiste des anneaux.

Première cible atteinte, le16 avril dernier, lors du test-event à Rio : les Bleus ont décro-ché le sésame collectif pour lesJO cet été (5-21 août). Deuxièmeen cours. « J’ai du sommeil en re-

tard, car, dès le retour du test-event, j’ai enchaîné avec les révi-sions pour mes examens. J’aidormi trois heures par nuit. Alors,je vais faire parler l’expériencesur ces Championnats d’Eu-rope », poursuit le gymnaste devingt-six ans, champion conti-nental aux anneaux en 2013.

SON AGRÈS FORTRESTE LES ANNEAUX

Question : ne pouvait-il pas zap-per cette épreuve ? « C’est laseule grosse compétition entre letest-event et les JO », répondChristophe Lambert, le DTN ad-joint. « Si Samir avait vraimentété à l’agonie totale, on l’auraitzappé. Mais Samir est un garçon

qui aime les grands événe-ments », glisse encore Lambert.Même si, en Suisse, les Bleus nenourrissent aucune ambition depodium pour la compétition paréquipes, Samir Aït-Saïd est undes leaders du groupe. Il se devaitdonc d’être présent.

Il l’est à double titre : aux an-neaux, son agrès phare où il peutprétendre à une médaille, et ausaut. L’y voir évoluer est moinscourant ces dernières années. Enfait, depuis qu’une gamelle à cetagrès lui a vrillé le genou droitlors des Championnats d’Europeen mai 2012 à Montpellier, etprivé des JO 2012 à Londres troismois plus tard. « Je me sensprêt », dit le vice-champion d’Eu-

rope 2011 au saut. Comprenez àreprendre en grande compéti-tion. Jusque-là, il s’était surtoutessayé pour son club d’Antibes.« J’ai évacué ce qu’il s’est passé ily a quatre ans, même si c’est tou-jours dans un coin de ma tête »,assure Samir. Avant de rappeler :« Il y a quatre ans, j’ai loupé les JOà cette période. Mais, dès que jeme suis pété (le genou), j’ai su quej’allais ressauter. »

Cette semaine, à Berne, il re-part pour un tour, mais ne pré-sentera qu’un saut et pas deux.Avant de monter en puissance enprévision des Jeux. « La pro-chaine fois que je présenteraideux sauts, ce sera à Rio », pré-vient le jeune homme volontaire.

Samir Aït-Saïd a rapporté unemédaille des trois derniers Eurosaux anneaux (or en 2013, bronzeen 2014, argent en 2015).

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PROGRAMMEÀ Berne (SUI)AUJOURD’HUI. –de 10 heures à 20 h 15,qualifications.SAMEDI 28 MAI. –de 14 h 30 à 17 heures,finale par équipes.DIMANCHE 29 MAI. –de 10 h 30 à 17 h 15,finales par agrès.

ÉQUIPE DE FRANCE. –Aït-Saïd, Rodrigues,Hrimèche, Tommasone,Gobaux.Remplaçant : Augugliaro.La compétition féminineaura lieu du 2 au 5 juin.

GYMNASTIQUE

Championnats d’Europe HOMMES

iEXPRESSOiMénaldo blessé.Kevin Ménaldo souffre d’unelésion au mollet droit.«C’est ma quatrième blessureà cet endroit», déplore leperchiste, médaillé de bronze

aux Championnats d’Europe2014. Cette blessure a contraintle Français de vingt-trois ans àdéclarer forfait pour le meetingde Forbach où il devait disputerson premier concours de lasaison dimanche. Il prévoitmaintenant d’effectuer sarentrée lors des Championnatsde France (24-26 juin à Angers).

M. V.

iCompaoré se ménage.Benjamin Compaoré (28 ans)a déclaré forfait pour l’épreuve dutriple saut du meeting Ligue dediamant d’Eugene, organisésamedi. « Il se ressent d’unetalonnade au pied droit et on neveut pas prendre de risque,explique son entraîneur Jean-Hervé Stievenart. Il effectuerasa rentrée le 9 juin à Oslo.»Pascal Martinot-Lagarde s’estbloqué le dos, mais il a décidéd’effectuer le déplacement auxÉtats-Unis pour y disputerson premier 110 m haiesde la saison.

La Russie passe aux promessesLe ministre des Sports russe, Vitali Moutko, multiplie les déclarations pour assurer

que son pays va agir contre le dopage.Sans se montrer vraiment convaincant.MARC VENTOUILLAC

Vitali Moutko fait feu de toutbois.Le ministre des Sports russeest entré dans une campagne decommunication tous azimuts pourpermettre à la Russie de participeraux Jeux Olympiques de Rio (5-21août). Alors que l’on attend les ré-sultats des nouveaux tests effec-tués sur des échantillons des JeuxdeLondres 2012 et que la contre-expertise des 31 nouveaux caspositifs (dont 14 Russes et un Espa-gnol) des Jeux de Pékin 2008 auralieu les 31 mai et 1er juin à Lau-sanne, Moutko entend montrerque la Russie va désormais semontrer ferme sur les questions dedopage. Et, contre toute attente, ilse montre optimiste sur la décisionque doit prendre la Fédération in-ternationale d’athlétisme, le 17juin, à Vienne. « Je ne pense pasque l’IAAF possède des élémentsqui pourraient empêcher les athlè-tes russes de concourir à Rio », a-t-il ainsi clamé, hier, présentantdes mesures censées montrer safermeté.

” Si la Russieconcourt à Rio,ce sera sous sespropres couleurs ”

VITALI MOUTKO,MINISTRE DES SPORTS RUSSE

Ainsi, il a précisé de lui-mêmequ’aucun athlète contrôlé positifdans le passé ne serait présentdans l’équipe russe.Si le président

du CIO, Thomas Bach, avait indi-qué, il y a quelques jours, que lesathlètes convaincus de dopage àl’occasion de ces nouveaux con-trôles effectués sur les Jeux de2008 – la championne olympiquede la hauteur Anna Chicherova estnotamment concernée – et 2012ne seraient pas autorisés à con-courir à Rio, Moutko entend, lui,élargir la mesure à tout sportifrusse condamné dans le passé. Il aaussi annoncé que la législationnationale allait être modifiée pourcriminaliser le dopage : « Nousavons pris la décision de présenterune loi qui ferait du dopage uncrime et permettrait de condam-ner les sportifs dopés.» Moutko n’apas donné de détails, mais le projetde loi prévoirait des amendes jus-

qu’à 3 millions de roubles (40000euros) et des peines de prison jus-qu’à cinq ans. Des mesures quiexistent déjà dans d’autres payscomme le Kenya (un autre Étatmontré du doigt en la matière).Cela ne correspond pourtant pasaux souhaits du président del’Agence mondiale antidopage, sirCraig Reedie, opposé à ce que lessportifs aillent en prison.

Moutko insiste sur sa volonté de« créer un système antidopagedans lequel tout le monde aura foi,de manière à ne pas retomberdans les errements de Sotchi (Jeuxd’hiver 2014), Pékin ou Londres».S’adressant, via la presse, auxmembres du conseil de l’IAAF quiauront à statuer sur le sort de la Fé-dération russe d’athlétisme, il in-

siste sur le fait que les athlètes quiiraient aux Jeux seraient certainsd’être propres. « Ils auront aumoins subi trois contrôles antido-page, c’est sans précédent », souli-gne-t-il, alors même que ce chiffre(exigé par l’IAAF) n’est pas excep-tionnel... Confiant dans la décisionqui sera prise par l’IAAF, il a, en re-vanche, fermement rejeté l’hypo-thèse selon laquelle la Fédérationrusse serait suspendue pendantque les athlètes resteraient autori-sés à courir sous les couleursolympiques. « C’est légalementimpossible, a-t-il dit. Si la Russieconcourt à Rio, ce sera sous sespropres couleurs.» Il n’est pas cer-tain qu’il ait le choix, ni que sespropos suffisent à convaincre au-delà des frontières russes. ¢

Le ministredes Sports russe

Vitali Moutkoavec les athlètes

Tatiana Lebedeva,Evguenia Kolodko

et Anna Chicherova,(de gauche à droite)

en 2012.

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 29OMNISPORTS

En brèves

De retour de blessure après trois mois d’arrêt, Sandrine Gruda est prête à participer aux matches de préparationde l’équipe de France en vue du tournoi de qualification olympique (13-19 juin).

Les Championnats de France dé-butent aujourd’hui dans les eauxdu lac de Cepoy, près de Montar-gis (Loiret), par les 5 km contre lamontre (16 heures).

Au départ, on surveillera le sé-lectionné olympique Marc-An-toine Olivier, Coralie Codevelle etles médaillés mondiaux néerlan-dais Ferry Weertman et SharonVan Rouwendaal.

La championne du mondeAurélie Muller défend son titredemain sur le 10 km et enchaî-nera dimanche avec le 5 km.

Natation - Eau libreOlivier s’échauffe

Après avoir assuré leur qualifica-tion pour les Jeux Olympiques,Sarah Ourahmoune (- 51 kg) etEstelle Mossely (- 60 kg, notrephoto) disputeront les demi-fi-nales des Championnats dumonde amateurs, aujourd’hui àAstana (Kazakhstan). La mé-daillée d’or planétaire des mi-mouche 2008 affrontera laThaïlandaise Peamwilai Lao-peam, tandis que la fiancée deTony Yoka sera opposée à l’Irlan-daise Katie Taylor, championneolympique 2012 et du monde depuis 2006. «Compte tenu des deuxpremiers tours, Sarah et Estelle ont de réelles chances, estime le direc-teur technique national, Kévinn Rabaud. Star de la boxe féminine,Taylor ne semble plus inaccessible. Elle a montré des signes de fai-blesse et s’expose plus qu’auparavant. Tant pour Estelle que Sarah, ilest important de marquer les esprits avant les Jeux. » A.-A.F.

THE TRANSAT « Ç’a été très dur, mais je suis trèsfier d’être allé au bout. Si je dois résumer cestrois semaines de course, c’est l’image desarts martiaux qui me vient à l’esprit. Il faut del’endurance mais aussi savoir lutter pour toutaffronter. » Foi de Hiroshi Kitada (51 ans), pre-mier skippeur japonais à courir la Transat an-glaise et donc premier Nippon à la terminer…en dernière position des vingt-cinq engagés.C’était hier matin à New York, le skippeur deKiho (monocoque de 40 pieds) aura mis 22 j.18 h 3’45’’ pour couvrir les 3 933 milles(7 284 km) depuis Plymouth. Soit deux se-

maines de plus que le vainqueur, FrançoisGabart (trimaran Macif). Loïck Peyron est, lui,attendu aujourd’hui à Quiberon, puisque sonPen Duick II (bateau sur lequel Éric Tabarly agagné l’édition de 1964 en 27 jours) ayantconnu quelques avaries, il a été contraint defaire demi-tour à mi-chemin. Ak.C.

BateauxKitada dernier au port

BEACH - VOLLEYKrou-Rowlandsontrop justesLa paire Youssef Krou(notre photo)-ÉdouardRowlandson s’estinclinée hier en troismanches (21-18, 18-21,12-15) lors de son

premier match du GrandChelem de Moscou faceaux Américains Bourne-Hyden. Les Françaisaffrontent aujourd’hui enpoules les NéerlandaisBrouwer-Meeuwsenet les Lettons Plavins-Regza.

HOCKEYSUR GLACELigue Magnus :Nice et Lyon candidatsUne place s’étant libéréeen Ligue Magnus à lasuite de la fusion deChamonix et Morzine-Avoriaz, Nice et Lyon ontenvoyé un prédossierfinancier à lacommission nationalede suivi et de contrôle de

gestion (Briançon etAnglet avaientégalement été sollicités).Elle indiqueraaujourd’hui au bureaudirecteur de la FFHGsi la participation de l’und’eux peut être validéeaprès réception dudossier complet. A.-A. F.

À l’issue de qualifications trèsserrées, les trois pentathlètesbleues engagées, hier, ont obtenuleur billet pour la finale desChampionnats du monde, pré-vue demain à Moscou. Ainsi, lavice-championne d’Europe Élo-die Clouvel a, elle, terminé en têtede sa série, tandis que MarieOteiza et Julie Belhamri ont finirespectivement sixième et neu-vième des leurs. Aujourd’hui :qualifications hommes avec Va-lentin Belaud, Valentin Prades etChristopher Patte.

Pentathlon moderneCarton plein

championne d’Italie avec Schio, ménagée et nonappelée lors des derniers rassemblements, a parailleurs été réduit hier de 18 à 14. La sélectionneuseValérie Garnier a annoncé à Ingrid Tanqueray,Johanne Gomis, Ana Maria Filip et Aby Gaye qu’ellesne poursuivaient pas l’aventure.

Sandrine Gruda, qui n’a plus joué depuis l’an-nonce en février de sa fin de saison sur son compteTwitter pour un problème d’aponévrose plantaire,est bel et bien opérationnelle après avoir suivi unprogramme de préparation individualisé.

Y. O.Les quatorze sélectionnées. Meneuses : Dumerc,Époupa, Bouderra. Arrières-ailières : Ayayi, Johan-nes, Michel, Salagnac, Skrela. Intérieures : Amant,Ciak, Gruda, Kamba, Miyem, Yacoubou.

ÉQUIPE DE FRANCE FEMMES Dans le vif du sujet. Enstage depuis dix jours à Angers, les Bleues disputentce soir le premier de leurs cinq matches de prépara-tion en vue du tournoi de qualification olympique(13-19 juin à Nantes) qui délivrera les ultimes sésa-mes pour Rio. Le Japon, vainqueur du Champion-nat d’Asie et à ce titre déjà qualifié pour les JO, seprésentera ce soir (20 heures). Un adversaire quisemble abordable, battu de trente points (48-78)lors de sa dernière confrontation avec les Braqueu-ses, en amical, à l’été 2014. Samedi (18heures), lesBleues passeront ensuite un test contre la Serbie,qui avait arraché le cœur de Céline Dumerc et deses coéquipières en leur subtilisant l’or européen enfinale de l’Euro 2015. Le groupe, au complet avecl’arrivée de l’intérieure Isabelle Yacoubou, fraîche

Basket

Première sortie pour les Bleues

(15-17). Mais le Fenix a su renverser la vapeur auretour des vestiaires face à des Nantais émoussésphysiquement et mentalement dix jours après leurdéfaite en finale de la Coupe EHF contre Göppin-gen. Dans les autres rencontres de cette 25e et pé-nultième journée du Championnat, Dunkerque etIvry se sont séparés sur un score nul (23-23) tandisque les deux derniers du Championnat, Chartres etTremblay, ont créé la surprise en allant s’imposerrespectivement sur le parquet de Cesson-Rennes(25-29) et sur celui du Phare à Chambéry (31-32).

M.P.

D 1 HOMMES Grâce à leur victoire (28-36) sur le par-quet de Nîmes, conjuguée à la défaite de Nantes àToulouse (33-29), les Varois ont assuré hier soir leurdeuxième place au classement, vraisemblablementqualificative pour la Ligue des champions. Dansune rencontre qu’ils auront maîtrisée de bout enbout malgré un retour de leurs adversaires avant lapause (14-16), les hommes de Joël Da Silva ont livréune prestation solide face à des Nîmois qui jouaientleur dernier match au Parnasse cette saison. De soncôté, Nantes est allé s’incliner à Toulouse malgré unbon début de match et une légère avance à la pause

HandballSaint-Raphaël confirme sa deuxième place

naud Josserand, actuellement àTokyo avec les Bleus pour prépa-rer le tournoi de qualificationolympique (28 mai - 5 juin),obligé de replonger dans les déli-ces du mercato...Ça bouge aussi à Chaumont. LeCVB 52 a en effet officialisé le dé-part du néo-international Hora-cio d’Almeida (ainsi que ceux deGojko Cuk et de Stanislav Simin)et la venue d’un visage connu enLigue A : le bondissant contreuraméricain Daniel McDonnel,champion de France avec Toursen 2015. G.De.

LIGUE A (H) Il n’aura pas mêmedécouvert la Côte d’Azur. Quatrejours seulement après avoir offi-cialisé l’engagement pour la sai-son 2016-2017 du dynamique li-béro américain de Nancy DustinWatten, l’AS Cannes a annoncéque le joueur s’était finalementengagé avec le club polonais deRadom. «Il existait une clause desortie avant le 1er juillet en casd’une belle proposition émanantdu Championnat polonais ourusse», explique le club azuréendans un communiqué. Voilàdonc l’entraîneur cannois, Ar-

Volley-ballAS Cannes : Watten ne viendra pas

BoxeLes Françaises veulent marquer les esprits

CHAMPIONNAT D’EUROPE Qualifiédirectement pour les seizièmesde finale, l’archer classique Jean-Charles Valladont fera son entréedans le tableau principal contrel’Espagnol Juan Rodriguez,aujourd’hui à Nottingham (Gran-de-Bretagne). Lucas Daniel et etMickaël Sanna devaient, eux, al-ler chercher leur place en seiziè-mes de finale. Le premier y est fa-cilement parvenu et affrontera lerugueux Néerlandais Rick Vander Ven. Le second a buté face au

Slovène Rok Bizjak. Du côté desfemmes, Bérengère Schuh asouffert, mais est passée et re-trouvera l’Allemande VeronikaHaidn Tschalova. Sophie Planeixest également qualifiée, mais pasLaura Ruggieri, sortie dès sonpremier match par la GéorgienneKhatuna Narimanidze.

Par équipes, les Bleus sonttombés au premier tour, leshommes en barrage face aux Bri-tanniques (26-27) et les femmesface à l’Italie (0-6). P.I.

Tir à l’arcEn attendant Valladont

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30 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

est prévue en février 2017). « Tout ce qui est sortidans la presse n’était pas très positif, mais ça ne vapas nous faire quitter le tournoi. Et puis l’arrivée deGuy Forget (le nouveau directeur de Roland-Gar-ros) est un très bon signe. Après trente-deux ans, laquestion de savoir si on veut rester ne se poseplus», ajoute Isabel Salas-Mendez, responsable dusponsoring et des partenariats de Peugeot. Restecelle du prix demandé. «La fidélité des partenai-res est importante. Il faut qu’ils trouvent leurcompte mais nous aussi, car le tournoi a une va-leur en hausse, notamment grâce à sa diffusiondans le monde. Sur les neuf dernières années, lechiffre d’affaires a augmenté de 69%, le prize mo-ney de 87%, le sponsoring de 88%», tempère Na-thalie Sergent, en précisant que plusieurs marquesfrappent aussi à la porte alors que les places libressont rares. Un argument de plus dans la négocia-tion entre l’équipe marketing, bientôt étoffée parl’arrivée de Michaël Tonge, ex-directeur des parte-nariats de la Fédération internationale automo-bile, et les sponsors dont certains soulignent dé-sormais la trop grande assurance de la FFT.Celle-ci s’appuie notamment sur une étude qui hisseRoland-Garros au quatrième rang des événe-ments sportifs mondiaux les plus connus (1). Mêmesi cette étude réalisée juste après la fin du tournoiet juste avant Wimbledon est peut-être un peuorientée...

Alors que les discussions iront bon train dans lesloges pendant cette quinzaine, plusieurs partenai-res restent confiants. « Nous n’en sommes qu’audébut des négociations. La Fédération souhaiteune augmentation, mais je n’ai pas peur, on trou-vera un accord. Roland-Garros a aussi tout intérêtà rester avec une marque française qui rayonne àl’international », estime Isabel Salas-Mendez.Claire Herrenschmidt, responsable des partena-riats sportifs d’IBM, engagé sur tous les tournois duGrand Chelem, renchérit : «On s’appuie sur trenteet un ans de partenariat et vingt ans avec le site of-ficiel. Est-ce que le tournoi est rentable pournous? Bien sûr que oui, sinon on n’y serait pas !»Reste donc à trouver le bon équilibre entre la fidé-lité de tous ces sponsors et la générosité des pré-tendants, attirés par le nouveau stade qui rested’actualité… pour 2020.¢

(1) Selon cette étude IFOP de juin 2015, la Coupedu monde de foot arrive en tête avec 53 %, suiviedes Jeux Olympiques (44 %), de Wimbledon (15 %)et de Roland-Garros (14 %).

se passait. Nous leur avons répondu et transmis lecommuniqué de presse», explique Nathalie Ser-gent, directrice partenariats, hospitalités et grandpublic de Roland-Garros.

Perrier, marque du groupe Nestlé Waters, a étéparmi les premiers sponsors à demander descomptes. «La relation entre partenaire et Fédéra-tion peut être mise en danger dans cette périodetrouble. La Fédération a pris conscience, mais pasforcément au début, de ce besoin de proximité. Ona l’expérience du Tour de France dans les annéesdifficiles (avec Vittel, une autre marque dugroupe), il faut que l’on ait confiance », expliqueFrançoise Bresson, directrice des partenariats deNestlé Waters. Lors de la traditionnelle réunionpré-tournoi des partenaires, le 15 avril, Jean Ga-chassin et ses équipes ont donc fait le point sur lesdossiers chauds. «On est très attentifs à la manièredont la Fédération nous implique car, nous aussi,on a des comptes à rendre à notre direction», in-siste Françoise Bresson, dont la société a finale-ment prolongé le bail Porte d’Auteuil.

PLUSIEURS MARQUESFRAPPENT À LA PORTE

«La FFT est dans une année d’élection, c’est l’unedes principales raisons de ce remue-ménage »,glisse l’un des fidèles sponsors, habitué des pério-des électorales (l’élection du nouveau président

La partie s’annonce disputée entre la FFT et BNPParibas, partenaire du tournoi depuis 1973et sponsor le plus généreux avec 10 millionsd’euros annuels, dont le contrat arrive à échéanceen fin d’année. Les dirigeants de la banquepréfèrent d’ailleurs ne pas s’exprimer surles discussions en cours. Roland-Garros estun élément clé de l’implication mondiale de leursociété dans le tennis pro, amateur, en fauteuilet juniors. Et l’un des principaux événements,avec la Coupe Davis, qui lui assure une notoriétéspontanée d’environ 33%. Si les banquiers n’ontpas hésité à claquer la porte du Masters 1000de Shanghai en 2013 parce que les organisateursréclamaient un doublement du prix, pas questionde se passer de la terre battue parisienne oùla hausse demandée est d’une moindre mesure.

Le parrain du tournoi mise sur sa fidélité et sonimplication Porte d’Auteuil. Mais face à l’extensiondu stade qui promet une visibilité accrue auxprincipaux partenaires, l’argument ne suffit plus.

Les discussions ont déjà été serrées à proposde la présence cette année à Roland-Garrosd’une large équipe de supporters, regroupésdans la «We are tennis academy», qui a animébruyamment une vingtaine de tournois parrainéspar la banque. Un compromis a finalement ététrouvé autour de cinq à six cents supportershabillés en vert et blanc, autorisés à animerles matches dans une certaine mesure. «On faitplus que l’année dernière et moins que l’annéeprochaine», souffle un dirigeant de la banque.À condition que la prolongation soit signée.

R. P.

LA LISTEDES 231 parrainBNP Paribas(1973- 2016)10 M€ annuels.

8 partenairesofficielsEmirates (2013-2017) ;Engie (2014-2018);Fedex (2002-2016);IBM (1985- 2016);Lacoste (1971- 2018);Longines (2007- 2018);Perrier (1978- 2018);Peugeot (1984-2016).3 à 5 M€ annuels.

14 fournisseursofficielsAccorHotels, Adecco,Adidas, Babolat,Haagen-Dazs,JCDecaux, Lagardère,Lavazza, MasterCard,Moët Hennessy, Orange,Potel & Chabot, RexonaMen, Tropicana.1 à 1,5M€ annuels.

210 M€Le chiffre d’affairesdu tournoi, en haussede 5% par rapport à2015 et de 40% depuis2011. Les droits médiasreprésentent35% des recettes,les partenariats 30%(en incluant l’hospitalitédes partenaires),les hospitalitéset la billetterie 15%chacune et la griffeRoland-Garros 5%.

RACHEL PRETTI

E t la pluie est venue gâcher l’ouverture deRoland-Garros... Un souci minime finale-ment au vu des affaires qui minent, depuisle début de l’année, la Fédération françaisede tennis... Secouée par le scandale mon-dial des matches truqués révélé en janvier,

la Fédération a vu son projet d’extension de Ro-land-Garros s’enliser tandis que son président JeanGachassin, en fin de mandat, fait actuellementl’objet d’une enquête, ouverte en mars par le par-quet financier, pour soupçons de malversations etde trafic d’influence. La Fédération s’est aussi sé-parée brutalement de Gilbert Ysern, son directeurgénéral depuis 2008. Autant d’affaires dont les sa-lariés du service marketing –et pas seulement– seseraient bien passés. Mais pas question de faireprofil bas au moment de négocier, à la hausse gé-néralement, la prolongation des contrats avec lespartenaires économiques du tournoi. Trois d’entreeux ont d’ailleurs déjà dit oui : Longines pour troisannées supplémentaires jusqu’en 2018, Potel &Chabot et Babolat pour quatre ans jusqu’en 2019.

Les négociations se poursuivent actuellementavec trois sponsors historiques dont le bail se ter-mine cette année: BNP Paribas, IBM, Peugeot. «Letournoi est au-dessus de toutes ces affaires. Deuxsponsors nous ont questionnés pour savoir ce qui

Un match serré avec BNP Paribas

EXTRA Business

Très cher Roland...La Fédération française de tennis a connu une année agitée.

Mais cela n’empêche pas la poursuite des affaires...

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Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE 31

Obraniak, arrivé l’étédernier du WerderBrême après un prêten Turquie à Rizespor.Le meneur formé àMetz est un spécialistedes finales de Coupe :cinq ans après avoirdonné la Coupe deFrance à Lille face auPSG (1-0) en

inscrivant un coup franc à GrégoryCoupet, le milieu internationalpolonais (31 ans, 33 sélections) arécidivé sur le même exercice.

L e Maccabi Haïfaa remporté la

victoire, mardi soir,contre le MaccabiTel-Aviv en finale dela Coupe d’Israël(1-0), et offert unbeau cadeau dedépart à YossiBenayoun (avec lebrassard), l’ancienmilieu de Liverpool et Chelsea, qui nedevrait toutefois pas arrêter sa carrièremalgré ses trente-six ans. Le seulbuteur de la rencontre a été Ludovic

PROGRAMME DU JOUR

9 : 50 FORMULE 1 EN DIRECTGrand Prix de Monaco.Essais libres 1. À 13 h 50 essais libres 2.

11 : 00 TENNIS EN DIRECTInternationaux de France.À Roland-Garros. Puis à 20 h 15sur Eurosport 2.

12 : 45 NBA EXTRA

14 : 40 CYCLISME EN DIRECTTour d'Italie. 18e étape.

15 : 00 TENNIS EN DIRECTInternationaux de France.Puis à 17 h 55 sur France 4.

15 : 00 BOXE EN DIRECTChampionnats du monde F. Demi-finales.

17 : 50 FOOTBALL EN DIRECTLigue des champions F. Finale. Lyon-Wolfsburg.

17 : 50 TOUCHE PAS À MON SPORT !

19 : 25 FOOTBALL EN DIRECTFestival international Espoirs de Toulon.France - République tchèque.

20 : 05 LE CLUB ROLAND-GARROS

20 : 10 FOOTBALL EN DIRECTCoupe de Turquie. Finale.Galatasaray-Fenerbahçe.

20 : 15 BASKET EN DIRECTPro A. Play-offs.Le Mans - Strasbourg.

20 : 30 HANDBALL EN DIRECTD 1. Aix-Montpellier.

20 : 55 RUGBY À XIII EN DIRECTSuper League.Castleford-Wigan.

3 : 00 BASKET EN DIRECTNBA. Play-offs.Golden State - Oklahoma.

7 : 00 L'ÉQUIPE DU MATIN12 : 00 MENU SPORT Rediffusion à 12h30.13 : 00 PÉTANQUE Masters d'Istres.15 : 00 BOXE Championnats du monde F. Demi-finales17 : 45 L'ÉQUIPE TYPE19 : 00 BECOMING ZLATAN

Documentaire de Fredrik et Magnus Gertten.19 : 30 LA GRANDE ÉDITION20 : 45 KICK-BOXING Talents 21. A Zilina (SLV)22 : 30 L'ÉQUIPE DU SOIR Rediffusion à minuit.

TÉLÉVISION

19:00

Pour l’Euro,Kinder a misle visagedes joueursde l’équiped’Allemagnequand ilsétaient enfantssur ses paquets.Ceux de JérômeBoateng et IlkayGündogan ontété à l’origined’une salepolémique.

L’IM

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Lewis Hamilton a été désigné « Torsede la semaine » par l’hebdomadairebritannique Heat, ce qui a beaucoupamusé dans l’écurie Renault, quia partagé sa trouvaille sur Twitter.

C ’est le prix (minimum) de lanuit pour la maison louée à

Issy-les-Moulineaux par NovakDjokovic durant Roland-Garros,ce qui lui vaut le titre officieux delocation saisonnière la plus chèrede Paris. On ne sait pas si ça lesvaut, mais la terrasse-piscine, lejardin au bord de la Seine et le belintérieur sur deux niveaux ontleur charme.

8 950 €

La Mannschaft, les barreschocolatées et les islamophobes

En Allemagne, la marque de confiserie Ferrero alancé pour l’Euro 2016 une édition limitée de sescélèbres bâtonnets chocolatés Kinder. Le concept ?Remplacer l’éternel visage d’enfant anonyme sur les

paquets par celui de joueurs de l’équipe nationale au mêmeâge. Dans les rayons, on peut donc voir actuellement lahoupette blonde de Mario Götze mais aussi le timide sourirede Jerome Boateng et les yeux malicieux d’Ilkay Gündogan.Ce sont d’ailleurs les photos de ces deux derniers joueurs, lepremier d’origine ghanéenne et le second d’origine turque,qui ont déclenché une polémique en Allemagne. Une sectionrégionale de Pegida, le mouvement islamophobe allemanddes Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident,s’est offusquée de l’image de cette Nationalmannschaft

multiculturelle : «Ils ne reculent devant rien. Peut-onvraiment acheter ça ? Ou c’est une plaisanterie ?», est-il écritsur la page Facebook du mouvement, où s’accumulent descommentaires racistes et nauséabonds : «S’agit-il de misesen garde contre de prochains terroristes ?» L’affaire a pris del’ampleur sur les réseaux sociaux, poussant un porte-parolede Ferrero à préciser que la société se «distanciait de toutexénophobie». Le président de la Fédération allemande defootball, Reinhard Grindel, a réagi à son tour en affirmant quela sélection allemande était «l’un des meilleurs exemplesd’une intégration réussie. Des millions de personnes enAllemagne sont fières de cette équipe.» C’est même ens’appuyant sur cette diversité qu’elle est devenuechampionne du monde il y a deux ans. D. F.

L e deuxième-ligne canadien

de Clermont-Ferrand JamieCudmore, qui a faitses adieux auMichelin dimancheaprès onze anspassés enAuvergne, a étéarrêté par la police.Le motif ? Une demande de selfie. Une scène que sa femme,Jennifer Joie, a immortalisée avant que toute la familledéménage pour Oyonnax où évoluera la saison prochainele joueur de trente-sept ans.

Selflic Obraniak, roi du copier-coller

I l y a des clubs qui possèdentleur stade, leur centre

d’entraînement, leur boutique.Le Hertha Berlin, lui, possède unbateau. Le club allemand vientde faire l’acquisition du petitnavire à vapeur baptisé Hertha,nom qui avait tant plu auxfondateurs du club, au point del’appeler ainsi. Le bateau,construit au XIXe siècle, existetoujours et a été acheté400000€ par les deuxcoprésidents.

Histoirebateau

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DOCUMENTAIRE :BECOMING ZLATAN

FONDATEUR : Jacques GoddetDirection, administration, rédactionet ventes : 4, cours de l’Île-Seguin,92102 Boulogne-Billancourt.BP 10302. Tél. : 01-40-93-20-20L’ÉQUIPE Société par actionssimplifiée. Siège social : 4, coursde l’Île-Seguin, 92102 Boulogne-Billancourt BP 10302PRÉSIDENT : Intra-Pressereprésentée par Marie-Odile AmauryPrincipal associé : SAS Intra-PresseDIRECTEUR GÉNÉRAL,DIRECTEUR DE LA PUBLICATION :Cyril LinetteDIRECTEUR DE LA RÉDACTION :Jérôme CazadieuVENTE AU NUMÉRO :Tél : [email protected] ABONNEMENTS :Tél. : 01-76-49-35-35.Fax : 01-58-61-01-37.69/73, bd Victor Hugo,93585 Saint-Ouen CedexE-mail : [email protected] MÉTROPOLITAINE :Lundi à samedi, 6 mois : 204 €postés ; 180 € portés ;1 an : 396 € postés ;348 € zones portés.Lundi à dimanche, 6 mois :234 € postés ; 192 € portés ;1 an : 456 € postés ; 396 € portés.ZONES PORTÉESET ÉTRANGER : nous consulterIMPRESSION :CINP ( 77 - Mitry-Mory ),CIRA ( 01 - Saint-Vulbas ),CIMP ( 31 - Escalquens ).Siège social : 25, av. Michelet94300 Saint-OuenCILA ( 44 - Héric ),Nancy Print ( 54 - Jarville ),MIDI PRINT ( 30 - Gallargues-le-Montueux ).Dépôt légal : à parutionPUBLICITÉ COMMERCIALE :TEAM MEDIATél. : 01-41-04-97-00PETITES ANNONCES :25, av. Michelet,93408 St-Ouen Cedex.Tél. : 01-40-10-52-15.COMMISSION PARITAIRE :n° 1217I82523 ISSN 0153-1069

Tirage du mercredi 25 mai 2016 :234 846 exemplaires

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32 Jeudi 26 mai 2016 | L’ÉQUIPE

Samedi dernier, j’avais une délirante enviede football, je suis donc allé voir PSG-Juvisy, dernière journée du Championnatdes filles. C’était à Charléty, et sans doutepour moi une façon d’afficher la part deféminité si souvent cachée sous mes tissusadipeux. 2-2, c’était bien…Dans la foulée, j’aurais pu aussi aller auStade de France pour la finale de la Coupedes garçons, mais j’ai préféré offrir mesplaces à de jeunes handicapés.Rien à voir avec un quelconque reliquatde bonté qui subsisterait, enfoui quelquepart dans mon corps caverneux, mais,en fait, j’aime pas trop l’OM. Marseille oui,le club, bof. Toujours été plutôt Raimuque Tapie, aïoli qu’Anigo, parc Borélyque Commanderie.En plus, ce que je déteste par-dessus tout,c’est quand les supporters de là-basen appellent à la «Bonne Mère» pour

conjurer la médiocritéassez perpétuellede leurs résultats.Parlons-en, de la saintenitouche. Je pense l’avoircroisée il y a peu lorsd’une soirée bungov-bungov organisée parl’arrière-petit-fils de

Raspoutine. Enfin, ce dont je me souviensc’est qu’elle se prénommait Marie, ouMaria, ou Mario, je ne sais plus. C’étaiten tout cas du côté de Saint Pet’ et,honnêtement, j’étais lardé comme un ratvodkaïnomane…Que faisait-elle là? Je l’ignorais, mais,dans les brumes de la réminiscence, il mesemble qu’elle ne donnait pas sa partaux chiens, l’auréolée. Je l’avais d’ailleursentreprise, version Vieux Port. Maiselle avait réagi façon sardinade…«Mais qui êtes-vous, et pour qui meprenez-vous, une cagole? Je mange pasde ce pain-là, malotru, j’ai ma réputationà défendre, moi !»«Alors, file le tuyau à la bande àMandanda, je lui avais répondu, je croisque, cette saison, ils savaient pas tropcomment préserver la virginité de leurpropre cage.» Elle m’avait baffé avant detourner les talons. De mon côté, j’avaishésité à devenir vulgaire. Et puis, non.

Le dessin de Soulcié

L’HUMEURDE...

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QU’ENPENSEZ-VOUS?

ATTEND VOS AVIS

Jake White a-t-il raisonde ne pas sélectionner

François Trinh-Ducpour son dernier match

à Montpellier?RENDEZ-VOUS

DÈS À PRÉSENT SUR LEQUIPE.FRPOUR VOUS EXPRIMER.

L’HUMEURDE...

RÉMY FIÈRE

Pourqui me

prenez-vous,une cagole ?

TENNIS

Gilles SIMONvainqueur à la bagarre P.4Richard GASQUETdroit vers Kyrgios P.5Stéphane ROBERT revientà ses premières amours P.6La chronique de Laurent BINET P.7

FOOTBALL

Didier DESCHAMPSs’expliquesur ses choix P.12Pourquoi les clubs espagnolsdominent le foot européen P. 14 et 15Les Lyonnaises à nouveaureines d’Europe? P. 16Un match PUEL-PREUD’HOMME àBordeaux P.18

RUGBY

Jake WHITE : «Impossible de fairejouer Trinh-Duc» P.21

BASKET

Tywain McKEE, le repenti du Mans P.22Pourquoi Oklahoma City renverse tout P.23

CYCLISME

L’étonnante confiancede Steven KRUIJSWIJK P.24

FORMULE 1

Mercedes : circulez... P.25

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Oh, BonneMère!

SommaireAMANDINEAMANDINEHENRYHENRY

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