fwb - cadastre emploi culture - février 2015

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    CRIc No71-Cult9 (2014-2015) ( 12 )

    Enfin, en son article 9, la directive énonce que« les États membres mettent en vigueur les disposi-tions législatives, réglementaires et administrativesnécessaires pour se conformer à la présente direc-tive au plus tard le 29 octobre 201 4 » .

    Ce sujet un peu pointu suscite quelques ques-

    tions. Tout d’abord, je n’ai pas souvenir que cedébat ait eu lieu en Belgique et ait donné lieu àune transposition dans notre dispositif législatif.Qu’en est-il exactement? Si ce débat n’a pas en-core été mené, s’expose-t-on à une sanction de lapart de la Commission ? Comptez-vous consulterles organisations concernées en vue de transposercette directive de la manière la plus juste qui soit?Si cela a déjà été fait, pouvez-vous m’informer duprocessus suivi ?

    Mme Joëlle Milquet,   vice-présidente et mi-nistre de l’Education, de la Culture et de l’Enfance.

     – La législation relative au droit d’auteur et auxdroits voisins relève exclusivement de l’État fédé-ral. Il lui appartient de procéder à la transpositionde la directive.

    Un projet de loi de transposition est en coursde rédaction au sein du SPF Économie. Il vise àmodifier dans le Code de droit économique, auLivre XI « propriété intellectuelle », les disposi-tions relatives aux oeuvres orphelines. Le 16 dé-cembre dernier, les communautés ont été invitéesà une première rencontre à ce sujet, à laquelle ontégalement pris part le Conseil de la propriété in-

    tellectuelle, des représentants de la Bibliothèqueroyale, de la Cinémathèque et des ayants droits.

    Dans la Fédération, la directive concerne cer-taines utilisations des œuvres orphelines par les bi-bliothèques, les établissements scolaires et les mu-sées ouverts au public ainsi que par les archives, lesinstitutions dépositaires du patrimoine cinémato-graphique ou sonore en vue d’atteindre les objec-tifs liés à leur mission d’intérêt public.

    Étaient présents à cette réunion, un représen-tant de la Fédération, un membre du Centre d’ex-pertise juridique de la direction des Affaires juri-

    diques et contentieuses, une représentante du ser-vice général de l’Audiovisuel et des médias, unmembre de la délégation générale à la Numérisa-tion des patrimoines culturels. À la suite des nom-breuses remarques formulées par les participants,le SPF a indiqué qu’il reverrait sa copie et revien-drait vers eux.

    Pour rappel, le dépassement du délai de trans-position d’une directive peut, en vertu de la juris-prudence développée par la Cour, conduire à unereconnaissance de l’applicabilité directe de celle-ciainsi que, selon les textes fondateurs de l’Union, àdes actions en manquement de l’État défaillant.

    Dès que nous recevrons les nouveaux textes dufédéral, nous demanderons un avis au Conseil dulivre et au Conseil des bibliothèques ainsi qu’auxOrganisations agréées représentatives des utilisa-

    teurs (Orua) concernées. J’ai déjà préparé une noteà destination de l’administration à ce sujet.

    Mme Véronique Salvi (cdH). –  Le traitementde cedossier est en cours à l’initiative du fédéralet en concertation avec les communautés. Commenous sommes déjà hors délai, il serait intéressant

    que nos collègues du fédéral fassent égalementpression car, si elle transposée telle quelle, cettedirective aura des conséquences importantes pourl’ensemble de nos œuvres et de nos opérateursculturels.

     Je suis convaincue, madame la ministre, quevous serez extrêmement attentive au retour de lacopie du fédéral et à l’avenir de nos opérateurs.

    1.9 Question de Mme Véronique Salvi àMme Joëlle Milquet, vice-présidente et mi-

    nistre de l’Éducation, de la Culture et del’Enfance, intitulée « Possibilités de réaliserun cadastre de l’emploi dans la culture »

    Mme Véronique Salvi (cdH). –   Le journalMarianne   publiait récemment un article repre-nant l’avis de plusieurs directeurs du secteurdes arts de la scène. Chacun dressait son bilandes politiques culturelles précédentes et proposaitquelques pistes de solution pour l’avenir. Ils s’ac-cordaient tous sur la nécessité de réaliser un ca-dastre de l’emploi culturel. Les derniers chiffresdisponibles semblent en effet dater de 1993.

    Le 19 janvier dernier, lors de votre rencontreavec le secteur culturel, vous avez ouvert uneconcertation en vue de « tracer les politiques cultu-relles pour le XXIe siècle. » À cette occasion, vousavez aussi abordé l’emploi dans le secteur non-marchand et la nécessité de le recentrer sur la créa-tion.

    D’ailleurs, à la lecture de la déclaration depolitique communautaire, certains objectifs liés àla gouvernance culturelle vont en ce sens, notam-ment le fait qu’il faille « imposer dans les contrats-

    programmes et les conventions d’affecter une partsubstantielle, clairement mentionnée, aux chargesd’emploi artistique et de création. » Le cadastre estégalement mentionné mais par rapport à « l’équi-pement des opérateurs ».

    Madame la ministre, partagez-vous le pointde vue des directeurs interrogés qui préconisentd’ajouter des objectifs plus précis et contraignantsen termes d’emploi artistique dans les contrats-programmes ? La réalisation d’un cadastre des em-plois dans la culture est-elle envisageable ? Si oui,selon quel agenda ?

    Mme Joëlle Milquet,   vice-présidente et mi-nistre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance. – Madame Salvi, je partage votre avis sur la néces-sité de la création d’un cadastre culturel car, si onconsidère le statut et l’emploi de l’artiste comme

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    important, il faut assurer des débouchés plus va-riés.

    Il serait nécessaire, dans le cadre des contrats-programmes du secteur des arts de la scène, de sepréoccuper plus de l’emploi, de son volume et dela politique de soutien aux jeunes compagnies.

    Plusieurs groupes de travail seront bientôt ins-tallés pour traiter de l’accompagnement et du sou-tien aux artistes mais aussi de l’emploi et du statut.Une réunion sur ces derniers points aura lieu au-jourd’hui afin de préparer les améliorations néces-saires ou de traiter de la problématique des ACS.

    Il est également important de garantir le statutd’activité artistique lors de représentations dansles écoles.

    Le cadastre est en cours d’élaboration dans cegroupe de travail et nous examinons également ceque nous pouvons faire pour doper l’emploi enrespectant les règles actuellement en vigueur.

    Ce groupe de travail entamera ses travauxdans le courant du mois de mars.

    Mme Véronique Salvi (cdH). –  Je note que legroupe de travail vient d’être mis sur les rails etque l’agenda suivra. Nous pouvons rassurer le sec-teur sur la priorité qui sera accordée à l’emploi.

    1.10 Question de M. François Desquesnes àMme Joëlle Milquet, vice-présidente et mi-

    nistre de l’Éducation, de la Culture et del’Enfance, intitulée « Centre Kéramis et né-cessité d’intégrer l’offre muséale à La Lou-vière »

    M. François Desquesnes (cdH). –  Les travauxdu centre Kéramis à La Louvière touchent à leurfin. Ils ont bénéficié d’un cofinancement par laWallonie et l’Europe. Le projet trouve son ori-gine dans la situation difficile que connaissait l’en-treprise Boch qui a fermé entre-temps. D’aprèsl’Institut du patrimoine wallon, les travaux serontterminés d’ici l’exposition d’ouverture prévue le8 mai prochain.

    Par rapport au projet initial, les paramètresont fondamentalement changé. La décision decréer ce centre Kéramis fut prise conjointement,il y a quelques années, par les gouvernements dela Région wallonne et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Madame la ministre, quels sont lesengagements juridiques pris par la FédérationWallonie-Bruxelles concernant le fonctionnementde ce nouveau centre muséal ?

    Au-delà de cette question ponctuelle, je sou-

    haite vous interroger sur la cohérence de l’offremuséale. À cet égard, la situation à La Louvière estparticulièrement significative puisqu’un septièmemusée s’ouvre dans cette ville. C’est une excellentechose pour la valorisation du patrimoine, de l’his-toire, des traditions, de la culture de la région du

    Centre.

    D’ailleurs, le groupe de travail installé par legouvernement wallon pour le redéploiement éco-nomique de la région de La Louvière préconisaitle développement d’un axe fort basé sur la culture,les loisirs et le tourisme. Par contre, l’atomisation

    de l’offre et de son organisation m’interpelle forte-ment car ce manque d’organisation de l’offre poseproblème.

    Outre l’important Musée royal de Mariemontqui dépend directement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la région du Centre compte plusieursmusées qui sont plus ou moins soutenus par lesinstances publiques, qu’elles soient locales, pro-vinciales, régionales ou par la Communauté fran-çaise. En voici la liste : le Musée Ianchelevici, leMusée de la Mine, l’Écomusée du Bois-du-Luc, leCentre de la gravure et de l’image imprimée et le

    Centre Daily Bul de feu André Balthazar.Tous ces musées sont situés dans un rayon

    de moins de deux kilomètres du centre ville deLa Louvière. Voilà l’exemple type d’une situationqui prouve qu’il faut se préoccuper de l’intégrationde l’offre. Outre les collaborations techniques, ilest nécessaire de créer une véritable identité, unvéritable pôle muséal en rassemblant une série defonctions, en réalisant des économies d’échelle eten organisant plus efficacement l’offre au moyend’une centrale de réservation, une billetterie, uncalendrier unique des événements ainsi qu’un mar-

    keting et une promotion globalisés.Bref, je vous demande de saisir l’occasion

    offerte par l’ouverture de ce centre Kéramis àLa Louvière pour créer un système cohérent etstructuré capable d’attirer davantage de publicvers l’offre muséale dans la région.

    Mme Joëlle Milquet,   vice-présidente et mi-nistre de l’Éducation, de la Culture et de l’En-fance. – M. Desquesnes, je suis tout à fait d’ac-cord avec vous. La Fédération Wallonie-Bruxellescompte plus de cinq cents musées. Indépendam-ment du pôle muséal lié à Mons 2015, la région

    du Centre, et de La Louvière en particulier, recèlede nombreuses offres, que vous avez énumérées ;elle se trouve proche du musée Horta entre autres.

    Il est évidemment impossible de continuerde la sorte, sans mutualisation, sans économiesd’échelle dans la gestion, l’administration, lescoûts de fonctionnement, les services conjoints,etc. Le budget de la Culture est, finalement, en-glouti par des coûts de fonctionnement. L’objec-tif de la politique culturelle n’est pas de payer descoûts de fonctionnement à pléthore d’institutionsqui travailleraient plus efficacement si elles étaientmoins nombreuses ou, en tout cas, si elles créaientdes partenariats.

    Lors du renouvellement de la reconnaissancedes musées, une clause annoncera des avenantsimminents. Ceux-ci préciseront les mesures d’op-