revista viração em francês - edição 32 - 2007

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R AÇÃO V i R AÇÃO V i Ano 5 · n o 32 · 2007 R$ 5,00 · www.revistaviracao.com.br attitude et audace des jeunes Changement, Projet Viração Les adolescents et la responsabilité pénale Les peuples indigènes DOSSIER A QUOI ÇA SERT? Les questions de nos temps: la lutte pour la terre, le sida, la biopiraterie et l’ éducation différenciée Les questions de nos temps: la lutte pour la terre, le sida, la biopiraterie et l’ éducation différenciée Les peuples indigènes A QUOI ÇA SERT? JOURNAL MURAL JOURNAL MURAL attitude et audace des jeunes Changement,

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Revista Viração Edição 32 em Francês

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Page 1: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

RAÇÃOVi RAÇÃOViAno 5 · no 32 · 2007

R$ 5,00 · www.revistaviracao.com.br attitude et audace des jeunesChangement,

Projet Viração

Les adolescents etla responsabilité pénale

Les peuples indigènesDOSSIER

A QUOIÇA SERT?

Les questions de nos temps:la lutte pour la terre, le sida,

la biopiraterie et l’ éducation différenciée

Les questions de nos temps:la lutte pour la terre, le sida,

la biopiraterie et l’ éducation différenciée

Les peuples indigènes

A QUOIÇA SERT?

JOURNALMURALJOURNALMURAL

attitude et audace des jeunesChangement,

Page 2: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

VIRAÇÃORua Augusta, 1239 – Conjunto 11

Consolação – 01305-100 – São Paulo (SP)Tel.: (11) 3237-4091 / 3567-8687 / 9946-6188

E-mail: [email protected]

www.revistaviracao.com.br

Caro leitor(a) (aluno(a),professor(a), jovem, educador(a)

ou leitores(as) individualmenteresponsáveis), use a sua criatividade

sem moderação. Veja uma forma de aplicaro conteúdo da Vira em sala de aula ou

nas reuniões de seu grupo de jovens e repassar

a informação. Depois, conte pra gente como foi

a experiência. Essa é uma forma de promover aulas

e encontros inovadores a partir do conteúdo

da revista e premiar as melhores histórias.

Vamos publicá-las nas edições mensal impressa

e semanal digital da Vira(www.revistaviracao.com.br). Você pode

mandar por mensagem eletrônica

ou pelo correio, para a redação.

Page 3: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

QUI SOMMES-NOUS ?

Viração est un projet social d’édu-communication, à but non lucratif, créé en mars 2003 et affilié à

l’Association de Soutien aux Garçons et Filles de la RégionSé. Il bénéficie de l’appui institutionnel de l’Organisationdes Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture(Unesco), du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef)et de l’Agence d’Information des Droits de l’Enfance (Andi).Outre l’édition de la revue, il propose des cours et des ateliersde formation en communication populaire réalisés pour desjeunes, par des jeunes et avec des jeunes dans des écoles,des groupes et des communautés de tout le Brésil.

Pour préparer les revues imprimée et électronique(www.revistaviracao.com.br), nous bénéficions de laparticipation des conseils éditoriaux jeunes de 17 capitales,qui rassemblent des représentants d’écoles publiques etprivées, de projets et de mouvements sociaux. Parmi lesrécompenses reçues durant ces quatre ans, citons le PrixDon Mario Pasini Comunicatore, à Rome (Italie) et le PrixCidadania Mundial, octroyé par la Communauté Bahá’í.Plus encore : dans le classement de l’Andi, Viração esten tête des revues destinées aux jeunes.

Participez vous aussi à ce projet.Reportez-vous aux courriels ci-dessous.

Paulo Pereira LimaDirecteur de la revue Viração – MTB 27.300

CONNAISSEZ LES 18 VIRAJOV E N SDANS LES CAPITALES BRÉSILIENNES

• Belém (PA) – [email protected]• Belo Horizonte (MG) – [email protected]• Brasilia (DF) – [email protected]• Campo Grande (MS) – [email protected]• Curitiba (PR) – [email protected]• Fortaleza (CE) – [email protected]• Goiânia (GO) – [email protected]• João Pessoa (PB) – [email protected]• Maceió (AL) – [email protected]• Manaus (AM) – [email protected]• Natal (RN) – [email protected]• Porto Alegre (RS) – [email protected]• Recife (PE) – [email protected]• Rio de Janeiro (RJ) – [email protected]• Salvador (BA) – [email protected]• São Luís (MA) – [email protected]• São Paulo (SP) – [email protected]• Vitória (ES) – [email protected]

Apoio Institucional

VIRAÇÃOest publiée mensuellement à São Paulo (SP) par le

Projet Viração de l’Association de Soutien aux Garçons

et Filles de la Région Sé. de São Paulo, affiliée au Syndicat

des Entreprises Propriétaires de Journaux et Magazines de

São Paulo; CNPJ (MF) 74.121.880/0003-52; Inscription pour

l’Etat: 116.773.830.119; Inscription Municipale: 3.308.838-1

Tous les jours, à toute heureas de date commémorative ni de festivitésingénues à l’école pour rappeler le Jourde l’Indien (19 avril). Ce que les peuples

indigènes veulent, en vérité, c’est une terre pourvivre en liberté et sans dépendre de la tutelled’un quelconque gouvernement.

Ils veulent être reconnus dans leur propremanière de s’organiser, de vivre leur cultureet leur religion.

C’est ce que nous montrent la série spécialede reportages de cette édition, produite enpartenariat avec le Fonds des Nations Uniespour l’Enfance (Unicef). Ils décrivent la résis-tance et la lutte des peuples indigènes ensuivant l’histoire d’enfants, d’adolescents etde jeunes qui ne se laissent pas ébranler parles siècles de discrimination et de dominationdes “visages pâles”. Ils parlent des menaces desmaladies sexuellement transmissibles, du sida,du pillage des savoirs et des richesses indigènes,des difficultés et des conquêtes dans les domainesde l’éducation et de la mortalité infantile dans lesvillages, ainsi que de bien d’autres sujetsd’actualité.

Il en est ainsi : tous les jours, à tout heure,il est important de débattre des droits des peuplesindigènes et de les défendre.

SERVICE LECTEUR

Rua Augusta, 1239 – Conj.11/12 – Consolação01305-100 – São Paulo – SP

Tel./Fax: (11) 3237-4091 / 3567.8687 / 9946-6188

HORÁIRES DE RECEPTIONde 9h à 13h et de 14h à 18h

COURRIEL REDA CTION ET A B O N N E M E N [email protected]

[email protected]

Tous les jours, à toute heure

Editoriale

P

Page 4: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

ViRAÇÃO4

Conseil EditorialCecília Garcez, Ismar de Oliveira,Izabel Leão, Immaculada Lopez,João Pedro Baresi, José EduardoAndrade, Mara Luquet, MarcusFucks et Valdênia Paulino

Equipe PédagogiqueAparecida Jurado, Auro Lescher,Isabel Santos, Márcia Cunhaet Vera Lion

DirecteurPaulo Pereira Lima([email protected])

EditeursCarol Lemos([email protected])Juliana Rocha Barroso([email protected])Vivian Ragazzi([email protected])

RédactionAdriano Sanches, Amanda Proetti,Cristina Uchôa et Juliana Mastrullo

Secrétariat de rédactionPilar Oliva

Equipe techniqueHelena Oliveira Silva – UNICEF

CollaborateursAlder Augusto da Silva, Carmem Franco,Cícera Gianini, Douglas Lima, DouglasMartins, Fernanda Pompeu, Flávia Peret,Gardene Leão de Castro, Gisele Palla,Giorgio D’Onofrio, Gustavo Barreto,Ivanise Andrade, Ivo Sousa, Lentini,Leonardo Francisco de Azevedo, MarceloAmorim, Márcio Baraldi, Marília Almeida,Marcelo Monteiro, Maria Cláudia Barros,Mariana Rosa, Nanete Neves, Natália Forcat,Nilton Lopes, Novaes, Osny Luz, PalomaKlisys, Raphael Gomes, Ramon Costa, RoseSantos, Sálua de Paula, Scheilla Gumes,Sérgio Rizzo, Susana Sarmiento, TaluanaBrisa, Tatiana Merlino, Thiago Martins,Thiago Merísio et Ubirajara Barbosa

Consultant MarketingThomas Steward

Projet Graphique IDENTITÀAdriana Toledo BergamaschiMarta Mendonça de Almeida

Phototype Numérique SANT’ANA Birô

Journaliste ResponsablePaulo Pereira Lima – MTB 27.300

Divulgation Equipe Viração

Courriel Rédaction et [email protected]@revistaviracao.com.br

PRIX DE L’ABONNEMENT A N N U E LNouvel Abonnement 48,00 R$Réabonnement 40,00 R$De collaboration 60,00 R$Etranger 50,00 US$

MAPA damina

MAPA daminaR

GR

G

QUE FIGURACartão-PostalRenato Russo

Nov

aes

Paulo Pereira Lima

• DES IMAGES QUI TOURNENT 8Les graffiteurs et leurs créations colériquessur les murs de Salvador

• JOURNAL MURAL 10Vira forme 300 élèves et professeursde 100 écoles de São Paulo

• CETTE TERRE ÉTAIT LA NÔTRE 13Les peuples indigènes luttent pourconquérir leur citoyenneté

• LA VILLE VIENT AU VILLAGE 14Et avec elle, les boissons alcooliséeset les maladies sexuelles

• LE MARCHÉ DU BIOPIRATA GE 16Des entreprises tirent profit de l’étudedes plantes et de la vente du sangindigène

• L’UNIVERSITÉ POUR TOUS? 17

Les mille et unes difficultés pourobtenir un diplôme

• DES ÉCRIVAINS

DE PREMIER PLAN 18D’indigènes à indigènes

• VIOLENCE AUX CHAMPS 20

QUEL PERSONNAGE ! 5FAIS VOIR 6

LA BANDE DE VIRA 29PARADE SOCIALE 34

STATUT DE L’ENFA N T

ET DE L’ADOLESCENT 12

Les indigènes victimes de la persécution et du suicide

• M O R TALITÉ INFANTILE 22Misère et dénutrition sont les principaux coupables

• PEUPLES DU NORDESTE 24Dans l’Alagoas, l’histoire de la résistance des Caeté

• N O U V E AUX LEADERS 26Des jeunes prennent la têtede la lutte pour la terre

• LES GOULO TS

DE L’ÉDUCATION 28En faveur d’une école avecun profil indigène

• LA PRISON EST-ELLE

LA SOLUTION ? 30Les pièges du débat sur lamajorité pénale

• SER-TÃO BRÉSIL 32Des jeunes discutent à Bahiades droits de l’homme et de laculture de l’homme du sertão

Page 5: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

5ViRAÇÃO

Renato Russo : un nom artistique qu’il a lui-même adopté pour rendre hommage àdeux personnalités, Jean-Jacques Rousseau

et Bertrand Russel. Venu d’une famille de classemoyenne, il suit sa scolarité aux Etats-Unis pen-dant trois ans. De retour au Brésil, il déménage à13 ans à Brasilia, où il donne des cours d’anglais. A15 ans, il est malheureusement victime d’une ma-ladie osseuse rare (épiphysiolyse), qui le contraintà rester dans un fauteuil roulant. Il en “profite” pourse consacrer à la lecture de divers livres et à lamusique. D’où l’idée de créer un groupe.

Parler des années 1980 sans citer Legião Urbana,avec Renato à sa tête, est presque impossible. Legroupe de musique, aminé, faisait rire, pleurer et,surtout, traduisait tout ce que les jeunes souhai-taient exprimer sans y parvenir.

Doté d’une veine poétique irrévérente et unique,Renato maniait l’art littéraire comme personne : de-puis le lyrique (Será, Andréa Dória, Monte Castelo)jusqu’à l’épique (Monte Castelo et Faroeste Caboclo).

Aujourd’hui encore, on peut voir des quarante-naires et des trentenairesréfléchir sur les paroles deses chansons, qui touchentl’essence de l’être, avec, biensûr, la nuance nostalgiquede ces après-midis et de cessoirées passées à Brasilia,São Paulo, Rio de Janeiro etdans tout le reste du Brésil.

www.renatorusso.com.br

A PORTÉE de MAINA PORTÉE de MAIN

Mais la grandeur de son œuvre ne s’arrête paslà ! Les adolescents et les nouveaux adultesd’aujourd’hui ne résistent pas à son appel... Un cripolitique, vital, amoureux, révolté, sensibilisateuret, plus que tout, vrai.

Renato n’a pas hésité à révéler sa sexualité dansle disque As quatro estações (“... et j’aime les gar-çons et les filles”), ni à parler du choc culturel et so-cial dans Eduardo e Mônica (“... Eduardo suggéra unsnack, mais Mônica voulait voir le film de Godard”).

Alors qu’il souffrait déjà de sérieux problèmesd’alcoolisme, il a découvert, en 1990, qu’il était in-fecté par le virus HIV et est alors entré dans unephase plutôt dépressive. Mais il n’a jamais cesséd’écrire et de composer.

Renato est mort le 11 octobre 1996, à 36 ans seu-lement... Par choix! Il a laissé plus de 15 CD enre-gistrés, trois livres et un héritage enviable : celuid’être le poète de la douleur, de l’amour, de la jus-tice sociale et de la vérité que, parfois, nous nousobstinons à ne pas regarder.

Mônica Correia est professeur à l’Ecoled’Etat Alberto Cardoso de Mello Neto,à São Paulo (SP), et participe au Projet

Viração et au Journal Mural àl’EcoleBOX – A portée de main

.

M Ô N I CA CORREIA, de São Paulo (SP)*QUEL PERSONNAGE!...

comme sidemain n’existait pas

RenatoRusso

RenatoRusso

Page 6: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

ViRAÇÃO6

Quel est

Réchauffement climatique,augmentation des ouragans, tsunamis...

Pour beaucoup de personnes, le sujet semble distant,comme si un seul individu ne pouvait s’additionner à cet ensemble.

Les Gaz à Effet de Serre (GEF), le gaz carbonique (CO2) en particulier,

empêchent la chaleur solaire de retourner dans l’espace et font augmenter latempérature de la planète, provoquant un dégel, des incendies de forêt, une modification descourants marins et l’élévation du niveau des océans. Une prise de conscience et la réduction

de ces émissions sont fondamentales pour la survie humaine.Certaines entreprises et institutions commencent à s’atteler à

JULIANA ROCHA et BIANCA PYL,de la Rédaction

DANIEL THIAGO FREIRE DA SILVA,de Virajovem Recife (PE)*

DIOGO GOMES LEAL,de Virajovem Curitiba (PR)*

GARDENE LEÃO DE CAST R O,de Virajovem Goiânia (GO)*

IONARA TALITA SILVA,de Virajovem Brasília (DF)*

R AYSA FONSECA, 16 ans – Sobradinho (DF)

“J’ai l’habitude de ne pas laisser les gensjeter des ordures par terre. Je crois que

même si je fais encore certaines erreurs, macontribution est positive, puisque si je suisconsciente et si je sensibilise les autres, je

contribue positivement. Mais il y a deschoses que je ne peux pas faire seule. Les

tennis que je porte sont faites de caout-chouc, qui est fait avec du pétrole, qui brûle

du gaz carbonique, qui augmente le trou dansla couche d’ozone et ainsi de suite. Alors je posela question, je vais devoir marcher pieds nus ? Celadoit être une discussion collective. Il y a des choses que

je peux modifier, mais il y en a d’autres qui ne dépendent pasde moi. C’est là que l’Etat entre en jeu avec des politiques

publiques qui préservent la nature.”

Iona

ra S

ilva

MILLER FERNANDES,20 ans – Santos (SP)

“Je sais que chacun fait sapart, mais je crois que si la

situation est ce qu’elle est, c’est lafaute aux inventions et aux technologies

qui polluent pour pouvoir exister.”

Bia

nca

Pyl

JORGE HENRIQUE DE A R A Ú J O,15 ans – Aparecida de Goiânia (GO)

“Pour préserver l’environnement, je faisde petites choses : premièrement, je roule à

vélo, car je pense que les gens ne devraientpas utiliser beaucoup la voiture. Je ne jette pas

non plus d’ordures par terre et dans le fleuve.Dans mon quartier, nous faisons un tri sélectif des

ordures et tous y contribuent. Tous le monde devrait fairece type d’actions. La population doit aussi contrôler davan-tage les industries et les autos... Je vois qu’actuellement,

plus de choses sur l’environnement passent à la télévision,mais on est loin d’avoir atteint l’idéal.”

Gar

dene

de

Cas

tro

mesurer l’impact de nos habitudes sur l’environnement.Ces dernières peuvent être positives ou négatives.

Et vous, avez-vous une idée du vôtre ?

6 ViRAÇÃO

l’impact

de vos habitu

des sur l’environnement ?

RODRIGO COSTA SOUSA,16 ans – Riacho Fundo (DF)

“C’est très compliqué de parlerde cela. Mais le seul fait de réfléchirest déjà très important. J’ai pleine-ment conscience que mes mauvai-ses habitudes nuisent à l’environ-nement, comme jeter du papier oumême des ordures par terre. En

même temps, je fais des effortspour que cela n’arrive pas.

Aujourd’hui, quand je me prends entrain de faire cela, j’arrive déjà à m’arrêter

et à penser avant. Tout est une questiond’éducation, qui vient accompagnée d’unprocessus.”

Page 7: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

7ViRAÇÃO

TIAGO A LVES LOPES, 17 ansAlmirante Tamandaré (PR)

“D’une manière générale, je pense que mon impactest minime, je fais mon possible pour le minimiser. Je

roule en moto parce que c’est plus économique etquand c’est possible, je choisi le transport collectif, car

si tout le monde cessait d’utiliser sa voiture au moins unjour dans la semaine, l’impact du gaz carbonique serait

moindre. Je ne vais pas dire que je recycle toujours, mais detemps en temps, je sépare et j’évite d’utiliser du plastique. Je fais au moins

le minimum, car si chacun faisait sa part, le mondeserait sûrement bien meilleur!”

* Membres de quatre des 17 conseils éditoriauxjeunes de Vira dispersés dans tout le pays

CAMILA DE AQUINO DOS SANTOS,15 ans – Santos (SP)

“J’avoue que je ne m’inté-resse pas beaucoup authème, même si j’ai cons-cience que mon attitude peut faire la

Bia

nca

Pyl

Dio

go L

eal

Dio

go L

eal

MEIRIELE CORREIA, 15 ansAlmirante Tamandaré (PR)

“En vérité, je pense que je ne contribue pasde façon efficace au bien de l’environnement...

je n’ai pas l’habitude d’être correcte, j’ail’habitude de jeter des ordures par terre

quand il n’y a pas de poubelle à proximité.

Vous pouvez déjà calculer votreimpact sur l’environnement surcertains sites internet et voir com-ment nos habitudes ont un haut niveaud’émission de GES. La fréquence d’utilisa-tion de la voiture par exemple, ou les dépen-ses d’énergie électrique. Outre ces calculs,les outils indiquent aussi combien d’arbresvous devriez planter pour neutraliser ceshabitudes.• Initiative Verte

www.thegreeninitiative.com• Forêts du Futur – Fondation SOS

Forêt Atlantiquewww.florestasdofuturo.org.br

• Empreinte Ecologiquewww.earthday.net/footprint/index.asp

A PORTÉE de MAINA PORTÉE de MAIN

Si le problème de la pollution del’environnement a récemment été

très discuté, ce serait une erreur qued’affirmer qu’il s’agit d’un pro-

blème actuel. Le fait que l’hommecôtoie ses déjections et ses rejets

a commencé à être perçu ces 10000 dernières années, quandl’homme a délaissé son com-

portement nomade pour lesédentarisme, grâce aux

progrès de la domesticationdes animaux et de l’agricul-

ture. Toutefois, il a connu uneaggravation exorbitante à

partir de la révolution indus-trielle, au milieu du 18e siècle,

avec l’accroissement du proces-

Cela ne date pasd’aujourd’hui...

Dan

iel d

a S

ilva

Je pense que c’est par habitude. Je trouve que je ne mepréoccupe pas beaucoup de l’environnement... à vrai dire,j’ai pensé à cela seulement maintenant que vous me le

demandez.”

Cela ne date pasd’aujourd’hui...

sus d’urbanisation accélérée.Au Brésil, le recensement de1960 indiquait que 45% de la

population humaine vivait enmilieu urbain, mais, en 2000, il a

montré une situation bien différente,avec plus de 78% de la population.

Comme il n’existait pas – et qu’iln’existe toujours pas – de structure

permettant d’accueillir un grand nombre depersonnes dans les

centres urbains, Cetinquiétant exode

rural a entrainé l’accu-mulation croissante de

résidus solides. Dansles grandes villes,

chaque individuproduit une moyenne

de 0,5 kg à 1,5 kgd’ordures par jour et

seul 1% de tous lesdéchets produits au Brésil font l’objet d’un

traitement quelconque. Comme si le manqued’infrastructure d’assainissement de base nesuffisait pas, il existe une grande précarité de

l’éducation et de la prise de conscience sur l’envi-ronnement, qui pourrait intervenir aussi bienpréventivement que postérieurement, avec le

recyclage par exemple.

Maria Camila Florêncio da Silva,17 ans – Recife (PE)

7ViRAÇÃO

différence. Je fais peu de choses, mais c’estma part et donc cela signifie déjà quelque-chose.Je ne jette pas d’ordures dans la rue ni sur laplage. Je ne me sentirais pas à l’aise de le faire.”

Page 8: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

ViRAÇÃO8

LUMIERE, CAMERA ET UNE BOMBE DE SPRAY A LA MAIN!

arol Garcia, 23 ans, de l’Etat de Bahia, a récemment obtenuson diplôme de journalisme. Elle est éducatrice sociale etpassionnée de photographie et de photojournalisme. En

2002, elle est devenue bénévole de l’ONG CIPÓ – Communi-cation Interactive, qui utilise la communication pour stimu-ler le développement et la participation politique des en-fants, des adolescents et des jeunes. En 2006, elle est de-venue éducatrice de l’ONG. La volonté d’allier sa passionpour le photojournalisme, pour l’art et pour la mobilisation

sociale a mené Carol à choisir le graffiti comme thème deson travail de fin d’étude de journalisme, à la Faculté de Com-

munication de l’Université Fédérale de Bahia (UFBA).Le travail Da Retina da Rua (De la Rétine de la Rue) a cherché à

donner plus de visibilité à un type d’art produit par des jeunes, dansleur majorité sans formation académique. “J’ai cherché à utiliser lelangage photographique pour donner la parole à un autre langage,qui passe très souvent inaperçu et qui n’est pas reconnu en tant qu’art.Le graffiti se présente comme une expression capable de produirede grandes transformations dans les têtes et les vies de nombreuxjeunes”, explique Carol.

C

IMAGES qui

tournent...IM

AGES quitournent...

Page 9: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

9ViRAÇÃO

L’ART DE L’ASPHALTE

Afin de plonger dans la routine des jeunes qui colorent lespaysages urbains, Carol a photographié en 2006 les artistes-hirondelles de Salvador, qui arpentent la ville à la recherche d’unmur vierge, utilisent des noms fictifs et font de leurs peinturesun grand divertissement.

L’appareil photo à la main, elle a interagi avec les graffiteurset découvert un peu leur technique, pour capter l’atmosphèredans laquelle ont lieu ces interventions artistiques. Spontanéescomme les graffitis, les photographies n’ont pas été planifiées :beaucoup de pellicules ont été utilisées pour que la jeune puissemonter, en fin d’année, une trentaine de photographies. L’expo-sition a eu pour principal public les écrivains des rues, commeles graffiteurs aiment à se nommer.

A ceux qui ne voient que le mur peint,les photographies de Carol veulent mon-trer le visage des graffiteurs. Le visage dela jeunesse de la périphérie de Bahia, quin’est pas très différente des périphériesdu reste du pays. A travers cette formed’expression, ces garçons (à Salvador, lesfilles réalisant des graffitis sont encorepeu nombreuses) montrent tout le pou-voir de l’art pour augmenter l’estime desoi et transformer la réalité. Dans de nom-breux cas, ils deviennent éducateurs pourenseigner le langage du graffiti à d’autresfilles et garçons de leurs communautés.

Page 10: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

Journal mural a l’ecoleJournal mural a l’ecolePhotographies

Kelvin Jhony et Letícia Damasceno,de l’Aldeia do Futuro

PERSISTER TOUJOURS, RENONCER JAMAIS

Un apprentissage : c’est ce qu’a signifié le journal imprimé que nousdirigeons dans notre école depuis trois ans. Il n’a été un succès “ni du

public, ni de box office”, parce que, malheureusement, deux journaux ri-vaux ont fini par apparaître.

Nous avions tout pour réussir : diverses rubriques intéressantes, commeles phrases du mois, des dessins humoristiques, des curiosités, des inter-views, des faits marquants, ainsi que l’appui des papeteries de la régionqui se chargeaient des photocopies. Un magasin de meuble nous a aussidonné une table, que nous avons vendue pour rassembler l’argent néces-

saire à la survie du journal.Avons-nous été incompétents ? Non ! N’avons-

nous pas su faire notre travail ? Non ! Avons-nouscommis des erreurs ? Oui ! Comme, par exem-ple, une seule professeur chargée d’aider les élè-ves et responsable du contenu éditorial.

Tout projet comme celui-ci doit être préparéà recevoir des critiques, comme l’utilisationincorrecte de la langue portugaise. Bien sûrque c’est important, mais est-ce l’essence del’information ?

Avec tant de critiques, nous avons com-mencé à ne plus croire en nous-mêmes. C’estpour cela que l’implication de toute la com-munauté scolaire est importante : direction,

professeurs, élèves, parents et fonctionnaires,

Divers élèves e

t

professeurs on

t déjà tenté d

e

monter un jour

nal à l’école,

mais très souv

ent par

manque d’argen

t et de

soutien, leurs

projets ont

tourné court. V

enez connaître

les expérience

s de deux

écoles et déco

uvrir comment

le Projet Journal Mural

va aider à la

construction

de ce rêve.

En décembre 2006, le Programme d’Action Culturel duSecrétariat de la Culture de l’Etat de São Paulo a récompensédix projets d’incitation à la lecture. Vira en faisait partie, avec

le Projet Revue Viração et le Journal Mural à l’Ecole. Jusqu’à fin 2007,elle a formé plus de 200 élèves et 100 professeurs des lycées publicsde la capitale. Ils vont maintenant constituer une équipe de commu-nication à l’école et produire leurs propres journaux muraux.Chaque école reçoit enoutre cinq exemplairesgratuits de la revue, pourles utiliser comme supporten salle de classe.

Le 28 mars, les16 écoles du premiergroupe ont achevé l’étapeinitiale de formation,après huit rencontres avecl’équipe du projet au siègede Viração. A présent, ces 42élèves et professeurs déve-loppent leurs journauxmuraux dans les écoles etbénéficieront d’un accompagne-ment et de conseils constantsde l’équipe, directs et virtuels.

Dans cette édition, vouspourrez suivre ce projet et unepartie de la production de labande de ces journaux muraux.D’autres textes et photographiessont publiés sur le site de Vira(www.revistaviracao.com.br).Jugez-en vous-mêmes!

*titre créé parl’élève Florêncio

A. Neto, del’Education

de Jeunes etAdultes (EJA) E.

E. Leônidas Paiva,à São Paulo (SP)

Viração ést aussi une ecole*Viração ést aussi une ecole*

Page 11: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

Recherchez la communauté Jornal MuralRevista Viração sur Orkut!

A PORTÉE de MAINA PORTÉE de MAIN

Patrocínio: Apoio:

pour que le projet réussisse. Mais noussommes dans ce projet de Viração et nousy croyons à nouveau !

Nous voulons transmettre notre en-couragement à ne pas abandonner le jour-nal mural, imprimé, ou autre support simi-laire. Dans notre cas, nous allons grandiravec l’expérience, aussi bien professionnel-lement qu’en tant qu’être humain.

Texte produit par les lycéens deseconde Salismã Rodrigues, 15 ans,

et Rayssa Camargo, 15 ans, et laprofesseur A driana Lins dos Anjos –

E. E. Castro Alves, São Paulo (SP)

Nous remercions les Directions Régionalesd’Enseignement Nord 2 et Centre-Ouest

qui ont participé à cette premièrephase et leurs écoles: Andronico de Mello,

Alberto Cardoso, Sólon Borges, Castro Alves,Lorival G. Machado, Gustavo Barroso, Alexan-dre Von Humboldt, Gabriela Mistral, ÂngeloBortolo, Philomena Baylão, Vitor dos SantosCunha, Prof. Sebastião de S. B., Pastor Paulo

Leivas Macalão, Júlio Pestana, Leônidas Paiva.

PARLE GUSTAVO!

Le journal Fala Gustavo (Parle Gustavo) a été lancé au second semestre 2005.Le projet a été développé avec les élèves de cinquième du collège d’Etat

Gustavo Barroso. Au début, nous ne savions pas exactement quoi aborderdans un journal fait par des élèves et pour des élèves. Nous souhaitions queles thèmes couverts soient larges, qu’il s’adresse à tous de façon satisfaisante,qu’il devienne un support de divertissement et d’information.

Nous avons commencé à travailler sur uneenquête, en demandant aux élè-ves quels sujets ils aimeraient ylire. Nous avions plusieurs volon-taires, chacun s’occupait d’une ru-brique : sports, beauté, musique, ci-néma, cuisine, interview et sexua-lité. Le nom a été suggéré et voté

par le groupe participant aux pre-mières réunions.

En 2006, la professeur quiavait débuté le projet avec lesélèves s’est mise à faire coursseulement l’après-midi, ce qui abeaucoup compliqué le travail.C’est pendant cette même périodeque certains élèves ont quitté legroupe, les uns parce qu’ils ontchangé de collège ou d’horaire, les autres parce

qu’ils ont commencé à travailler.D’autres élèves qui souhaitaient faire avancer le

projet se sont joints à nous, mais nous ne sommespas encore un groupe solide. Nous savons qu’il resteencore beaucoup de chemin à parcourir, que nous som-mes loin des objectifs fixés.

Pour cette raison, il est très important de partici-per au projet de Viração. Notre journal mural va élar-gir la communication au sein de l’école. Comme ilest plus immédiat et visuel, les élèves vont s’arrêterpour lire, s’attacher aux nouvelles et aux informationset commencer à prendre l’habitude de lire. Ils vontêtre intéressés, ce qui contribuera à ce que le journalimprimé doit une réussite.

Ce projet peut aussi changer la face du collège, parcequ’il ne sera pas seulement pour le groupe de com-munication, mais pour toute l’école. Le journal mural

va contribuer aux dis-cussions et aux dé-bats et donnera aussiune occasion auxélèves qui ont un ta-lent quelconque,qui aiment dessi-

ner, chanter, qui jouent d’un ins-trument, qui font de l’artisanat... Ce sera un es-

pace très important pour les diverses voix de l’école.

Texte produit par les élèves de première du lycéeDiego Duarte dos Santos, 16 ans, et Lucrécia da

Silva Barros, 16 ans, et la professeur Eloísa BuenoMarques – E. E. Gustavo Barroso, São Paulo (SP)

Page 12: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

ViRAÇÃO12

Quand un adolescent fait la une en commettant des crimes atroces, lesmédias irresponsables, les hommes politiques opportunistes et les voixles plus réactionnaires et partisanes de la poursuite et de l’intensifica-

tion des politiques de répression s’élèvent en réclamant des grilles et la résolu-tion magique de questions de nature sociale et économique qui, depuis aumoins 500 ans, empêchent que tous aient leurs droits garantis et respectés.

Envisager la réduction de la majorité pénale après la survenue d’un crimechoquant aide à vendre plus de journaux, augmente l’audience et engendre despolémiques peu consistantes. De l’eau sur le feu. A l’inverse de ce que beaucoupde personnes pensent, les enfants et les adolescents qui commettent des infractionsne bénéficient pas de l’immunité. La Constitution Fédérale indique clairement que“sont pénalement non-imputables les mineurs de dix-huit ans, sujets auxnormes de la législation spéciale” (Art. 228). La législation spéciale àlaquelle le texte de loi se réfère est le Statut de l’Enfant et de l’Adoles-cent (ECA en brésilien).

En conformité avec l’ECA, l’internement ne sera en aucuncas appliqué s’il existe une autre mesure adéquate. Il nepourra être appliqué que quand “I – il s’agit d’uneinfraction commise au moyen d’une grave menaceou de violence à une personne; II – par récidivede la perpétration d’autres infractions graves;III – par non respect réitéré et injustifiable dela mesure imposée antérieurement.” (Art.122).

Le Statut stipule que durant la période d’inter-nement, la réalisation d’activités pédagogiquessera obligatoire, et édicte des règles pour déterminerle temps maximum de régime de privation de liberté.

La loi garantit qu’aucun adolescent ne sera privé de saliberté sans procès légal équitable. A la différence dujugement d’un adulte, le juge ne dit pas tout de suite com-bien de temps durera la mesure d’internement. Les adoles-cents font l’objet d’une évaluation périodique, transmise parrapport aux juges pour enfants tous les six mois. Il existe unartifice appelé “progression de mesure socio-éducative” qui permetau juge d’ordonner un internement de 3 ans, suivi par trois ans supplé-mentaires en semi-liberté et enfin trois ans en liberté assistée, soit untotal de neuf ans sous la tutelle de l’Etat et d’établissements éducationnelscélèbres pour leur inefficacité.

Le défi de proposer un programme d’intégration des politiques de sécuritéet des politiques sociales, en se centrant sur la jeunesse en situation de risquesocial, est de notre responsabilité.

Paloma Klisys est écrivain, auteur de Drogas: qual é o barato (Droques : quelest le fun) et Do Avesso ao Direito (De l’Envers au Droit) ([email protected])

.

Lent

ini

ViRAÇÃO12

mediocriteadulte

mediocriteadulte

Majorité penaleMajorité penale

PALOMA KLISYS

versusversusIvo Sousa

STATUT DEL’ENFANT

ET DEL’ADOLESCENT

STATUT DEL’ENFANT

ET DEL’ADOLESCENT

Connaissez vos

droits et vos

devoirs, garantis

par le Statut de

l’Enfant et de

l’Adolescent

Page 13: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

13ViRAÇÃO

Ils étaient les seigneurs absolus dela terre de Pindorama. Leurs viesétaient intrinsèquement liées à

ces parages. On ne sait pas exacte-ment comment ils sont venusjusqu’ici. Etaient-ils des descendantsdu Noé biblique, ou des êtres sansâmes ? Telle était l’interrogationclichée des hommes blancs et descolonisateurs qui ont été les acteurs,avec leur cupidité et leur ethnocen-trisme, de l’un des plus affreuxgénocides de l’humanité.

La terre de Pindorama estaujourd’hui le Brésil et les indigènesvivent dans des réserves constam-ment menacées, qui ne représententpas, dans l’absolu, le gigantismede la terre que les natifs ont unjour occupée.

Il existe actuellement 554 réservesreconnues par la Fondation Natio-nale de l’Indien (Funai), sur unesuperficie totale de 946 452 km2, quicorrespond à environ 11,12% duterritoire brésilien. La démarcation,

Dans les cercles, les terresindigènes de surface inférieureà 1000 km2 et de surfacenon définie

Instituto Socioambiental, 2007

l’enregistrement etl’homologation de cesterres est cependantencore loin d’être

achevée.Les données de 2004 du

Conseil Indigéniste Mission-naire (Cimi) révèlent

qu’aucune mesure n’avait étéprise en ce sens dans 226 de ces

réserves. En outre, la question de laterre est une source permanente deconflits entre les peuples indigèneset les entreprises ou les fazendeiroset les grands propriétaires terriens,qui souhaitent exploiter les territoi-res indigènes et leurs ressources(bois et minerais, par exemple).

On parle de peuples indigènes,au pluriel, et non pasd’ «indiens» de façongénérique, car chacundes 241 peuples quivivent dans le paysa son propre moded’organisation et decontact avec ceux

qui ne sont pas indiens.Selon l’Institut Brésilien de

Géographie et Statistique (IBGE),il existe aujourd’hui environ 700 000indigènes. Bien que les donnéesindiquent une croissance ces derniè-res années, la menace d’extinctionest latente. Non seulement l’extinc-tion physique, mais aussi, et surtout,l’extinction culturelle. Il est de plusen plus rare de rencontrer despeuples sans une forte dose d’in-fluences de la société occidentale.

13ViRAÇÃO

.

Paulo Pereira Lima

Ou estpassée ma terre?

Ou estpassée ma terre?

Dossier Les peules indigènes

Page 14: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

ViRAÇÃO14

Dans certains villages indigènes, on pense que lesperme de l’homme est l’aliment du fœtus. La femmeenceinte a donc des expériences sexuelles avec plu-

sieurs partenaires, et pense que ceci va, d’une certaine ma-nière, être bénéfique pour la gestation. » Le rapport de DanielaLigiéro, Coordinatrice de Projets – VIH/SIDA du Fonds desNations Unies pour l’Enfance (Unicef) Brésil, pointe l’une desplus grandes difficultés dans la lutte contre un ennemi réel quis’est accru parmi les communautés indigènes : le virus VIH.

La proximité des réserves des centres urbains favorise lecontact avec la prostitution et l’exploitation sexuelle, qui sontles grands coupables montrés du doigt pour la disséminationdu virus dans les villages. Le médecin et anthropologue IstvánVargas tire la sonnette d’alarme : le VIH fait partie de la réalitéindigène depuis le début des années 1990, avec l’arrivéed’entreprises de grande taille aux alentours des réserves.Professeur de l’Université Fédérale du Maranhão (UFMA) etl’un des plus grands spécialistes du sujet, István raconte parexemple que les indigènes du village d’Araribóia, dans leMaranhão, se sont mis à gagner de l’argent en vendant lesressources naturelles de la zone. “Les poches pleines, ils ontcommencé à fréquenter les bordels des villes proches. Nouspouvons affirmer, sans l’ombre d’un doute, que l’installationdes scieries a un rapport direct avec l’essor du virus.”

Après avoir contracté le virus dans les bordels, les indigènesle transmettent à leurs partenaires. “D’une manière générale,

Le danger

cote de la rueA M A N DA PROETTI ET VIVIAN RAGAZZI,

de la RédactionPhotographies MARIANE GONÇALVES

La proximité des centres urbains favorise le contact avec laprostitution et l’exploitation sexuelle, grands coupables de

la dissémination du sida dans les villages indigènes

Le danger

cote de la rueest de l’autreest de l’autre

Page 15: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

15ViRAÇÃO

nous savons que les jeunesde 15 à 24 ans sont les plus vulnéra-bles, cas les cas notifiés sont de sida,c’est-à-dire, quand la personne adéjà la maladie. Après avoir con-tracté le virus, la personne peutmettre jusqu’à 10 ans pour manifes-ter la maladie, il pourrait donc yavoir une population bien plusgrande porteuse du VIH. Nouspensons que la plupart des person-nes qui présentent le sida ont étécontaminées par le virus dans cettetranche d’âge”, explique Daniela.

Un autre mode de contaminationdes femmes indigènes habitant dansles villes autour de la réserve est laprostitution. Vivant dans des condi-tions misérables, elles y trouventun moyen de survie et finissentpar s’exposer au virus.

PRÉVENTION

Le préservatif dans les relationshétéro et homosexuelles est encorela façon la plus efficace de se proté-ger non seulement contre le virus dusida, mais aussi contre les MaladiesSexuellement Transmissibles (MST).Mais comment conseiller les peuplesindigènes pour l’utilisation despréservatifs?

Ce n’est pas une tâche facile,car nous avons affaire à une culturedifférente, où chaque communauté ases propres coutumes et ses croyan-ces à propos de la sexualité. Danscertaines, par exemple, la polygamie(union avec plus d’une personne) estpermise. Dans d’autres, les filles sontincitées à débuter leur vie sexuelleplus tôt. C’est pourquoi il est fonda-mental que ces aspects culturelssoient pris en compte dans lescampagnes de prévention.

C’est ce que prône l’organisationnon-gouvernementale Centro deTrabalho Indigenista (CTI), qui aentamé en 2005 une série de forma-tions impliquant des leaders indigè-nes dans leurs villages, commeagents de santé pour l’éducation surle VIH. La facilité de communicationet le fait qu’ils connaissent bien lescoutumes ont facilité la campagne,qui s’adresse à environ sept milleindigènes de six peuples du Tocan-tins et du Maranhão : Timbiras,Apinajés, Krikati, Kraô, Gavião etCanela. Arlete Krikati, 36 ans, est l’unde ces agents. Dans les ateliers, ellemontre comment mettre le préserva-

tif et répond aux questionsde la communauté. “Letravail est bien reçu ettous veulent qu’oncontinue”, assure-t-elle.Arlete raconte que dansles villages dont elles’occupe, aucun cas dela maladie n’a encoreété identifié.

A ce propos, DanielaLigiéro précise : “LeBrésil utilise un systèmepour surveiller les pro-grès de l’épidémie, qui ausein des DSEI (DistrictsSanitaires Spéciaux Indigè-nes) est assez limité. C’estpourquoi il existe une théorie desous-notification des populationsindigènes, autrement dit, on ne voitqu’une petite partie, la plus grandenous est méconnue. Jusqu’à décem-bre 2005, nous avions 150 cas desida notifiés”. Les DSEI sont sous laresponsabilité du gouvernementfédéral et correspondent à une ouplusieurs terres indigènes. Il existeaujourd’hui 34 DSEI sur le territoirebrésilien.

LA FUNASA SUR LA SELLETTE

L’accès aux médicamentset aux traitements spécifiquespour ceux qui sont déjà infectésest cependant l’un des grands défisà relever. Pour István, l’une desdéficiences dans la prise en main duproblème est le manque de person-nel et de structure dans les postes desantés qui prennent en charge lesvillages, en particulier dans leMaranhão. “Le travail avec lespeuples indigènes dans le Maranhãoest le pire du Brésil. Il manque desmédicaments, de l’assistance médi-cale, tout”, critique-t-elle.

Aimée Rocha, pédagogue ettechnicienne du Département deSanté Indigène (Desai), rétorque :“Je ne vais ni parler ni discuter dece que disent les ONG et les univer-sités, parce que ce sont des projetsparallèles. On reçoit la demande, onachète le médicament et on l’envoieà la coordination régionale, et lacoordination régionale de chaqueEtat le distribue à ses DSEI. Alors,ces médicaments, parfois, mettentdu temps à arriver, non pas parcequ’ils n’ont pas été achetés, maispour une question de logistique et

d’organisation”. Elle explique que laFunasa ne s’occupe que des actionsélémentaires de santé indigènes peucomplexes, à savoir l’assistancemédicale, le traitement et la préven-tion. “Quand nous nous trouvonsface à des cas de moyenne ou hautecomplexité, nous les acheminonsvers les unités du Système Uniquede Santé (SUS), parce que nousn’avons pas la structure.”

Toutefois, sur le site officielde l’institution, celle-ci se définitcomme un “organe exécutif duMinistère de la Santé, responsablede la promotion de l’inclusionsociale par le moyen d’actionsd’assainissement, ainsi que l’institu-tion responsable de la promotionet de la protection de la santédes peuples indigènes”.

Selon les informations du Minis-tère de la Santé, le premier cas desida dans un village indigène a éténotifié en 1987. Jusqu’à 2003, 100cas ont été déclarés, la majorité partransmission entre membres dela communauté elle-même. Sur cetotal, 11 ont été transmis de la mèreà l’enfant. Les districts indigènesavec la plus forte incidence setrouvent dans le Mato Grosso doSul, l’Amapá, le Pará, le Pernambuco,le Mato Grosso, le Roraima et leMaranhão.Desse total, 11 passaramde mãe para filho. Os distritosindígenas com o maior número deincidência estão em Mato Grosso doSul, Amapá, Pará, Pernambuco, MatoGrosso, Roraima e Maranhão.

15ViRAÇÃO

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Page 16: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

ViRAÇÃO16

Biopiratage : terme lancé en1993 par l’ONG RAFI(aujourd’hui ETC-Group) pouralerter sur le fait que les res-sources génétiques et le sa-voir indigène étaient accapa-rés et brevetés par des entre-prises multinationales et desinstitutions scientifiques etque les communautés qui ontutilisé et conservé ces res-sources et créé ces connais-sances au cours des sièclesne participent pas aux profits.

Des entreprises internationaleset des institutions scientifiquesutilisent les ressourcesbiologiques et le savoir indigène,

sans que la communauté n’enpartage les profits

Júlio Paiter Suruí, 26 ans, a beau tenter de cacherson ressentiment et sa méfiance vis-à-vis des“visages pâles”, il n’y arrive pas. Des motifs, lui et

son peuple n’en manquent pas : par le décret 88.867/83,ils auraient droit à 248 000 hectares de terre. Sanscontrôle de la Fondation Nationale de l’Indien (Funai) etdes autres organes fédéraux, ces 20 dernières années, lasuperficie a été réduite de moitié, en raison avant tout del’invasion des scieries de la région.

“Même si les invasions continuent, nous sommesdavantage conscients de nos droits, notre population abeaucoup augmenté ces dernières années, pour attein-dre près de 900 personnes”, expliqueJúlio, qui participe à l’AssociationPaiter-Suruí, créée pour préserver laculture et le savoir de son peuple, ainsique pour travailler dans le domainede l’éducation indigène.

Mais ce n’est pas seulementl’invasion des blancs qui préoccupeJúlio. C’est aussi le biopiratage dontson peuple a été victime. Voilà un peuplus de deux ans, ils ont appris queles échantillons du code génétiquedu sang suruí étaient à vendre pour85 dollars sur le site Internet deCoriel Cell Repositories, une entre-prise nord-américaine du New Jerseyspécialisée en recherche génétique. Lemême site propose aussi du sang desKaritiana et d’autres peuples indigènesdu Pérou, d’Equateur et du Mexique.

“Les premières dénonciations decollecte illégale de sang des indigè-

nes ont été faites dès 1987”, précise Maria Cecília Filipini,avocate du Conseil Indigéniste Missionnaire (Cimi), quisuit le cas des Suruí.

Elle rappelle qu’il y a de nombreux cas de biopiratageen Amazonie. L’un d’eux implique ShamanPharmaceuticals, une autre entreprise des Etats-Unis, quia étudié plus de sept mille plantes d’Amazonie. Résultat :le laboratoire testerait deux nouveaux médicaments, l’unpour lutter contre la diarrhée qui affecte les porteurs duvirus VIH, l’autre contre le diabète. Dans le cas particulierdes Suruí, une autre entreprise nord-américaine se ditpropriétaire d’un médicament fabriqué avec les principes

actifs de la tykyuba, une planteutilisée pour la chasse.

Pour la Ministre de l’Environne-ment, Marina Silva, “le Brésil a

besoin d’une politique très fortepour combattre le biopiratage,

avant tout en créant lesinstrument nécessaires pour

que l’accès aux ressourcesgénétiques se fasse en suivantles critères de la Conventionsur la Biodiversité, qui sont lepartage des bénéfices et unereconnaissance du savoir despopulations traditionnelles”.

A propos des longs délais dela Justice des Blancs, le père deJúlio, le cacique Anine, estlaconique : “La Justice desblancs n’est pas pressée,particulièrement quand il s’agitde nos droits”.

POUR COMPRENDRE

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P AU LO PEREIRA LIMA,de Cacoal (RO)

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Page 17: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

17ViRAÇÃO

De niveau supérieurDe niveau supérieurDe jeunes indigènes mènent le combat pour avoir

accès à des cours supérieurs, se former et poursuivreen aidant leurs villages

BIANCA PYL,de Santos (SP)

Divulgação

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Un nom dans la liste d’appel du cours de Droit duCentre Universitaire de Brasilia (UniCEUB) sonnaitétrangement : Anaiá. Anaiá Matos de Souza,

de l’ethnie indigène Pataxó, da Bahia, a obtenu sa maîtrisede Droit à la fin de l’année dernière.

La lutte d’Anaiá a commencé avec la venue de sa familleà Brasilia. “Nous avons déménagé à cause de mon frère,qui est handicapé et avait besoin d’un traitement médical.Avec beaucoup de difficultés, nous avons réussi à aller àl’école. Ma mère travaillait comme domestique à la Fonda-tion Nationale de l’Indien (Funai)”, se souvient-elle. Aprèsavoir terminé le lycée, Anaiá a entamé la bataille pourentrer à l’université. Avec l’aide d’un professeur, elle aréussi à suivre un cours de préparation au concours d’en-trée. “J’ai été admise dans deux facultés et j’ai choisi leDroit pour pouvoir aider mon peuple. J’ai été la première universitaireindigène ici à Brasilia”, s’enorgueillit-elle.

Mais il fallait vaincre d’autres obstacles : la barrière financière et lespréjugés. “Les personnes discriminent vraiment. Ils pensent que les Pataxóssont paresseux et soulards. Mais moi, en étant ici au milieu d’eux, je pouvaisprouver qu’ils avaient totalement tort.” Anaiá est devenue connue dans toutle pays car c’était la cousine de Galdino Jesus dos Santos, mort brûlé en avril1997. “Beaucoup de personnes étaient amies des assassins et n’appréciaientpas mes déclarations à la presse”, révèle-t-elle.

Anaiá mettait et met toujours un point d’honneur à dire son origine.“Mon nom dans la liste des élèves attirait déjà l’attention des autres,alors je racontais que je suis de l’ethnie Pataxó. Comme ça, je voyais lesréactions et je percevais qui m’appréciait, ou non”.

PROFESSEURS INDIGÈNES

Quatorze de ces compagnons d’Anaiá sont élèves de filières commeIngénierie Forestière, Communication Sociale et Tourisme. En 2006, l’UNB,en partenariat avec la Funai, a réalisé le premier concours d’entrée pour lesindigènes pour une maîtrise dans le domaine de la santé. “Nous avons desindigènes qui font Médecine, Sciences Biologiques, Sciences Pharmaceuti-ques, ou des études d’Infirmière ou de Nutrition”, explique Eleonora dePaula, de la Coordination Générale d’Education de la Funai. Ce projet répondà la demande du mouvement indigène pour une formation dans les profes-sions de santé.

Les étudiants inscrits ont des projets liés au domaine dans leurs villages.“Il n’y a aucune méthodologie spécifique pour ces derniers, ils reçoiventjuste un soutien dans les disciplines considérées comme les plus lourdes,comme la Physique, la Chimie et le Calcul”, explique Eleonora.

Un autre problème est la formation de nouveaux éducateurs au sein descommunautés elles-mêmes. Selon Susana Grillo, consultante de la Coordina-tion Générale de l’Education Scolaire Indigène, du Secrétariat d’EducationContinue, d’Alphabétisation et de Diversité (Secad/MEC), le Programme deFormation Supérieure et Maîtrise Indigène (Prolind) a déjà formé 900 profes-seurs indigènes qui sont retournés dans leurs villages et donnent des cours àl’école primaire et au collège. Susana souligne l’importance de cette forma-

tion interculturelle, qui permet auxétudiants d’inclure leur culture dans leprocessus d’apprentissage.

Le programme a été lancé en 2005,mais l’université pionnière dans ledomaine des cours de maîtrise pourles indigènes est l’université de l’Etatdu Mato Grosso (UEMS), qui proposeune formation depuis 2001. “Actuelle-ment, 100 indigènes y suivent desétudes universitaires. L’Université del’Etat de l’Amazonas compte 250étudiants, l’université Fédérale duMinas Gerais 140, et l’universitéFédérale du Roraima compte 180étudiants”, précise-t-elle. Ces universi-tés reçoivent des fonds du gouverne-ment pour poursuivre et élargir leprogramme, qui soutient aussi desprojets discutant de la thématiqueindigène, dans le sens de rechercheret de valoriser la langue maternelle,ainsi que la gestion et la durabilité desterres et de la culture de ces peuples.Le Prolind intervient aussi pourdonner aux indigènes les moyens derester à l’université. “Ils reçoivent uneaide afin d’offrir toute l’infrastructurenécessaire pour que l’étudiant achèvele cursus. Cela inclut des ordinateurset du matériel didactique”, poursuitSusana.

Comme le dit Anaiá, “la lutte nes’arrête pas là. Je n’ai gagné qu’unebataille, maintenant je dois en gagnerd’autres et aider mon peuple.”

Page 18: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

ViRAÇÃO18

La littérature indigène se développe,mais elle est encore très méconnue au Brésil

CÍCERA GIANINI,D O U G L AS MARTINS etRAFAEL STEMBERG

photographiesD O U G L AS MARTINS

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Essayez de faire un petit retour en arrièredans votre répertoire littéraire et rappelez-vouscombien de livres avec des histoires indigènes

vous avez déjà lus. Et, parmi ces histoires, combien ontprobablement été écrites par des auteurs indigènes ?Ces auteurs ont encore beaucoup d’obstacles à franchirpour acquérir la notoriété désirée.

Mais la réalité de la culture indigène n’est pas aussidistante qu’on pourrait le penser. On trouve aujourd’huidans les grandes librairies du pays une grande variétéd’œuvres littéraires créées pas les indigènes eux-mêmes.

Les titres vont de thèmes comme la sensibilisationculturelle et éthique jusqu’à la prévention de maladiescomme le sida, par exemple. Mais c’est la littérature quiest le plus à l’honneur parmi les nombreuses œuvresdéjà lancées. En septembre 2004, s’est tenue au Muséed’Art Moderne du Rio de Janeiro la première RencontreNationale des Ecrivains Indigènes, dans le cadre du 6e

Salon du Livre de la Fondation Nationale du Livre pourl’Enfant et la Jeunesse (FNLIJ). Depuis lors, les œuvresd’auteurs indigènes s’accroissent de plus en plus etgagnent la préférence du public.

Selon Olívio Jekupé, écrivain et président del’Association guarani Nhe’e Porá, du village Krukutu,situé dans la région de Parelheiros, dans l’Etat de SãoPaulo (SP), la littérature indigène a toujours existé,

mais écrite par l’homme blanc, ce qui, dans certains cas,a donné lieu à une vision négative des premiers habi-tants du Brésil. Aujourd’hui, les autochtones eux-mêmespeuvent s’exprimer. “Les maisons d’édition ont eu cettevision que le « blanc » est l’écrivain de l’indien et c’esttoujours eux qui ont écrit pour nous. Ils arrivaient dansles villages, ils écoutaient les indiens parler, ils notaienttout puis ils écrivaient”, explique Olívio, qui a lancé enavril son huitième livre : O Índio e a Reciclagem (L’Indienet le Recyclage), un travail de sensibilisation de la réalitécontemporaine vis-à-vis de l’environnement.

Depuis 1983, plus de 65 publications d’auteurs indigè-nes ont déjà été lancées grâce à un partenariat entre la

avecd’autresyeux

avecd’autresyeux

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19ViRAÇÃO

19ViRAÇÃO

SOYEZ AU COURANT

As peripécias do jabuti(Les péripéties du jabuti), deDaniel Munduruku. Collec-tion Fábulas de Ontem àNoite. Edition MercuryoJovem, 2006.O Índio Brasileiro: o que

você precisa saber sobre ospovos indígenas no Brasil dehoje (L’Indien Brésilien : ceque vous devez savoir sur lespeuples indigènes dans leBrésil d’Aujourd’hui), Gersem

dos Santos Luciano (anthropo-logue de l’ethnie Baniwa) –

Brasilia: Ministère de l’Education,Secrétariat d’Education Continue,

Alphabétisation et Diversité;LACED/Musée National, 2006 –

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SOYEZ AU COURANT

Commission Pró-Índio del’Acre et d’autres institutions.La grande majorité est écrite enlangue indigène et d’autres présententdes traductions bilingues. Des thèmesdidactiques comme la géographie, leportugais, l’histoire et l’écologie, desmanuels d’alphabétisation, des contes, des poèmeset même un journal élaboré dans un village font partie decette production indigène.

Outre Olívio Jekupé, d’autres noms sont d’une extrêmeimportance dans ce segment littéraire, comme Daniel Munduruku,considéré comme l’un des plus grands écrivains du domaine, etEliane Potiguara, professeur, choisie pour leProjet International Mille Femmes du PrixNobel de la Paix. Le Conseil des Femmesdu Brésil l’a nommée l’une des “DixFemmes de l’Année 1988”, pour avoircréé la première organisation defemmes indigènes du pays, le GroupeFemme-Education Indigène (Grumin).Ses travaux montrent sa préoccupationvis-à-vis de la situation culturelleactuelle. Eliane aborde dans ses œuvresdes concepts dans lesquels les traditionsculturelles de son ethnie restent vivantes.

TALENTS CA CHÉS

Pour Olívio, s’il est facile de citer des noms qui tentent de contribuer à ladissémination de la culture indigène, il est en revanche difficile de diffuser

cette dernière, car le poids des préjugés et le manquede connaissances sur les coutumes de ces habitants,qui utilisent les ressources naturelles comme modede survie, sont encore énormes. C’est pour cetteraison qu’il défend avec âpreté la littérature de laforêt, en y voyant une manière de montrer laréalité. “A travers l’écrit, nous réussissons àmontrer notre culture et à faire en sorte que lespersonnes valorisent davantage les indiens”,souligne-t-il.

Une alternative développée pour réduirele manque de connaissances populaires estla réalisation de conférences et de débatsdans les facultés et les institutionssociales, qu’Olívio dispense dans toutle pays. Pour lui, elles aident à romprela barrière existant entre les“deux mondes”.

Et le goût pour l’écriturecommence très tôt dans les villages. Celui deKrukutu compte quatre auteurs ayant déjà publiésdes livres et beaucoup d’autres aux talentsinégalables, mais qui ontbesoin d’appuis pour financerleurs ouvrages ; en leurabsence, ils tendent à restercachés au milieu d’une vasterégion riche en faune. “Danschaque village où vous allez,il y a un indien conteurd’histoires”,conclut Olívio.

(Collection Education pour Tous; 12)Sur Internet: www.laced.mn.ufrj.br/

trilhas/producoes/arquivos/ColET12_Vias01_GBfinal.pdf

Seko Mugaru Nhemaken-Hohobyry – Quando minhamãe deixou escapar o tatu(Seko Mugaru Nhemaken-Hohobyry – Quand ma mèrea laissé le tatou s’échap-per), de Jair Kuruma.Cuiabá (MT): SIL, 1995.(Livre de Lecture Bakairí, 5)

Akajutibiró: terra do índioPotiguara (Akajutibiró :terre de l’indien Potiguara),d’Eliane Potiguara. Rio deJaneiro (RJ): Grumin, 1994.

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Page 20: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

ViRAÇÃO20

ETrangers

UN BILAN NÉGATIF

Dans les campagnes, la violence contre les peuples indigènes et les travailleurs ruraux est la

marque d’une structure concentrant la propriété fon-cière. En milieu urbain, les Brésilien(ne)s partagentavec les migrants d’autres pays latino-américains lemartyr de la soumission au sous-emploi. La violencen’épargne ni les riches, ni les pauvres, et fait de lapopulation indigène l’une de ses principales victimes.Le Rapport Droits de l’Homme au Brésil 2006, coor-donné par le Réseau Social de Justice et Droits del’Homme, n’apporte pas de bonnes nouvelles.

Le document, qui en est à sa septième édition, con-tient 29 articles sur des thèmes centraux pour la ques-tion des droits de l’homme comme les droits à laterre, à l’éducation, au travail et à la justice sociale.

sur leur terre natale

La division des chapitres montrent la portée de la pu-blication. Selon l’une des coordinatrices du document,Evanize Sydow, l’objectif était de préparer non seule-ment un bilan annuel, mais aussi une évaluation desquatre années du gouvernement Lula. La conclusion,selon elle, est qu’il y a eu des avancés ponctuellesconcernant les terres indigènes, mais beaucoup deprogrès restent à faire du point de vue structurel.“Des droits fondamentaux continuent d’être violés”,affirme Evanize. Malgré tout, elle estime que les mou-vements sociaux ont pu avoir un dialogue plus am-ple avec le gouvernement. “Nous l’avons montrédans les deux ou trois derniers rapports, mais le dia-logue avec le gouvernement Lula n’a pas été à la hau-teur de ce qu’on espérait”, observe-t-elle.

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UN BILAN NÉGATIF

A M A N DA PROETTIet PAU LO PEREIRA LIMA,

de la Rédaction

Histoires de lutte et de résistancede ceux qui n’ont pas de pied-à-terredans leur propre pays

Histoires de lutte et de résistancede ceux qui n’ont pas de pied-à-terredans leur propre pays

A M A N DA PROETTIet P AU LO PEREIRA LIMA,

de la Rédaction

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Je suis descendu jusqu’à laréserve, mais quand je suis

arrivé, j’y ai déjà trouvé mon frère àterre, touché par plusieurs tirs, et leshommes, les femmes, les enfants,nos grands-parents... tous pleu-raient.”

Il s’agit d’une histoire vraie. Ellefait partie de la vie du jeune EugênioGonçalves, 20 ans. Et pas seulementde la sienne. Aujourd’hui, telle est latriste réalité de milliers d’indigènesdispersés dans tout le Brésil. Ils(elles) étaient déjà là lorsque lesPortugais ont débarqué. Depuis lors,ils subissent les types de violence lesplus variés, qui les ont presqueentièrement décimés.

La scène décrite ci-dessus s’estdéroulée le 26 juin 2005, dans laRéserve Indigène Sombrerito,municipalité de Sete Quedas (MS), àla frontière avec le Paraguay. Al’aube, 300 indigènes rentraient à laréserve avec armes et bagages, etont été accueillis par les hommes demain des fazendeiros, avec des tirset une grande violence. “J’ai été l’undes jeunes pris cette nuit-là. J’ai étéretenu en otage en échange du faitque mes parents quittent la réserve.J’ai souffert pendant 12 heures entreles mains des fazendeiros : j’ai étéattaché, battu et humilié”, raconteEugênio.

Son frère, Dorival Benites, a ététué et cinq autres otages ont étégravement blessés. Une femmeenceinte a été torturée et a perdu sonbébé. Même terrorisé(e)s, les Gua-rani ont décidé de rester sur leurterre, maintenant baptisée du sangd’un martyr. “Notre résistance estquelque-chose qui est dans le sang,elle passe de génération en généra-tion”, s’épanche Eugênio.

La Constitution de 1988 a innovéen établissant, avant tout, que lesdroits sur les terres qu’ils occupenttraditionnellement sont de natureoriginelle. Cela signifie qu’ils sontantérieurs à la formation de l’Etat lui-même, qu’ils existent indépendam-ment d’une quelconque reconnais-sance officielle. Les droits constitu-tionnels des indigènes sont exprimésdans un chapitre spécifique de laCharte de 1988 (titre VIII, “De l’OrdreSocial”, chapitre VIII, “Des Indiens”).

Les gouvernements, dans plu-sieurs sphères, se sont montréspassifs et, dans de nombreux cas,

Consultez le Rapport Droitsde l’Homme au Brésil 2006dans son intégralité :w w w.social.org.br/relatorios.htm

A PORTÉE de MAINA PORTÉE de MAIN

opposés aux droits indigènes. Leprocessus de démarcation et d’ho-mologation des terres indigènes estparalysé depuis longtemps dans lesmains du judiciaire et archivé dansles tribunaux.

En raison de cet abandon,un phénomène est apparu chezles Guarani : le nombre de suicides’accroît de manière alarmante.Les données du Conseil IndigénisteMissionnaire (Cimi) révèlent qu’entre2003 et 2005, le Mato Grosso do Sula connu les indices de violence lesplus élevés contre les peuplesindigènes. La situation la plus graveest observée dans le sud de l’Etat,où vivent plus de 35 000 GuaraniKaiowá, confiné(e)s sur de petitsbouts de terre. A Dourados, par

exemple, on trouve l’une des plusfortes densités d’indigènes au Brésil,plus de 2 000 personnes sur 3 500hectares.

Le fait est que les morts ont prisdes allures de tragédie brésilienne etont également attiré l’attention deschercheurs. L’un d’eux est l’historienAntônio Brand, qui étudie le sujetdepuis 1978, lorsque les premierscas de suicide dans la région ontcommencé à être enregistrés.

“ “On ne peut pas réduire la question àune cause unique”, analyse-t-il. “Maisil y a une raison principale : le confi-nement de nombreux indigènes surde petits territoires, insuffisants pourleur survie physique et culturelle.”

L’anthropologue paraguayenBartolomeu Meliá, qui accompagneles Guarani depuis plus de trente ansdans son pays et au Brésil, n’est pasd’accord avec nombre d’anthropolo-gues lorsqu’ils affirment que lesuicide est une pratique culturelledes Kaiowá. Il renforce la thèsed’Antônio et ajoute deux autresfacteurs : “L’influence des religionsdes blancs et le déséquilibre émo-tionnel dont souffre aujourd’hui lafamille guarani mènent le peupleau désespoir”.

Néanmoins, ce sombre tableaucommence à changer. La commu-nauté kaiowá se rajeunit.Des “Eugênios” commencent àapparaître et à assumer des rôlesde leaders. “Je participe à laCommission des Droits GuaraniKaiowá. Pour chaque leader quimeurt, naissent davantage de jeunescombattant, de nouveaux guerriers,et je suis l’un d’eux”,dit Eugênio Gonçalves.

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ADRIANO SANCHES,de la Rédaction

La mortalité infantilecontinue d’être un facteur

préoccupant au sein despeuples et des groupes

indigènes, et lesprincipaux coupables sont

la dénutrition, la misèreet le désintérêt

Les enfants indigènes brésilienscourent plus de risque demourir avant d’avoir atteint l’âge de

un an, que jusqu’à l’âge adulte. Cetteaffirmation peut paraître effrayante, mais lavérité est que le taux de mortalité infantileparmi les indigènes atteint le double de celui dureste de la population. Ce constat fait du pays l’un deschampions sud-américains dans ce triste classement, commele démontrent les données de l’Institut Brésilien de Géographie et Statistique (IBGE). Surmille bébés nés vivants, 27 meurent avant l’âge d’un an et ce chiffre s’élève beaucoup sil’on ne considère que ceux qui vivent dans des villages indigènes. Dans l’Etat du MatoGrosso do Sul, par exemple, le taux de mortalité infantile dans ces villages atteint 60,5pour mille. Certains villages indigènes atteignent le taux de 99,3 pour mille, selon l’IBGE.

Cette dure réalité est encore aggravée par la situation d’extrême misère dans laquellevivent certaines de ces communautés. Selon l’analyse la plus récente du Ministère de laSanté, réalisée en 2006, la principale cause de décès est la dénutrition (12%). La listecompte aussi des maladies comme la pneumonie, le paludisme et les parasitoses intesti-nales. La Fondation Nationale de Santé (Funasa), un organe du gouvernement chargé des’occuper de la santé des indigènes, s’emploie à créer, depuis sa fondation en 1999, desmécanismes pour diminuer ces indices, mais les résultats sont encore très insuffisants.

“La santé des indigènes est le résultat de l’interaction de certains éléments fonda-mentaux : accès à la possession de la terre, degré de contact avec la société nationale,

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AU NOM DE LA LOISelon l’article 5 de la Constitu-

tion Fédérale, “tous sont égauxdevant la loi, le droit à la vie étant

un droit de tous, sans discrimi-nation”. Le Statut de l’Enfant etde l’Adolescent (ECA) garantiten outre à “tous les enfantset adolescents en territoirebrésilien, sans discrimina-tion quelconque de sexe,de race, de couleur,de langue, de religion,d’opinion politique, desituation économique,d’origine nationalesociale ou de handicapphysique, la conditionde sujet de droits”.Autrement dit, tous lesenfants brésiliens ontle droit de grandir et devivre dans la dignité etle bien-être, qu’ils soientruraux ou urbains, pau-

vres ou riches, noirs,blancs ou indigènes.

AU NOM DE LA LOI

liberté de vivre sa singularité (standardsalimentaires, d’éducation, de logement et detravail), accès à la vaccination et aux services desanté”, affirme l’organisation.

Selon les informations du Ministère de la Santé, “trèssouvent, la localisation même de chaque tribu compliquel’accès à de meilleures conditions de santé”. Toutefois, pourCristiano Navarro, membre du Conseil Indigéniste Missionnaire (Cimi)dans le Mato Grosso, la question va bien au-delà de l’accès aux hôpi-taux. “Il y a aussi le problème des programmes du gouvernement. Il n’y apas de distribution de terres, les semences arrivent à la mauvaise époque,les lignes de crédits pour la production agricole indigène sont très rares et ilest difficile d’acheter les choses les plus essentielles. Tout cela finit par compro-mettre la santé.”

Certaines tribus dépendent directement desdistributions de « paniers » d’aliments dugouvernement fédéral pour survivre. C’est lecas des Guarani Kaiowá, distribués dansplus de 20 villages, confinés sur 40 000hectares de terre dans le Mato Grosso doSul. Pour le médecin Hélder LúcioGanacin, de la Funasa, ces distributionsaident beaucoup. “Le réflexe vientrapidement : on supprime le panier, lemois suivant les choses commencent àse compliquer. En janvier, le nombred’enfants qui ont perdu du poids abeaucoup augmenté”, précise-t-il.

UN PROJET POLÉMIQUE

Plusieurs organisations comme le Cimi,directement impliquées dans la défense despeuples indigènes, condamne cette pratique dedistribution de paniers. “Cette stratégie du gouvernement finit par provoquerun problème bien plus sérieux, qui est l’abandon de la production localed’aliments, ce qui rend les communautés de plus en plus dépendan-tes des autres sources de subsistance”, affirme Cristiano. Certainsprojets alternatifs sont aussi en développement. Pour tenterde contenir la misère et la dénutrition, la Funasa a débuté,dans le Mato Grosso, un programme de planning familialet d’assistance médicale qui inclut la distribution depilules contraceptives et des chirurgies de ligature destrompes pour les femmes qui le souhaitent, et qui est

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réalisé à la demande depuis deux ans. La Funasaaffirme aussi avoir libéré au début de l’année unmillion de réaux pour améliorer la santé des quelque10 000 indigènes des communautés dont s’occupele District Sanitaire Spécial Indigène (DSEI) deParintins, dans l’Amazonas. L’argent est destiné àdes programmes de santé buccale, d’assistancesociale, de système d’information, de vigilancealimentaire et nutritionnelle, de santé de la femmeet de l’enfant, d’immunisation, de surveillance etde prévention de la tuberculose, des maladiessexuellement transmissibles (mst/sida),d’éducation dans le domaine de la santéet de formation de ressources humai-nes. Toute la question est de savoirce qu’il en est de la situationdes jeunes indigènes dans lesautres régions du Brésil….

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Dans l’Alagoas, les Caetés (Kaeté), habitants originelsde la région, ont été accusés d’avoir dévoré lepremier évêque du Brésil. Chassés durant l’adminis-

tration de Mem de Sá, les quelques 75 000 Caetés estimésseront tous exterminés. Ironie de l’histoire, le nom de latribu est aujourd’hui présent partout. Des salutations debienvenue à Maceió aux noms de lieux commerciaux, ycompris celui d’une usine de canne à sucre. La ville Palmeirados Índios, dans l’agreste de l’Alagoas, a acquis sa notoriétéen étant administrée, de 1929 à 1930, par le célèbre écrivainGraciliano Ramos. On y trouve l’un des derniers réduitsindigènes de l’Etat. Bien qu’elle porte dans son proprenom l’influence des peuples indigènes, ces derniers ne sontni respectés ni valorisés dans la ville, qui occupe les terresqui un jour furent les villages des Xucuru, affirme le caciqueHeleno Manuel da Silva (Indigène Ynura Ninho). Les indigè-nes sont traités comme des désœuvrés par la majorité de lapopulation. Le cacique souligne aussi le désintérêt de lamairie elle-même vis-à-vis de son peuple : “lorsque desautorités arrivent dans la ville, il envoie chercher un indienpour montrer qu’il aime bien l’indien, après il lui donne uncoup de pied”.Heleno nous explique que les pièces artisana-

les, principale source de revenu, sont produi-tes par le village indigène et vendues princi-palement dans d’autres endroits commeRecife, Salvador, Natal et Maceió, puisquepersonne ne s’intéresse aux produitsdans la ville elle-même.

Les jeunes vont dans une école primaireréservée aux indigènes. Il faut ensuite allerau collège municipal Belarmino TeixeiraCavalcante, ce que font environ 25 adoles-cents et jeunes indigènes. Certains sont àla faculté de la municipalité et d’autres fontmédecine à Cuba. Le souci du cacique estla préservation de la culture indigènepour les descendants.

Pour cela, tous les enseignements sonttransmis à l’école réservée aux indiens. Des

TIAGO ELOY ZAIDAN,LARA TAPETY CAVA L CANTI, RAFHAEL BARBOSA

et KASSIA NOBRE*photographies SIONELLY LEITEA

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Les problèmes rencontrés par les indigènes au Brésil sont nombreux.Vous en avez vu quelques-uns dans cette édition. Découvrez maintenantl’histoire des Xucuru de l’Alagoas, un exemple de lutte et de résistance

de respectUne dosede respectUne dose

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manuels sont aussi utilisés pour le perfectionnementde la langue indigène. Le cacique affirme que lareligion est un point fort dans le village et les jeunesparticipent. Ils forment un groupe et sont responsa-bles de nombreuses activités comme la préservationde la nature, le nettoyage et les problèmes du village.

La directrice de l’école et collège municipal,Renilda Pereira de Oliveira, explique que le projetde l’établissement n’est pas directement destinéaux jeunes indigènes, puisque les indiens ne sontpas majoritaires. Elle estime que les relations entreélèves sont normales et sans discriminations, bien

parce que les plus jeunes ontdéjà acheté les terres desplus vieux”.

Actuellement, lesfazendeiros interdisent auxindigènes d’entrer sur lesterres qui leur appartiennentdepuis des siècles. Pendantl’interview, le groupe deJúlio a fait une représenta-tion avec des jeunes et depetits enfants dans l’humblemaison de l’indigène Iracy.

L’A CCÈS À L’ÉDUCATION

Le leader Francisco José, connusous le nom de Chiquinho (nomindigène : Oiá Porá), explique quechaque réserve de Palmeira dosÍndios a son école, avec le soutiendu Secrétariat d’Education et de laFunai, une revendication du groupepour accueillir les enfants indigènes.Selon lui, environ 70% des enfantsne sont pas scolarisés, ils ont fini parabandonner parce que le Secrétariata rétorqué que les indiens sont dansle patrimoine appartenant à l’Unionnon-indienne, donc toutes les écolessont pour la société en général etelles ne peuvent accueillir unique-ment les indiens. “En premier lieu setrouve la lutte pour la mère terre,pour que nous ayons une vie plusdigne, en préservant et en cultivanttoujours nos traditions, en voyantnos enfants élevés dans le monde denos croyances et pas dans la péri-phérie, au milieu de toutes les sortesde marginalité, en voyant les jeunesfilles indiennes se prostituer, toutcela en raison de l’influence dublanc”, explique Chiquinho.

A propos des jeunes qui vont àl’école à la ville, il s’épanche : “Un demes neveux est allé dans une écoled’ici et il était discriminé par sespropres camarades, qui le traitaientd’indien ceci, d’indien cela. Et cela le

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contrariait. Cela montre que legouvernement doit voir qu’on nepeut pas être en compagnie dublanc. On est victime de préjugés”.Pour lui, avant d’insérer les indiensdans la ville, il est nécessaire d’édu-quer la société à les respecter.Chiquinho défend aussi la préserva-tion de la langue originelle de latribu – le macrogê.

José Carlos Leite da Silva (Kauã),17 ans, et José Gilvar Lorenço daSilva (Kuará), 24 ans, racontent unpeu leur quotidien. Comme ils nesont pas scolarisés, ils font descolliers pour les vendre, ils tententde gagner de l’argent pour acheterde la nourriture et se divertir d’unefaçon ou d’une autre. José Carlosassure que les jeunes indigènessouhaitent étudier, mais n’ont pasd’endroit où le faire. A propos de larésistance culturelle, Gilvar affirmeque certains savent un peu parler lemacrogê, mais que la majorité saitjuste danser et chanter le toré, ainsique produire l’artisanat indigène.

* Tiago Eloy Zaidan, Lara TapetyC avalcanti, Rafhael Barbosa,K assia Nobre et Sionelly Leitesont membres de Virajovem Ma-ceió ([email protected]),l’un des 18 conseils éditoriaux jeu-nes de Vira dispersés dans le pays.

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que certains indigènes affirmentparfois le contraire. “En tant quedirectrice, je n’observe pas cettediscrimination, mais ils sont un peuréservés et ils aiment se regrouperentre eux.”

Yranzwana (13 ans), Lucidayne (14ans), Idyarony (15 ans), Polyarrury(16 ans), Icaíamír (17 ans), Janawy(18 ans) et Mayra (19 ans) réaffir-ment que la culture indigène esttransmise par les membres de leurfamille, puisque l’école n’est pasdestinée exclusivement aux indigè-nes. Les jeunes racontent qu’ilspratiquent un rituel religieux qui nepeut être montré à aucune personnen’appartenant pas au village. Ilsdisent avoir de bons rapports avecleurs autres camarades de classe,bien qu’ils souffrent d’une certaineindifférence et qu’ils ne puissent pastransmettre la culture indigène.

Ils ont l’intention d’entrer àl’université et souhaitent, une foisdiplômés, retourner au village pourexercer la profession choisie. Tousveulent aider leur communautéd’une manière ou d’une autre. Ilsfont partie du groupe de jeunes etont pour objectif de défendrel’indépendance indigène, lareforestation de la communauté,ainsi que d’aider le conseil local (lecacique et les autres anciens) et lesautres leaders. Ils ont aussi déjàparticipé à des conflits avec les« colonels » pour la récupération desterres, dans lesquels certains indigè-nes sont morts. “Nous ne souhaitonspas utiliser la violence commemoyen de défense. Nous consultonsla Funai (Fondation Nationale del’indien) pour savoir quelle attitudenous devons adopter par rapport àces conflits”, expliquent-ils.

Selon Júlio Pereira Xucuru, “lesfazendeiros ont pris possession desterres indigènes. Les plus vieux lesont ensuite passées aux plus jeunes.A l’heure actuelle, il y a ce problème,

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Pensez à l’image d’un indien.Je parie que vous allez imagi-ner quelqu’un de peu vêtu,

avec des plumes, qui habite dans laforêt et même se déplace en canoë.Ou peut-être penserez-vous à cettecoiffe que l’on réalisait en cours d’artplastique le Jour de l’Indien, le 19avril. Ou à ces indiens qui apparais-sent dans les premiers chapitres deslivres d’Histoire, combattant lesenvahisseurs portugais ou recevantde petits miroirs offerts par lesnavigateurs.

Dans ce reportage, notre intentionn’est pas de parler de ce typed’indiens qui vivent dans le passé,congelés dans les livres. Nous allonsvous conter quelques histoires dejeunes indigènes qui vivent auBrésil, aujourd’hui.

La plupart ont des amis, sesoucient de leur survie, flirtent ets’habillent exactement comme vous,tout simplement parce qu’ils sontdes jeunes. Ils vont aussi à l’école,au collège ou au lycée dans les villesproches de leurs villages, parce qu’ily en a peu sur les terres indigènes.Bien sûr, toutes les communautésindigènes du pays ne sont pasidentiques, au bout du compte, ellesreprésentent 241 peuples.

Mais comment peuvent-ils être sidifférents de ce à quoi nous nousattendons, et même ainsi continuer àêtre indigènes ? De la même façonque vous ne cessez pas d’être ce quevous êtes seulement parce que vouschangez d’habit ou que vous vousfaites un nouvel ami. Ce n’est pas levisage ou la couleur d’une personnequi fait qu’elle appartient au peuplePankararu, Truká, Yanomami,Pataxó ou Guarani. Après 500 ansde contact, beaucoup de peuples ontdes physionomies tout aussi métis-

sations que nous avons eues se sontdéroulées le soir, sur la place de laville (Cabrobó, PE), après les cours.Maintenant, nous faisons nosréunions ici sur la terre Truká”, préciseGilberto Truká, 20 ans.

Un des thèmes centraux est poureux l’éducation. “ Nous nous som-mes unis pour chercher des fonds,des cours, encourager la musique, laculture, le sport, la formation. Il y ades jeunes qui refont le lycée, parce

Des jeunescomme vous

Des jeunescomme vous

Découvrez l’histoire des leaders indigènesd’aujourd’hui. La plupart vont à l’école,

flirtent, défendent leurs droits et s’habillentexactement comme vous

Découvrez l’histoire des leaders indigènesd’aujourd’hui. La plupart vont à l’école,

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sées que celles des autres Brési-liens. Ce qui fait de ces jeunesdes indigènes est qu’ils sontnés dans des communautésavec leurs propres modes devie, leur façon de voir lemonde, d’organiser lesrapports entre les person-nes, leur propre relation autemps et leur manière dedonner une significationà la terre, aux fleuves, etmême aux rapports au seindes familles qui vivent dansles villes, puisque, selon uneétude de l’Institut Brésilien deGéographie et Statistique (IBGE),publiée en décembre 2005, 52%du total de la population indigènebrésilienne vit en zone urbaine.

“Beaucoup de gens voient encoreles indiens comme ceux qui dansentet s’habillent différemment. Ils nousdemandent de nous présenter ainsi”,explique Edna Bezerra Pajeú, 23 ans,du peuple Truká. Cette année, Ednaest partie s’installer à Cuba, où ellea obtenu une bourse pour faire desétudes de médecine, après avoirtenté pendant des années de passerles concours des universitéspubliques de son Etat.

Il y a trois ans, les jeunes dupeuple d’Edna, qui vivent sur uneîle du fleuve São Francisco, dansle Pernambuco, ont formé ungroupe pour participerdavantage à la lutte indi-gène, ainsi que pourdébattre de leurs besoinsavec les leaders de lacommunauté. “La majo-rité d’entre eux travailleaux champs et n’a letemps de se rencontrerqu’en soirée et le diman-che. Les premières conver-

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ique c’est très cher de continuer àétudier. Pourquoi ne pas lutter pourdes bourses à l’université ?”, s’inter-roge Gilberto. Ils proposent la miseen place de cours dans les villages etla création d’une école agricole, quipermettrait aux jeunes de mieuxconnaître les techniques de culture,en les formant pour qu’ils continuentà vivre de la production d’aliments.A partir du collège, les élèves doitaller en ville. Très souvent, ils sontconfrontés à des préjugés parce qu’ilssont indigènes, outre le fait qu’ils nepeuvent plus étudier les thèmes selonla vision du monde de leurs peuples.

Huit jeunes Truká se sont rendus àBrasília (DF) pour représenter leurpeuple lors du campement contre latransposition du fleuve São Fran-cisco, du 12 au 16 mars 2007.Comme ils vivent littéralement dans

le fleuve, sur l’Ile d’Assunção,ils sont tout-à-fait concernés parles travaux, qui ont commencéà côté de leur terre. Ils ont aussiorganisé, depuis 2005, les Assem-blées du Peuple Truká. Ils ontparticipé à tous les débats et écouté,attentifs, les histoires contéespar les plus vieux.

Dans le Nordeste, il existe denombreux groupes de jeunesindigènes, comme chez les Pataxóet les Tupinambá, de Bahia. MagnoBarbosa appartient au peupleTupinambá et son village se trouvedans la Serra do Padeiro, au sud del’Etat. Il est l’un des coordinateurs dugroupe de jeunes, qui se soucient dela terre et de la culture Tupinambá.“On discute de l’éducation desjeunes sur leurs droit, pour compren-dre la législation et aussi pour savoircomment préserver notre terre. Nous

travaillons la terre en liaison avecnotre culture”, explique-t-il.

Il y a trois ans, ils ont réalisé unséminaire sur la culture et les droitsTupinambá. Le prochain aura lieu enseptembre. “Notre culture doit êtrerenforcée et encouragée par nous,les jeunes. Nous devons mieuxconnaître les traditions, respecter lesanciens et discuter davantage aveceux. Mais nous exigeons aussi lerespect et une valorisation de la partde nos leaders.”

Ils savent également l’importancede leur contribution pour que leurcommunauté vive dans de bonnesconditions, en participant au mouve-ment indigène. Au Brésil, les terresdoivent être définies au moyend’études menées par des anthropo-logues, qui analysent l’espace utilisépar chaque groupe pour les aspectspratiques de la vie, comme planter ethabiter, mais aussi l’espace doté designifications culturelles et religieu-ses. Comme la querelle pour la terreest grande dans le pays, le processusd’identification prend de nombreu-ses années. De plus, comme unegrande partie des terres démar-quées est envahie par les non-indiens, les communautés doivent

redoubler d’efforts pour réussir àobtenir la terre à laquelle ils ont droit.C’est dans cette lutte que les jeunesTupinambá ont décidé d’entrer.

On voit donc que la vie desindigènes implique, très tôt, beau-coup de sujets sérieux. Mais nepensez pas non plus qu’ils nes’amusent pas. “Les jeunes de laville veulent faire la fête, s’amuser.Nous aussi, nous avons nos fêtes,notre divertissement, nos amis, sansavoir besoin de sortir du village”,insiste Magno.

JEUNES LEADERS

La Fazenda Guarani, foyer sacré duPeuple Pataxó, dans le Minas Gerais(MG), a accueilli du 12 au 15 octobre2006 quelque 400 participants lors dela 1ère Rencontre des Jeunes Indigè-nes de la région Est (MG, EspíritoSanto, et Sud de Bahia) et des Jeunessolidaires de la cause indigène.

Des représentants des Peuplesdu Minas (Krenak, Pataxó, Xucuru-Kariri, Maxacali, Aranã, Xacriabá,Mucuriñ, Caxixó et Pankararu), del’Espírito Santo (Tupinambá etGuarani) et du Sud de Bahia (PataxóHã-hã-hãe) étaient présents, ainsique des lycéens, des universitaires,des entités, des mouvements et despersonnes intéressées par la causeindigène. Marquée par l’échange dessavoirs, le dialogue des cultures etbeaucoup d’animation, la rencontres’est déroulée sur huit jours d’activi-tés intenses. Dans les témoignagessur l’expérience concrète de lajeunesse, Babau, cacique Tupinambá,a conté l’histoire de son peuple, le

rapprochement et l’intégration desjeunes de son village et le combatengagé contre l’Etat : “Les jeunes ontmontré que le peuple Tupinambá nes’adapte pas pour survivre, il meurten luttant pour la terre et continue àlutter lorsqu’il part pour la terre desenchantés”.

Fernando, membre du mouve-ment Brigade Indigène de l’EspíritoSanto, précise que la Brigade est unmouvement fort d’environ 300participants, en majorité des jeunes,qui luttent pour la cause indigènedans l’Espírito Santo. Il dénonce lemanque de respect de la compagnieAracruz Celulose vis-à-vis desindiens de cette région. .

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dans sa propre langueAu Brésil, depuis le 16e siècle,

les programmes d’enseignements proposés aux com-

munautés indigènes ont été guidéspar la catéchèse, la civilisation et l’in-tégration forcée des peuples indigè-nes à la société nationale. L’idée étaitde faire en sorte que ces sociétés setransforment en quelque-chose dedifférent de ce qu’elles avaient tou-jours été. Dans ce processus, la miseen place des écoles au sein desgroupes indigènes a servi d’instru-ment d’imposition de valeurs étran-gères et de négation d’identités etde cultures distinctes.

La Constitution de 1988 a assuréaux peuples indigènes du Brésil ledroit de garder leurs langues, leurscultures et leurs traditions.

Depuis lors, les lois postérieuresà la Constitution concernant l’édu-cation, comme la Loi des Lignes Di-rectrices et Bases de l’Education(LDB) et le Plan National d’Educa-tion, garantissent aux peuples in-digènes le droit à une éducation dif-férenciée, par l’emploi des languesmaternelles, la valorisation desconnaissances et des savoirs mil-lénaires, la formation des indigènespour qu’ils deviennent professeursdans les écoles de leurs commu-nautés, et des livres avec leurs pro-pre langages.

Il est néanmoins nécessaire queceux à qui revient la gestion des pro-cessus d’éducation au niveau del’Etat construisent des réponsesadaptées à cette nouvelle demande.Dans les années 80 et 90, les peu-ples indigènes de diverses régionsdu Brésil ont commencé à percevoirque le modèle éducationnel de sco-larisation implanté dans leurs com-munautés par les gouvernementsde l’Union, des Etats et des munici-palités n’avait pas de sens pour leurscommunautés.

NARAI A G OTEME SURUÍ*

Le transfert de la responsabilitéde l’éducation indigène de la Fon-dation Nationale de l’Indien (Funai)au Ministère de l’Education (MEC)a non seulement représenté unchangement de l’organe fédéralgestionnaire du processus, maisaussi un changement en termesd’exécution : si, auparavant, lesécoles indigènes étaient entrete-nues par la Funai, c’est maintenantaux Etats qu’il revient d’assumerune telle tâche. Avec ce transfert deresponsabilités de la Funai vers leMEC, et de ce dernier aux secréta-riats d’Education des Etats, une si-tuation d’anencéphalie est apparuedans le processus de gestion glo-bale de l’assistance éducative auxpeuples indigènes. Il n’y a pas,aujourd’hui, de distribution clairedes responsabilités entre l’Union,les Etats et les municipalités, ce quicomplique la mise en œuvre d’unepolitique nationale qui assure laspécificité du modèle d’éducationinterculturelle et bilingue pour lescommunautés indigènes.

Malgré toute la législation en vi-gueur, nous avançons peu dans lapratique. Nous sommes encore con-frontés à plusieurs problèmes quifragilisent l’Education Scolaire Indi-gène, ce droit subjectif étant de plus

en plus loin de répondre aux deman-des des peuples indigènes de l’Ama-zonie, par exemple.

Il nous faut revoir les législa-tions en vigueur qui ne satisfont pasles besoins des peuples indigènes,comme la LDB et d’autres législa-tions pour l’enseignement secon-daire et supérieur, ces formationsdevant contribuer au renforcementde l’identité et de la durabilité despeuples indigènes.

Il est aussi nécessaire que des re-commandations soient faites auprèsdes Etats et des municipalités pourque ceux-ci créent les Conseilsd’Education Scolaire Indigène.

A mesure que les professeurs in-digènes et leurs communautés con-naîtront les droits que la législationleur garantit, nous iront dans labonne voie pour que ces derniersdeviennent réalité.

Narai A goteme, de l’ethnieSuruí, est Coordinateur Généralde l’Education Scolaire Indigènede l’Etat du Rondônia – représen-tant l’Education Indigène au Se-crétariat d’Etat de l’Education.

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Page 29: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

Roteiro de Thays Alexandrina e Renata Paiva (alunas) e Edna Moroto (professora) da E. E. Solon Borges dos Reis;e Alessandra Santos e Paulo Oliveira (alunos) e Mônica Correia (professora) da E. E. Alberto Cardoso de Mello –participantes do Projeto Revista Viração e Jornal Mural na Escola, em São Paulo (SP)

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Page 30: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

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A M A N DA PROETTI, de la RédactionTHIAGO MARTINS SANTANA,de Virajovem Vitória (ES)*

TÁSSIA BATISTA et NILTON LOPES,de Virajovem Salvador (BA)*

Des entités protestent contre des projets de loi prévoyant la réduction de lamajorité pénale et critiquent la façon dont la grande presse a traité ce sujet

de manière effective. Cette loi est leStatut de l’Enfant et de l’Adolescent(ECA), créé en 1990. “Pour résoudrela violence, il faut garantir l’emploi,une éducation de qualité et combat-tre de face le trafic de drogues. Lamajorité des adolescents en conflitavec la loi n’ont pas eu accès àl’éducation et ont eu très tôt la ruecomme espace de survie, en étantexploités par le travail des enfants”,explique Julia Deptulski, vice-présidente du Conseil National desDroits de l’Enfant et de l’Adolescent(CONANDA) et représentante duMouvement National des Enfantsdes Rues (MNMMR).

A propos de la possibilité d’aug-menter le temps de réclusion desadolescents en infraction, TianaSento-Sé, secrétaire nationale duForum de Défense des Droits del’Enfant et de l’Adolescent, explique :“Pour nous, les trois ans établis pourl’accomplissement de la peine deréclusion n’ont pas été stipulés auhasard. Cela représente 50% de lavie de l’adolescent, si l’on considèrele temps de formation de l’identitéde ce jeune, de perspective d’une viemeilleure. Et on ne négocie pas lavie. Qui plus est, il y a trois ansd’internement, mais l’application demesures socioéducatives est per-mise pendant jusqu’à neuf ans”.

Une opinion partagée par le jugepour l’Enfance et la Jeunesse de

Porto Alegre (RS), Leoberto Brancher,qui propose d’inverser le débat sur laproposition de réduction de lamajorité pénale dans le pays. Selonlui, les lois de l’ECA, qui prévoientles mesures socio-éducatives, sontun modèle exemplaire deresocialisation et devraient êtreélargies aux jeunes adultes, jusqu’à21 ans, ayant commis des crimeslégers. Selon Leoberto, ceci serait uncomplément à l’adoption de mesuresalternatives pour améliorer lesystème des peines dans les prisonsbrésiliennes.

Certaines mesures pour faire faceà la violence ont déjà été proposéesdepuis longtemps et par diversesentités. Parmi elles, l’avancéeurgente d’un projet de loi de régle-mentation de l’exécution des mesu-res socioéducatives, entre les mainsde la Maison Civile, la mise enœuvre immédiate du SystèmeNational de Prise en ChargeSocioéducative (Sinase), et que l’Etatassure les conditions de mise enœuvre effective des dispositionscontenues dans l’ECA. A ce propos,Mário Volpi, chargé des RelationsInstitutionnelles du Fonds desNations Unies pour l’Enfance(Unicef) au Brésil, précise : “Ce qui apris du temps, cela a été d’affronterle thème de la violence. La démago-gie vient du fait que les hommespolitiques savent que la réduction ne

spectacle ?spectacle ?solutionsolution

Le 7 février a représenté unjour décisif pour soulever unediscussion récurrente : la

réduction de la majorité pénalede 18 à 16 ans. La mort du petitJoão Hélio, âgé de six ans, pris danssa ceinture de sécurité et trainé surplus de sept kilomètres lors d’un volde voiture à Rio de Janeiro (RJ),a choqué la société.

Le sujet s’est emparé du Congrès.Le 26 avril, la Commission deConstitution et Justice du Sénat(CCJ) a approuvé par 12 votes contre10 une Proposition d’AmendementConstitutionnel (PEC) réduisant lamajorité pénale de 18 à 16 ans.Rédigée par le sénateur DemóstenesTorres (DEM-GO) et résultat de sixPEC déjà transmis à la commission,la proposition établit que pour êtreenvoyé en régime carcéral, l’adoles-cent doit être coupable de trafic dedrogue, avoir pratiqué la torture oucommis des crimes graves – commeune prise d’otage et ou un homicidequalifié – et avoir conscience del’acte commis.

La décision de la CCJ a surprisdes citoyens et des organes défen-seurs des droits de l’enfant et del’adolescent. “Si la prison n’éduquepas, la rue n’éduque pas non plus.Donc, entre rester dans la rue quin’éduque pas, et dans la prison quin’éduque pas non plus, je préfèrequ’il reste en prison”, justifie lesénateur Demóstenes.

Le principal argument des mouve-ments de défense des droits del’homme est que l’on ne doit pasmodifier une loi dont les dispositifsn’ont pas encore été mis en œuvre

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Qu’en pensent les jeunes ?Qu’en pensent les jeunes ?

Et vous, qu’en pensez-vous ?Ecrivez-nous... dans la rubriqueDiga Lá! De la revue électronique(www.revistaviracao.com.br)

*Membres de deux des 17 conseilséditoriaux jeunes de Vira dispersésdans tout le pays

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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“Je suis contre la réduction, parce que cela vaterminer en boule de neige. Les types enrôlent lesenfants dans le crime et vont les enrôler toujoursplus jeunes. Il devrait y avoir un investissementdans le domaine de la sécurité, une policemieux préparée, car réduire la majorité pénalene va avoir aucun effet.”

Thiago Santos, 20 ans,étudiant – São Paulo (SP)

“Je ne suis pas d’accord avec la réduction.Aujourd’hui, beaucoup d’enfants de lapériphérie sont punis tous les jours, la

punition sociale est très sévère. L’exclu-sion est là, la violence est son reflet.”

Luana Dandara, 19 ans,étudiante – Salvador (BA)

“J’hésite. Quand un adolescent de 16 ans réussit àmanigancer un crime, à y participer, il a aussi lapossibilité de payer... D’un autre côté, je pense à

l’ECA. Je vois qu’il est peu souvent appliqué enpratique. Nous devons nous pencher dessus, compren-

dre, apprendre de plus en plus à utilisercette arme, nos droits !”

Romilson Freitas, 18 ans,étudiant – Salvador (BA)

“Je pense que réduire l’âgedevrait aussi donner le droit

de passer le permis de conduireet d’avoir les mêmes droits dans

la société que les majeurs.Augmenter le temps d’internement

à la Febem aurait pour effet la révolte des mineurs.Ils provoqueraient des rébellions et recommenceraient

probablement à commettre d’autres crimes.”

Adriano (nom fictif, car il ne peut êtreidentifié), interne du CASA, ancienne FEBEM – SP

va pas résoudre ce problème, maiselle est plus facile à faire passerauprès de la population”.

Alessandro (nom fictif, car il nepeut être identifié), interné auCentre de Prise en ChargeSocioéducative de l’Adoles-cent (Casa), ancienne Febemde São Paulo, raconte : “Unesituation que j’ai déjà beau-coup vécue, c’est la ‘trahison’des fonctionnaires eux-mêmes,qui entrent dans les unitésquand on dort et qui nous tortu-rent tous jusqu’à ce qu’on n’arriveplus à marcher. Cela, les médias nele montre pas à la société, et c’estpour ça qu’on se révolte”. Il s’agitd’une autre interrogation des défen-seurs des droits de l’enfant et del’adolescent : le traitement de cethème par la grande presse.“Tous les jours, des enfantsmeurent dans le semi-aride brésilien. C’est unescène très forte, maisvous ne l’avez jamaisvue à la télé parce que lesemi-aride est trèsdistant de l’appartementde celui qui fait le journal.Cette spectacularisation tendà ne pas laisser d’espace pourune réflexion plus approfondie,parce qu’en faisant cela, voussemblez manquer de respect pour ladouleur de cette mère”, souligneMário Volpi.

A PORTÉE de MAIN• Conseil National des Droits

de l’Enfant et de l’Adolescent(CONANDA)www.mj.gov.br/sedh/conanda

• Forum de Défense des Droitsde l’Enfant et de l’Adolescentwww.forumdca.org.br

A PORTÉE de MAIN

“Je suis d’accord avecla réduction, car lesjeunes commettentdes crimes parcequ’ils savent qu’ilsn’iront pas en prison.”

Laira Pereira, 21 ans,étudiante – Vitória (ES)

Page 32: Revista Viração em Francês - Edição 32 - 2007

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Comment cette idée de Ser-Tão Brasil est-elle venue ?– Elle est la conséquence naturelle du projet du Cria, de no-

tre théâtre, qui a toujours rassemblé beaucoup de monde pourdiscuter, penser, regarder la réalité du Brésil. Cela n’avance àrien de penser à transformer Salvador sans inclure le semi-aride, le Nordeste, le Brésil. Il existe une grande méconnais-sance de ce qu’est le Brésil. C’est pour cela que nous pensonsà impliquer les villes de l’intérieur de l’Etat pour discuter d’artet d’éducation, de droits de l’homme, de citoyenneté.

Quel est l’objectif du Cria face à la société ?– Je pense que c’est de transformer cette société. Nous ne

sommes pas contents de l’état des choses. Nous voulons pro-voquer une pensée critique sur cette société dans laquelle nousvivons, cette société de consommation, où les valeurs humai-nes ne sont pas prioritaires. Nous voulons une autre société,comme nous pouvons la vivre ici, où l’on peut s’asseoir et dis-cuter. Que nous ne soyons pas guidés par la consommation,par le marché, mais plutôt par les rapports humains, par lavolonté de grandir et se s’épanouir, en tant que personne eten tant qu’esprit.

Foi dans la terre, pieds sur terre/ C’estsimplement un échange/ Une dansede différences/ Chaque peuple est

différent/ Mais il est important dese respecter/ Pour qu’il n’y ait pasde démêlés. ” C’est avec ce passaged’un livre de cordel que TamaraLopes, 12 ans, a souhaité la bienve-nue à plus de 800 enfants, adoles-cents, jeunes et éducateurs partici-pant au 4e Ser-Tão Brasil, qui s’esttenu du 10 au 12 novembre 2006 àMacajuba (BA), à plus de 400kilomètres de Salvador. Ils représen-tent des communautés et des écolesde la capitale et de 17 municipalitésde l’intérieur de l’Etat. L’initiative aété organisée par le Centre deRéférence Intégral des Adolescents

Ser-Tão

ART-ÉDUCATION AUTOUR DES DROITS DE L’HOMME

Fiers d’être de l’intérieur des terres, lesjeunes du sertão de Bahia allient art etéducation, et montrent comment il est

possible de transformer la réalité

Ser-Tão

Fotos: Paulo Pereira Lima

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Cria

Fondatrice et actuelle coordinatrice du Centrede Référence Intégral des Adolescents (Cria),

Maria Eugênia Milet est la joie de vivre personnifiée

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de Macajuba (BA)

MARINA DE MACEDO SILVA,JAMIS SOUZA SANTOS,

MARCELA MOREIRA DOS SANTOS,UELZANEIA JEANMONOD,ELOIZA A LVES DE OLIVEIRA,

J O N ATA S DOS SANTOS CONCEIÇÃOet PAU LO PEREIRA LIMA,

de Macajuba (BA)

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33ViRAÇÃO

(Cria) et a bénéficié du soutiende la Coordination Œcuméniquede Service (CESE), de la Fonda-tion Avina, du Fonds desNations Unies pour l’Enfance(Unicef) et du Réseau deParticipation Juvénile (Rede deProtagonismo Juvenil).

L’événement a pour thèmesde discussion la défense desdroits de l’homme et de lacitoyenneté de la population dusertão, à travers l’art-éducation.“Fé na Terra, Pé no Chão” (Foi dansla Terre, Pieds sur Terre) est le refrainqui a guidé les interventions artisti-ques, les groupes de conversation et lesdébats. L’objectif étant de permettre lareconnaissance du processus de formation desidentités dans le semi-aride du Nordeste, de valoriserles manifestations de la culture populaire de la périphérie urbaine et desvilles du sertão de Bahia, et de stimuler le débat sur les politiques publiquesdans les domaines de l’éducation, de la culture et de la santé.

Au premier plan, les ateliers, les plénières et ce qu’on appelle les« tamboretes » – des groupes de discussion composés de représentants desvilles et des communautés dialoguant avec des chercheurs, des éducateurs,des artistes et des maîtres populaires. Les thèmes abordés sont toujours liésà la vie durable dans le semi-aride brésilien et de Bahia, comme l’agriculturefamiliale et la réforme agraire, la grossesse dans l’adolescence et la préven-tion des mst/sida, le développement durable.

Le « tamborete » consacré aux Médias et Identités, par exemple, a consisté enquelque trois heures de conversation à bâtons rompus entre plus de 30 jeunes,professeurs et art-éducateurs. Ils ont dénoncés les fausses images transmisesdu Sertão et de ses habitants, toujours marquées par les stéréotypes, lespréjugés et la discrimination. “Nous sommes fiers d’être « caatingueiros »,nous voulons vivre dignement avec la sécheresse, et non pas tourner le dosau semi-aride. Notre problème est le manque de politiques publiques pourrésoudre les problèmes engendrés par les années d’affilées sous la coupedes « colonels » dans la région”, ont exprimé en chœur les participants.

• CRIAwww.criando.org.br

A PORTÉE de MAINA PORTÉE de MAIN

Qu’est-ce que l’art-éducation ?– Dans les cas du Cria et du Ser-Tão Brasil, nous soutenons que c’est

défendre l’éducation populaire inspirée de Paulo Freire, qui a essayé dedévelopper l’autonomie et la liberté du peuple, et non pas une éducationimposée du haut vers le bas.

Travailler dans l’art-éducation, c’est créer et être éduqué dans la création,c’est être artiste et éducateur, c’est être un artiste-éducateur populaire.

Qu’est-ce qui a le plus marqué cette rencontre ?– La rencontre entre les maîtres et les enfants, les adolescents et les

jeunes. Les maîtres représentent beaucoup pour le mouvement. Ils sontporteurs et défenseurs d’un art très précieux, très beau, d’une qualitéexemplaire, aussi bien pour la danse que pour la musique, et cet art n’estpas seulement dans ce qu’ils font, mais aussi dans leur manière d’être.C’est comme si tout cela setrouvait condensé en eux,toute la grandeur des peu-ples exclus.

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Mudança, atitudee ousadia jovem

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Pour en savoir plus etparticiper à la campagneAccès d’Humour, visitez le site:www.planetaeducacao.com.br/acessodehumor

A PORTÉE de MAINA PORTÉE de MAIN

Accès d’humour

L’accessibilité, sur un mode plus léger et amusant. Telle est la propositionde la Campagne Accès d’Humour, dont l’objectif est de sensibiliser surle thème de l’inclusion au quotidien des handicapés à l’école, dans

l’entreprise, dans les organisations et dans les mouvements sociaux.Organisée par un groupe d’organisations comme Amankay Institut d’Etu-

des et de Recherches, l’Association Brésilienne de Syndrome Post Polio,l’Association Rodrigo Mendes, le Portail Educatif Planeta Educação, Institutl’Interaméricain de Handicap et Développement Inclusif et avec l’appui del’organisation Ashoka Empreendedores Sociais, la campagne vise à capterl’attention de ceux qui n’ont pas encore incorporé les attitudes et les prati-ques permettant l’accessibilité des handicapés.

L’originalité de l’initiative tient justement à lafaçon dont le thème est traité, explique Marta Gil, del’ONG Amankay. “Je pense que l’humour est un outilmerveilleux et efficace. Il suffit de se rappeler le rôledu [journal alternatif] Pasquim durant la dictature”,explique-t-elle dans un entretien accordé à la Revistado Terceiro Setor.

Les dessins diffusés sur le site Internet de lacampagne traitent non seulement des personneshandicapées, mais aussi des personnes âgées et dethèmes liés au racisme. Outre les dessins, le groupea aussi élaboré un livret éducatif qui peut être utiliséà l’école ou dans toute organisation ou entreprise..

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Semaine desPeuples Indigènes

2007

INFORMAÇÕES: Conselho Indigenista Missionário – CIMISDS – Edifício Venâncio III, sala 310 – CEP 70393-902 – Brasília – DFTel.: (61) 2106-1650 – Fax: (61) 2106-1651