dossier un barrage contre le pacifique - cccommunication

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Page 1: dossier Un barrage contre le Pacifique - CCCommunication
Page 2: dossier Un barrage contre le Pacifique - CCCommunication

Un projet

Juliette de Charnacé (mise en scène) /

Ghédalia Tazartès (musique) /

Goury (scénographie et costumes) /

Rémi Nicolas (lumières). Avec Nicolas Duvauchelle ( Joseph)

Lola Créton (Suzanne)

Wu Zheng (M. Jo)

Distribution en cours.

Théâtre de l’Athénée : du 6 au 22 mars 2014 Calendrier de tournée en cours

Juliette de Charnacé Hélène Icart /Bureau Prima Donna 06 62 68 03 19 01 42 47 05 56 [email protected] [email protected]

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UN BARRAGE CONTRE LE PACIFIQUE, LE PROJET DE MISE EN SCENE C’est la dimension lyrique qui m’intéresse –et je dirai religieuse (métaphysique si l’on veut). La gravité calme et légère des personnages, leur caractère passionné, leur détermination surtout. La façon dont les personnages s’imposent. La relation que les personnages ont avec leur destin. Et la relation des trois personnages entre eux : les enfants autour de leur mère- et cet amour démesuré pour leur mère. La relation entre le frère et la sœur.

L’immensité du paysage évoqué, qui apparaît comme une divinité : la forêt, le ciel, le Pacifique –et la ville grouillante de sons dans la 2e partie. «La forêt et le Pacifique autour de la maison». Et le thème majeur : l’envie de s’échapper. Le traitement de l’histoire, du destin tragique de la mère. La puissance… mythologique.. américaine de cette histoire. Quelque chose de démesuré, totalement fou, tragique et lyrique, extrêmement scénique du coup. Avec une légèreté et un humour qui apparaissent particulièrement dans l’Eden cinéma. La fluidité de l’écriture. Et la façon dont le texte appelle une importante part de création musicale. C’est la folie extravagante des personnages (et de leurs actions) qui me plaît –et rend lyrique la matière de l’Eden cinéma qui sera donc traité comme un opéra. Un opéra Lyrisme et transparence des lumières qui donnent chair, sensualité à la nature évoquée par l’auteur - en accord avec la musique. La musique est en même temps consolation, espoir, quelque chose qui va de l’avant et accompagne les personnages. Et lame de fond tragique : le Pacifique.

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Direction La pensée : vers l’avenir (anti nihiliste, disons). (L’histoire est racontée par les enfants qui, eux, vont partir de là.) La dureté du contexte, l’âpreté, la violence dans la relation entre les personnages est suffisamment écrite pour que la mise en scène n’insiste pas là-dessus (indications de Marguerite Duras elle-même), et aille au contraire vers le rire, la légèreté. Aller dans le sens de la luminosité et de l’apaisement qui marquent la fin du roman. Musique La musique va dans le sens de ce chagrin et de ce rire mêlés, de cette légèreté. De cet apaisement qu’ils finissent par atteindre. La musique sera la voix de ce pays-du paysage. Avec les personnages perdus entre la forêt, le Pacifique et le ciel. L’immensité et la force du paysage, comme une divinité qui entoure les personnages. Divinités que sont la forêt et la plaine (la première, bruissante d’animaux et de sensations, la seconde peuplée de paysans anonymes dans une tradition millénaire). Et bien entendu le Pacifique. Faire voir ce décor sensuel, charnel, dans le son, la chaleur et la population grouillante, multiple. Décor animé, sans cesse évoqué par l’auteur dans le texte ou les didascalies. Le côté très ancien de cette culture, de ce monde et de l’Indochine-colonie, l’Indochine-monde de l’enfance de Marguerite Duras. Sonorités presque médiévales, primitives. La musique c’est la voix du pays -auquel ils sont restés étrangers, dit le frère à la fin. Et en même temps, fondateur dans l’écriture de Marguerite Duras. C’est en même temps cet Eden, paradis perdu de l’enfance, etc. Et cette liberté des enfants –le luxe de cette liberté-dans cet espace immense, dans cette nature à la fois luxuriante et désolée. Leur vie d’aventuriers, et leur liberté de pensée qui se développe au fil du récit sous l’influence de la mère, puis du frère, puis de Suzanne. La musique dit le monde intérieur des personnages, notamment celui de la mère (et son point de vue sur les souvenirs évoqués.) Les rêves et les méandres de réflexions de Joseph, le petit frère silencieux et fou, cherchant sans cesse comment il pourra s’échapper, avec cette pensée comme ligne permanente. Et le destin. La musique console l’entêtement de la mère, accompagne la détermination de Joseph –comme une ligne continue-, et la démarche plus hésitante, ou sinueuse de Suzanne. Une musique qui auréole les personnages d’une dimension légendaire –tels que Duras les décrit- la mère (avec ce côté Faulkner. Elle-même, sorte de divinité liée à la plaine), le frère (sorte de Rimbaud, d’esprit fou, paradoxal, tendre et dangereux à la fois) ; et différemment le Chinois (qui s’impose en mode mineur, par sa faiblesse, son désarroi, son amour malheureux comme dans l’opéra italien). Et le caporal, personnage muet qui regarde, extérieur, et accompagne les personnage depuis le monde parallèle et mental dans lequel il vit (il est sourd).

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Points de vus narratifs alternés qu’épouse, relaie, ou explore Suzanne –dont le personnage prend forme, consistance, et indépendance au cours de l’histoire comme s’il naissait sous nos yeux. « l’attente et les jours pendant lesquels rien n’arrive » La musique dit la permanence de la foi en la possibilité d’un avenir, en la possibilité de s’échapper et de partir pour une autre vie : c’est la pensée de Joseph comme ligne de fond (musicale et dramaturgique), reprise en chœur par Suzanne, souhaitée par la mère –et redoutée par le Chinois. Danse « Ils marchent en dansant (…) tous également jeunes et pleins d’une joie égale (…) Enfance profonde de tous. Ce qu’on voit de plus clair c’est cette joie » Pièce écrite pour être un spectacle musical et en mouvement. Liberté et fluidité dans le mouvement (quelque chose d’aérien). En contraste avec une certaine raideur, une retenue chez le Chinois. Scénographie Le bungalow, évoqué par une structure la plus dépenaillée, et idéalement la plus légère possible. Son caractère dérisoire, inachevé. Avec ses meubles usés, branlants. Sinon, rien que le ciel : un cyclo légèrement courbe. Sol noir. Les personnages et le bungalow flottent dans l’espace du souvenir formant un tout avec le ciel et la lumière. La couleur c’est le vert. Et parfois des éclats de couleur qui tranchent (certains costumes -ou rupture dans les ciels). Lumière - Transparence des ciels. De gris vert plombé de chaleur à vert algue, vert forêt vierge, en passant par les vert bleutés aquatiques (comme dans le dessin animé de Miyazaki Princesse Mononoke : scène de la clairière illuminée par le dieu cerf). - Lumière diffuse. Des blancs humides, lumineux. Blancs teintés de jaune citron à vert pistache, blanc jaune humides ; blancs verts lumineux comme dans certains Botticelli, l’intensité en plus. - Nuit d’été. - Sur les acteurs, lumières inspirées de Maurice Denis : jaune paille intense, blancs lumineux à la fois chauds et éclatants, bleus doux (lavande pâle)… - Balances lumineuses. Autour du bungalow, inspirées de L’Empire des lumières de Magritte.

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Costumes Couleurs passées, entre deux eaux : de paille délavée à vert d’eau, blanc jauni, bleu usé. Sur cette base, ressortent trois costumes en particulier.

- la robe rouge sombre – grenat- de la mère, en soie usée - une image avec la robe bleu presque électrique de Suzanne (la robe donnée par le

Chinois) et le maquillage de Suzanne.

(sinon, variations dans les bleus : la blouse bleue et le pantalon chinois noir, les costumes a partir de vieilles robes de la mère ; contraste avec la robe neuve du Chinois –la seule chose neuve dans ce décor)

- le Chinois : le costume en tussor chinois coupé à Paris (Yves Saint Laurent, donc). Blanc ivoire, blanc panama, pas un blanc cru : il est dans le souvenir, presque dans une photo. (Joseph : pas « habillé », c’est un chasseur. Sauf à la fin quand il attend la femme. Vêtements soignés, tons clairs). Ce qui m’importe visuellement, c’est la qualité des couleurs –leur vibration. Le temps L’histoire est racontée par Suzanne et Joseph à l’âge adulte, après la mort de la mère. Il y a une dimension « dans le temps », du fait que les deux enfants se retournent sur leur passé. Exploiter cette distance par rapport à leur enfance et à leur mère (décédée) : en même temps qu’ils racontent, ce qu’ils éprouvent (est-ce que tel fait, tel souvenir est apaisant, encore brûlant..) ?

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Équipe de création

Juliette de CHARNACE Elle suit des études de Littérature qui l’amènent à être professeur de Lettres. Formation théâtrale à l’Atelier International-Blanche Salant et auprès de Niels Arestrup. Atelier de dessin et de sculpture. Elle monte avec le soutien de la Ville de Paris Le Marquis Ridicule, Tartuffe. Elle est ensuite assistante de Didier Long, Bernard Murat (Fernando Krapp… avec Niels Arestrup), Philippe Adrien (Un Tramway nommé Désir…en 1998 etc.) et de Muriel Mayette pour la Comédie-Française. Elle travaille sur les lumières avec Jacques Rouveyrollis et surtout Laurent Castaingt. Et sur la dramaturgie avec Ghédalia Tazartès. En 2006, elle monte une dernière maquette de spectacle : Mademoiselle Julie avec le soutien de la Ville de Montreuil. En 2009, elle crée en Normandie la compagnie « Groupe Marcel Proust » dont la première production est Hymne à l’amour 2 à la MC 93 en novembre 2010. En 2012 : Tennessee Williams, American Blues (Parle-moi comme la pluie et laisse-moi écouter … précédée de Cette propriété est condamnée) dans le cadre du Festival Automne en Normandie et en tournée.

Ghédalia TAZARTES Ghédalia Tazartès compose depuis 1974 pour la danse, le théâtre et le cinéma. Il a également donné des concerts et participé à des spectacles, avec des apparitions scéniques toujours très remarquées. En 1982, il est l’acteur principal (« Orphée ») du spectacle mythique Dell’inferno d’André Engel, pour lequel il compose également la musique. En danse, il travaille notamment avec François Verret (Fin de parcours, Une éclipse totale de soleil, Illusions Comiques, etc). Il a créé toutes les musiques des spectacles de Philippe Adrien de 1987 à 2005 au Théâtre de la Tempête à la Cartoucherie (En attendant Godot, Hamlet, Le Roi Lear, Le Malade imaginaire, L’Ivrogne dans la brousse, Le Procès…), pour le théâtre privé (Un Tramway nommé Désir… à l’Eldorado, Doux oiseau de jeunesse à la Madeleine), au Théâtre du Vieux-Colombier (Maman revient, pauvre orphelin, Point à la ligne, L’Incorruptible, Extermination du peuple, Monsieur de Pourceaugnac) et à la Comédie Française (Arcadia, Les Bonnes). Il collabore également avec Muriel Mayette (Les danseurs de la pluie), Sandrine Anglade (La Mère confidente, Opéra Savon), toujours au Vieux-Colombier. Depuis 2009, il revient à la scène en tant que chanteur : Fondation Cartier, Bouffes du Nord, tournée européenne. En 2010, il compose la musique d’Hymne à l’amour 2 –mise en scène Juliette de Charnacé-spectacle pour lequel il chante également sur scène. Nouvelle collaboration avec American Blues. Discographie : Diasporas /Tazartès, Une éclipse totale de soleil, Tazartès’ transports, Les Danseurs de la pluie, Granny Awards (chez Alga marghen), Voyage à l’ombre, 5 Rimbaud, 1 Verlaine, Check point Charlie, Jeanne, Hystérie off music, Repas Froid, Ante mortem (distribution Metamkine) A paraître : Coda Lunga et LA.

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GOURY Architecte, décorateur et costumier. Depuis 1980, il collabore avec des compagnies de théâtre et de danse pour la conception des décors, des costumes et des accessoires. En 1980, il rencontre Hideyuki Yano. C’est le départ d’une aventure de plus de dix années consacrées aux questions de l’espace, des objets et des costumes dans la danse contemporaine française. II a notamment réalisé les scénographies des spectacles de Joseph Nadj au Théâtre de la Ville, de 1988 à 2001, ce qui lui ouvre la porte d’une recherche plus théâtrale. Depuis 1993, il a travaillé aux cotés de metteurs en scène comme Philippe Adrien (Le Malade imaginaire et Le Procès de Kafka avec la compagnie du 3ième œil), Yves Beaunesne (L’éveil du printemps et Yvonne princesse de Bourgogne), Maurice Benichou (Knock). Pour Catherine Hiegel, il a réalisé les décors de George Dandin de Molière (Théâtre du Vieux-Colombier, 1999), Le Retour de Pinter et L’Avare de Molière (Comédie-Française, 2009), Le Bourgeois gentilhomme (2011), En 2010, il crée la scénographie et les costumes d’Hymne à l’amour 2 à la MC 93-mise en scène Juliette de Charnacé. En 2012, American Blues. Au cirque, il travaille avec Mathurin Bolze (Fenêtres, Tangente, Du Goudron et des plumes), Giovanna D’Ettore (La Maison des clowns), Yoann Bourgeois (L’Art de la fugue)… En 2005, il a été lauréat d’une bourse Médicis hors-les-murs Culturesfrance et a passé quatre mois à étudier le néputa (lanternes de 25 mètres de haut représentant des dieux en colère) au Japon.

Rémi NICOLAS Rémi Nicolas mène un parcours d’indépendant ; de la conception d’espaces à partir de la lumière au développement de scénographies notamment pour la danse, le théâtre et la musique. Il réalise plusieurs projets d’installation traitant la lumière comme substance indispensable à ce qu’elle dessine mais également comme matière universelle, autonome, comme objet scénographique. Il collabore avec des agences d’architectes : Abax, P. Jouin, B. Moinard (4BI), Scène, Ponctuelle, MC2. Pour des projets de muséographie, de scénographie, d’architecture privée et publique, d’événementiel. Il travaille avec des chorégraphes comme Joseph Nadj (La Mort de l’empereur, Comedia tempio, Le cri du caméléon, Entracte etc.) ou Carolyn Carlson et des metteurs en scène comme Philippe Adrien (Maman revient, La Noce..), Catherine Hiegel (Le Retour à la comédie Française) ou Claude Confortes, Jérome Deschamps (Fra Diavolo à l’Opéra-Comique)…

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Nicolas DUVAUCHELLE : Joseph Au cinéma : entre autres : White Material, Trouble every day et Le beau travail de Claire Denis Mariage à Mendoza, Edouard Deluc Comme des frères, Hugo Gélin Polisse, de Maïwenn La fille du puisatier, Daniel Auteuil Secret Défense, Philipe Haïm Les Herbes folles Alain Resnais La fille du RER, Téchiné Le grand Meaulnes, Jean-Daniel Verhaeghe Le deuxième souffle, Alain Corneau Avril, Gérald Hustache-Mathieu Hell, Bruno Chiche Poids léger, Jean Pierre Ameris A tout de suite, Benoît Jacquot Les corps impatients et Une Aventure de Xavier Giannoli Le Petit Voleur, Eric Zonca Au théâtre : American Buffalo au Théâtre du Rond Point.

Lola CRÉTON : Suzanne Après Mai, Olivier Assayas (« Christine ») Un Amour de jeunesse, Mia Hansen Love (rôle principal féminin) En Ville, Valérie Mrejen (rôle principal féminin) Barbe bleue, Catherine Breillat (rôle principal féminin) Les enfants de Timpelbach, Nicolas Bary (« Mireille ») La chambre des mort,s Alfred Lot

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Wu ZHENG : M. Jo

A l’âge de 11 ans, il entre à l’Académie de Danse de Pékin où il apprend de façon assidue la danse traditionnelle chinoise, puis la danse contemporaine. En 1995, grâce à Patricia Alzetta, il vient France où il poursuit sa formation. Curieux de toute nouvelle discipline pouvant enrichir sa danse, premier temps par le jazz avec Serge Alzetta, puis par de multiples facettes de la danse contemporaine au CNDC à Angers. A 25 ans, il a eu le Grand prix d’Interprétation du Concours International de Paris. Depuis sa rencontre avec Dominique Dupuy en 1996, il est resté fidèle avec plusieurs pièces de lui : Eventails, Cercle, Vanités en leur enclos, L’Estran, Le regard par dessus le col et Wu wu wu. Par ailleurs, il multiplie ses expériences dans Jardin Io Io Ito Ito de José Montalvo et Dominique Hervieu ; dans Intervallo Brio et Le Corbeau et le renard de Dominique Hervieu ; dans Tigers in the Tea House de Carolyn Carlson ; dans La Cité invisible de Anne-Marie Reynaud et aussi dans Les Déchiffreurs de l’Identique de Patrick Le Dore. Il a également expérimenté ses propres chorégraphies avec le musicien Joël Grare dans Follow et Fugitives présentés au Festival de Venise.

Couverture : Lithographie de Michel Charpentier (détail). Avec l’aimable autorisation de ses ayant-droits.